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ranx:24h_dans_la_vie_d_un_mort [2013/03/09 13:33] – mylenetruchon | ranx:24h_dans_la_vie_d_un_mort [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
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**Explication (intuitive mais argumentée) du choix** : Le suicidaire est une personne qui, ne pouvant plus se sentir bien dans le monde, est poussé par l'envie de mourir. On peut donc supposer qu'un tel personnage présenterait des signes de "je-m'en foutisme" : prêt à faire le grand départ à tout instant, il vaque et ère sans but. C'est également son incompréhension de l'existence qui le pousse vers ce désintérêt le plus total. | **Explication (intuitive mais argumentée) du choix** : Le suicidaire est une personne qui, ne pouvant plus se sentir bien dans le monde, est poussé par l'envie de mourir. On peut donc supposer qu'un tel personnage présenterait des signes de "je-m'en foutisme" : prêt à faire le grand départ à tout instant, il vaque et ère sans but. C'est également son incompréhension de l'existence qui le pousse vers ce désintérêt le plus total. |
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**Appréciation globale** : Un livre paradoxal, en ce sens où il traite du suicide tout en étant ludique. Le contraste entre les deux registres est parfois trop grand et on a alors un peu de difficulté à croire en la crédibilité des personnages secondaires, mais la lecture reste néanmoins, en bout de ligne, agréable. Un livre qui cadre assez bien dans le mandat du RANX, mais ne le respecte pas à la lettre. | **Appréciation globale** : Un livre paradoxal, en ce sens où il traite du suicide tout en étant ludique. Le contraste entre les deux registres est parfois trop grand et on a alors un peu de difficulté à croire en la crédibilité des personnages secondaires, mais la lecture reste néanmoins, en bout de ligne, agréable. Un livre qui cadre assez bien dans le mandat du RANX. |
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**IV – TYPE DE RUPTURE** | **IV – TYPE DE RUPTURE** |
Le personnage est démotivé. L'envie de vivre l'a quitté et c'est ainsi que nous l'accompagnons lors de cette dernière journée où il a décidé de rencontrer plusieurs personnes (neuf) qui lui étaient importantes. Bien qu'il s'agisse là d'un engagement, il faut dire que c'est avec peu d'entrain que la démarche est entreprise. | Le personnage est démotivé. L'envie de vivre l'a quitté et c'est ainsi que nous l'accompagnons lors de cette dernière journée où il a décidé de rencontrer plusieurs personnes (neuf) qui lui étaient importantes. Bien qu'il s'agisse là d'un engagement, il faut dire que c'est avec peu d'entrain que la démarche est entreprise. |
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Il est mit au clair que l'état d'esprit qui l'accable ne date pas d'un temps récent: cela est même presque incrusté dans sa personnalité:"Il ne pensait pas la mécanique réparable, même si ces moments où il croyait sa vie à jamais détruite, les mots embastillés ne parvenant plus à franchis ses lèvres, ne dataient pas d'hier." (13) De simples choses pèsent sur lui comme des poids lourds, comme c'est le cas pour l'insomnie, qu'il ne tente même plus de combattre (26). Son leitmotiv va d'ailleurs dans le même sens : "Mais comme il l'affirmait toujours: on ne peut rien contre la connerie politique." (18) | Il est mis au clair que l'état d'esprit qui l'accable ne date pas d'un temps récent: cela est même presque incrusté dans sa personnalité:"Il ne pensait pas la mécanique réparable, même si ces moments où il croyait sa vie à jamais détruite, les mots embastillés ne parvenant plus à franchis ses lèvres, ne dataient pas d'hier." (13) De simples choses pèsent sur lui comme des poids lourds, comme c'est le cas pour l'insomnie, qu'il ne tente même plus de combattre (26). Son leitmotiv va d'ailleurs dans le même sens : "Mais comme il l'affirmait toujours: on ne peut rien contre la connerie politique." (18) |
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Son cas son montre néanmoins, au moment où se déroule l'action, encore pire qu'habituellement. Lorgnant la mince limite qui sépare la vie de la mort, ses mouvements sont mécaniques est irréfléchis. On dit de lui qu'il "[flotte] vers le nord, sans savoir où la journée le mènerait. Ses pas l'ont conduit trois coins de rue plus loin" (217). "[I]l s'est [également] lui-même abandonné à sa totale absence de souffrance, cet état vide qui le caractérise quand il pense à lui. Cette vacuité de sentiments, l'absence profonde d'une volonté d'exister ou de ne pas exister l'a frappé comme un mur de briques s'effondrant sur sa personne." (222) | Son cas son montre néanmoins, au moment où se déroule l'action, encore pire qu'habituellement. Lorgnant la mince limite qui sépare la vie de la mort, ses mouvements sont mécaniques est irréfléchis. On dit de lui qu'il "[flotte] vers le nord, sans savoir où la journée le mènerait. Ses pas l'ont conduit trois coins de rue plus loin" (217). "[I]l s'est [également] lui-même abandonné à sa totale absence de souffrance, cet état vide qui le caractérise quand il pense à lui. Cette vacuité de sentiments, l'absence profonde d'une volonté d'exister ou de ne pas exister l'a frappé comme un mur de briques s'effondrant sur sa personne." (222) |
Il a conscience de son environnement, mais celui-ci lui échappe partiellement : "Ce qu'elle disait, les mots, les phrases, il les entendait. Mais ils lui parvenaient sans avoir d'effet." (48) Épuisé, son cerveau capte, mais ne décrypte et n'analyse plus. Rien ne semble avoir de réelle définition. En fin de vie, il ne parvient plus à faire aucune nuances (65). | Il a conscience de son environnement, mais celui-ci lui échappe partiellement : "Ce qu'elle disait, les mots, les phrases, il les entendait. Mais ils lui parvenaient sans avoir d'effet." (48) Épuisé, son cerveau capte, mais ne décrypte et n'analyse plus. Rien ne semble avoir de réelle définition. En fin de vie, il ne parvient plus à faire aucune nuances (65). |
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Même dans ses meilleurs jours, il n'arrivait pas à prendre possession de ce qui l'entourant. D'abord parce que "En dehors de la physique et de la politique, beaucoup de choses lui échappaient." (110) Chaque personne qu'il rencontre (ou presque) insiste sur le fait qu'il n'a que très peu de culture générale. On lui cite des auteurs, des cinéastes, des psychologues... et il n'en connait aucun. Le seul domaine où il est réellement à l'aise est celui de la physique. Sinon, tout ce qui touche plus l'humanité lui échappe: "Les vrais de vrais humains, t'y comprends rien." (54) Socialement désadapté, il n'a toujours fait que vivre en surface du monde, ne parvenant jamais réellement à comprendre ce et ceux qui l'entouraient: "Tu corresponds au modèle du solitaire, le genre de type incapable de comprendre les humains à l'état brut, de saisir ce qu'ils veulent. Tu ne sais pas décoder les signes. Tu les apprivoises longuement, les gens, tu les abordes vraiment très lentement, et encore." (72) | Même dans ses meilleurs jours, il n'arrivait pas à prendre possession de ce qui l'entourant. D'abord parce que "En dehors de la physique et de la politique, beaucoup de choses lui échappaient." (110) Chaque personne qu'il rencontre (ou presque) insiste sur le fait qu'il n'a que très peu de culture générale. On lui cite des auteurs, des cinéastes, des psychologues... et il n'en connait aucun. Le seul domaine où il est réellement à l'aise est celui de la physique. Sinon, tout ce qui touche plus l'humanité lui échappe: "Les vrais de vrais humains, t'y comprends rien." (54) Socialement mésadapté, il n'a toujours fait que vivre en surface du monde, ne parvenant jamais réellement à comprendre ce et ceux qui l'entouraient: "Tu corresponds au modèle du solitaire, le genre de type incapable de comprendre les humains à l'état brut, de saisir ce qu'ils veulent. Tu ne sais pas décoder les signes. Tu les apprivoises longuement, les gens, tu les abordes vraiment très lentement, et encore." (72) |
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Le héros ne parvient donc pas à donner du sens au monde puisque ledit monde lui a toujours échappé étant donné son flagrant manque de culture et d'altérité. | Le héros ne parvient donc pas à donner du sens au monde puisque ledit monde lui a toujours échappé étant donné son flagrant manque de culture et d'altérité. |
**V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES** | **V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES** |
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Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.) | **Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)** |
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La narration alterne entre périodes d’attente entre deux discours, appelées « intermèdes », et dialogues d’encouragement prononcé par l’entourage du personnage. Dans le premier cas, la narration est prise en charge par un narrateur semi-omniscient (il hésite quelquefois, mais connait assez bien l’état du protagoniste) alors que dans le second cas, il s’agit d’un dialogue qui ne va que dans une seule direction : on a parfois conscience que le personnage principal réagit aux propos puisque l’interlocuteur en fait mention, mais sinon il s’agit essentiellement d’un monologue (ami --> personnage). D’ailleurs, chacune de ces parties débute par « Écoute », ce qui illustre plutôt bien le silence du héros. | La narration alterne entre périodes d’attente entre deux discours, appelées « intermèdes », et dialogues d’encouragement prononcé par l’entourage du personnage. Dans le premier cas, la narration est prise en charge par un narrateur semi-omniscient (il hésite quelquefois, mais connait assez bien l’état du protagoniste) alors que dans le second cas, il s’agit d’un dialogue qui ne va que dans une seule direction : on a parfois conscience que le personnage principal réagit aux propos puisque l’interlocuteur en fait mention, mais sinon il s’agit essentiellement d’un monologue (ami --> personnage). D’ailleurs, chacune de ces parties débute par « Écoute », ce qui illustre plutôt bien, pour ce deuxième type de narration, le peu de participation du héros. |
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