Outils pour utilisateurs

Outils du site


ranx:fait_divers

Ceci est une ancienne révision du document !


ÉVRARD, Franck, Fait divers et littérature, Paris, Nathan, 1997, 127 p. (SH)


JOPECK, Sylvie, Le fait divers dans la littérature, Paris, Gallimard-Éducation, 2009, 128 p. (SH)


PELCKMANS, Paul et TRITSMANS, Bruno [dir.], Écrire l'insignifiant. Dix études sur le fait divers dans le roman contemporain, Amsterdam, Rodopi, 2000.

  • p. 5 : « le fait divers est invariablement corrélé, dans le discours critique, à une expérience de transgression de la norme sociale, de l'ordre établi, et il apparaît, dans ce contexte, comme une exploration d'un monde autre, refoulé par la société moderne, et auquel on a pu donner un visage en le qualifiant de mythe, d'archétype ou d'instinct. Le fait divers, c'est le monde du sexe, du sang, de la mort, de la cruauté, bref, tout ce qui constitue la face d'ombre d'une société rationalisée, dominée par un durcissement des contraintes. »
  • p. 5 : « le fait divers est lié à l'avènement de la presse, de la communication de masse, avec tout ce qu'elle comporte de superficiel, d'éphémère, mais surtout d'artificiel, et l'altérité du fait divers risque à tout moment de se rétrécir, au point de se transformer en cliché, en anecdote, en « vertige consommé » (J. Baudrillard). »
  • p. 5-6 : Le fait divers selon Barthes : « Se pose dès lors le problème de la greffe du fait divers sur la littérature contemporaine, dont R. Barthes revendiquait, dans Leçon (1978), la dimension transgressive, oppositionnelle : il présente en effet la littérature comme « cette tricherie salutaire, cette esquive, ce leurre magnifique, qui permet d'entendre la langue hors-pouvoir ». Pour Barthes, le fait divers réalise emblématiquement cette différence, et son étude Structure du fait divers est à ce propos fort révélatrice, même si elle comporte en même temps un passage à la limite. Barthes cherche en effet à préserver l'altérité du fait divers (par rapport à la doxa), tout en la situant sur un plan purement formel, a-historique, et il allègue à ce propos, parmi d'autres éléments, la mise en cause des rapports de causalité, qui font apparaître, comme négativement, « une certaine idée du Destin », voir « un dieu qui rôde ». L'altérité du fait divers n'est assurée, dans l'écriture barthésienne, que de façon indirecte, oblique, par la clôture formelle. »

MITTERAND, Henri, La littérature française du XXe siècle, Paris, Armand Colin, 2007 (1996).

  • Sur le roman contemporain : « Glissements d'identité, existence problématique. Le texte moderne est double (pour le moins); mais la vie l'est aussi. À la différence de la génération de 1960, on fait place au vécu tel qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire immergé dans la société de consommation et de médiatisation, ébloui, rongé par le grignotement des signaux, des signes, des intimations, des rituels, des « faits divers ». On en dénote ou on en connote les atteintes, les clivages, l'ambivalence dans le montage même du récit. » (p. 107)

VIART, Dominique et Bruno VERCIER, La littérature française au présent, Paris, Bordas, 2005.

* « Un tel intérêt [pour le fait divers] n'est certes pas très neuf : la littérature du XIXe siècle en faisait déjà son inspiration, sinon ses choux gras […] Mais l'intérêt qui s'y porte aujourd'hui procède différemment et manifeste en cela une spécificité contemporaine, révélatrice de la posture singulière de la littérature de notre temps. Car il ne s'agit pas seulement d'écrire des faits, ni d'en explorer la matière romanesque : notre époque produit un discours critique à leur endroit comme à l'endroit de ses propres productions littéraires. Aussi y va-t-il d'une double posture critique : envers le fond comme envers la forme. » (p. 228)

* « Loin d'exacerber la fiction narrative, ces textes [exemples de romans en liens avec des faits divers: Viol, Prison, l'Adversaire, C'était toute une vie…] maintiennent la dimension factuelle de façon aussi explicite que possible […] De plus, aucuns d'entre eux n'est principalement narratif. Tous procèdent plutôt par fragments de narration enchâssés dans d'autres modalités textuelles, et par approches diffractées, non linéaires, de la matière du récit. » (p. 230)

* « C'est qu'en fait les discours que l'on tient à son endroit comptent plus que l'événement. Ce qui importe, c'est ce qu'on en dit, l'espace de parole qui exprime comment les faits se disposent dans l'espace de parole qui exprime comment les faits se disposent dans une conscience, expose leur résonance subjective […] Ces choix d'écriture tendent à souligner que le réel n'existe pas en dehors de la perception, de la pensée, des affects, etc., qui le constituent pour chacun. Aussi faut-il y voir une prise de distance avec les esthétiques réalistes qui postulent une possible « objectivité » : pour la littérature contemporaine, il n'y a pas d'en soi de l'événement. » (p. 231)

* « la réflexion sur la fiction accompagne une tentative de restitution et le discours de réception du fait divers. En même temps qu'ils offrent une représentation du réel, les écrivains contemporains interrogent ainsi leur propre pratique et les formes qu'elle les pousse à inventer. » (p. 236)

ranx/fait_divers.1382556510.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

Donate Powered by PHP Valid HTML5 Valid CSS Driven by DokuWiki