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- Dans les //1984//, de Plamondon, le personnage de Rivages se construit presque entièrement sur les histoires de Weissmuller, Brautigan et Jobs. | - Dans les //1984//, de Plamondon, le personnage de Rivages se construit presque entièrement sur les histoires de Weissmuller, Brautigan et Jobs. |
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* L’encyclopédisme est également utilisé dans plusieurs romans pour créer une filiation. C’est particulièrement frappant dans les cas de la série //1984// d’Éric Plamondon et dans les romans de Nicolas Dickner, //Tarmac// et //Nikolski//. Dans le cas des Dickner, on voit une relation directe entre filiation et encyclopédisme. Dans la mesure où ce dernier détermine le caractère personnage, il est également ‘hérité’ de la mère ou du père. L’obsession apocalyptique qui occupe le personnage principal de //Tarmac// est transmise de mère en fille. Dans le même sens, l’intérêt géographique de Noah vient d’une recherche du père alors que la piraterie informatique de Joyce naît des histoires de pirates que lui raconte son grand-père (//Nikolski//). Dans la trilogie de Plamondon, les trois figures auxquelles il s’intéresse se trouvent imbriquées dans toute l’histoire humaine mondiale des arts, des technologies et de la politique. Par exemple, Jobs se voit mettre en relation avec Hewlett et Packard (ce qui est assez logique), mais également avec Prométhée, avec Turing et avec Maurice Richard. Le « je » et le personnage de Gabriel Rivages sont aussi placés en parallèle avec Jobs à différents instants de sa vie. On voit ici qu’alors que pour Dickner, l’encyclopédisme s’inscrit dans la constitution d’une ‘petite’ histoire, à l’échelle familiale, Plamondon l’utilise pour imbriquer grande et petite histoire en un seul et même récit, tendant à rendre ses personnages grandioses, puisque porteurs de tout un héritage qui aurait permis ses accomplissements. | * L’encyclopédisme est également utilisé dans plusieurs romans pour créer une filiation. C’est particulièrement frappant dans les cas de la série //1984// d’Éric Plamondon et dans les romans de Nicolas Dickner, //Tarmac// et //Nikolski//. Dans le cas des Dickner, on voit une relation directe entre filiation et encyclopédisme. Dans la mesure où ce dernier détermine le caractère personnage, il est également ‘hérité’ de la mère ou du père. L’obsession apocalyptique qui occupe le personnage principal de //Tarmac// est transmise de mère en fille. Dans le même sens, l’intérêt géographique de Noah lui vient de son enfance sur la route, alors que la piraterie informatique de Joyce naît des histoires de pirates que lui raconte son grand-père (//Nikolski//). Dans la trilogie de Plamondon, les trois figures auxquelles il s’intéresse se trouvent imbriquées dans toute l’histoire humaine mondiale des arts, des technologies et de la politique. Par exemple, Jobs se voit mettre en relation avec Hewlett et Packard (ce qui est assez logique), mais également avec Prométhée, avec Turing et avec Maurice Richard. Le « je » et le personnage de Gabriel Rivages sont aussi placés en parallèle avec Jobs à différents instants de sa vie. Si pour Dickner l’encyclopédisme s’inscrit dans la constitution d’une ‘petite’ histoire à l’échelle familiale, on voit ici que Plamondon l’utilise pour imbriquer grande et petite histoire en un seul et même récit, tendant à rendre ses personnages grandioses, puisque porteurs de tout un héritage qui aurait permis ses accomplissements. |
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* Certains romans étudiés utilisaient un type d’encyclopédisme pour arriver à un certain but. Je pense ici notamment à //Document 1//, de François Blais, et à //Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles//, de Nicolas Langelier. Ces deux « romans » se basent en grande partie sur des sources extérieures pour former et justifier leur œuvre et leurs actions. On y trouve de grands pans de la parole des autres. Pour //Réussir son hypermodernité//, cela se traduit entre autres par une entrevue, une liste de dates, quelques extraits de manifestes, un cours d’histoire sur l’art du XXe siècle et aussi une place laissée au lecteur dans l’abondance de questions éclair. L’incorporation de cette forme d’encyclopédisme l’inscrit en quelque sorte dans une lignée, place l’époque qu’il critique par les passages plus romanesques (et la vie qu’il y mène) dans une sorte de creux historique abrutissant après une effervescence folle. Pour //Document 1//, c’est plutôt dans les conseils aux écrivains de Marc Fisher, les exigences de mise en forme des maisons d’édition, les citations, les listes et les fiches qui y pullulent. On a parfois l'impression que les personnages, jugeant le projet au-dessus de leurs capacités, sentent le besoin de se référer à d’autres instances, d’emprunter les mots des autres, voire le langage des autres dans le cas de citations techniques. Ça leur évite aussi une bonne partie du travail, ce qui n’est pas négligeable pour ces personnages ! | * Certains romans étudiés utilisaient un type d’encyclopédisme pour arriver à un certain but. Je pense ici notamment à //Document 1//, de François Blais, et à //Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles//, de Nicolas Langelier. Ces deux « romans » se basent en grande partie sur des sources extérieures pour former et justifier leur œuvre et leurs actions. On y trouve de grands pans de la parole des autres. Pour //Réussir son hypermodernité//, cela se traduit entre autres par une entrevue, une liste de dates, quelques extraits de manifestes, un cours d’histoire sur l’art du XXe siècle et aussi une place laissée au lecteur dans l’abondance de questions éclair. L’incorporation de cette forme d’encyclopédisme l’inscrit en quelque sorte dans une lignée, place l’époque qu’il critique par les passages plus romanesques (et la vie qu’il y mène) dans une sorte de creux historique abrutissant après une effervescence folle. Pour //Document 1//, c’est plutôt dans les conseils aux écrivains de Marc Fisher, les exigences de mise en forme des maisons d’édition, les citations, les listes et les fiches qui y pullulent. On a parfois l'impression que les personnages, jugeant le projet au-dessus de leurs capacités, sentent le besoin de se référer à d’autres instances, d’emprunter les mots des autres, voire le langage des autres dans le cas de citations techniques. Ça leur évite aussi une bonne partie du travail, ce qui n’est pas négligeable pour ces personnages ! |