Table des matières
Alto éditeur
Informations générales
Lieu : Ville de Québec
Année de fondation : 2005
Fondateurs: Antoine Tanguay
Direction actuelle : Antoine Tanguay
Distribution : Diffusion Dimedia
Mandat:Faire découvrir des textes où les frontières des genres s’entremêlent et qui n’ont pas peur d’explorer des terrains neufs.
Première publication: Nikolski (Nicolas Dickner, 2005)
Bons coups:
- Nikolski (Nicolas Dickner, 2005)
- L’Œil de Claire (Paul Quarrington, 2006)
- Un jardin de papier (Thomas Wharton, 2005)
- Traité de balistique (Alexandre Bourbaki, 2006)
Livres qu’il aurait rêvé de publier: Charlie et la chocolaterie de Roald Dahl, Gormenghast de Mervyn Peake et Cité de verre de Paul Auster.
Nombre de publications par année: Cinq ou six
Nombre d’employés: Un (qui s’en sort avec l’aide de beaucoup d’amis et de pigistes passionnés) (source : http://www.lelibraire.org/articles/sur-le-livre/les-visages-de-l-autre-edition)
Ligne éditoriale :
« Fondée en février 2005 par Antoine Tanguay, la maison d’édition québécoise Alto a d’abord été une division des Éditions Nota bene avant de devenir indépendante un an plus tard. Elle est aujourd’hui toujours animée par son fondateur, entouré par une petite équipe d’auteurs et de collaborateurs aussi dynamiques et passionnés qu’imaginatifs. Propulsée par le succès de Nikolski de Nicolas Dickner et deux ans plus tard, de ceux de Parfum de poussière de Rawi Hage, d’Une Brève histoire du tracteur en Ukraine de Marina Lewycka ou du cycle de Manawaka de Margaret Laurence, Alto a su rapidement imposer sa vision éditoriale au Québec et se projeter au rang d’éditeur de premier niveau.
- Alto se consacre à l’édition de fiction en provenance du Québec, du Canada et du reste du monde et ce, à travers sa collection régulière et la collection CODA, qui veut donner une seconde vie à des titres qui ont obtenu tantôt beaucoup de succès ou qui sont demeurés injustement méconnus.
- Alto accorde une place importante aux influences des littératures de l’imaginaire tout en accueillant des textes dont le souffle et la portée dépassent un cadre strictement réaliste.
- Alto aime faire découvrir de nouveaux auteurs et offre souvent un tremplin aux auteurs de demain. La direction littéraire de la maison s’inspire des bonnes vieilles méthodes de travail d’antan, soit une relation tissée serrée entre l’auteur et son éditeur grandissant au fil des étapes de la production d’un roman ou d’un recueil de nouvelles, de la finition et du remaniement d’un manuscrit au livre imprimé. C’est un peu pourquoi Alto publie peu de livres. Publier moins, publier mieux, telle pourrait être une des (nombreuses) devises qui inspirent Alto.
- Alto aime la surprise, le dépaysement, les histoires plus grandes que soi, l’étrangeté, la confusion, les expériences littéraires réalisées au nom de l’amour des mots et de la langue, les livres qui transportent, confondent, choquent, émeuvent, remuent, posent des questions, bousculent les conventions et font germer les songes. » [Source : www.editionsalto.com]
De façon générale, l’œuvre Nikolski définit la ligne éditoriale de la maison d’édition Alto.
- La maison d’édition Alto établit son indépendance un an après sa fondation en tant qu’une division des Éditions Nota bene pour se consacrer aux œuvres de fiction québécoises, canadiennes et mondiales.
- En plus de leur dévouement aux “auteurs de demain”, Alto accueillit “la littérature d’imaginaire” définit dans leur mandat comme la littérature que se distancie des traditions réalistes.
- Passage à l’âge adulte de deux enfants ou deux adolescents (La porte du ciel de Dominique Fortier, L’Effigie d’Alissa York, Parfum de poussière de Rawi Hage, Les carnets de Douglas de Christine Eddie, Un oiseau dans la maison de Margaret Laurence, etc.)
- « Le portrait d’une Amérique de légende qui se déchire pour mieux s’inventer » (à propos de La porte du ciel). Mythification et exoticisation de l’Amérique et de sa géographie:
o Louisiane–la campagne : La porte du ciel o Le rapport entre Paris et Montréal : Café de Flore o Voyage entre l’Amérique et l’orient, la Chine et Montréal : Le dragon bleu o Voyage comme une quête d’identité : Un si joli visage o Montréal et Angleterre : Les larmes de saint Laurent o L’Égypte, L’Ontario et Varsovie : Le tombeau d’hiver o Montréal : Cafard o Le Québec et le Japon : Tarmac o Sud de l’Ontario dans les romans de Lori Lansens o Utah : L’Effigie o Nevada : Un homme qui marchait sur la Lune o Voyage abécédaire dans La fin de l’alphabète, le rapport entre la lettre et la carte. o Cathéchèse, terroir comme légende o Le voyage marin : Un jardin de papier
L’espace se marque aussi par une autre forme dans plusieurs de ses romans pour représenter l’angoisse et la solitude : sous la forme d’un appartement ou d’une maison isolée ou abandonnée : (Sous béton; Des adhésifs, Parapluie)
La porosité dans ces situations se présente entre l’intérieur représenté dans le récit et l’extérieur, souvent évoqué par l’attente d’une sortie. o L’anticipation de se sortir de l’isolement accompagne parfois d’autres attentes, comme dans le cas d’Un si joli visage où la protagoniste attend aussi le retour d’un mari. o Attraction terrestre : deux personnages principaux, l’un dans un immeuble et l’autre dans une maison isolée. o L’indésirable : un manoir abandonné qui porte l’étrange nom de Hundred Hull o Anti-chambre de la mort : Point mort • Les événements ordinaires se présentent de façon démesurée, tel est le cas dans Parapluie de Christine Eddie, où on sent une influence réaliste magique marquezienne. • Tous les caractères susmentionnés montrent une dualité qui se présente sous les formes variables. Cette dualité est : 1) temporelle, entre le présent et le passée (L’indésirable); 2) spatiale, entre deux espaces géographiques différents ou l’intérieur et l’extérieur; 3) métaphysique, entre le ciel et la terre (Soldat de verre), 4) existentielle, entre la vie et la mort (Attraction terrestre), les récits de la fin du monde (Tarmac), la métamorphose (Cafard); 5)générationnelle, les passages à l’âge adulte, 6) ou simplement la dualité entre deux âmes, les jumelles reliées par la tête (Les filles); ou 7)la dualité formelle dans le cas des textes illustrés (Lino)
L’imaginaire que la ligne éditoriale de la maison exige comme un critère se trouve dans l’étrangeté des espaces mais aussi du temps. L’un observe souvent dans ces romans un présent hanté par le passé de façon que le futur semble presque inatteignable. Les espaces sont souvent clos, dans les appartements ou les maisons où les habitants attendent soit quelqu’un soit un événement de la sorte que l’heure semble avoir arrêté. Cette attente devient parfois celle d’une apocalypse dans Tarmac de Dickner. Les carnets de Douglas raconte l’étrange histoire de la transformation d’un village : « dans la maison du docteur, les liens se tissent avec tendresse. Un médecin au cœur rafistolé, une institutrice au nom imprononçable et une enfant surgie des bois vont peut-être permettre à Douglas d’entendre enfin la réponse du vent. ». Dans Un jardin de papier on est tout à fait dans l’imaginaire sans la prétention du réel. Tandis que dans les plupart des livres publiés le réel se manifeste de manière peu familière. C’est un retour à un surréalisme subtil.
Nikolski, le roman star de cette édition, représente la ligne éditoriale d’Alto. Le récit se situe dans un va-et-vient entre le réel et l’imaginaire sans pour autant s’associer à un genre ou une école littéraire précise. Parfois il se plonge en tout dans le merveilleux, parfois il parcourt les rues de Montréal. Le présent se raconte par l’usage des vocabulaires archaïques tandis que le passé est relaté par les termes familiers et quotidiens. Le roman met en relève aussi un pluralisme géographique : la terre et la mer, l’ouest et l’est et l’existence simultanée d’ici et d’ailleurs par la carte.
Auteurs : « Publier moins, publier mieux » semble être une des divises importantes d’Alto. Entre 2005 et 2011 cette maison d’Édition a publié 54 œuvres de fiction de 36 auteurs et illustrateurs, y compris les parutions de collection CODA. Parmi ces auteurs, bien que majoritairement québécois et canadiens, se trouvent aussi les écrivains mondiaux, moins connus, notamment des australiens et des britanniques.
Collections
CODA : La mission de CODA est d’octroyer une seconde vie aux œuvres qui ont connues un grand succès ainsi que celles « qui sont demeuré injustement méconnus. »
Rubato (de l'ital. tempo rubato, « temps volé ») : Indication musicale prescrivant d'accélérer certaines notes d'une mélodie et d'en ralentir d'autres pour échapper à la rigueur de la mesure. Une collection de livres inclassables, à tirage limité, explorant chacun à leur manière la relation entre texte et image.
Tableau des publications
ANNÉE | TITRE | AUTEUR | COLLECTION | VARIA (MENTION GÉNÉRIQUE, PRIX ET DISTINCTION, VERSION NUMÉRISÉE) | ||||
2005 | Nikolski | Dickner, Nicolas | Alto (2005)CODA (2007) | Roman Prix des libraires du Québec, le Prix littéraire des collégiens et le prix Anne-Hébert | ||||
2005 | Point Mort | Hutzulak, Clint | Alto | Roman Traduction | ||||
2005 | Miles et Isabel ou la belle envolée | Gilling, Tom | Alto | Roman Traduction | ||||
2005 | Le procès de Kafka et le prince de Miguasha | Lamothe, Serge | Alto | Adaptation théâtrale et Pièce en deux actes | ||||
2005 | Un jardin de papier | Wharton, Thomas | Alto (2005) CODA (2007) | Roman Traduction. Romance baroque. Finaliste Prix littéraire du Gouverneur général en 2001 en version originale lauréat en 2006 pour sa traduction signée Sophie Voillot | ||||
2006 | Cathéchèse | Brisebois, Patrick | N/A | Roman du terroir Roman Anticipation | ||||
2006 | L’œil de Claire | Quarrington, Paul | Roman Finaliste pour le prix Giller Traduction | |||||
2006 | Traité de balistique | Bourbaki, Alexandre | Traité Finaliste au Grand Prix littéraire Archambault 2008. Pré-sélection - Prix des libraires 2007 | |||||
2006 | Une basse noblesse | Beauchemin, Sophie | Roman | |||||
2007 | Tarquimpol | Lamothe, Serge | Roman Finaliste au Prix des libraires du Québec | |||||
2007 | La fin de l’alphabet | Richardson, CS | Alto (2007) Coda (2010) | Roman Traduction | ||||
2007 | Les carnets de Douglas | Eddie, Christine | Alto | Roman. Gagnant — Prix Senghor du premier roman - Gagnant — Prix Club des Irrésistibles des bibliothèques publiques de Montréal - Gagnant — Prix France-Québec. - Finaliste — Prix des libraires du Québec - Finaliste —Prix de création littéraire de la Ville de Québec - Finaliste — Prix des abonnés du réseau des bibliothèques de la Ville de Québec - Finaliste — Prix des Lycéens et des Apprentis de Bourgogne - Finaliste — Prix littéraire des Genêts | ||||
2007 | Parfum de poussière | Hage, Rawi | Alto (2007) Coda (2010) | Roman Traduction. Gagnant du Combat des livres de la SRC – 2009 - Prix IMPAC Dublin Award 2008 - Prix des libraires du Québec 2008 - Prix McAuslan du premier roman - Prix Hugh MacLennan - Finaliste – Prix littéraire du Gouverneur général - Finaliste – Prix Scotiabank Giller - Finaliste Prix du Commonwealth (premier roman) - Finaliste – Prix Courrier International | ||||
2007 | Le chant des mouches | Chabot, Sébastien | Alto | Roman | ||||
2008 | Logogryphe | Wharton, Thomas | Alto | Traduction Croisement entre l’anthologie de récits et de légendes, le carnet de notes d’un bibliophile insomniaque, le roman et l’essai». La version originale de Logogryphe a remporté le Howard O’Hagan Award for Short Fiction et a été finaliste au prestigieux IMPAC Dublin Award. | ||||
2008 | L’ange de pierre | Laurence, Margaret | Coda | Roman (cycle romanesque) Traduction | ||||
2008 | Une brève histoire du tracteur en Ukraine | Lewycka, Marina | Alto | Traduction | ||||
2008 | Une divine plaisanterie | Lawrence, Margaret | Coda | Roman (cycle romanesque) Traduction | ||||
2008 | L’homme qui marchait sur la lune | McCord, Howard | Alto | Traduction | ||||
2008 | Du bon usage des étoiles | Fortier, Dominique | Alto (2008) Coda (2010) | Roman «patchwork qui mêle avec bonheur le roman au journal, l’histoire, la poésie, le théâtre, le récit d’aventures, le traité scientifique et la recette d’un plum-pudding réussi». En lice pour le Prix des libraires du Québec, pour le Prix littéraire du Gouverneur général et a remporté le Prix Gens de mer du Festival Étonnants voyageurs | ||||
2008 | Effigie | York, Alissa | Alto | Traduction Pré selection prix des libraires 2009 | ||||
2008 | Grande plaine IV | Bourbaki, Alexandre | Alto | Inclassable! | ||||
2008 | Monsieur Ho | Férandon, Max | Alto | Roman | ||||
2009 | Tarmac | Dickner, Nicolas | Alto | Roman Grand prix littéraire Archambault 2010 (finaliste) | ||||
2009 | Les filles | Lansens, Lori | Alto (2009) Coda (2010) | Roman Traduction Première sélection du Prix Orange – Choisi par le Richard and Judy Book Club (Grande-Bretagne) - Choix de l’éditeur du New York Times – Sélection des lectures d’été du Wall Street Journal – Un des meilleurs livres de l’année 2005 selon le Toronto Star | ||||
2009 | Ta maison est en feu | Laurence, Margaret | Alto | Roman Traduction | ||||
2009 | Addition | Jordan, Toni | Alto | Roman Traduction | ||||
2009 | Le cafard | Hage, Rawi | Alto | Roman Traduction | ||||
2009 | Maleficium | Desjardins, Martine | Alto | Roman Gagnant — Prix Jacques Brossard - Finaliste — Prix des libraires du Québec 2010 - Finaliste — Prix des cinq continents de la francophonie - Finaliste — Prix France-Québec - Sélection «On aime» des libraires d’Archambault | ||||
2010 | Le tombeau d’hiver | Michaels, Anne | Alto | Roman Traduction Porosité espace? | ||||
2010 | Un oiseau dans la maison | Laurence, Margaret | Coda | «assemblage de textes indépendants mais finement entrelacés» Traduction | ||||
2010 | Grotto | Desjardins, Martine | Alto | Nouvelle – Gratuit | ||||
2010 | La roue et autres descentes | Ferandon, Max | Alto | Nouvelle Gratuit | ||||
2010 | DaNse contact- TV satelite-CuisiNe familial | Dickner, Nicolas | Alto | Nouvelle Gratuit | ||||
2010 | Le cœur de la crevette | Eddie, Christine | Alto | Nouvelle Gratuit | ||||
2010 | Deux caravanes | Lewyncka, Marina | Alto | Nouvelle Gratuit | ||||
2010 | Les larmes de St-Laurent | Fortier, Dominique | Alto | Roman | ||||
2010 | L’indésirable | Waters, Sara | Alto | Roman Traduction «Subtil mélange de fresque familiale, de roman social et de suspense gothique» | ||||
2010 | Attraction terrestre | Vachon, Hélène | Alto | Roman | ||||
2010 | Le soldat de verre | Galloway, Steven | Alto | Roman traduction | ||||
2011 | La marche en forêt | Leroux, Catherine | Alto | Roman Finaliste au Prix des libraires du Québec 2012 | ||||
2011 | Un si joli visage | Lansens, Lori | Alto | Roman Traduction | ||||
2011 | Le dragon bleu | Lepage, Robert | Rubato | Roman graphique | ||||
2011 | Parapluies | Eddie, Christine | Alto | |||||
2011 | Des adhésifs dans le monde moderne | Lewycka, Marina | Alto | Roman Traduction | ||||
2011 | Lino | Choko, Marc H. | Rubato | Hommage? Ouvrage qui porte sur l’artiste visuel Lino | ||||
2011 | Sous béton | George, Karoline | Alto | Roman «roman d’anticipation, récit d’apprentissage futuriste» Finaliste au Prix des libraires du Québec 2012 | ||||
2011 | Le juste milieu | Lyon, Caroline | Alto | Roman | ||||
2011 | Café de flore | Jean-Marc Vallée | Rubato | Scénario, photos du film, etc. | ||||
2011 | Vivre à deux | Franzen, Jonatha | Rubato | |||||
2011 | La porte du ciel | Fortier, Dominique | Alto | Roman labyrinthe, livre kaléidoscope | ||||
2011 | Les enfants ficus | Gorey, Edward | Rubato | « Abécédaire terrible » Traduction | ||||
2011 | Le romancier portatif | Dickner, Nicolas | Alto | Recueil de chroniques | ||||
2012 | Les mille automnes de Jacob de Zoet | Mitchell, David | Alto | Traduction « une audacieuse réinvention du roman d’aventures » | ||||
2012 | Les devins | Laurence, Margaret | Coda | Cycle romanesque III | ||||
2012 | Le christ obèse | Tremblay, Larry | Alto | Roman - Prix littéraire du Salon du livre du Saguenay, Finaliste - Prix des collégiens, Première sélection - Prix des libraires du Québec, Finaliste - Prix des lecteurs émergents de l'Abitibi-Témiscamingue | ||||
2012 | Le temps des siestes | Beaulieu, Jimmy | Rubato | Album, Roman graphique | ||||
2012 | Griffintown | Poitras, Marie-Hélène | Alto | Roman - détournement habile du western spaghetti sauce urbaine. Première Sélection Prix France-Québec 2013 - Sélection Meilleurs romans 2012 de La Presse - Finaliste - Prix des lecteurs émergents de l'Abitibi-Témiscamingue | ||||
2012 | Une reine à Thebes | Laurence, Margaret | Alto | Roman – traduction –gratuit | ||||
2012 | Une maison dans les nuages | Laurence, Margaret | Alto | Roman Traduction - à la croisée du récit de voyage, journal et roman d’apprentissage | ||||
2012 | On a tous les jours cinq ans | Collectif | @lto | 5 nouvelles – gratuit | ||||
2012 | L’élu du hasard | Desjardins, Martine | Alto | Roman – réédition de chez Leméac (uniquement disponible en format numérique) | ||||
2012 | Le cercle de Clara | Desjardins, Martine | Alto | Roman – réédition de chez Leméac - Finaliste au Prix littéraire du Québec - - Finaliste au Grand prix des lectrices de ELLE Québec - Prix du Gouverneur général pour la traduction en anglais de David Homel | ||||
2012 | Les frères Sisters | DeWitt, Patrick | Alto | Roman traduction - «réinvention du genre western» - Prix littéraire du Gouverneur général - Prix Rogers Writer’s Trust - Prix Stephen Leacock (Meilleur roman humoristique) - Prix de l'Association des auteurs canadiens - Prix Ken Kesey | ||||
2012 | L’évocation | Desjardins, Martine | Coda | Roman – Réédition de chez Leméac 2005 | ||||
2012 | Le cycle de Manawaka | Laurence, Margaret | @lto | Support : Clé USB | ||||
2012 | L’amour donne des ailes | Collectif | @lto | Contient 3 romans : Les carnets de Douglas (Christine Eddie), La fin de l’alphabet (CS Richardson), Miles et Isabel (Tom Gillings) Support : Clé USB | ||||
2012 | Envoûtante Martine Desjardins | Desjardins, Martine | @lto | Support : clé USB | ||||
2012 | Les enfants lumière | Lamothe, Serge | Alto | Recueil de nouvelles | ||||
2012 | La ballade des adieux | Lansens, Lori | Coda | Roman Traduction | ||||
2012 | Total Zoo | Gorey, Edward | Rubato | «Abécédaire savoureux» Album illustré | ||||
2012 | Les laboureurs du ciel | Forest, Isabelle | Alto | Roman «Conte baroque mâtiné d’onirisme» | ||||
2012 | Le dragon bleu (nouvelle édition) | Jourdain, Fref | Rubato | Roman graphique | ||||
2012 | La marche en forêt | Leroux, Catherine | Alto | Roman | ||||
2012 | Alto 2012 | Collectif | @lto | Extraits | ||||
2012 | Œuvres choisies Selected Works | Stephens, Matte | Rubato | Monographie consacrée à cet artiste visuel | ||||
2012 | Minuscule | Kaufman, Andrew | Alto | Roman, Traduction | ||||
2012 | Des fusils et des hommes | Collectif | @lto | Sélection de trois romans – Support : carte USB | ||||
2012 | Carte USB- Lori Lansens | Lansens, Lori | @lto | Sélection des romans de l’auteure | ||||
2013 | La manière Barrow | Vachon, Hélène | Alto | Roman | ||||
2013 | Encyclopédie du monde visible | Schoemplerlen, Diane | Alto | Récits, Traduction, Encyclopédie atypique | ||||
2013 | Tous mes amis sont des superhéros | Kaufman, Andrew | Coda |
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Résumés (par année)
2011
Les enfants fichus, livre illustré
EDWARD GOREY Traduit pour la première fois en français depuis sa parution en 1963, Les Enfants Fichus (The Gashlycrumb Tinies) occupe une place emblématique dans l’œuvre d’Edward Gorey, dessinateur admiré de par le monde mais dont le travail demeure encore injustement méconnu du lectorat francophone. Objet d’un véritable culte dans le monde anglo-saxon, cet ouvrage inclassable est certainement celui qui représente le mieux l’esprit délicieusement tordu de Gorey. Une courte biographie de l’auteur est également incluse à la fin du volume pour découvrir plus en détail ce créateur iconoclaste dont on s’arrache désormais les publications chez les collectionneurs. L’influence de Gorey est manifeste dans les œuvres de nombreux écrivains et dessinateurs ainsi que dans l’univers du réalisateur Tim Burton (L’étrange Noël de Monsieur Jack, La mariée cadavérique), qui lui a rendu hommage avec La Triste Fin du petit enfant huître et autres histoires. Un « abécédaire terrible » drôle et irrévérencieux qui régalera les curieux, les amateurs de belles images et de fins tragiques.
Le romancier portatif, recueil d’essais
NICOLAS DICKNER « Le marteau sert à construire des maisons. Le télescope, à observer des objets très éloignés. La cuillère, à manger de la soupe. Le livre sert à créer des cyborgs. » Nicolas Dickner Depuis 2006, Nicolas Dickner signe dans les pages de l’hebdomadaire Voir la chronique «Hors champ». Il y traite avec humour et (im)pertinence de l’univers sauvage du livre et disserte sur les moeurs des lecteurs et des auteurs. En tout, un peu plus de 200 chroniques ont été publiées. 52 chroniques «à emporter» ont été sélectionnées pour ce recueil dont les bénéfices sont remis à la Fondation pour l’alphabétisation. Le romancier portatif est le cinquantième titre à paraître aux Éditions Alto qui, rappelons-le, ont vu le jour avec la parution de Nikolski… de Nicolas Dickner.
Vivre à deux, nouvelle
JONATHAN FRANZEN Vivre à deux n’est pas un conte de fée même si Pam et Paul étaient faits l’un pour l’autre. Couple brillant et renommé dans le milieu de la télévision, travaillant ensemble comme auteurs et scénaristes, leur vie commune ne pouvait pas décemment être un long fleuve tranquille. Raconté avec un humour décadent voire corrosif, cette histoire d’amour américaine, illustrée avec brio, est emblématique de notre temps. Cette nouvelle est d’abord parue sous le titre «Two’s Company» dans le magazine New Yorker en mai 2005. Jonathan Franzen, célèbre pour ses romans-fleuves Les corrections et Freedom, se révèle dans un autre format : la nouvelle. Au talent de cet auteur devenu incontournable s’ajoutent celui de Nadine Bismuth, traductrice et auteure québécoise reconnue (Les Gens fidèles ne font pas les nouvelles) ayant obtenu plusieurs prix littéraires et celui de Gérard DuBois, célèbre illustrateur des Aventures illustrées de Minette Accentiévitch. Une belle collaboration pour un livre objet offrant une vision du couple originale et punchée.
La porte du ciel, roman
DOMINIQUE FORTIER Sous un morceau de ciel de la Louisiane s’étirent les sillons brun et blanc d’un champ de coton. Deux fillettes grandissent, l’une dans l’ombre de l’autre. On construit au milieu d’un marais une impossible église, un village oublié s’endort dans un méandre du fleuve. Tout près monte la clameur d’une guerre où les frères affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées. Dans ce troisième roman plus grand que nature, l’auteure Du bon usage des étoiles et des Larmes de saint Laurent offre le portrait d’une Amérique de légende qui se déchire pour mieux s’inventer. Roman labyrinthe, livre kaléidoscope, La porte du ciel nous entraîne par cent chemins entre rêve et histoire.
Café de Flore, scénario
JEAN-MARC VALLÉE Entre le Paris des années 1960 et le Montréal d’aujourd’hui se déploie une vaste histoire d’amour aux accents épiques, à la fois sombre et lumineuse, troublante et malgré tout pleine d’espoir. Film teinté de fantastique, baigné d’une lumière parfois presque surnaturelle, Café de Flore raconte les destins croisés d’une jeune Parisienne mère d’un enfant unique, d’un DJ montréalais ainsi que des femmes qui l’entourent. Ce qui les relie : l’amour, troublant, maladroit, imparfait et inachevé… humain.
Sous béton, roman
KAROLINE GEORGES Depuis sa naissance, l’enfant est enfermé dans une minuscule cellule, au 804 du 5969e étage de l’Édifice. Autour de lui, que du béton, sans ouverture sur l’extérieur. Et deux présences : le père qui s’abrutit de plus en plus et la mère qui redoute l’expulsion. Immobile dans son dortoir, l’enfant est bouleversé par une transformation qui lui révélera un horizon inattendu. Dans une prose à la poésie implacable, Karoline Georges interroge le devenir de l’humain à travers une expérience littéraire inédite, à la frontière du récit d’anticipation et du roman d’apprentissage futuriste. Personne n’émerge indemne de Sous béton.
Lino, livre illustré
LINO et MARC H. CHOKO LINO est un artiste sans concessions qui poursuit une remarquable carrière d’illustrateur, d’affichiste et de graphiste. Des œuvres fortes qui font appel à la réflexion et à l’émotion, des textes d’une rare profondeur, un dessin pur, presque primitif, une matière brute, un graphisme qui a de l’estomac et de grandes qualités plastiques : voilà l’art de LINO. Cet ouvrage est le premier à célébrer comme il se doit son talent, en 224 pages de pur bonheur graphique. Un ouvrage de facture exceptionnelle dont la parution coïncide avec l’exposition LINO, qui aura lieu du 1er septembre au 30 octobre au Centre de Design de l’UQAM. Auteurs invités : Pierre Bertrand, Wajdi Mouawad, Céline Bonnier, Alfred Hałasa, Anna Goodson, Brigitte Haentjens, Claude Poissant, Jean Pichette, Serge Théroux, Tomasz Walenta
Le juste milieu, roman
ANNABEL LYON En 342 avant Jésus-Christ, lorsque le philosophe Aristote devient précepteur d’Alexandre, futur roi de Macédoine, ni le maître ni l’élève ne se doutent que, à eux deux, ils transformeront le monde. Tant par des démonstrations sur la table de dissection que par ses réflexions éthiques et métaphysiques, Aristote transmet à celui qu’on connaîtra sous le nom d’Alexandre le Grand la notion de « juste milieu », point d’équilibre entre deux extrêmes. Le jeune prince fougueux, qui désire déjà « ouvrir la gueule pour avaler le monde entier », révèle quant à lui des perspectives inattendues à son maître trop sage. Des cahutes enfumées aux chambres du palais royal, Annabel Lyon brosse un portrait subtil de deux hommes qui deviendront légendes. Au fil de descriptions fines et de dialogues incisifs, elle jette une lumière nouvelle sur la transmission du savoir, les jeux de pouvoir et ce qui fait l’essence même de la nature humaine.
Des adhésifs dans le monde moderne, roman
MARINA LEWYCKA Georgie a le moral à plat : son mari vient de la quitter et elle craint de ne pouvoir remettre à temps ses articles à la revue Les Adhésifs dans le monde moderne. Mais lorsqu’elle rencontre Mrs. Shapiro, une vieille émigrée juive excentrique occupée à fouiller dans ses ordures, une solide amitié se noue. Quand Mrs. Shapiro est admise à l’hôpital, Georgie, attachée à sa nouvelle amie, prend en charge sa grande bâtisse en ruine. Flanquée de sept chats malodorants, de trois artisans incompétents et de deux agents immobiliers véreux, elle découvre peu à peu le passé de Mrs. Shapiro et de sa maison. Elle découvrira du coup combien les êtres humains sont soumis aux lois chimiques de l’adhésion, collés les uns aux autres par des liens qui se tissent tout au long d’une vie.
Le Dragon bleu, théâtre
FRED JOURDAIN, ROBERT LEPAGE ET MARIE MICHAUD Pierre Lamontagne, un Québécois exilé en Chine, tient une galerie d’art à Shanghai où vient le rejoindre Claire Forêt, publiciste montréalaise de passage en Chine pour conclure une démarche d’adoption. Celle qui, dans une autre vie, a fréquenté Pierre à l’École des beaux-arts jette un regard bien occidental sur l’existence qu’il mène. Après les retrouvailles et les confrontations, ce passé commun leur permet d’ouvrir une porte inattendue sur l’avenir. Survient Xiao Ling, une artiste chinoise qui expose ses oeuvres à la galerie de Pierre. La jeune femme, proche de ce dernier renvoie Claire à de lointains espoirs inassouvis. La rencontre de ces trois personnages provoquera des changements définitifs chez chacun. Après avoir collaboré avec elle à l’écriture de La Trilogie des dragons, Robert Lepage, un des créateurs les plus célébrés de son époque, renoue avec Marie Michaud pour peindre un tableau vibrant d’une Chine effervescente et paradoxale.
Parapluie, roman
CHRISTINE EDDIE La pluie a commencé à tomber le jour où Matteo a disparu. Jusqu’à son départ précipité, Béatrice ne pensait pas qu’elle aurait besoin d’un gilet de sauvetage. Pour garder la tête hors de l’eau, elle s’accroche à Aisha, une jeune Somalienne qui entre à l’improviste dans sa cuisine à l’heure des actualités. La main dans celle de l’adolescente, elle attend le retour de l’homme avec lequel elle vit depuis quinze ans. Pendant ce temps, Francesca ronchonne au rez-de-chaussée, Daphnée rêve de rencontrer le docteur Jivago et Thalie trame un plan fabuleux qui lui permettra de retrouver son père. Entre l’Italie et le Québec, à l’ombre d’un HLM et sous l’œil bienveillant de Barack Obama, les nuages s’amoncellent. Il pleuvra pendant trente-quatre jours. Le temps de découvrir que les parapluies sont des refuges nécessaires, mais fragiles. Surtout lorsqu’un vent se lève. Avec l’humour et la finesse qu’on lui connaît, l’auteure des Carnets de Douglas emboîte habilement les destins de femmes flottant entre la certitude qu’on traîne tous en soi un sac de plomb et l’espoir d’une éclaircie.
Un si joli visage, roman
LORI LANSENS (traduction) Le jour de ses noces d’argent, seule dans sa maison de Leaford, en Ontario, Mary Gooch, quarante-trois ans, obèse et craintive, attend le retour de son mari. Mais au fond, Mary attend secrètement que sa vie commence enfin, qu’on cesse seulement de lui dire qu’elle a « un si joli visage » en évitant, par gêne ou par politesse, le reste de son corps rond. Elle rêve d’un destin où elle ne serait plus consumée par la faim et par l’inquiétude. Mary Gooch attend. Jimmy ne reviendra pas. Dans une courageuse tentative pour s’évader de sa prison de chair, elle s’envole pour la Californie où, croit-elle, son mari fugueur a trouvé refuge. Au bout de son chemin, elle fera la rencontre de la plus surprenante des femmes : elle-même. L’auteure des Filles, reconnue pour l’humanité de ses portraits d’êtres insolites, merveilleusement attachants, montre avec humour et délicatesse que les miracles existent et qu’ils ne sont pas toujours là où on les imagine.
La marche en forêt, roman
CATHERINE LEROUX C’est l’histoire d’une famille racontée à travers ses membres, ses lieux, ses satellites. Un chef de clan amoureux de sa reine, qui vit sans le savoir un compte à rebours. Une demi-soeur qui ne veut plus parler à qui que ce soit pour le reste de ses jours. Un fils violent et sans remords réfugié derrière un écran. Une tante qui cherche à se guérir à coups de séances de spiritisme. Une mère qui préfère la chasse aux berceuses. Une petite-cousine qui lance des pierres. Dans le tic-tac d’une horloge ancestrale ou au son d’un tambour de guerre, les secrets éclatent, les liens se créent ou se rompent au gré des secousses, les vies commencent ou se terminent dans le même champ gravitationnel qui a pour centre la maison familiale. Premier roman au grand pouvoir d’évocation, La marche en forêt est une fresque foisonnante dont l’harmonie se précise petit à petit, où les destins individuels constituent les pièces vivantes de l’immense casse-tête qu’est la famille.
2010
Le soldat de verre, roman
STEVEN GALLOWAY (traduction) À l’été 1976, Salvo Ursari s’attaque au numéro le plus difficile de sa vie : sur un fil de fer tendu entre les tours du World Trade Center, il réalise une ultime marche à 400 mètres d’altitude. C’est aussi entre ciel et terre, sur le clocher d’une église en Transylvanie, que son destin s’est décidé, quelque cinquante ans plus tôt. Après une enfance bercée par les merveilleux contes roma, Salvo gagne Budapest, puis l’Amérique, où il deviendra l’un des funambules les plus connus du monde, le clou du spectacle du célèbre cirque Fisher-Fielding. Son voyage est semé d’embûches, mais aussi de surprises et de rencontres quasi miraculeuses. De l’Europe de l’entre-deux-guerres, encore baignée de légendes, au New York moderne, en passant par une traversée vertigineuse au-dessus du Grand Canyon, Le soldat de verre nous entraîne sur la corde raide à la suite de Salvo. Steven Galloway, auteur du magnifique Violoncelliste de Sarajevo, offre ici un touchant récit d’apprentissage en même temps qu’une formidable histoire d’aventures.
Attraction terrestre, roman
HÉLÈNE VACHON L’un est embaumeur, fils de médecin qui, à défaut de pouvoir soigner les vivants, s’est engagé à soigner les morts. L’autre est un pianiste malade qui partage sa solitude avec les spectres d’une gloire passée. Le premier habite un immeuble où logent plein de choses tranquilles, des centenaires qui ont la manie de l’autobiographie. Le second se cloître dans une maison austère où même le soleil refuse d’entrer. L’un hésite entre deux femmes. L’autre, entre emphysème, polyarthrite rhumatoïde et parkinson. L’un rêve, l’autre tremble. La rencontre est inévitable. Le jour où notre croque-mort philosophe égare le mystérieux manuscrit d’un locataire, le pianiste le récupère de justesse. Commence alors un chassé-croisé qui les mènera du port au café, du café au parc, du parc à la maison sans soleil puis au piano où l’amour, la vie, la mort et tout le reste régleront leurs comptes. Pétri d’humour fin, d’absurde, d’une tendresse généreuse pour les vivants et les disparus, Attraction terrestre célèbre à sa façon le bonheur d’exister sur terre.
L’Indésirable, roman
SARA WATERS Hundreds Hall n’est plus que l’ombre de lui-même ; depuis longtemps les glaces ternies ont cessé de refléter ces fêtes qui animaient le manoir au temps de sa splendeur. Victime elle aussi des ravages de la Seconde Guerre mondiale et des tensions qui déchirent le tissu social de l’Angleterre, la famille Ayres, qui habite Hundreds depuis des générations, est abandonnée à son triste sort. Malgré la débâcle, la mère tente de cacher son infortune tandis que le fils, blessé au combat, peine à assurer la relève, aidé par sa soeur, Caroline, une femme vive et indépendante. Venu un jour s’occuper d’une domestique souffrante, le docteur Faraday, qui a connu enfant la belle époque du manoir, se lie bientôt d’amitié avec la famille. Il sera avec elle témoin d’une succession d’événements de plus en plus effrayants. Se peut-il que les Ayres, hantés par les souvenirs d’une vie révolue, soient aussi tourmentés par une autre présence rôdant dans les corridors de Hundreds Hall ? Subtil mélange de fresque familiale, de roman social et de suspense gothique, le cinquième ouvrage de Sarah Waters, finaliste au prix Booker, vient confirmer d’éclatante manière le formidable talent d’une romancière ensorcelante.
Les larmes de saint Laurent, roman
DOMINIQUE FORTIER Au matin du 8 mai 1902, la montagne Pelée entre en éruption, tuant la population entière de la ville de Saint-Pierre. Un homme survit miraculeusement à l’hécatombe : Baptiste Cyparis, le Revenant de l’Apocalypse. À la même époque, en Angleterre, un mathématicien et une musicienne tentent de percer ensemble les secrets de la terre et du feu. À Montréal, cent ans plus tard, deux inconnus se rencontrent sur le mont Royal dans un jardin semé d’arbres et de croix, avec pour témoins un chien et l’esprit de la ville qui les entoure. D’une geôle martiniquaise au grand chapiteau du cirque Barnum & Bailey, des flancs du Vésuve au boulevard Saint-Laurent, l’auteur du Bon usage des étoiles nous entraîne dans un roman où passé et présent se répondent. Une fresque baignée de lumière, où l’on entend aussi battre le cœur de la terre.
Deux caravanes, roman
MARINA LEWYCKA Deux caravanes sont garées dans un champ de fraises, une pour les hommes et l’autre pour les femmes. Les cueilleurs viennent de partout : Irina, tout juste débarquée de Kiev, qui refuse de parler à Andriy, simple fils de mineur; Yola, la voluptueuse chef d’équipe, et sa nièce Marta; Emanuel, le fervent chrétien du Malawi; Tomasz et ses souliers nauséabonds ainsi que Chinoise Numéro 1 et Chinoise Numéro 2. La vie des cueilleurs devient un vrai koshmar quand le gangster russe Vulk s’entiche de la belle Irina et l’enlève, obligeant Andriy, qui n’est absolument et certainement pas amoureux de cette fille hautaine, à voler à son secours. Devant les tracas qui se multiplient, le petit groupe s’embarque pour une longue cavale au bout de laquelle, peut-être, l’attend la liberté. Marina Lewycka (Une brève histoire du tracteur en Ukraine) est plus drôle et plus (im)pertinente que jamais dans cette tragicomédie remplie de cupidité, d’humour grinçant, de désir et de fraises fraîches !
Le tombeau d’hiver, roman
ANNE MICHAELS Récit d’une passion doublé d’une fresque historique plus grande que nature, Le tombeau d’hiver met au jour les liens qui unissent deux êtres, Jeanne et Avery, aux lieux qui les voient naître, aimer, changer et partir. D’Abou Simbel, dans le désert égyptien, aux villages engloutis d’Ontario en passant par Varsovie, qui ont tous été, d’une manière ou d’une autre, détruits puis reconstruits par l’homme, la romancière et poète Anne Michaels dessine un envoûtant labyrinthe où l’on entre comme dans un temple, une bibliothèque ou un jardin, et dont on sort transformé. Douze ans après le triomphe mondial de La mémoire en fuite, récompensé par le prestigieux prix Orange et le prix Trillium, l’auteure nous entraîne au cœur d’une formi¬¬dable architecture romanesque. Ciselant chaque mot, chaque image avec la précision de l’orfèvre, elle nous invite à un voyage aux confins de l’amour et, traquant la présence du passé, élève un flamboyant monument à la vie, à la mémoire.
2009
Maleficium, recueil de nouvelles
MARTINE DESJARDINS Pardonnez-leur, mon père, car ils ne savent pas ce qu’ils ont fait. Pardonnez à ces sept hommes victimes d’étranges maléfices, venus chercher dans le confessionnal une oreille attentive au récit de leur infortune et implorer le salut de leur âme souillée par la curiosité et la faiblesse de la chair. Pardonnez aussi à cette femme calomniée, emmurée dans un cruel silence, car elle sait bien ce qu’elle a fait. Pardonnez enfin à l’homme de Dieu qui a recueilli leurs aveux et brisé le sceau de la confession en les transcrivant dans un ouvrage impie. Lecteur, vous tenez entre vos mains une version remaniée mais non expurgée du mythique Maleficium de l’abbé Savoie (1877-1913), prêtre sacrilège dont on sait peu de chose, sinon qu’il termina ses jours cloîtré dans un monastère après avoir été mystérieusement frappé de surdité. Sachez que la lecture de cet ouvrage délétère pourrait provoquer un certain malaise chez les âmes pures, exciter les sens ou éveiller des désirs inavouables, et qu’en cédant à ses charmes vous risquez d’encourir l’excommunication. Vous voilà averti. L’auteure du Cercle de Clara et de L’évocation (prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec) nous offre une fresque baroque en huit tableaux, une invitation à voyager aux limites des plaisirs et de la souffrance. Une œuvre rare, parfumée de fantastique, d’exotisme et d’érotisme, portée par une langue somptueuse. Jamais le péché ne vous aura semblé aussi irrésistible.
Le cafard, roman
RAWI HAGE Montréal en hiver. Les rues sont désertes, livrées à un froid mordant. Dans un parc, un homme se pend à une branche pour tenter de mettre un terme à sa vie d’insecte. Il échoue. On l’oblige à entreprendre une thérapie avec une psychologue pleine de bonnes intentions à qui il livre malgré lui une confession de voleur solitaire, révélant peu à peu son enfance, ses rêves, l’espoir et la haine qui l’habitent, et comment sa soeur le transforma en cafard… Ce récit sans concessions, porté par un humour noir et un puissant souffle lyrique, confirme que l’auteur de Parfum de poussière (Prix des libraires du Québec, prix IMPAC Dublin) figure parmi les plus grands écrivains de sa génération. Le cafard instille dans l’esprit du lecteur son doux venin, altère sa perception de l’âme humaine et illumine les ténèbres de notre époque d’une bien étrange lumière.
ADDITION, roman
TONI JORDAN Grace Lisa Vandenburg (19 lettres) compte. Tout. Tout le temps. Les pas qui la mènent au café, les graines de pavot sur son gâteau et le nombre de bouchées nécessaires pour en venir à bout, autant de nombres ordonnant son existence de célibataire réglée comme du papier à musique. Son unique coup de foudre : Nikola Tesla, inventeur aussi génial qu’obscur, mort depuis plus de soixante ans, qui nourrit ses fantasmes et lui semble seul à même de comprendre sa fascination pour la rassurante quiétude des additions.
Entre en scène un bel étranger : Seamus Joseph O’Reilly (un autre 19) qui, ô miracle, ne se laisse pas rebuter par ses manies. Un dilemme ne tarde pas à s’imposer à elle : les nombres ou la vie? Pour préserver leur fragile idylle, Grace entame une thérapie surréelle grâce à – ou plus exactement malgré – laquelle elle finira par découvrir ce qui compte vraiment. Variation à la fois pétillante et doucement cynique sur les thèmes de l’amour et de la différence entre les êtres, Addition, premier roman de l’Australienne Toni Jordan, présenté ici dans un harmonieux format carré, compte 376 pages, 69 796 mots et 398 926 caractères. Traduit de l’anglais (Australie) par Jacques Guiloineau.
Tarmac, roman
NICOLAS DICKNER Pauvre Hope Randall : elle est née dans une famille où chaque membre reçoit sa propre vision de la fin du monde, accompagnée d’une date précise, différente pour chacun. De quoi alimenter plus d’un manuel d’histoire de la psychiatrie. Prévenue que l’apocalypse aurait lieu à l’été 1989, sa mère a cherché à fuir son destin en Lada, pour échouer à 1200 kilomètres de Yarmouth. Parties pour l’Ouest, mère et fille n’ont d’autre choix que d’attendre l’inévitable dans le bas du fleuve. Entre en scène Michel Bauermann, ou Mickey, rejeton d’un clan qui produit du béton depuis plusieurs générations, passionnément irradié par les taches de rousseur et les 195 points de Q.I. de la belle. Hope trouvera un certain réconfort dans les longues soirées en sa compagnie au bunker familial, à l’abri des obsessions maternelles. Mais on ne peut rien prédire lorsqu’on est une Randall et qu’on a rendez-vous avec l’apocalypse. L’auteur de Nikolski vous entraîne dans les hauts lieux du vingtième siècle (New York, Tokyo et Rivière-du-Loup) au fil d’une étonnante histoire d’amour préapocalyptique où passent David Suzuki, Albert Einstein, quelques zombies, un gourou accidentel et des kilomètres de ramens. Bienvenue sur le tarmac, lieu de tous les impossibles.
Les filles, roman
LORI LANSENS Nées au plus fort d’une tempête dans le sud de l’Ontario en 1974, Rose et Ruby Darlen mènent une vie à la fois exceptionnelle et tout ce qu’il y a de plus ordinaire, entourées de leurs parents adoptifs, oncle Stash et tante Lovey. L’une aime la télé, l’autre le baseball ; l’une se passionne pour les artefacts amérindiens, l’autre pour les lettres et la poésie. À l’approche de leur trentième anniversaire, les plus vieilles jumelles reliées par la tête toujours vivantes entreprennent de livrer le récit de leur existence hors du commun. Au fil de réflexions graves et drôles, d’une justesse émouvante, se dessinent deux destins unis par la fatalité, mais aussi par un amour inconditionnel, plus grand que soi. Lori Lansens nous révèle, à travers leur histoire singulière, une part d’humanité où chacun se reconnaîtra. Ni monstres, ni merveilles, ni phénomènes de foire, Rose et Ruby sont tout simplement « les filles ».
2008
Grande plaine IV, roman
ALEXANDRE BOURBAKI Vérité des vérités, tout est vérité. Amateur d’embrouilles, d’imagination débridée et d’exagérations douteuses, n’ouvre pas ce livre, car tu risques d’être déçu. Tous les événements relatés ici ont été rigoureusement dessinés, documentés et contrevérifiés. Malheureux en amour, incompris par la critique, l’imprévisible Alexandre Bourbaki a fait fi des recommandations du pendule de Tryphon et s’est enfoncé à l’est, toujours plus à l’est. Il a extrait de son étrange périple la matière d’un livre plein de savoureuses considérations sur la solitude, les chaises Solair, les bandes de couleurs, la domestication des chiens, l’aménagement du territoire, une sombre histoire d’attentat artistique et le journal quasi intime de son doppelgänger.
MONSIEUR HO, roman
MAX FÉRANDON Nom : Monsieur Ho Occupation : Fonctionnaire Signe particulier : Discret de nature Tâche : Recenser 1,3 milliard de Chinois Dans un pays où être vivant signifie être plusieurs, Monsieur Ho mène une existence tranquille de menu fonctionnaire invisible. Pourtant, quelque part dans le Très-Haut, on a d’autres projets pour lui, et il se retrouve bientôt à la tête d’une entreprise aussi vaste qu’insensée : un recensement de tous les habitants de la Chine. Monsieur Ho voyagera en train à travers un pays pluriel, obsédé par l’avenir et oublieux de son passé, où l’opulence et la corruption côtoient la misère des campagnes. Humain avant d’être fonctionnaire, ce fils d’un paria de la Révolution culturelle qui voue en silence un amour interdit aux mots ne pourra échapper au doute et ses états d’âme prendront peu à peu le pas sur son devoir. Il faudra une panne à la fois mécanique et existentielle en Mongolie intérieure où, quarante ans auparavant, son propre père a disparu, pour que ce comptable apprenne à compter véritablement jusqu’à un. À la fois reportage surréaliste et fable grinçante sur la face cachée de l’Empire de tous les secrets, Monsieur Ho érige un rempart contre la bêtise en y opposant une lucidité douce-amère parfumée d’une subtile poésie.
Effigie, roman
ALISSA YORK Utah, 1867. Erastus Hammer, éleveur de chevaux et chasseur renommé, mène une existence austère sur son ranch en compagnie de ses quatre épouses : Ursula la pieuse, Ruth l’éleveuse de vers à soie, Sœur Thankful l’aguicheuse et Dorrie, une adolescente rescapée d’un massacre de pionniers fomenté par les mormons et les Indiens. Discrète et solitaire, cette dernière n’a aucun souvenir de sa vie avant la tragédie et se voue tout entière à la pratique délicate de la taxidermie afin d’insuffler une vie éternelle aux trophées de chasse de son mari. Mais, la nuit, elle rêve de nuées d’oiseaux, de loups et revoit d’horribles scènes de violence. Bendy Drown, le nouveau garçon d’écurie battu, enfant, par un père colérique plus intéressé par l’or et le whisky que par sa progéniture, remarque son tourment et lui offre son aide. Les adolescents se rapprocheront dans un jeu dangereux au sein de ce ménage mormon tendu par l’envie et les jalousies. Dehors, un loup rôde sur les terres de Hammer à la recherche de ce qu’il a perdu. Sa quête nocturne dévoilera les tensions et les secrets de cette famille compliquée. Finaliste au prix Scotiabank Giller, Effigie est une fresque historique envoûtante, empreinte de sauvagerie et de sensualité. Un tour de force romanesque qui, par une mystérieuse alchimie, nous amène à repenser la fragile frontière séparant l’humain de l’animal.
Du bon usage des étoiles, roman
DOMINIQUE FORTIER Mai 1845, les navires Terror et Erebus, sous le commandement de sir John Franklin, partent à la conquête du mythique passage du Nord-Ouest avec, à leur bord, cent trente-trois hommes et suffisamment de provisions pour survivre trois ans aux rigueurs de l’Arctique. L’expédition doit permettre à l’Angleterre d’asseoir sa suprématie sur le reste du globe, mais les deux navires se trouvent bientôt prisonniers des glaces dans une immensité sauvage. Commence alors un nouveau voyage, immobile celui-là, au cœur de la nuit polaire et vers les profondeurs de l’être, dont Francis Crozier, commandant du Terror, rend compte dans son journal. Il se languit aussi de la belle Sophia, restée avec sa tante Jane Franklin à Londres, où les thés et les bals se succèdent en un tourbillon de mondanités. Inspiré de la dernière expédition de Franklin, Du bon usage des étoiles brosse un tableau foisonnant des lubies de la société victorienne – lesquelles ne sont pas sans rappeler certains des travers de la nôtre – dans un patchwork qui mêle avec bonheur le roman au journal, l’histoire, la poésie, le théâtre, le récit d’aventures, le traité scientifique et la recette d’un plum-pudding réussi.
L’homme qui marchait sur la Lune, roman
HOWARD McCORD Qui est William Gasper ? Ce solitaire qui, depuis cinq ans, arpente inlassablement la Lune, une « montagne de nulle part » située en plein coeur du Nevada ? Qui est cet individu dont personne ne sait rien, sinon qu’il préfère la compagnie de la nature à celle des hommes ? Un promeneur mystique ? Un fugitif hanté par son passé? Un sage ou un assassin ? Est-il vraiment seul sur sa Lune ? Au fil de son ascension, Gasper revisite ses souvenirs, réels ou imaginaires, entrouvrant les portes d’un esprit lucide où subsistent les vestiges d’une existence marquée par la sauvagerie. Comme les paysages qu’il habite et qui l’habitent en retour, le mystère William Gasper ne se livre qu’à celui qui accepte de le contempler dans toute sa terrifiante majesté. Oeuvre culte depuis sa parution en 1997, L’Homme qui marchait sur la Lune est un récit incisif et noir aux accents fantastiques dont l’atmosphère rappelle Cormac McCarthy et Jim Harrison. Grâce à une narration tendue à l’extrême, Howard McCord propose une randonnée saisissante, une plongée vertigineuse dans les ténèbres qui baignent, parfois, le coeur des hommes.
Logogryphe, roman
THOMAS WHARTON Quand le lecteur lit, le livre rêve. Et le rêve du lecteur, c’est de rencontrer le livre idéal, à la fois universel et intime. Une somme d’émotions, d’imagination et de savoir qui le comblerait entièrement. Une telle chimère existe, peut-être. Logogryphe s’en approche grâce à sa finesse et à son érudition ludique. Imaginez un croisement entre l’anthologie de récits et de légendes, le carnet de notes d’un bibliophile insomniaque, le roman et l’essai : vous obtenez un livre enchanteur dont les pages dégagent un enivrant parfum de mystère. Imaginez la réunion, sous une même couverture, d’œuvres fabuleuses nées du désir des hommes, d’ouvrages dont quelques pages disparaissent pour migrer vers d’autres bouquins. Imaginez un livre envahissant votre domicile, un infortuné personnage projeté jusque dans notre monde, des livres en forme d’îles, un exposé lumineux sur l’importance de l’écriture chez les Atlantes… Glissez entre ses pages magiques et suivez en filigrane l’histoire d’un jeune homme à qui on a, un jour, ouvert les portes d’une vaste demeure aux pièces tapissées de livres. Imaginez bien ce livre. C’est peut-être celui qui se trouve devant vos yeux. L’auteur d’Un jardin de papier, une fresque inventive saluée par les lecteurs et la critique, signe avec Logogryphe une bibliographie de livres imaginaires unique dont les échos évoquent les plus belles pages de Borges ou Calvino.
Une brève histoire du tracteur en Ukraine, roman
MARINA LEWYCKA Quand leur père Nikolaï, veuf depuis peu, leur annonce qu’il compte se remarier avec Valentina, Vera et Nadezhda comprennent qu’il va leur falloir oublier leurs vielles rivalités pour voler à son secours. Car Valentina a cinquante ans de moins que lui, des ogives nucléaires en guise de poitrine, et un certain penchant pour les plats surgelés! Mais surtout, elle est prête à tout pour assouvir sa quête du luxe à l’occidentale. Tandis que Nikolaï poursuit tant bien que mal son chef-d’oeuvre – une grande histoire du tracteur et de son rôle dans le progrès de l’humanité – les deux soeurs passent à l’action. Commence alors une bataille épique pour déloger l’intruse aux dessous de satin vert, sur fond de secrets de famille.
2007
Le chant des mouches, roman
SÉBASTIEN CHABOT Dans le cœur de Sainte-Souffrance, il y a un grand Trou. Deux clans rivaux du village, les Flotteurs et les Torpilleurs, se disputent avec véhémence le récit des origines de ce symbole d’une déchirure profonde, vide tenace que tous remplissent de secrets honteux et de mauvaise humeur. Pour débusquer la vérité, il suffirait pourtant de tendre une oreille attentive à la chorale de mouches qui chantent avec l’insistance des acouphènes le canton du Matalik et la brève histoire d’amour entre une tête-brûlée puant la braise et une Petite-Mouche à la cervelle malade. On entendrait ainsi la musique, liée par une étrange harmonie, des vies rocambolesques des rejetons du couple maudit. Séparés à la naissance, l’un devient un compositeur au triste minois et à l’ouïe douloureusement fine tandis que l’autre, après une enfance sans le moindre ours en peluche, embrasse la foi avec une passion peu commune. Il faudra attendre un quart de siècle et un projet fou de réconciliation pour comprendre que de la destinée de ces deux orphelins dépend la rédemption, ou la damnation, des Souffretins. Habité par une faune de personnages farfelus et inquiétants, Le chant des mouches est un conte grinçant aux accents burlesques, une farce tragique dont les échos résonnent longtemps, quelque part entre la tête et les tripes.
Parfum de poussière, roman
RAWI HAGE Il pleut des bombes sur Beyrouth. Par légions de dix mille, les fléaux s’abattent sur cette ville déchirée par la guerre civile. Sous un soleil de plomb, on se livre une guerre sans merci pendant que les innocents se terrent dans les abris comme des rats. Bassam et Georges sont deux amis d’enfance qui ont grandi au milieu de cet enfer de gravats et de sang, dans l’écho assourdissant des détonations. Les deux voyous vivent de menus larcins jusqu’au jour où la dure réalité de la guerre vient les rattraper et les contraindre à un choix difficile: prendre les armes ou prendre la fuite. Tandis que Georges est séduit par les idéologies guerrières de la milice, Bassam, de son côté, rêve de s’enfuir en Europe. Mais ceux qui partent ne reviennent jamais… Salué par la critique anglo-saxonne comme l’un des romans les plus puissants jamais écrit sur la réalité de la guerre, Parfum de poussière a révélé un écrivain doté d’un talent de conteur brut et d’une plume sauvage, hallucinée. Cru et fort comme un direct à l’estomac, ce premier roman dresse un portrait cinglant de l’absurdité de la violence qui n’est pas sans évoquer L’étranger de Camus, dont le spectre flotte sur ses pages, tachées par la poussière et le sang des hommes.
Les carnets de Douglas, roman
CHRISTINE EDDIE Le même jour, deux adolescents parviennent à fuir un destin qui les aurait emmurés. Ils se trouvent, deux ans plus tard, à Rivière-aux-Oies, un village beaucoup trop discret pour figurer sur une carte. Au cœur de la nature généreuse et sauvage, ils s’aiment, à l’abri des rugissements du vingtième siècle. Jusqu’à ce que la vie, comme d’habitude, fasse des siennes. Fondu au blanc. Les années passent, Rivière-aux-Oies se métamorphose avec, en arrière-plan, une révolution à peine tranquille et le saccage des bétonnières. Une famille singulière s’improvise, malgré les ragots et en dépit des blessures. Dans la maison du docteur, les liens se tissent avec tendresse. Un médecin au cœur rafistolé, une institutrice au nom imprononçable et une enfant surgie des bois vont peut-être permettre à Douglas d’entendre enfin la réponse du vent. Une passion comme au cinéma, qui se déploie à l’ombre d’un arbre, d’une clarinette et de la beauté fragile du monde. »
La fin de l’alphabet, roman
CS RICHARDSON Toute cette histoire est assez improbable. L’aventure d’Ambroise Zéphyr et de sa femme Zappora Ashkenazi, alias Zip, aurait pu commencer un charmant dimanche matin baigné par un soleil d’avril, entre la maigreur de l’hiver et les rondeurs du printemps et, peut-être, se terminer dans l’allégresse au crépuscule. Mais ce n’est pas de cette histoire qu’il s’agit. Ce jour-là, Ambroise Zéphyr échoue à son examen médical annuel. Le verdict est terrible: il est atteint d’une maladie inconnue et incurable qui ne lui laisse que trente jours à vivre. Fasciné depuis l’enfance par les abécédaires, ce graphiste féru d’art et d’histoire décide de prendre le large et de s’offrir un dernier (et merveilleux) périple autour du monde avec celle qu’il aime. Premier arrêt: A pour Amsterdam, puis B pour Berlin, C pour Chartres… Mais qu’arrivera-t-il lorsque viendra la lettre Z, la fin de l’alphabet? La fin de l’alphabet se situe quelque part entre la fable, la romance et l’ode au pouvoir qu’exercent l’art et le voyage sur nos vies. Récipiendaire de nombreux prix internationaux de design, C S Richardson est directeur du département graphique de la maison d’édition Random House à Toronto. Son premier opus a causé la surprise en janvier 2007 et s’est hissé rapidement dans les palmarès des meilleures ventes. Globe-trotter curieux et grand amateur d’art, il travaille présentement à l’écriture de son second roman.
Tarquimpol, roman
SERGE LAMOTHE Hanté par la possibilité que Franz Kafka ait pu, en 1911, séjourner au château du célèbre occultiste Stanislas de Guaïta, un chercheur décide de se rendre en Lorraine, dans le minuscule village de Tarquimpol, nid de mystères éternellement recouvert d’un épais brouillard. Mais la vérité ne se laissera pas facilement débusquer et, à l’instar des personnages du célèbre romancier, il sera confronté à des énigmes qui le dépassent. Kafka n’est jamais bien loin. Du Québec à la France, sur les chemins du cœur innombrable, Serge Lamothe tisse le récit d’une quête amoureuse et littéraire d’une grande finesse et s’interroge avec humour: «Peut-on vraiment, sans avoir à mentir, aimer plusieurs personnes à la fois, avec une affection et une tendresse égales?» Alya, Laurie, René et Li Wei n’ont pas de réponse toute faite, ni de mode d’emploi pour vivre cette passion monstre, ce polyamour; mais tous sont prêts à tenter l’aventure de la tribu. Ces nuits de folles caresses, leurs corps soudés dans une étreinte sulfureuse, les laisseront criblés de plaisir, ravagés de bonheur et dévastés d’amour. Drapé dans le brouillard, le mystère de Tarquimpol demeure entier.
2006
Une basse noblesse, roman
SOPHIE BEAUCHEMIN À 50 ans, le temps est venu pour Robert d’Amri de faire le point sur sa vie d’imposteur. Car il a en quelque sorte emprunté une existence qui, n’eût été d’une amourette au jardin avec Mademoiselle Échassier, alias Esther Roquemaure de Villemure, aurait sans doute été marquée par le passage de jours tranquilles. Ce jeune homme d’origine modeste préférant la compagnie des voitures à celle des hommes s’est conformé aveuglément aux volontés de deux familles qui s’entendaient sur un mariage rapide, mais nécessaire à leurs yeux. Employé de Plastron inc., la compagnie de son beau-père, Robert s’est donc laissé porter par la vie, tout simplement. Puis, par une matinée froide de décembre, il a tenté d’en finir avec cette route tracée d’avance, a voulu tenter le destin en posant un geste grave et, espérait-il, libérateur. Ce jour-là, Robert d’Amri est devenu un homme. Qu’est-ce qui définit la (basse) noblesse ? Sur quelles valeurs cette espèce, menée par le respect outrancier de conventions absurdes, est-elle établie ? Tissé de vérités et de mensonges, d’adultère et de politesses parfumées de mépris, le premier roman de Sophie Beauchemin dresse le portrait grinçant d’un homme qui aura été, bien malgré lui, le jouet de ses proches.
Traité de balistique, recueil de nouvelles
ALEXANDRE BOURBAKI Imaginez un monde où se côtoient la radio à ondes courtes, la polka soviétique, une arme de jet aborigène, la force gravitationnelle, un monstre babylonien, Petzi, le chemin de fer, le chaos universel, Albert Einstein, les caramels mous et la roulette russe. Bienvenue dans le petit laboratoire d’Alexandre Bourbaki. En dix-neuf récits et quelques images, cet étonnant bricoleur décompose et reconstruit l’histoire de la science moderne comme un vieux grille-pain, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à un point éloigné dans le temps. Un livre qui vous fera oublier vos leçons de physique.
L’oeil de Claire, roman
PAUL QUARRINGTON En règle générale, les gens évitent Dampier Cay, une minuscule bande de terre perdue quelque part au sud de la Jamaïque. Refuge d’une poignée de descendants des pirates qui s’y établirent autrefois, l’île n’accueille désormais que de rares touristes. Contre toute attente, un drôle d’équipage y pose les pieds alors qu’à l’horizon se précise la menace de l’ouragan Claire. Parmi ses membres, Jimmy Newton, un célèbre chasseur d’ouragans, ainsi que Caldwell et Beverly, résolus à trouver dans la confrontation avec les éléments déchaînés un sens aux drames qui ont brisé leurs existences. Alors que l’œil de Claire se braque sur Dampier Cay, le petit groupe isolé s’apprête à faire face à la tourmente.
Catéchèse, roman
PATRICK BRISEBOIS Dans le comté de Mauvouloir, sous l’herbe folle et les années creuses, les morts ne reposent pas en paix. Un village d’antan aux mœurs sévères, théâtre de la passion interdite entre Sue Ironblood, une Indienne mystérieuse et sauvage, et Violaine, l’aînée de la trinité Murray, un clan pieux et obsédé par les images saintes. C’est dans cette terre de légendes et de racontars, sous les eaux calmes et dans les bois obscurs, que se tisse un drame atroce. Car Mauvouloir est un petit monde prisonnier de montagnes sous un ciel d’acier, un lieu fragile où la réalité se lézarde étrangement, laissant pénétrer les anomalies et les cauchemars. Tranchant nettement avec les trois romans précédents de Patrick Brisebois, tous chaudement accueillis par la critique, Catéchèse se situe à mi-chemin entre les romans de terroir et d’anticipation. Un récit cru fleurant le souffre et l’eau bénite à travers lequel Brisebois pose un regard sans concession sur les (dés)illusions d’hier, comme celles d’aujourd’hui.
2005
Le procès de Kafka et Le Prince de Miguasha, théâtre
SERGE LAMOTHE Josef K, un employé de banque modèle et sans histoire, se retrouve inculpé, un matin au réveil, par un tribunal invisible. Deux gardes et un inspecteur patibulaires l’en informent avant de lui proposer de le conduire à son travail. Inculpé par qui? On ne lui dira pas. Sous quel chef d’accusation? On ne l’en informera pas davantage. Dès lors, cependant, Josef K se retrouve entraîné malgré lui dans une procédure folle qui le conduira à sa perte. Présentée au public du Théâtre du Nouveau Monde dans une mise en scène du cinéaste François Girad et servie par une distribution éclatante (Alexis Martin, Pierre Lebeau, Normand Chouinard, Isabelle Blais et douze autres comédiens), cette adaptation théâtrale du Procès, le plus célèbre roman de Franz Kafka, a remporté un vif succès. L’univers kafkaïen, frôlant l’insoutenable et empreint d’étrangeté, est ici représenté sobrement de façon à rendre accessible la pensée du génial écrivain tchèque. Quant au Prince de Miguasha, pièce en un acte pour deux personnages, elle a remporté la bourse Yves-Thériault en 2003.
Un jardin de papier, roman
THOMAS WHARTON Chaque livre a sa propre histoire. Pour embrasser toutes celles qui fleurissent dans ce Jardin de papier, il faut en raconter plusieurs autres: d’abord celle d’une jeune fille rencontrée dans les ruines d’une librairie de Québec, puis celle de l’imprimeur Nicolas Flood, sommé de créer un livre infini pour satisfaire la lubie du comte d’Ostrov, un excentrique passionné d’énigmes et de mécaniques fantasques. Absorbé tout entier dans la poursuite de cette chimère, Flood entreprend un périple fabuleux qui le mènera de Venise à Alexandrie en passant par Canton et Londres en compagnie de personnages tout droit sortis d’un cirque ou des Mille et Une Nuits: Djinn, un être auréolé de mystère, Ludwig, l’automate, Amphitrite, corsaire à la peau d’ébène, et la jeune Pica, capable de respirer sous l’eau. Un jardin de papier, c’est aussi une fable à propos des rêves qui inspirent les créateurs. Il appartient au lecteur d’y ajouter sa propre histoire en arpentant les pages de cette romance baroque, truffée de révélations, offerte en hommage au pouvoir de l’imagination.
Miles et Isabel ou la belle envolée, roman
TOM GILLING Sydney, à l’apogée de l’ère victorienne. La comédienne Eliza McGinty crée un scandale considérable en interprétant le rôle d’Hamlet alors qu’elle est glorieusement enceinte et, de surcroît, célibataire. Devant une salle bondée, elle accouche au beau milieu d’une représentation, déclenchant la même réaction chez Louisa Dowling, une riche spectatrice présente ce soir-là. Leurs rejetons, Miles McGinty et Isabel Dowling, vivront longtemps des vies parallèles aussi excentriques que l’avait laissé présager leur naissance: alors que l’un est embauché comme assistant d’un magicien spécialisé dans la lévitation, l’autre devient accidentellement la première jeune fille à s’envoler en mongolfière. Chacun à leur manière, ils défieront les conventions de leur époque, mais aussi celles qui régissent la gravité. » Acclamé par la critique anglo-saxonne et traduit en plusieurs langues, Miles et Isabel propose un voyage picaresque et fascinant dans une Australie mi-Far West, mi-Angleterre victorienne. Une romance légère comme l’air, où le vol constitue tout autant un exploit physique qu’un élan de l’esprit, une volonté de s’élèver au-dessus de sa condition.
Point mort, roman
CLINT HUTZULAK Stace, un truand de bas étage, revient en ville après un an et demi d’absence. Il a des comptes à régler, surtout avec sa femme, Lillis Rae. Avant de pouvoir mettre ses plans à exécution, il est toutefois victime d’une overdose qui le fait basculer dans l’antichambre de la mort. Ce dernier se retrouve alors dans un ancien pavillon de chasse devenu le lieu surréaliste et tragicomique où les disparus doivent mettre leurs affaires en ordre avant de trouver le repos. C’est là, dans cet espace clair-obscur où se frôlent de tout près le monde des vivants et celui des morts, qu’il devra chercher à faire la paix avec son passé. Point mort est un roman noir singulier, cru, dérangeant et étrangement beau à la fois. Un livre finement assemblé, comme un élégant casse-tête existentiel où le terre-à-terre et le sordide côtoient l’essentiel.
Nikolski, roman
NICOLAS DICKNER Printemps 1989. À l’aube de la vingtaine, Noah, Joyce et un narrateur non identifié quittent leur lieu de naissance pour entamer une longue migration. Fraîchement débarqués à Montréal, ils tentent de prendre leur vie en main, malgré les erreurs de parcours, les amours défectueuses et leurs arbres généalogiques tordus. Ils se croient seuls; pourtant, leurs trajectoires ne cessent de se croiser, laissant entrevoir une incontrôlable symétrie au sein de leurs existences. Nicolas Dickner aime enchevêtrer les récits et les images avec une minutie qui frôle parfois celle d’un zoologue fêlé. Dans Nikolski, il prend un malin plaisir à rassembler des archéologues vidangeurs, des flibustiers de tous poils, des serpents de mer, plusieurs grands thons rouges, des victimes du mal de terre, un scaphandrier analphabète, un Commodore 64, d’innombrables bureaux de poste et un mystérieux livre sans couverture. Un récit pluvieux, où l’on boit beaucoup de thé et de rhum bon marché.
Annexe Collection CODA
2011
Maleficium, recueil de nouvelles
MARTINE DESJARDINS Pardonnez-leur, mon père, car ils ne savent pas ce qu’ils ont fait. Pardonnez à ces sept hommes victimes d’étranges maléfices, venus chercher dans le confessionnal une oreille attentive au récit de leur infortune et implorer le salut de leur âme souillée par la curiosité et la faiblesse de la chair. Pardonnez aussi à cette femme calomniée, emmurée dans un cruel silence, car elle sait bien ce qu’elle a fait. Pardonnez enfin à l’homme de Dieu qui a recueilli leurs aveux et brisé le sceau de la confession en les transcrivant dans un ouvrage impie. Lecteur, vous tenez entre vos mains une version remaniée mais non expurgée du mythique Maleficium de l’abbé Savoie (1877-1913), prêtre sacrilège dont on sait peu de chose, sinon qu’il termina ses jours cloîtré dans un monastère après avoir été mystérieusement frappé de surdité. Sachez que la lecture de cet ouvrage délétère pourrait provoquer un certain malaise chez les âmes pures, exciter les sens ou éveiller des désirs inavouables, et qu’en cédant à ses charmes vous risquez d’encourir l’excommunication. Vous voilà averti. L’auteure du Cercle de Clara et de L’évocation (prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec) nous offre une fresque baroque en huit tableaux, une invitation à voyager aux limites des plaisirs et de la souffrance. Une œuvre rare, parfumée de fantastique, d’exotisme et d’érotisme, portée par une langue somptueuse. Jamais le péché ne vous aura semblé aussi irrésistible.
Tarmac, roman
NICOLAS DICKNER Pauvre Hope Randall : elle est née dans une famille où chaque membre reçoit sa propre vision de la fin du monde, accompagnée d’une date précise, différente pour chacun. De quoi alimenter plus d’un manuel d’histoire de la psychiatrie. Prévenue que l’apocalypse aurait lieu à l’été 1989, sa mère a cherché à fuir son destin en Lada, pour échouer à 1200 kilomètres de Yarmouth. Parties pour l’Ouest, mère et fille n’ont d’autre choix que d’attendre l’inévitable dans le bas du fleuve. Entre en scène Michel Bauermann, ou Mickey, rejeton d’un clan qui produit du béton depuis plusieurs générations, passionnément irradié par les taches de rousseur et les 195 points de Q.I. de la belle. Hope trouvera un certain réconfort dans les longues soirées en sa compagnie au bunker familial, à l’abri des obsessions maternelles. Mais on ne peut rien prédire lorsqu’on est une Randall et qu’on a rendez-vous avec l’apocalypse. L’auteur de Nikolski vous entraîne dans les hauts lieux du vingtième siècle (New York, Tokyo et Rivière-du-Loup) au fil d’une étonnante histoire d’amour préapocalyptique où passent David Suzuki, Albert Einstein, quelques zombies, un gourou accidentel et des kilomètres de ramens. Bienvenue sur le tarmac, lieu de tous les impossibles.
Les filles, roman
LORI LANSENS Nées au plus fort d’une tempête dans le sud de l’Ontario en 1974, Rose et Ruby Darlen mènent une vie à la fois exceptionnelle et tout ce qu’il y a de plus ordinaire, entourées de leurs parents adoptifs, oncle Stash et tante Lovey. L’une aime la télé, l’autre le baseball ; l’une se passionne pour les artefacts amérindiens, l’autre pour les lettres et la poésie. À l’approche de leur trentième anniversaire, les plus vieilles jumelles reliées par la tête toujours vivantes entreprennent de livrer le récit de leur existence hors du commun. Au fil de réflexions graves et drôles, d’une justesse émouvante, se dessinent deux destins unis par la fatalité, mais aussi par un amour inconditionnel, plus grand que soi. Lori Lansens nous révèle, à travers leur histoire singulière, une part d’humanité où chacun se reconnaîtra. Ni monstres, ni merveilles, ni phénomènes de foire, Rose et Ruby sont tout simplement « les filles ». Traduit de l’anglais (Canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné.
2010
La fin de l’alphabet, roman
CS RICHARDSON Toute cette histoire est assez improbable. L’aventure d’Ambroise Zéphyr et de sa femme Zappora Ashkenazi, alias Zip, aurait pu commencer un charmant dimanche matin baigné par un soleil d’avril, entre la maigreur de l’hiver et les rondeurs du printemps et, peut-être, se terminer dans l’allégresse au crépuscule. Mais ce n’est pas de cette histoire qu’il s’agit. Ce jour-là, Ambroise Zéphyr échoue à son examen médical annuel. Le verdict est terrible : il est atteint d’une maladie inconnue et incurable qui ne lui laisse que trente jours à vivre. Fasciné depuis l’enfance par les abécédaires et les caractères d’imprimerie, ce graphiste féru d’art et d’histoire décide de prendre le large et de s’offrir un dernier (et merveilleux) périple autour du monde avec celle qu’il aime. Premier arrêt : A pour Amsterdam, puis B pour Berlin, C pour Chartres… Mais qu’arrivera-t-il lorsque viendra la lettre Z, la fin de l’alphabet ?
Parfum de poussière, roman
RAWI HAGE Il pleut des bombes sur Beyrouth. Par légions de dix mille, les fléaux s’abattent sur cette ville déchirée par la guerre civile. Sous un soleil de plomb, on se livre une guerre sans merci pendant que les innocents se terrent dans les abris comme des rats. Bassam et Georges sont deux amis d’enfance qui ont grandi au milieu de cet enfer de gravats et de sang, dans l’écho assourdissant des détonations. Les deux voyous vivent de menus larcins jusqu’au jour où la dure réalité de la guerre vient les rattraper et les contraindre à un choix difficile: prendre les armes ou prendre la fuite. Tandis que Georges est séduit par les idéologies guerrières de la milice, Bassam, de son côté, rêve de s’enfuir en Europe. Mais ceux qui partent ne reviennent jamais… Salué par la critique anglo-saxonne comme l’un des romans les plus puissants jamais écrit sur la réalité de la guerre, Parfum de poussière a révélé un écrivain doté d’un talent de conteur brut et d’une plume sauvage, hallucinée. Cru et fort comme un direct à l’estomac, ce premier roman dresse un portrait cinglant de l’absurdité de la violence qui n’est pas sans évoquer L’étranger de Camus, dont le spectre flotte sur ses pages, tachées par la poussière et le sang des hommes.
Un oiseau dans la maison, roman
MARGARET LAURENCE À l’âge ingrat de douze ans, Vanessa MacLeod vacille au bord du gouffre séparant l’enfance de l’adolescence. Prise entre ces deux mondes, celle qui « déteste le fait d’être si jeune » grandit dans une imposante maison de briques où elle est un témoin privilégié de la vie qui bat au sein du nid familial. En huit histoires qui forment autant d’étapes d’un parcours menant à l’âge adulte et jalonné d’épreuves, de petits miracles et de grands deuils, elle se fera la chroniqueuse d’un clan fascinant, miné par la maladie et la folie. Œuvre forte et novatrice tant par sa forme, assemblage de textes indépendants mais finement entrelacés, que par le regard, d’une étonnante justesse, qu’elle pose sur les relations entre les membres d’une même famille, Un oiseau dans la maison est marqué au sceau de la grande dame des lettres canadiennes qu’est Margaret Laurence.
2009
Ta maison est en feu (Le cycle de Manawaka), roman
MARGARET LAURENCE Un incendie ravage l’âme de Stacey MacAindra. Proche de la quarantaine, épouse d’un représentant sans envergure, mère de quatre enfants, elle est l’incarnation de la femme au foyer idéale. Or, elle est habitée par la conviction profonde que la vie a plus à offrir que ce rôle ingrat, cette routine aliénante. Prisonnière des contraintes sociales, Stacey se permet bien quelques écarts, de menus plaisirs, mais sa culpabilité la ramène vite à l’ordre. Elle brûle, rêve d’une autre vie. Pour échapper à la tristesse, à la monotonie des jours qui passent, à l’angoisse de voir sa famille s’envoler en fumée devant ses yeux, Stacey convoque des bribes de son passé. Après Hagar Shipley (L’ange de pierre) et Rachel Cameron, la soeur de Stacey (Une divine plaisanterie), Margaret Laurence donne naissance, avec la lucidité, l’ironie et la subtile poésie qu’on lui connaît, à une autre femme inoubliable, dont la voix peut à nouveau résonner en français après un silence de trente-huit ans.
Les carnets de Douglas, roman
CHRISTINE EDDIE Le même jour, deux adolescents parviennent à fuir un destin qui les aurait emmurés. Ils se trouvent, deux ans plus tard, à Rivière-aux-Oies, un village beaucoup trop discret pour figurer sur une carte. Au cœur de la nature généreuse et sauvage, ils s’aiment, à l’abri des rugissements du vingtième siècle. Jusqu’à ce que la vie, comme d’habitude, fasse des siennes. Fondu au blanc. Les années passent, Rivière-aux-Oies se métamorphose avec, en arrière-plan, une révolution à peine tranquille et le saccage des bétonnières. Une famille singulière s’improvise, malgré les ragots et en dépit des blessures. Dans la maison du docteur, les liens se tissent avec tendresse. Un médecin au cœur rafistolé, une institutrice au nom imprononçable et une enfant surgie des bois vont peut-être permettre à Douglas d’entendre enfin la réponse du vent. Une passion comme au cinéma, qui se déploie à l’ombre d’un arbre, d’une clarinette et de la beauté fragile du monde.
2008
Une divine plaisanterie (Le cycle de Manawaka), roman
MARGARET LAURENCE Rachel Cameron, une institutrice célibataire vivant à Manawaka, est enfermée dans un cocon de silence, une armure de désirs inassouvis. Celle qui se définit comme un « anachronisme » continue, jour après jour, de prendre soin de sa mère en couvant à l’insu de ses collègues une détresse intérieure profonde, une soif de liberté et de passion que la rencontre de Nick, un amant de passage, viendra brièvement apaiser. Récompensé par le Prix littéraire du Gouverneur général et adapté au cinéma par Paul Newman sous le titre Rachel, Rachel, Une divine plaisanterie dissèque avec un humour acide les thèmes de la solitude, de l’amour, de la mort et de la foi. En remarquable peintre des sentiments, la grande dame des lettres canadiennes signe un récit émouvant pétri d’humanité, un portrait de femme hors du commun aux échos universels.
L’ange de pierre (Le cycle de Manawaka), roman
MARGARET LAURENCE Le chef d’oeuvre de Margaret Laurence L’ange de pierre, qui raconte la vie mouvementée de Hagar Shipley dans une ville fictive des prairies, Manawaka, est enfin réédité. Quatre-vingt dix ans d’une existence marquée par la passion et la tourmente n’ont rien enlevé à la justesse et à la vivacité du regard d’Hagar Shipley. Au crépuscule de sa vie, cette vieille dame en apparence acariâtre, qui a hérité de ses ancêtres une fierté tenace, revisite le chemin parcouru, depuis son enfance à Manawaka en passant par son mariage houleux et la relation complexe qu’elle entretient avec ses enfants. Avec une lucidité amusée et une ironie d’une rare finesse, cette femme hors du commun nous fait redécouvrir le véritable sens des mots liberté, indépendance et dignité. Grand classique des lettres canadiennes enfin redécouvert en français, L’ange de pierre est le premier volet d’un cycle romanesque unique et louangé de par le monde. Une célébration étonnante de la vie comme elle est en réalité, à la fois cruelle et magnifique.
2007
Nikolski, roman
NICOLAS DICKNER Printemps 1989. À l’aube de la vingtaine, Noah, Joyce et un narrateur non identifié quittent leur lieu de naissance pour entamer une longue migration. Fraîchement débarqués à Montréal, ils tentent de prendre leur vie en main, malgré les erreurs de parcours, les amours défectueuses et leurs arbres généalogiques tordus. Ils se croient seuls; pourtant, leurs trajectoires ne cessent de se croiser, laissant entrevoir une incontrôlable symétrie au sein de leurs existences. Nicolas Dickner aime enchevêtrer les récits et les images avec une minutie qui frôle parfois celle d’un zoologue fêlé. Dans Nikolski, il prend un malin plaisir à rassembler des archéologues vidangeurs, des flibustiers de tous poils, des serpents de mer, plusieurs grands thons rouges, des victimes du mal de terre, un scaphandrier analphabète, un Commodore 64, d’innombrables bureaux de poste et un mystérieux livre sans couverture. Un récit pluvieux, où l’on boit beaucoup de thé et de rhum bon marché.
Un jardin de papier, roman
THOMAS WHARTON Chaque livre a sa propre histoire. Pour embrasser toutes celles qui fleurissent dans ce Jardin de papier, il faut en raconter plusieurs autres: d’abord celle d’une jeune fille rencontrée dans les ruines d’une librairie de Québec, puis celle de l’imprimeur Nicolas Flood, sommé de créer un livre infini pour satisfaire la lubie du comte d’Ostrov, un excentrique passionné d’énigmes et de mécaniques fantasques. Absorbé tout entier dans la poursuite de cette chimère, Flood entreprend un périple fabuleux qui le mènera de Venise à Alexandrie en passant par Canton et Londres en compagnie de personnages tout droit sortis d’un cirque ou des Mille et Une Nuits: Djinn, un être auréolé de mystère, Ludwig, l’automate, Amphitrite, corsaire à la peau d’ébène, et la jeune Pica, capable de respirer sous l’eau. Un jardin de papier, c’est aussi une fable à propos des rêves qui inspirent les créateurs. Il appartient au lecteur d’y ajouter sa propre histoire en arpentant les pages de cette romance baroque, truffée de révélations, offerte en hommage au pouvoir de l’imagination.