Informations paratextuelles
Auteur : CLÉMENT, Catherine Titre : Martin et Hannah Lieu : Paris Éditions : Calmann-Lévy Collection : - Année : 1999
Appellation générique : roman
Biographie de : Martin Heidegger et Hannah Arendt, philosophes écrivains
Bibliographie de l’auteur : a écrit des romans, des essais (Freud, Gandhi, etc.)
Quatrième de couverture : résumé du roman. Les noms de Heidegger et de Arendt y sont révélés. Une brève notice bibliographique de l’auteure Catherine Clément où on apprend ce qui fait son talent romanesque et où sont nommés quelques autres titres.
Épigraphe : rien de pertinent
Pacte de lecture
- écriture romanesque et donc pacte de lecture de l’appellation générique est respecté. Le lecteur demeure toujours dans l’univers romanesque. - Par contre, à la fin du roman, un encadré où sont indiqués les lieux et les dates de décès des trois protagonistes. Ici, le lecteur est tenu de se rappeler que les personnages du roman sont des personnes ayant réellement vécu. - Puis, suit une section intitulée « Précisions » (307-309) où l’auteur explique son projet et donne une liste de références bibliographiques. Elle cite les quelques lignes de la biographie de Hannah Arendt écrite par Élisabeth Young-Bruehl (Anthropos, 1986) qui l’ont inspirée : « Malgré le fiasco de sa visite à Martin Heidegger en 1974, Arendt décida de se rendre à Fribourg avant de gagner Tegna. Il était malade et du coup, Elfride Heidegger, fort préoccupée par son mari, reçut Hannah Arendt cordialement et une trêve intervint entre les deux femmes, une réconciliation. ». L’auteur ajoute ensuite la liste des « livres principaux qui m’ont porté secours, tant sur les idées que sur les faits précis qui jalonnent la passion de deux vies tourmentées, à parts égales – idées et faits. » Le lecteur doit donc reconnaître et lire le caractère factuel des idées et faits mêlés à contexte fictionnel de la narration romanesque.
Les relations et mode de présence auteur/ narrateur/ biographe/ biographé/ personnages, sujet d’énonciation/ sujet d’énoncé
Auteur/narrateur/biographe : Il n’y a pas de biographe, mais un narrateur. L’auteur C. Clément est absente du roman.. Cependant, à la suite du récit romanesque, c’est elle qui explique son projet dans la section « Précisions » (voir ci-haut). Narration hétérodiégétique souvent déléguée selon les chapitres à Hannah, Elfride ou Martin. Le récit principal a lieu ce jour de 1975 où Hannah rend visite aux Heidegger, mais de nombreux retours en arrière constituent des chapitres séparés et dûment identifiés (à qui la focalisation est déléguée + date et lieu + sous-titre thématique). Ex : « Hannah. Berlin, 1933. Le jour de la fuite » (32) ; « Martin. Fribourg-en-Brisgau, décembre 1944. Le piano (165) » ; « Elfride. Fribourg-en-Brisgau, 1950. Jour de colère » (253). Narrateur/personnage Le narrateur ne fait pas partie de la diégèse en tant que personnage.
Les relations et mode de présence auteur/ narrateur/ biographe/ biographé/ personnages, sujet d’énonciation/ sujet d’énoncé
Auteur/narrateur/biographe : Il n’y a pas de biographe, mais un narrateur. L’auteur C. Clément est absente du roman.. Cependant, à la suite du récit romanesque, c’est elle qui explique son projet dans la section « Précisions » (voir ci-haut). Narration hétérodiégétique souvent déléguée selon les chapitres à Hannah, Elfride ou Martin. Le récit principal a lieu ce jour de 1975 où Hannah rend visite aux Heidegger, mais de nombreux retours en arrière constituent des chapitres séparés et dûment identifiés (à qui la focalisation est déléguée + date et lieu + sous-titre thématique). Ex : « Hannah. Berlin, 1933. Le jour de la fuite » (32) ; « Martin. Fribourg-en-Brisgau, décembre 1944. Le piano (165) » ; « Elfride. Fribourg-en-Brisgau, 1950. Jour de colère » (253). Narrateur/personnage Le narrateur ne fait pas partie de la diégèse en tant que personnage.
Ancrage référentiel
- rencontre entre les deux femmes confirmée par des sources bibliographiques (une biographie) à la fin du roman (voir ci-haut) - sources bibliographiques à la fin - personnages et faits réels nombreux (en plus des protagonistes, Golda Meïr, le procès de Eichmann, Hitler, Rosa Luxembourg, etc.) - grande précision quant aux lieux, dates et faits historiques dans les retours en arrière que font les personnages. - assez habilement, pour mettre en scène, pour « faire parler » le mutisme de Heidegger qui n’a jamais voulu donner d’explications de son implication avec le nazisme (sujet qui ne peut être tu), l’auteure change de style dans les chapitres Heidegger. Quand il s’agit de rapporter les paroles ou les pensées de Heidegger, elle lui fait dire des paroles décousues et incompréhensibles, prononcées dans un demi-sommeil, si bien que le lecteur ne sera pas détourné vers une interprétation inventée du silence du philosophe, et qu’il restera sans explication quant à l’implication du philosophe au sujet du nazisme.
Indices de fiction
- dans les dialogues romanesques, dans les petits détails (Hannah mangeant du gâteau, allumant une cigarette, se fâchant devant l’attitude d’Elfride, etc.), en somme dans l’écriture romanesque de l’auteur. Si la rencontre entre les deux femmes a eu lieu, leur relation de haine, jalousie, envie, etc. est imaginée par l’auteure. - surtout dans le souci de cohérence, dans le souci de relier entre eux tous les ingrédients du roman, la vie amoureuse de Heidegger, sa théorie philosophique sur le temps, son dérapage vers le nazisme, son mutisme (voir dans thématisation de l’écriture).
Thématisation de l’écriture
Non pas thématisation de l’écriture, mais de la pensée des écrits de Heidegger. Bien peu cependant. Tout de même, un effort pour créer une cohérence entre la fiction romanesque et la pensée de Heidegger, l’effort que chacune des deux femmes fait pour comprendre l’autre étant très sommairement rapproché des théories sur le temps de Heidegger : Mais que Martin l’eût voulu ou non, Hannah demeurait cette porte secrète sur ce qu’il appelait « l’être-là », en fuite. L’autre porte était celle d’Elfride. Mais ce n’était que la porte du souci du monde, auquel Hannah n’avait point de part. L’autre porte gardée était à la maison. Les eaux de la pensée redescendaient, étales. C’est alors que Martin était en danger. Qu’était-il devenu sans Hannah ? Un nazi. (102)
Attitude de lecture
Est-ce une biographie imaginaire ? N’est-ce pas plutôt un roman biographique ? (encore faut-il pouvoir distinguer sans problème ces deux catégories)
Hybridation, Différenciation, Transposition
Autre
Lecteur/lectrice : Anne-Marie Clément