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La littérature narrative en France depuis 1980

Atelier de l’équipe Littératures narratives contemporaines

Sillery, 6/2/2009

Kim Leppik

Assistante de Mme Marie-Pascale Huglo

Ce dossier nous alerte sur l’insuffisant de toute vision globale du contemporain qui se limiterait à en poser l’origine historique (le début des années 80), la caractéristique générale (la transitivité de l’oeuvre littéraire), le principal pari (écrire avec/malgré le soupçon) et les postures essentielles : incrédulité, désenchantement, dérision, mais aussi : souci critique, interrogation de l’héritage culturel, dialogue avec les sciences humaines et sociales. (Viart, Dominique, « Les inflexions de la fiction contemporaine », Lendemains, « Les Mutations esthétiques du roman français contemporain », Viart, Dominique (dir.), n°107/108, 2002, p. 11)

I. DONNEES FACTUELLES

1. Quelles dates balisent le contemporain ?

- Le contemporain commence autour du début des années 80 (D. Viart donne 1984 comme date approximative)

- Historiquement lié à : la chute du Mur de Berlin, la fin des idéologies, et le commencement de l’ère postmoderne

- Esthétiquement lié à : la fin de l’avant-garde, la mort des derniers critiques structuralistes, et les « retours » variés : celui du sujet (entre 1975 et 1980), celui du réel (autour de 1980) et celui du narratif (ici il y a grand débat : entre 1980 et 1990)

- Question à creuser : sommes-nous dans la même époque qui a commencé au début des années 80 ? Que fait la littérature maintenant ? Pourquoi la critique parle-t-elle toujours des mêmes enjeux, en commençant aux années 80 et jusqu’à nos jours ?

2. Quels sont les auteurs rattachés à la littérature contemporaine ?

On parle le plus souvent de : Michon, Quignard, Volodine, Bon, Bergounioux, Millet, Nadaud, Sérena, Rouaud, Guibert, Delerm, Germain, Bobin, Houllebecq, Le Clézio, Sallenave, N’Diaye, Guibert, Macé, Ernaux, Salvayre, Darrieussecq, Angot, Perec, Roubaud, Modiano, Garcin, Kaplan, O Rolin, J Rolin, Salvaing, Carrère, Daeninckx, Louis-Combet, Chevillard, Deville, Echenoz, Gailly, Redonnet, Toussaint, Oster, Robbe-Grillet, Sollers, Duras, Sarraute, Simon, Pingaud, Laurens

3. Quels sont les sous-genres narratifs majeurs de la littérature contemporaine ?

- Vu le statut « éclaté » des genres narratifs, il est très difficile de parler de « genres », on pourrait plutôt parler d’enjeux majeurs

- Cependant, il est possible de distinguer « autofiction », « nouvelle fiction » et « nouveau, nouveau roman » comme sous-genres majeurs

- Question à creuser : l’idée de « genre » a-t-elle un sens quand il s’agit du contemporain ? N’est-ce pas une des spécificités intéressantes du contemporain ? Faut-il réévaluer le concept même de « genre » à la lumière des mutations de la fin du XXe siècle ?

II. DONNEES ANALYTIQUES

Question :

- Quand il s’agit du contemporain, peut-on distinguer les relations qu’entretient la littérature avec l’Histoire de ses relations avec la Modernité ? Aussi, peut-on séparer ces relations du discours critique et des concepts construits par la critique ?

- Prenons l’exemple de la « fiction critique » :

- on peut faire le cas pour le statut de « sous-genre »

- c’est certainement le reflet d’une relation avec la littérature précédente et avec l’Histoire

- c’est un concept construit par D. Viart et revendiqué par la plupart des critiques du contemporain

- cette question occupe énormément le discours critique de ces chercheurs

- elle révèle la difficulté à cerner la spécificité de la littérature française contemporaine : elle n’est pas proprement contemporaine, elle existe bien avant nos jours. On peut dire d’ailleurs la même chose des « vies imaginaires » qui sont, selon Rabaté, caractéristiques de la littérature contemporaine mais qui existent bien sûr depuis longtemps ! Sont-elles donc réactivées par les écrivains contemporains ou tout simplement mises en avant par la critique contemporaine, qui s’intéresse à ce genre de questions ?

D’autres ouvertures :

1) La relation qu’entretient la littérature avec son passé littéraire en est une de soupçon et de hantise, mais aussi de curiosité et de deuil d’un certain passé intellectuel.

2) Beaucoup de critiques disent que la fonction narrative a changé – le narrateur ne raconte plus, il enquête. Il devient donc le lieu même d’un questionnement sur le monde, sur les discours, et sur lui-même.

3) Cette pression narrative éclate-t-elle le cadre de l’oeuvre, rendant inutile la notion du genre ?

4) La critique n’est pas d’accord sur l’ordre des « retours ». Sophie Bertho par exemple semble suggérer que c’est le retour au récit qui permet le retour au sujet. Bien que cette relation de causalité soit difficile à établir, je pense qu’il serait intéressant de l’étudier plus profondément.

fq-equipe/kim_leppik_bilan_3_fevrier_2009_atelier.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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