Wiki – Laboratoire Ex situ / René Audet

Alors qu'il se balade aux alentours du stade de baseball, Michel Bauermann, seize ans, fait la rencontre de Hope Randall, nouvellement arrivée à Rivière-du-Loup, un après-midi de canicule de 1989. Hope est issue d'une famille à la santé mentale chambranlante. Chacun de ses membres est assailli par des visions de la fin du monde et tente de découvrir la date exacte de l'Apocalypse. Les deux adolescents deviennent amis et passent le plus clair de leur temps dans le sous-sol de la maison de Michel (le bunker) à regarder la télévision, hormis les moments passés à la polyvalente, à se baigner à la piscine municipale, à l'animalerie (appartement où loge les Randall), à la cimenterie (entreprise familiale des Bauermann). C'est l'époque de la Chute du Mur de Berlin, de la guerre contre l'Irak (Georges Bush, père). Un jour, Hope décide de trouver sa propre date de la fin du monde : dix-sept juillet 2001. Cette date est la même que la date de péremption des sacs de Ramen dont les adolescents se gavent fréquemment. Première coïncidence. Ensuite, lors d'une fête chez des amis, Hope découvre, dans une revue, une publicité qui présente un livre sur la fin du monde. L'auteur, Charles Smith, annonce lui aussi la fin du monde pour le dix-sept juillet 2001. Hope, avec ses économies accumulées au fil de multiples petits boulots, part à la rencontre de Charles Smith. Elle se rend aux États-Unis, puis à Tokyo (Charles Smith, découvre-t-elle, est un faux nom ; il s'appelle en réalité Kamajii et est Japonais). Elle est hébergée par une israélienne hippie qui tient un café. Elle passe plusieurs mois à chercher Kamajii, mais sans succès, car la ville de Tokyo est en pleine effervescence. Les immeubles disparaissent et font place à de nouveaux bâtiments à une vitesse improbable. Pendant ce temps, Michel, à Rivière-du-Loup, s'ennuie de son amie et regrette de l'avoir laissée partir sans même penser à l'accompagner. Hope finit par trouver Kamajii dans un stade de baseball ou c'est plutôt Kamajii qui la trouve, ayant appris qu'elle était à sa recherche depuis les États-Unis. Elle peut alors enfin lui demander pourquoi il a choisi cette date précisément pour la fin du monde. Il répond que ce n'est que le hasard qui a gouverné son intuition. Après cette brève discussion, il disparaît dans une toilette chimique. Sa quête accomplie, Hope rentre au café. Dix ans plus tard (peu avant le dix-sept juillet 2001), Michel, qui habite maintenant à Montréal, apprend que la mère de Hope est décédée. Il se rend alors à Rivière-du-Loup pour assister à ses funérailles en espérant revoir son amie. Toutefois, elle n'y est pas. Après les funérailles, il rentre à Montréal et essaie de retracer Hope pour lui annoncer le décès de sa mère. Ses recherches demeurent infructueuses. Le jour de la fin du monde annoncée par Hope et Kamajii, Michel reçoit une enveloppe de la part de Hope qui se trouve toujours à Tokyo dans laquelle se trouve une serviette hygiénique. Il comprend alors que Hope a eu ses règles, elle qui était jusqu'alors une énigme médicale à cause de son absence de menstruation). Peu après, Michel quitte Montréal pour aller rejoindre Hope à Tokyo.

Explication : Il y a deux narrations qui surviennent au cours du récit : celle où Michel et Hope sont ensemble est assurée par Michel qui raconte les péripéties de son amie et lui, puis il y a celle, omnisciente, qui survient lorsque Hope quitte Rivière-du-Loup. Les deux postures se ressemblent sur le plan du ton, mais pour des raisons de vraisemblance, on comprend que ce n'est plus Michel qui raconte, car il n'est pas aux côtés de Hope, dont il ne peut savoir les événements qui lui arrivent.

Explication : Ann a des problèmes de santé mentale, donc son rapport au réel est déphasé. Par exemple, elle ne s'aperçoit pas que sa fille a quitté la ville depuis quatre mois. Lorsqu'elle n'est pas affectée par la “maladie”, elle est ivre. Cela semble un bon moyen pour elle de tempérer son déséquilibre mental. Elle est très superstitieuse également et elle habite dans une ancienne animalerie dégoûtante.

Hope, quant à elle, est décalée par rapport à sa famille qui est complètement disjonctée (ils sont tous schizophrènes) et suicidaire. Par opposition, elle est plutôt cartésienne, elle est très douée dans les sciences (algèbre et chimie moléculaire. Elle est décalée par rapport aux autres adolescents de son âge parce qu'elle est originale (elle s'habille étrangement parce qu'elle est pauvre, elle est fascinée par la bombe nucléaire, elle a des obsessions étranges, notamment pour les personnages qui sont déchaussés).

Explication : Ann est aussi déphasée par rapport au réel à cause de son trouble de santé mentale et de sa génétique défectueuse. Hope, quant à elle, est volontairement marginale par rapport au réel dans la mesure où elle a des intérêts singuliers qui la distinguent du monde. Elle est de nature excentrique.

Explication : Ann est déphasée à cause de sa maladie. Hope est marginale parce qu'elle ne cadre pas dans le moule social. Elle est originale. Ce sont deux personnages marginaux de façon volontaire ou involontaire.

Explication :

Lieux représentés et explication : bunker (lié à la préoccupation des personnages pour la bombe nucléaire et la guerre froide); maison traditionnelle japonaise qui a été démembrée pièce par pièce pour être ensuite déménagée sur le toit d'un building à Tokyo; les lieux qui apparaissent et disparaissent à Tokyo parce que la ville est en pleine ébullition, notamment l'entreprise Mekkido (sorte de métaphore du progrès rapide qui attaque la ville).