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Laurent Demanze, Encres orphelines. Pierre Bergounioux, Gérard Macé, Pierre Michon

INFORMATIONS PARATEXTUELLES

Auteur : Laurent Demanze Titre : Encres orphelines. Pierre Bergounioux, Gérard Macé, Pierre Michon Lieu : Paris Édition : José Corti Collection : Les essais Année : 2008 Pages : 403 Cote UQAM : PQ305 D37.2008 Cote BAnQ: 840.900912 D371e 2008 (2008 : Niveau 1 – Documentaires)

RÉSUMÉ

PROLOGUE

Introduction : « Comme l’ombre portée d’une modernité en rupture d’héritage, le récit contemporain investit mélancoliquement le temps des origines. Car il y va depuis une vingtaine d’années d’une investigation inquiète, menée par un individu incertain, mais qui cherche à travers son ascendance une parcelle enfouie de sa vérité singulière. Héritier problématique, l’écrivain contemporain échafaude des récits de filiation, pour exhumer les vestiges d’un héritage en miettes et raccommoder les lambeaux de sa mémoire déchirée. Entre transmission brisée et héritage d’une dette, ces écritures de soi réinventent une identité singulière et plurielle à la fois. Car en restituant les vies dispersées de l’ascendance, l’écrivain contemporain découvre en lui la permanence d’identités défuntes. L’écriture de soi cède alors à un souci archéologique, qui ausculte les survivances du passé et dévoile une part issue de soi. C’est au miroir de l’autre que se découvre l’individu contemporain, élaborant un récit où la fiction se mêle aux souvenirs, et l’écriture de soi à la fable familiale. Le récit empêché de l’ascendance propose des figures de soi différées et le portrait éclaté d’une fragile identité. » (2008 : 9-10)

« Livré à l’inquiétante étrangeté des origines, l’écrivain contemporain s’affronte au basculement d’une modernité, qui ébranle la transmission et met en crise la tradition. Entre table rase et culte du progrès, la modernité a valorisé le geste de rupture et mis à bas les autorités, brisant le lien ténu que nouait le présent avec son passé. […] Face au chapitre vacant de sa mémoire, l’écrivain s’enfonce alors dans les incertitudes de ses souvenirs. Mais c’est une anamnèse mélancolique au goût de cendre, où la dette se mêle à la transmission d’une cassure. Le récit de filiation s’ancre en effet au lieu même d’une blessure, entre témoignage entravé et offrande aux figures révolues de l’ascendance. L’écrivain contemporain ausculte les heures anciennes à la recherche des traces effacées d’un passé disparu, comme si quelque chose d’inaccompli – en souffrance – hantait les temps présents. » (2008 : 10)

« Le récit de filiation prend ainsi acte d’une crise de la transmission inaugurée par le projet moderne : mais la modernité triomphante, qui célébrait la libération des entraves du passé, a laissé place à une douloureuse mélancolie, qu’agite sans cesse la conscience blessée d’un passé perdu. Sans renier le soupçon critique qu’a imposé la modernité, l’écriture contemporaine réinvestit le champ délaissé du passé, pour donner visage à ce qui a sombré et invoquer une fois encore les fantômes d’autrefois. Le récit de filiation s’élabore alors au confluent de deux héritages, et articule l’un à l’autre le désir de témoigner d’un passé familial, dont le deuil pèse sur la conscience, et la saisie d’un héritage littéraire, à travers lequel l’écriture approfondit son propre questionnement. » (2008 : 10)

« La littérature contemporaine se réclame du soupçon, mais s’inscrit dans ce reflux de la modernité, qui laisse derrière elle les vestiges brisés de la mémoire et la figure inquiète du sujet. Si bien que les années 1980 sont une charnière [Note : Voir Dominique Viart et Bruno Vercier, La littérature française au présent. Héritage, modernité, mutations, Paris, Bordas, 2005.]. L’écriture contemporaine est en effet travaillée par un retour au récit, mais un récit strié d’ellipses et de lacunes, un récit porteur de mémoire et taraudé par un passé absent. Le récit contemporain renoue alors avec les histoires de famille, qui sous-tendaient la littérature, du conte aux fresques généalogiques. » (2008 : 2008 : 11)

« Chez certains, la famille est le lieu d’une interrogation trempée de sociologie – François Bon et Annie Ernaux – ; la filiation circonscrit chez d’autres le lieu d’une inquiétante étrangeté où se cherchent les figures renouvelées du fantastique – Marie Ndiaye et Emmanuel Carrère – ou du mythique – Sylvie Germain –. L’enquête généalogique, chez Pierre Bergounioux, Pierre Michon et Gérard Macé, procède d’une interrogation aiguë de la mémoire. Sans ignorer ni les procédures de la sociologie, ni les outils de la psychanalyse, ces trois auteurs auscultent la mémoire d’une ascendance effacée par la modernité. Car la modernité ouvre une crise des appartenances communautaires et des identités individuelles. » (2008 : 2008 : 11-12)

« Le récit de filiation porte ainsi l’empreinte de bouleversements sociologiques et s’inscrit dans un moment épistémologique. Mais le récit de filiation prolonge également des formes – le roman familial, le roman des origines et le roman généalogique –, auxquelles il emprunte et qu’il transgresse. Le récit de filiation est en effet un genre second qui travaille à partir d’investigations subjectives, d’agencements critiques et de traditions narratives. » (2008 : 2008 : 13)

« Attentif au retour du récit, Dominique Viart, en revanche, montre que le récit de filiation définit les enjeux du contemporain. Moment épistémologique, le récit de filiation répond au malaise d’une modernité, qui démultiplie et intensifie les figures du révolu et les emblèmes du désuet. Le sujet contemporain se pense dès lors à rebours d’un temps qui récuse l’héritage familial et la transmission généalogique. Archiver des vies révolues, inventer et inventorier les généalogies de soi, voilà à quoi s’adonne le sujet mélancolique de cette fin de siècle. » (2008 : 2008 : 14)

L’auteur établit un lien entre le récit de filiation et la notion freudienne de roman familial, qui est un récit de compensation que s’invente un enfant lorsqu’il est déçu par sa réalité familiale. Le roman familial sert également, pour l’enfant, à enquêter sur l’histoire de ses origines. S’y trouvent donc emmêlés des idées que l’enfant a puisées dans ses lectures, de véritables éléments biographiques ainsi que des intrigues historiques.

« Tandis que le roman familial destitue les parents au profit de figures glorieuses, le siècle naissant va ouvrir la voie à des récits d’orphelins ou d’héritiers problématiques. Confrontés à des pères absents ou des mères endeuillées, victimes sacrifiées par l’Histoire, il ne s’agit plus pour les héritiers orphelins de la guerre de s’émanciper symboliquement ni d’ébranler les figures de la loi mais de combler les lacunes des origines et de mettre en récit des êtres fantomatiques. » (2008 : 2008 : 16)

« Roman familial ou récit d’orphelin, il s’agit toujours ainsi de faire pièce à une étrangeté et de compenser une perte, imaginaire ou réelle. » (2008 : 2008 : 17)

Demanze convoque ensuite les travaux de Marthe Robert, pour qui ce serait l’adulte, et non pas l’enfant, qui créerait le roman familial dont parle Freud. Il serait selon elle à la base de l’imaginaire romanesque des écrivains. L’auteur s’inspire également de Marthe Robert pour aborder la figure du bâtard, très fréquente dans la littérature : « Depuis les années 1980, le bâtard, qui selon Marthe Robert avait disparu de la scène intime du romancier, semble de retour. Non pas comme thème […], mais comme exigence esthétique et comme mouvement vers la littérature : la langue littéraire est cela même que convoitent les écrivains mal nés, issus d’un milieu rural ou patoisant, mais qui s’inventent un père littéraire pour partir à la conquête des Lettres. » (2008 : 2008 : 20)

« [L]e récit de filiation inverse la chronologie [du roman généalogique] : on ne va plus d’un ancêtre à sa descendance, mais d’un héritier problématique et inquiet vers une ascendance. » (2008 : 2008 : 22)

« Partagé entre la méfiance et la fascination envers les fastes du roman, le récit de filiation s’élabore à distance de la puissance d’enchantement du roman, ne cessant de creuser l’espace problématique d’un doute envers la narration elle-même. » (2008 : 23)

Demanze explique comment la rupture avec le passé qui caractérise la modernité a également marqué le XIXe siècle, dans la foulée de la Révolution. Il apparaît en effet difficile pour les gens qui vivent en France à cette époque de revendiquer un héritage, un modèle collectif, puisque les régimes se succèdent trop rapidement. C’est d’ailleurs à cette époque que l’histoire familiale commence à s’effriter et que, par ailleurs, à cause des découvertes scientifiques, on interroge l’hérédité et on adopte envers elle une attitude méfiante. C’est cette crise de la famille qui préside à l’émergence de la sociologie : « Malgré des analyses différentes, ces auteurs [Comte, Tocqueville, Le Play, Durkheim] ont su montrer qu’au règne des patriarches a succédé l’ère querelleuse des fils, lorsque l’univers hiérarchique a laissé place à l’univers démocratique […]. » (2008 : 27)

Demanze formule donc ici les fondements de l’effritement social qui s’est enclenché au XIXe siècle et qui a mené à l’apparition du récit de filiation contemporain. Il explique par le fait même pourquoi les auteurs de ces récits puisent leurs modèles intellectuels parmi les écrivains de cette époque. « Et lorsque la famille démocratique remplace la famille aristocratique, c’est la mémoire familiale qui se trouve amputée d’une part de ses légendes et de ses mythes. » (2008 : 27) L’auteur écrit que le choc de la modernité ne cessait de se revivre depuis le XIXe siècle. C’est, dans les récits de filiation contemporains, « comme si la fêlure qui a frappé de plein fouet le XIXe siècle ne cessait de hanter le temps présent, et qu’à la jonction entre récit de soi et investigation biographique, l’écriture contemporaine ressassait les origines d’une fêlure. » (2008 : 28)

L’auteur aborde la question de la défection des origines, expliquant que si la généalogie faisait jadis partie de l’histoire, elle en a été séparée lorsque la discipline est entrée dans la modernité et que, désormais, la généalogie est individuelle, donc beaucoup plus fragile. « Alors qu’elle était recherche d’un fondement, mise en ordre et légitimation, l’origine s’éprouve désormais comme manque ou défaillance, comme contingence ou négativité. » (2008 : 33-34) « Tache aveugle de la modernité, le retrait de l’origine est aussi la promesse d’un recommencement : car la pensée moderne dessine les orbes du retour et de la répétition, non pas dans la pensée nostalgique d’un retour aux origines, mais dans l’étrange inquiétude d’un retour de l’origine. » (2008 : 35) « Le récit de filiation s’inscrit ainsi dans une époque qui a vu sombrer le temps long de la mémoire et s’émietter les communautés familiales. L’enquête généalogique a désormais pour vocation d’exhumer cela même qui s’efface, dans un projet de restitution voué à l’échec. Car le récit de filiation ne croit plus à la restitution du passé. À la suite des maîtres du soupçon, les enchantements de l’origine sont désavoués, abandonnant l’écrivain contemporain entre impossible résurrection d’une origine perdue et mélancolie de qui n’en veut pas faire son deuil. » (2008 : 35)

« Égarée entre les redoublements et les fantômes, l’écriture de soi se cherche alors à la frontière entre autobiographie et évocations biographiques, tour à tour recherche à rebours d’une infigurable genèse de soi et constitution mélancolique de l’autre perdu. Car le récit de filiation brouille les repères génériques de l’autobiographie, pour inscrire au plus intime du sujet les figures de l’altérité. C’est en quête de la part obscure de soi que s’aventure l’écrivain contemporain, mobilisant les ressources de l’imaginaire, déployant les fastes de la fiction, pour dire de manière oblique ce qui échappe à toute saisie. » (2008 : 36)

« Reprenant à son compte les déroutes antérieures, l’individu contemporain est confronté aux événements malheureux du passé. Les narrateurs de ces récits de filiation tentent ainsi de renverser la dette en don, et l’incertitude des ascendants en figures plus achevées. » (2008 : 36-37)

« Lorsque la chaîne continue de la transmission se brise, l’écrivain contemporain est alors confronté à un passé en miettes, dont les ruines et les vestiges semblent tout à coup plus pesants. Dans cette histoire désorientée, l’écrivain sombre dans la mélancolie et refuse de faire son deuil des vies péries de l’ascendance. Cependant, dans ce désir de dresser l’inventaire de la perte, le récit de filiation manifeste également une tenace inquiétude envers les pouvoirs de la littérature, comme si la perte qu’il tentait d’exorciser s’insinuait jusqu’au plus profond des ressources du langage. » (2008 : 37-38)

« Si bien que pour dire une mémoire familiale en miettes, l’écrivain se bricole des souvenirs de seconde main, et quand il faut combler les lacunes du souvenir, c’est alors la fuite de Rimbaud, la plume acérée de Flaubert, la silhouette de Nerval qui prennent le relais […]. » (2008 : 38)

PREMIÈRE PARTIE: La communauté enfouie

Demanze s’intéresse au lien entre l’individu et sa communauté. S’inspirant de Bakhtine, il rappelle que, dans les sociétés traditionnelles, l’homme était pure extériorité. Chez Rousseau, avec qui naît l’écriture autobiographique, on sent un équilibre précaire entre intériorité et extériorité. Le XIXe, par la suite, est parcouru par la crainte d’une dislocation sociale. Désormais, c’est « comme si l’individu avait intériorisé les multiples figures du monde social, comme s’il avait inscrit au plus profond de son être intime une cellule familiale mourante. » (2008 : 45) « Si le monde moderne se dresse en permanence contre le passé, une mémoire déchirée et infiniment recomposée s’impose à l’individu contemporain : la mémoire est moins prise en charge par une collectivité vacillante qu’elle n’est assumée individuellement, comme une dette, dans l’intimité d’un être singulier. » (2008 : 45)

« Ainsi les emblèmes de la filiation se privatisent, ils fondent moins la mémoire d’une lignée qu’ils ne constituent un musée imaginaire singulier et des archives de l’intime, contre lesquels s’adosse la conscience du sujet. » (2008 : 46)

« Singulier et pluriel, telle est sans doute la figure contemporaine d’un sujet, dispersé et hanté, habité par des voix impersonnelles ; mais c’est dans cette dispersion même, dans cet étoilement de la différence, que le sujet se constitue en impliquant des singularités erratiques et en confondant des points de vue hétérogènes. » (2008 : 47)

« Si l’écrivain contemporain mène une enquête de filiation, il est alors confronté à la multiplicité intime de son ascendance, non pas selon une mystique du sang, une idéologie de l’enracinement, mais à la façon légère et volatile qu’indiquait Barthes : le sujet s’invente alors, en composant avec les biographèmes généalogiques, qui circulent à travers la mémoire ou s’incarnent dans la poussière des archives. » (2008 : 49)

CHAPITRE I - Pierre Michon : L’homme n’est pas si varié

« Ce renversement de perspective opéré par Pierre Michon s’inscrit dans un basculement épistémologique. Car depuis la chute des grands récits de légitimation analysée par Jean-François Lyotard, il n’est plus que des vérités partielles ou parcellaires. Depuis qu’ont pris fin les pensées de la totalité et le grand récit de la modernité, le regard se porte sur les marges infimes. […] C’est à un tel souci du détail et du petit que cède Pierre Michon lorsqu’il se tourne vers les délaissés, les emblèmes du quotidien ou vers les défaillances individuelles. » (2008 : 60-61)

Demanze distingue la démarche de Michon de celle de M. Foucault puisque, même si tous deux parlent des « infâmes », Michon le fait dans la langue des rois. L’auteur explique que pour Michon, l’homme n’est pas si varié, idée qui sous-tend le caractère « interchangeable » des individus. « Pierre Michon a vécu sans père et Vies minuscules met en son centre la vacance paternelle. Elle effrite l’identité du narrateur, et initie les identifications successives aux pères de substitution que rassemble le recueil biographique. » (2008 : 65)

L’auteur explique comment, à travers l’échec du narrateur de se trouver un père de substitution, la perte paternelle est sans cesse relancée, ce qui inscrit une rhétorique du deuil à travers Vies minuscules. « Dans la mélancolie, le passé ne disparaît pas mais se rejoue et se reproduit sans cesse, et le mélancolique d’incorporer ceux qu’il refuse d’oublier. Plutôt devenir l’absent que de le perdre. Dans Vies minuscules, le mimétisme ancestral est si contraignant que le narrateur découvre, dans les stigmates de son corps, l’écho de la trajectoire paternelle. » (2008 : 68) « [L]e narrateur [de Vies minuscules] semble avoir incorporé la figure paternelle. Mais c’est une figure mortifère qui rend le narrateur étranger à lui-même : si le père est à la fois au plus intime de soi, au plus familier de son identité, il n’en représente pas moins la part d’inconnu que l’enquête menée dans Vies minuscules aura pour tâche de lever ou de dissimuler, sous des héritages d’emprunt. » (2008 : 69)

« Lignée déchue ou nom effacé, le narrateur multiplie les symptômes d’une césure dans la mémoire familiale et dans la reproduction des identités. Mais c’est précisément lorsque le sujet affronte cette défaillance intime qu’il est au plus proche des minuscules, comme si l’abolition de soi et la résurrection des êtres abolis étaient l’envers et l’endroit d’un même geste. Pour rejoindre l’anonymat pluriel des minuscules, encore faut-il se dé-nommer soi-même. En raturant le nom du père, en fracturant l’héritage comme répétition du Même, émergent ces noms multiples et mineurs dans la signature de Pierre Michon. » (2008 : 73) « À la fois altérité et aliénation, legs des pères et obligation sociale, le nom serait plutôt le lieu d’une étrangeté à soi, c’est-à-dire d’une non-coïncidence de l’individu à ce dont il hérite et à son apparaître social. En ce sens, le nom dérobe à l’individu sa liberté intime, puisqu’il l’inscrit au croisement du déjà-là de la langue et de la parenté. » (2008 : 74)

« À la manière de son père, qui cherchait à combler dans l’alcool un semblable vide généalogique, le narrateur s’invente un passé, constitue une généalogie supplétive qui offre des analogies et des figures du sujet pour combler la vacance paternelle. Pour ‘‘combler ce vide-là’’ et trouver des ‘‘bouts de ficelle à lier en place de ce chaînon manquant’’ (2008 : VM, p. 78), Pierre Michon convoque des filiations obliques. Le récit part à la recherche de simulacres paternels qui ont charge de remplir et de colmater la fêlure du sujet. » (2008 : 81)

Conclusion du chapitre : « La cellule familiale s’ouvre ainsi, au nom d’une commune défaillance, à la multitude des êtres de peu. C’est à travers cette fraternité de malheur que le narrateur se découvre : les minuscules sont alors autant de doubles grotesques et pathétiques de soi, autant de reflets déformés d’une identité instable, qui se réfléchit au cœur de ce kaléidoscope aux huit reflets. Entre dispersion et rassemblement d’une identité émiettée, le récit de filiation se fait alors jeu de miroirs. » (2008 : 87)

CHAPITRE II - Gérard Macé : Une écriture en miroir

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