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VIEL, Tanguy, Le black note, Paris, Minuit, 1998, 125 p.

1. Degré d’intérêt général Pour le projet de quête et enquête: élevé

Pour le projet de diffraction: moyen

De façon générale: il s’agit d’un bon roman, proche du monologue intérieure. Beau cas de narrateur non fiable.

2. Informations paratextuelles

2.1 Auteur : Tanguy Viel

2.2 Titre : Le black note

2.3 Lieu d’édition : Paris

2.4 Édition : Minuit

2.5 Collection : -

2.6 (Année [copyright]) : 1998

2.7 Nombre de pages : 125

2.8 Varia :

Exergue : « Car je meurs en ta cendre et tu vis en ma flamme » - Tristan l’Hermite

3. Résumé du roman

Donné sur le site Internet des éditions de Minuit :

« Paul, le saxophoniste, ils l’ont surnommé John à cause de John Coltrane, Georges, à la contrebasse, c’était Jimmy, et Christian, c’était devenu Elvin. Même la maison sur l’île, quand ils se sont installés ensemble pour jouer, ils ont voulu la surnommer : ils l’ont appelée Black Note. Mais la maison maintenant n’existe plus, et le quartette non plus. De la clinique où on l’a conduit, le narrateur et trompettiste du groupe continue de ressasser ce temps de la vie commune. Très vite, le récit se concentre autour d’un événement : Paul, sa mort, et les circonstances obscures qui l’entourent. »

Résumé pour le projet:

Le narrateur, depuis la clinique de désintoxication où il est traité, raconte à différents narrataires – voire allocutaires, compte tenu de la construction syntaxique très proche de l’oralité sur laquelle se fonde le discours – ce qui s’est passé le soir de la mort de Paul, où un incendie d’origine douteuse a ravagé la maison dans laquelle habitaient et pratiquaient les quatre membres d’un groupe de jazz amateur. L’on comprend qu’une enquête sur les circonstances de l’incendie est menée par les autorités, mais la narration à la première personne, problématique en raison des contradictions et mensonges du narrateur, filtre les informations et empêche le lecteur de réunir les clés lui permettant d’accéder à la version officielle des faits

4. Singularité formelle

Le roman est divisé en quatre parties qui correspondent autant aux quatre temps d’une improvisation de jazz qu’aux quatre membres du groupe. La voix est pulsionnelle, très orale et les constructions parataxiques ou hypotaxiques (selon le mouvement), emphatiques, redondantes et elliptiques rappellent l’improvisation propre au jazz.

5. Caractéristiques du récit et de la narration

Un seul point de vue nous est donné, celui du narrateur. Les narrataires sont multiples, représentés et fréquemment interpellés. La narration est problématique dans la mesure où le narrateur avoue mentir.

6. Narrativité (Typologie de Ryan)

6.1- Simple

6.2- Multiple

6.3- Complexe

6.4- Proliférante

6.5- Tramée

6.6- Diluée

6.7- Embryonnaire

6.8- Implicite

6.9- Figurale

6.10- Anti-narrativité

6.11- Instrumentale

6.12- Suspendue

Justifiez : La voix prend le dessus sur l’histoire et on ignore tout de la fin, qui importe, au final, très peu.

7. Rapport avec la fiction

-

8. Intertextualité

Musicale, avec le quartet de Coltrane. Je n’ai rien détecté de majeur en dehors de cette référence.

9. Élément marquant à retenir

Extraits significatifs : p. 98 - « Je deviens fou, Georges, pour de vrai : il y a Paul plus que jamais, il parle pour moi. Il dit que c’est moi qui ai mis le feu, mais ce n’est pas vrai, c’est toi qui l’as fait, et Paul dans ma mémoire il voudrait que ce soit moi. À Rudolph j’ai dit ça, je me suis entendu lui dire, et je ne pouvais rien faire, pas même un signe avec la main : mon corps en entier, Paul se glisse dessous, non pas dessous pour de vrai, mais je deviens fou, alors je fais comme si c’était vrai, comme si vraiment j’avais pu le tuer, c’est terrible, Georges. »

p. 72 - « Les fauteuils, et les rideaux qu’on avait doublés sur chaque fenêtre pour être tranquille, il n’y a plus rien, et la mémoire maintenant, c’est de la caution vivante. »

p. 66 - « C’est terrible, dirait Elvin, c’est terrible. Sitôt qu’on sortira d’ici, Elvin et moi, on fouillera le monde pour retrouver le coupable, on retournera sur les lieux. »

p. 54 – Non pas suicidé, Paul, surtout pas, mais il a laissé faire comme dans un film, c’est pourquoi c’est la seule victime, ce n’est pas un hasard. » p. 52- « Est-ce qu’ils vous l’ont dit, cela, ils vous ont dit mon métier qui m’empêchait d’être coupable ? Mais moi je vous l’ai dit, je travaillais, j’étais le seul de nous quatre qui arrivait à travailler encore, parce que je savais m’arrêter dans la perte de contrôle, je savais m’arrêter. Au moment du drame, comme ils disent, à ce moment-là j’étais loin, en pleine mer avec des responsabilités sur le bateau, vous n’avez aucune raison de ne pas me croire. »

fq-equipe/viel_tanguy_1998_le_black-note_paris_minuit_stephanie_desrochers.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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