ranx:l_homme_qui_ne_savait_pas_dire_non

I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Serge Joncour

Titre : L’homme qui ne savait pas dire non

Éditeur : Flammarion

Collection : –

Année : 2009

Éditions ultérieures : –

Désignation générique : Roman (sur la couverture)

Quatrième de couverture :

«Parfois le soir, seul devant la glace, il avance ses lèvres pour dire le mot, il les rassemble comme pour une moue ou un demi-baiser, il tend la bouche vers l'avant et cale les incisives pour souffler la décisive consonne, mais là, le mot ne vient pas, il lui reste sur la langue comme un noyau de cerise, un chewing-gum qui refuserait de buller.» On n'imagine pas l'embarras de ne plus pouvoir prononcer ce simple mot : non. C'est pourtant ce qui arrive à Beaujour, employé modèle dans un institut de sondage. Grâce à un atelier d'écriture, il part à la recherche du mot perdu, quitte à remonter toute l'histoire. Avec la sensibilité qu'on lui connaît, Serge Joncour multiplie les scènes cocasses et compose un véritable roman des origines.

II- CONTENU GÉNÉRAL

Résumé de l’œuvre :

Grégoire Beaujour est sondeur chez Opinion Factory, une importante compagnie de sondage en France. Ironiquement, Beaujour perd, un beau jour, le mot « non » : malgré ses efforts pour articuler ce mot essentiel, il finit immanquablement par répondre « oui » à toutes les questions qui lui sont posées.

Son handicap devient encore plus problématique quand il rencontre Marie-Line, la charmante secrétaire du directeur, qui aime les hommes fermes et autoritaires… Le patron de Beaujour, quant à lui, est ravi de voir tous les sondages de son employé : comme Beaujour ne peut pas dire non, les seuls choix de réponses qu'il offre aux sondés est « oui », « oui » ou « ne sait pas ». Afin de signer de gros contrat avec les États de l'Est - qui veulent des sondages à forte majorité de « oui » pour y ouvrir des usines ou augmenter les heures de travail - le patron de Beaujour le convoque afin de lui proposer un nouveau poste d'envergure.

Comme il veut charmer Marie-Line et pouvoir refuser l'offre de son patron, Beaujou s'acharne à retrouver son mot. Il tente sa chance dans un atelier d'écriture censé lui réapprendre les mots oubliés. Les textes de Beaujour explorent les vies de ses plus lointains ancêtres et sa propre enfance, jusqu'au jour où il est capable de remonter au moment où, tout petit, il a perdu le « non ».

Thème(s) : travail, retour aux origines, langage, quête par la création, volonté contrariée

III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION

Explication (intuitive mais argumentée) du choix : Dès la quatrième de couverture, on peut deviner que le héros du roman a de sérieux problèmes à affirmer sa volonté. Le parcours psychanalytique qui est suggéré mettra peut-être au jour des motivations problématiques…

Appréciation globale : Lecture très agréable, mais peut-être pas un cas particulièrement intéressant pour le projet parce que le roman propose une approche très « psychologisante ». Toutefois, il y a bel et bien un problème au niveau des motivations du personnage; c’est dans son passé que réside la cause de son problème…

IV – TYPE DE RUPTURE

Validation du cas au point de vue de la rupture

a) actionnelle : remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution Comme le personnage ne peut refuser quoi que ce soit, il y a souvent un écart important entre son intention et ses actions (il se retrouve en quelque sorte à la merci de tout le monde : il boit des litres de café parce qu'il ne peut refuser une pause avec un collègue; il monte une étagère même s'il n'y connaît rien, etc.). On peut toutefois se demander à quel point il désire refuser quoi que ce soit car, bizarrement, Beaujour ne tente pas de contourner le mot « non », de le remplacer par des phrases négatives ou toute autre ruse langagière, comme s'il avait perdu la faculté même de s'opposer.

Heureusement pour le personnage, l’atelier d’écriture auquel il participe lui permet de comprendre la cause de son « handicap » et d’y remédier (l’intrigue se trouve donc résolue). Beaujour effectue une sorte d'auto-thérapie qui le ramène à ses origines (des premiers hommes à être venus dire « oui » à la luxuriante Vallée des Lys dont il est originaire) et aux premiers mois de sa vie, quand il était un bébé qui ne voulait pas troubler le bonheur de ses parents en s'opposant à quoi que ce soit. C'est par ce procédé psychanalytique qu'il retrouve finalement le mot perdu.

V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES

Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)

La narration est hétérodiégétique (focalisation sur Beaujour), hormis dans les deux derniers chapitres qui sont autodiégétiques (ce qui indiquerait la reprise de ses moyens par le personnage?). Les textes écrits par Beaujour, numérotés et en italique, ponctuent le roman, formant un récit parallèle.

L'homme qui ne savait pas dire non - Ancienne fiche

ranx/l_homme_qui_ne_savait_pas_dire_non.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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