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Narrateur

On doit à Genette la conception la plus développée du narrateur. Il semble que l'approche narratologique contemporaine décloisonne quelque peu cette instance, et se montre moins réticente à l'aborder comme un personnage.

L'instance narrative : L'instance qui raconte l'histoire. Le rapport entre un énoncé et l'instance l'ayant produit se nomme énonciation; lorsqu'il s'agit d'un discours narratif, Genette le nomme narration. Le critique insiste sur le rôle fictif de l'instance : « la situation narrative d'un récit de fiction ne se ramène jamais à sa situation d'écriture. » Il convient donc de considérer l'instance narrative - évolutive - selon les traces qu'elle a laissées dans le discours narratif qu'elle est censée avoir produit.

Métalepse : toute intrusion du narrateur ou du narrataire extradiégétique dans la diégèse, du personnage diégétique dans un univers métadiégétique ou inversement, est une métalepse. C'est dire qu'il existe une frontière mouvante mais sacrée entre deux mondes, celui où l'on raconte et celui que l'on raconte.

Personne : Le romancier ne choisit pas entre deux formes grammaticales (je, il) mais entre deux attitudes narratives : faire raconter l'histoire par l'un de ses « personnages » (le mot est entre guillemets, choisi par Genette « faute de mieux », qui met trop l'accent sur la qualité d'être humain) ou par un narrateur étranger à cette histoire. Comme le narrateur peut à tout instant intervenir comme tel dans le récit, toute narration est virtuellement faite à la première personne. La question est de savoir si le narrateur a l'occasion d'employer la première personne pour se désigner comme un personnage. Si le narrateur est absent à l'histoire il est hétérodiégétique, s'il est présent comme personnage de l'histoire qu'il raconte, il est homodiégétique. Alors que l'absence est absolue, la présence a des degrés; lorsqu'il est héros de cette histoire (degré le plus fort), il est autodiégétique.

Fonctions du narrateur : elles sont au nombre de cinq, seule la première est forcément remplie dans chaque récit. a) Fonction narrative (raconter l'histoire) b) Fonction de régie (rend explicite certaines articulations du discours, des connexions…) c) Fonction de communication (fonction phatique et conative envers le narrataire, un « personnage » dans l'esprit de Genette qui, en creux, est un appel aux destinataires) d) Fonction émotive (son rapport, parfois affectif, avec l'histoire) e) Fonction idéologique (commentaire de l'action sous sa forme la plus didactique. D'autres personnages peuvent avoir cette fonction.)

Selon le DESL, les rapports entre auteur implicite, narrateur, personnage et lecteur implicite (celui dont on parle, celui qui parle et celui/ceux à qui l'on parle) définissent dans leur variété la problématique de la vision. Plusieurs variables susceptibles de combinaisons : le contexte d'énonciation; l'identité du narrateur; la présence du narrateur; les distances du narrateur; la « science » du narrateur; les moyens linguistiques qui assurent l'expression de ces catégories de la vision.

Genette et la narratologie classique selon Margolin. Le personnage est l'instance narrative définie en termes d'activité communicationnelle, on observe de ce point de vue ses propriétés et ses relations.

En examinant l'état actuel et les perspectives de la recherche sur le statut du personnage, Vázquez note que la narratologie a rendu possible l'établissement (méthodologique) de trois niveaux dans la dynamique de la construction du personnage:

La caractérisation à partir des forces agissantes (niveau actantiel), c'est-à-dire tout ce qui ressemble au schéma actantiel développé par Greimas. Toutefois, selon D. Villanueva (in Mayoral, M. (1993), El personnage novelesco, Madrid, Cátedra/Ministerio de la Cultura, p. 22), “ces théories ne sont pas, exactement, celles du personnages littéraire, mais celles de la structure de l'action, de l'argument, de l'histoire, indépendamment de comment elle a été racontée. Elles nous conduisent à une structure superficielle, qui n'est jamais une structure du discours; sans que cela soit une constante. La méthode a été conçue pour étudier les formes élémentaires du récit.”

La projection du rôle thématique, soit la catégorie socio-culturelle dans laquelle se situe l'acteur, et qui détermine, d'ailleurs, certaines valeurs et significations de l'action, du dire, de l'être qui lui sont propres.

La construction des traits personnels à partir de la focalisation de l'histoire, qui nous rapproche de la composante de l'“être”, qui complète narrativement celle du “faire”.

ranx/narrateur.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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