Quatrième de couverture: Pour se fabriquer, il faut avoir un passé, un port d'attache qui résonne. Il faut avoir une mémoire qu'on traîne de jour en jour. Ce qu'on oublie, elle ne l'a pas oublié. On croyait que la fuite nous détacherait d'elle, hélas non. Il faut attendre son prochain déplacement seul, pour la suivre. Mais ses directions sont aléatoires. Elle veut peut-être quitter notre existence en s'amusant. Si elle nous abandonne, sur qui donc pourrons-nous compter pour nous redresser ? Ce roman aurait tout aussi bien pu s'intituler La pleutrerie de l'oubli. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : la peur d'oublier, la peur d'avoir peur d'oublier. La mémoire des objets et des êtres humains est un terrain fertile qu'il nous faut sans cesse prospecter. Un roman d'une forte et sévère poésie, pour le lecteur qui risquera de s'y aventurer.
Justification: Un homme se voit victime de sa propre mémoire. La peur d'oublier tout comme la peur de se souvenir le ronge. L'angoisse et la folie s'emparent de lui et il se dit guidé par une force extérieure. Par exemple, il enferme le vicaire dans le confessionnal sans raison apparente: « Il y a quelques nuits… Ma nausée me dirigeait… ou ma mémoire… Il y avait quelqu'un qui me dictait mes actions… Je me souviens des gestes, mais pas de la personne qui les déclenchaient… » (p. 66) Cette citation pourrait nous laisser croire que la mémoire de cet homme le manipule. Cette dernière est décrite comme son ennemie; il s'adresse à elle à la deuxième personne et parle d'elle comme si elle était un être à part entière, doté d'intentions et d'un pouvoir-faire. Enfin, le narrateur n'est pas fiable.
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