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ranx:une_vie_inutile_exercice_de_poetique_gabrielle

1. Propriétés du personnage

Ses caractéristiques physiques :

Normand (en l’honneur d’Aznavour!!) est un homme de la fin quarantaine, grisonnant, qui a un léger problème de poids. Pour les gens qui le croisent dans la rue, il a l’air d’une épave.

Ses caractéristiques psychologiques :

Normand est un homme qui déteste perdre son temps, mais qui n’a rien à faire. Il croit d’ailleurs qu’il ferait un bon prisonnier. Il aimerait avoir une passion, mais aucune ne l'habite. Il est déçu de sa vie, qu’il n’entrevoyait pas du tout telle qu’elle est devenue. Il est très critique envers lui-même, il considère sa vie comme un échec et ne voit pas comment les choses pourraient s’améliorer. Il souffre de troubles du sommeil et il déprime souvent. Il garde toutefois un humour très sarcastique qui le rend drôle, malgré tout. Il fait d’ailleurs très souvent des blagues à propos d’un potentiel suicide qu’il ne commet jamais. Comme il se définit beaucoup à travers le regard des autres, une de ses phobies est d’être humilié en public. Il se laisse ainsi piler sur les pieds et traiter comme de la vermine. Il est ainsi soumis par sa sœur, qui le force à garder ses enfants, et il est incapable de tenir tête à la concierge de son immeuble, qui l'insulte et se moque de lui. Il aime le cinéma français, mais affirme que cette caractéristique est d’une banalité déroutante, se trouvant sans intérêt. Il avait de folles espérances, comme traverser les États-Unis jusqu’en Californie à vélo ou devenir fleuriste. Il ne se fait toutefois plus d’illusions par rapport à sa vie. C’est un homme qui s’ennuis beaucoup, qui n’est réellement proche de personne. Il trouve que ses journées ne lui servent à rien. Il est aussi non-fumeur social, car fumer en public est une source trop grande de stress. Il a peur de ne pas fumer convenablement et d’être jugé. Il a pourtant souvent de bonnes intentions, il souhaite mordre dans la vie et changer les choses, mais aucune de ses tentatives ne réussit.

Ses caractéristiques relationnelles :

Ses relations familiales sont très peu harmonieuses. D’abord, il déteste sa famille éloignée et devient en froid avec sa cousine. Sa relation avec son père est basée sur une histoire de crottin de cheval pour jouer au hockey et sur la réparation du mobilier avec des chefs-d’œuvre littéraires. Sa mère le harcèle pour qu’il lui rembourse le montant qu’il lui a couté pendant qu’elle l’élevait. Sa sœur et son beau-frère le considèrent comme un con, mais le forcent tout de même à garder leurs deux enfants, que Normand apprécie, malgré qu’il soit « incapable d’endurer la candeur des enfants et leur innocence feinte. » (p. 75)

Il a quelques amis, Povilas et Louise et Robert. Il aime passé du temps avec Povilas, car sa situation pire que la sienne le réconforte. Toutefois, le bonheur de Louise et Robert le fait sentir mal, ce qui le maintient à distance d’eux. Le bonheur des autres accentue le malheur de Normand.

Avec les inconnus, ou les gens qu’il croise, Normand n’attire aucune compassion. La concierge de l’immeuble le traite comme un moins que rien, le curé l’engueule, les serveuses et livreurs le trouvent pathétique, etc.

Il s’est néanmoins créé une sorte d’attachement avec la voix de son répondeur : « j’écoute la voix de ma tendre amie, ma complice des moments difficiles, mon amante : la voix de la femme du répondeur intégré de mon téléphone. Elle ne me décevra jamais. Elle m’annonce que je n’ai pas de message de qui que ce soit. Sa voix me suffit presque.» (p. 119)

Le cadre dans lequel il évolue :

Le narrateur habite depuis dix ans dans un demi-sous-sol, un appartement minuscule avec une seule fenêtre, laissant passer une strie de soleil qui illumine l’unique pièce du logement durant une heure par jour, si elle n’est pas trop sale ou que rien ne l'obstrue. Son appartement est, en fait, un ancien débarras. Il est situé dans un ensemble d’immeubles gris identiques, le long d’une voie ferrée en périphérie de la ville. Devant l’immeuble se trouve une pancarte interdisant les visites. Plus tard dans le roman, il quitte ce taudis, mais se voit forcé d’emménager dans un hangar annexé à une maison, ce qui implique que Normand ne peut entrer ou sortir de chez lui que si les propriétaires de la maison sont là. Il se rend parfois à son usine en autobus. Ceci lui prend des heures. Il sort toutefois de ce cadre lors d’un voyage en Lituanie.

Son rôle dans l'action :

Il écrit un journal pour tenter de se remonter le moral et de mettre de la gaieté dans sa vie. Par contre, ce n’est pas un franc succès, puisque l’écriture du journal lui fait prendre encore plus conscience du pathétique de sa vie.

Son discours :

Il parle à un lecteur potentiel en écrivant son journal « Je travaille chez Cyanibec, une entreprise dont vous voyez souvent les publicités (à moins que vous ne lisiez pas Euthanasie Aujourd’hui)… Si le sujet intéresse quelqu’un, des formulaires de candidature, pour un emploi de nuit et sur appel, sont disponibles à l’entrée, à côté du local de décontamination. » (p. 13)

Il a aussi un discours très sarcastique : « elle m’a engueulé vertement devant toute la famille, en faisant l’inventaire de mes principaux défauts : imbécilité, vêtements affreux, cheveux gras, etc. Ce fut un temps des fêtes féérique. » (p. 57)

Il a parfois un discours plus soutenu : « Je fus cependant incapable de le [le transistor familial] remonter, aussi reçus-je une fessée monumentale » (p. 32)

Constante dans son comportement :

La plus grande constante est que tout ce qu’il fait tourne au désastre. Il est incapable d'accomplir quoi que ce soit. Même si son action part d’une bonne intention, le résultat sera un échec : « Je me sens comme si on avait mis un sabot de Denver sur ma vie. » (p. 177) « Il n’y a jamais moyen de mener un projet jusqu’au bout, à vrai dire. Du moins dans mon cas. Dès que j’entreprends quelque chose, je perds aussitôt toute motivation ou j’ai soudain extrêmement faim. Alors je mange, j’ai ensuite très sommeil, et je me couche. Et après, évidemment, j’ai encore faim. » (p. 46) « On dit qu’il faut beaucoup d’échecs pour enfin réussir, dans quelque domaine que ce soit. Ma réussite sera grandiose. » (p. 30)

Il a aussi un mépris constant pour sa propre vie et ses propres actions : « Margaret Thatcher a dit un jour qu’un homme de plus de vingt-cinq ans qui se déplaçait en autobus était un raté. Je ne peux m’empêcher de penser à cela chaque fois que je descends de l’autobus, à la queue leu leu avec les autres ouvriers. » (p. 14) « Je n’ose me relire tant je constate l’inutilité de ce récit, de cette vie monotone. Des milliers d’histoires existent, somptueusement mises en scène, de décoiffantes épopées, des odyssées extraordinaire… Qui diable pourrait s’intéresser à mon exaspérante et interminable litanie ? » (p. 38) « Ma vie est un échec. » (p. 139)

De plus, il n’a jamais rien à faire : « Même s’il était midi, je ne saurais pas quoi faire. » (p. 18) « J’attends que le téléphone sonne. Travail, famille, amis, n’importe quoi qui pourrait me sortir de ma torpeur. » (p. 25) « Je suis couché sur le dos et je regarde le ventilateur au plafond. Cette activité est le cabinet d’hypnotisme des pauvres […] C’est le passe-temps des déprimés […] Le constat s’établit alors clairement : j’ai vraiment une importante quantité de temps à perdre. » (p. 121-122)

Identité et désignations :

Sa mère l’a nommé Normand en l’honneur d’Aznavour. Bien peu de gens porte attention à lui. Pour la concierge de l’immeuble il est « l’affligeant divorcé dans un minable taudis » (p. 10). Pour sa sœur, il est « le petit con » (p. 40). À Cyanibec, on ne se souvient que très peu de lui. Les gens le rebaptisent et lorsqu’il appelle au retour de son voyage pour dire qu’il est à nouveau disponible, on ne se souvient plus de lui. Les gens qui le croisent dans la rue le trouvent pathétique. Il est pris comme exemple dans un documentaire sur la misère urbaine et les désespérés. Un propriétaire d'appartements avait accepté de lui louer un logement, car il paraissait le plus désespéré et être celui ayant le moins de chance de se trouver quelqu’un. Normand dit lui-même « c’est souvent à travers le regard des autres qu’on se définit. Le livreur du restaurant, à la façon qu’il a de nous regarder, mon appartement et moi, toujours pareils, avec le même repas, à la même heure, me trouve vraisemblablement pathétique. » (p. 113)Il compare même son journal et sa situation aux Misérables de Victor Hugo en disant qu’il est Le Misérable. (p. 32)

Passé/hérédité :

Il décrit son enfance comme des plus ordinaires. Il était un enfant ni turbulent, ni bon élève, ni cancre, ni quoi que ce soit. Il affirme que, bien souvent, les instituteurs ne se rendaient compte de son existence que le dernier jour de classe, alors qu’il leurs offraient un cadeau de la part de sa mère pour les remercier de ne pas l’avoir complètement oublié. Il décrit également sa relation avec son père comme s’étant fondée sur le fait que petit, celui-ci jouait au hockey avec un crottin de cheval. Il dit qu’il n’a jamais réussi à se faire des souvenirs de qualité, car tout ce qu’il entreprend échoue. Il raconte aussi ses deux emplois précédents : commis dans un magasin de produits d’extermination et employé dans une maison hantée.

Situation, classe sociale, métier :

Il aurait voulu être fleuriste et habiter un plus beau logement, mais il vit dans un demi-sous-sol glauque (et plus tard un hangar) et il travaille sur appel dans une usine de cyanure. Il a très peu d’argent, son quartier est sale, il est traité comme la vermine de la société peu importe où il va et il est considéré comme un raté. Il a toutefois un certificat universitaire en littérature, mais celui-ci ne lui sert à rien.

Psychologie fixe ou évolutive :

La psychologie de Normand est évolutive. Il tente parfois de progresser et d’autres fois il se morfond et se complaît dans son malheur. Il tente d’approcher l’employée de nuit de l’usine, il reprend quelques fois confiance en lui, il retourne au concert du saxophoniste même sous la pluie… Toutefois, les fondements de sa personnalité restent. Il demeure critique envers lui-même et soucieux du regard des autres. Ses tentatives restent également infructueuses. Il continu donc de se trouver pathétique et malheureux. À la fin du roman, on semble avoir affaire à un homme changé, mais il meurt brusquement, avant que le lecteur puisse savoir si ce regain de vie allait durer.

2. Textualisation des procédés de caractérisation

Focalisation :

Interne, le narrateur nous livre ses actions et ses états d’âme.

Narration :

Autodiégétique, tout au long du récit.

Discours :

Le narrateur emploie souvent le discours direct pour rapporter les propos des autres personnages importants, comme la concierge de l’immeuble, et parfois le discours indirect pour les propos de quelques personnages moins présents comme sa mère.

Niveaux de langue :

Généralement standard, sauf dans certains dialogues plus familiers ou certains extraits soudainement plus soutenus.

Identification :

Le narrateur parle généralement au je, toutefois, il omet souvent le pronom : « Me suis entretenu aujourd’hui… M’ont indiqué sèchement… » (p. 18)

Introduction (première occurrence) :

Première page, troisième paragraphe : « J’habite un appartement minuscule. » (p. 9)

Scène de révélation/dissimulation/travestissement, qui mène à une identification normale, fausse, empêchée, différée :

Rien à signaler

ranx/une_vie_inutile_exercice_de_poetique_gabrielle.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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