Quatrième de couverture : Un camion de goudron est stationné depuis des jours en face de la fenêtre du demi-sous-sol sinistre où habite Normand, un employé sur appel de l'usine de cyanure Cyanibec. Ainsi s'ouvre Une vie inutile, un roman – à l'humour corrosif – de Simon Paquet. En vérité, rien ne fonctionne pour Normand. Et les efforts désespérés qu'il déploie depuis toujours pour améliorer son sort n'ont de cesse d'être anéantis par un destin qui s'acharne. À moins que les résolutions qu'il vient de prendre ne lui permettent de sortir du marasme… À moins que son voyage en Lituanie ne donne enfin de l'horizon à sa vie…
Justification: Le moins que l'on puisse dire, c'est que le personnage principal de ce roman est construit sur les événements négatifs de sa vie. L'écriture du journal de bord que tient Normand (et qui constitue le roman) est commencée pour prendre sa vie en main et s'occuper. Le fait de tenir un discours est ici performatif. Sa situation ne s'améliore pas (c'est le contraire qui se produit) puisque sa malchance est inévitable. Sa bonne volonté est perceptible dans son écriture, mais ce positivisme ne se transcrit pas dans sa vie. L'existence et les actions sont considérées comme inutiles dans ce roman. La fin est problématique : Normand se fait écraser par le camion de goudron, mais sa narration continue après sa mort. On se retrouve donc, aux dernières lignes du roman, devant un narrateur impossible.
(voir fiche dans Liste de lectures et fiches)