Quarante ans plus tard, Bosmans se rappelle une période de son passé, pendant laquelle il fréquentait une jeune femme, Margaret Le Coz, qu'il avait rencontrée par hasard. Les deux avaient en commun de sentir pourchassés, l'une par un certain Boyaval, obsédé par elle, l'autre par sa mère et l'amant de celle-ci, qui lui réclamaient agressivement de l'argent lorsqu'ils le retrouvaient. Margaret, qui demeurait énigmatique et un peu distante, enchaînait les petits boulots (gouvernante, secrétaire) et les villes (Berlin où elle est née, Lausanne, Annecy, Paris), tandis que Bosmans travaillait dans une maison d'édition/librairie ésotérique peu active et peu achalandée. Le temps de quelques mois, les deux personnages ont partagé leur solitude dans une sorte de "présent éternel" où le futur et les objectifs semblaient importer peu. Margaret est ensuite sortie de la vie de Bosmans comme elle y était entrée, en coup de vent, après quelques mois. Mais, malgré l'apparente obsession du narrateur pour le passé, le titre du roman, "L'horizon", indique que l'avenir y a tout de même une certaine importance en tant qu'espoir: "au moins, avec le doute, il demeure encore une forme d’espoir, une ligne de fuite vers l’horizon. On se dit que le temps n’a peut-être pas achevé son travail de destruction et qu’il y aura encore des rendez-vous." | Bosmans se rappelle une période de son passé, quarante ans plus tôt, pendant laquelle il fréquentait une jeune femme, Margaret Le Coz, qu'il avait rencontrée par hasard. Les deux avaient en commun de se sentir pourchassés, l'une par un certain Boyaval, obsédé par elle, l'autre par sa mère et l'amant de celle-ci, qui lui réclamaient agressivement de l'argent lorsqu'ils le retrouvaient. Margaret, qui demeurait énigmatique et un peu distante, enchaînait les petits boulots (gouvernante, secrétaire) et les villes (Berlin où elle est née, Lausanne, Annecy, Paris), tandis que Bosmans travaillait dans une maison d'édition/librairie ésotérique peu active et peu achalandée. Le temps de quelques mois, les deux personnages ont partagé leur solitude dans une sorte de "présent éternel" où le futur et les objectifs semblaient importer peu. Margaret est ensuite sortie de la vie de Bosmans comme elle y était entrée, en coup de vent, après quelques mois. Malgré l'apparente obsession du narrateur pour le passé, le titre du roman, "L'horizon", indique que l'avenir y a tout de même une certaine importance en tant qu'espoir: "au moins, avec le doute, il demeure encore une forme d’espoir, une ligne de fuite vers l’horizon. On se dit que le temps n’a peut-être pas achevé son travail de destruction et qu’il y aura encore des rendez-vous." |
Justement, alors qu'il repense à Margaret à la fin du roman, Bosmans s'apprête à la retrouver dans la capitale allemande, "comme deux aiguilles se rejoignent sur le cadran quand il est midi" (p.171). | Justement, alors qu'il repense à Margaret à la fin du roman, Bosmans s'apprête à la retrouver dans la capitale allemande, "comme deux aiguilles se rejoignent sur le cadran quand il est midi" (p. 171). |