Table des matières
Je convertis cette fiche sans avoir relu le roman et en en ayant un souvenir très, mais alors là vraiment très vague. Ne soyez donc pas étonnés du manque de détails et par les constatations qui demeurent générales.
FICHE DE LECTURE
I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE
Auteur : Garcin, Christian
Titre : L'embarquement
Éditeur : Gallimard
Collection : -
Année : 2003
Éditions ultérieures :
Désignation générique :
Quatrième de couverture :
C'est l'histoire de Thomas, que le chaos du monde effraie, et que les femmes qu'il a aimées ne sont jamais parvenues à apaiser. Un jour, assez semblable à tous les autres, il décide de partir. Il quitte alors Marie, avec qui il vit par intermittence. Mais cette fois, Thomas veut tenter de trouver un sens à ce chaos. Il lui faudra pour cela cinq pays traversés, le souvenir d'amis oubliés, la brise du soir dans ses cheveux, la présence réelle ou imaginaire d'anciennes maîtresses, un barman traducteur de poésie, quelques chansons, pas mal d'alcool, un train du nom de «Franz Kafka», un café à l'ombre de deux tours, des fantômes entr'aperçus, et des rêves de meurtres, de rats, de caïmans, d'hommes-loups, de lits défaits et de quelques figures tutélaires. Le récit polyphonique fait alterner à l'errance de Thomas avec ses propres monologues et des chapitres dans lesquels interviennent les femmes de son passé. La langue alerte, la critique acérée de notre époque donnent à ce portrait éclaté ses couleurs drôles et acides.
II- CONTENU GÉNÉRAL
Résumé de l’œuvre :
Thomas, écrivain un peu dissipé que la stabilité et la vie quotidienne paraissent rebuter, a passé son existence à fuir. Fuir les femmes qu'il a aimées, fuir le chaos du monde. Un jour qu'il se retrouve seul avec Marie, son “port d'attache”, celle vers qui il revient sans cesse malgré tout, il décide à nouveau de partir. Cette fois, pourtant, le voyage semble différent, comme un voyage d'adieu grâce auquel Thomas voudrait finalement organiser un peu le monde et son passé à lui, visitant en quelques jours cinq pays différents et plusieurs ami(e)s plus ou moins perdu(e)s de vue, en particulier Edna, avec laquelle il semble posséder plus d'affinités que les autres. Obsédé par l'idée que “le futur [a] pris possession du présent, […] qu’il n’y [a] plus d’avenir possible puisqu’il [est] déjà là, plus terrible encore que les images qu’on s’en formait il y a deux ou trois décennies” (p. 54), Thomas, au fond, à peut-être simplement besoin de trouver un sens à sa vie à travers le chaos du monde qui l'entoure. À la fin du roman, il invite Marie à venir le rejoindre sur une île grecque éloignée, laissant ainsi entrevoir une possibilité pour eux, loin du monde, mais peut-être enfin dans l'amour.
Thème(s) : Amour, voyage.
III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION
Explication (intuitive mais argumentée) du choix : Peu pertinent, somme toute. Les ruptures actionnelle et interprétative sont bel et bien présentes, mais pas tellement développées ou en tout cas peut-être pas assez fortes pour être parlantes, à mon avis.
Appréciation globale : Je ne m'en souviens pas, désolé…
IV – TYPE DE RUPTURE
Validation du cas au point de vue de la rupture
a) actionnelle : Remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); logiques cognitives/rationnelles ou sensibles; présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution; difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc.
Devant le chaos du monde (le futur qui prend possession du présent, voir résumé), Thomas ne peut vivre de façon stable et succombe à la tentation de la fuite. Or, celles qu'il fuit et qu'il s'efforce avec plus ou moins d'acharnement de retrouver ont le plus souvent continué leur vie, dans laquelle Thomas n'a désormais plus de place, lui-même ayant peu changé et répétant depuis vingt ans les mêmes “considérations fumeuses d’intellos torturés” (p. 68). À ce propos, selon, Edna, Thomas est un être qui éprouve intensément “la commune douleur d'être vivant” (p. 68).
Thomas ne parvient qu'à endosser le rôle d'amant de passage, d'ami intermittent, sans jamais être capable de s'engager à long terme. Le rôle d'amoureux (envisagé dans la durabilité et la stabilité) lui semble impossible, du moins jusqu'aux dernières pages du roman qui laissent planer l'espoir d'un changement. Toutes les femmes qu'il a connu, à l'exception de Marie, ont d'ailleurs des noms similaires: Edna, Joana, Paola, Elena.
J'insère également ce passage tiré des pensées d'Edna parce que je crois qu'il peut être pertinent (et que je l'ai déjà tapé, alors…). Ce passage, tiré des pensées d'Edna, éclaire bien, je trouve, les motivations de Thomas:
« Peut-être [Thomas] a-t-il raison, d’ailleurs, c’est ce que je me dis de plus en plus, peut-être faut-il cultiver la légèreté, ne pas trop se pencher sur soi car à force de se pencher on tombe, ni sur le monde en général, et ce pour les mêmes raisons, peut-être ne faut-il pas se pencher du tout, jamais, sur rien, peut-être faut-il garder la tête droite et froide, le regard vers l’avant, vers l’avenir, et surtout pas vers le bas ni le passé, peut-être est-il vain, illusoire et dangereux de trop se préoccuper du sens des choses, car le seul sens qui nous est proposé est celui de la chute vers le bas » (p. 68-69)
b) interprétative : Difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.
« Ce qui dirige le monde aujourd’hui, c’est cela, une force invisible et inidentifiable. Voilà pourquoi il faut à tout prix qu’émerge une pensée capable d’envisager le monde dans sa globalité. Sinon le monde demeurera illisible, et le chaos s’installera. » (p. 100) Voilà peut-être une autre des raisons qui poussent Thomas à toujours partir: envisager le monde dans sa globalité, sa diversité, peut-être pour éviter de s’y investir véritablement, de se concentrer sur un point précis.
V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES
Le roman est séparé en huit parties, elles-mêmes divisées en trois chapitres ayant chacune une narration particulière. Dans chaque partie, le premier chapitre est raconté par un narrateur hétérodiégétique et focalisé sur Thomas, le second à la première personne par un(e) ami(e) de Thomas (homodiégétique) et le troisième par Thomas lui-même, également à la troisième personne. La narration fait donc écho à la vie éparpillée de Thomas.
Dans le roman, Thomas se rend notamment à Marseille, Prague, Munich, Bologne, une île grecque… Mais plus que les lieux eux-mêmes, c'est la façon de passer de l'un à l'autre qui est intéressante puisqu'il n'y a à peu près aucune transition. Thomas est à Munich, puis, la ligne suivante, sans crier gare ou mentionner un quelconque avion/aéroport/taxi/gare, il débarque à Bologne. Cela est à relier directement avec le monde que Thomas considère globalement, comme un tout où errer sans trop d'attaches.