1. Degré d’intérêt général
Intriguant au début, le personnage principal perd malheureusement beaucoup de son mordant de chapitre en chapitre. Personnellement, les deux premiers tiers m’ont enchantée, mais j’ai trouvé la finale un peu guimauve…Un roman très axé sur le sentiment amoureux et les relations de couple, mais très bien ancré dans son temps.
2. Informations paratextuelles
2.1 Auteur : Sophie Bouchard
2.2 Titre : Cookie
2.3 Lieu d’édition : Taillon (Québec)
2.4 Édition : La Peuplade
2.5 Collection :
2.6 (Année [copyright]) : 2008
2.7 Nombre de pages : 276 pages
2.8 Varia : mention générique « roman » sur la couverture
3. Résumé du roman
De retour d’un séjour de huit mois sur un bateau de croisière où elle a été engagée pour jouer de la musique, Cookie se réadapte mal à sa vie sur la terre ferme. Elle quitte Charlie, celui qu’elle croyait l’homme de sa vie, et se donne comme but de conquérir soixante-douze amants. À la recherche d’elle-même et de l’amour, Cookie se construit une nouvelle personnalité et une nouvelle vie qui ne plaisent pas beaucoup à son entourage. Elle s’invente une île imaginaire où elle pourrait vivre sans hommes et sans tourments, avec le strict nécessaire. S’enchaînent les amants, les nuits blanches dans les bars où elle joue et les sessions intensives d’enregistrement. Jusqu’au jour où elle se lasse des aventures sans lendemain et succombe à Cosmo…
4. Singularité formelle
Le roman est sous forme de journal intime non daté. La plupart des chapitres porte le nom d’un homme et raconte la relation entre ce dernier et la narratrice.
Le roman est ponctué de « courtes-scènes », c’est-à-dire de dialogues entre deux personnages rendus comme au théâtre, avec une courte mise en contexte entre parenthèses. La présence de ces scènes est expliquée par la narratrice dans le prologue : « Lorsque je suis dans la lune, je n’attrape que des bouts de conversations. S’imprégnant dans ma mémoire à cent pour cent, ces phrases, comme de petites scènes de théâtre, n’ont pas besoin d’être couchées sur papier. Elles se stockent naturellement dans le tiroir le plus important de ma tête nommé : Ma vie en courtes-scènes. » (p. 9)
Des paragraphes numérotés (de 1 à 37) rédigés en italique dressent la liste des règles et du matériel à apporter sur Cookie Island, l’île imaginaire de la narratrice.
Des listes variées parsèment le roman (« J’avoue » (p.7); « Larguer Charlie : liste de pour et de contre » (p.15) ; « Mes côtés féminins » et « Côtés féminins que je ne maîtrise pas » (p.162), etc.).
5. Caractéristiques du récit et de la narration
Le passé et le présent se croisent souvent et cohabitent avec les réflexions de la narratrice, comme on peut s’y attendre dans un carnet personnel. Une note sur le style très saccadé : les phrases impersonnelles abondent, les mots isolés aussi.
6. Narrativité (Typologie de Ryan)
6.1- Simple
6.2- Multiple
6.3- Complexe
6.4- Proliférante
6.5- Tramée
6.6- Diluée
6.7- Embryonnaire
6.8- Implicite
6.9- Figurale
6.10- Anti-narrativité
6.11- Instrumentale
6.12- Suspendue
Justifiez : une seule narratrice, un seul journal intime…
7. Rapport avec la fiction
Rien de frappant ou de significatif à mon avis…La narratrice se construit une île idéale tout en sachant que sa fiction ne la comblera pas et elle signale une ou deux fois le décalage entre sa vie et son idéal, mais la réflexion ne va pas plus loin.
8. Intertextualité
Quelques allusions à Edmond Rostand et Kundera, mais peu significatives. Quelques chansons de Brassens sont évoquées. « Si ma vie avait été un film, on aurait vu défiler le générique sur le texte de La marine de Paul Fort, mis en musique par Brassens. » (p. 264)
9. Élément marquant à retenir
Le caractère très intime du texte, la critique des relations sans lendemain et de la peur de l’engagement, la recherche d’équilibre entre le quotidien et la passion dans la vie de couple.