Social Zéro
Quatrième de couverture
« Sorti du trou, mais pas sorti du bois. Sorti non pas parce que tu es guéri, comme tu pourrais être tenté de le croire, mais bien plus grâce à l'ère de la désinstitutionnalisation. Tu dois ta liberté aux compressions budgétaires. Tu dois ta sortie au fait que tu es dispendieux pour l'État et que te laisser crever comme un rat demeure la solution la plus judicieuse et la moins coûteuse.Comme tu l'as appris, la vie n'a pas de prix, mais les fous ont un coût. »
Justification
« [L']auteur s'est intéressé à ces gens qui parcourent les rues des centres urbains après avoir été chassés des instituts psychiatriques suite à des compressions budgétaires. Leurs problèmes psychologiques les empêchent de réinsérer convenablement la société. Ils deviennent même des proies faciles pour les prédateurs de tous genres.
L'auteur, un travailleur en organisation communautaire, connaît bien son sujet. On le voit à sa manière de l'aborder. Au lieu de faire une longue récrimination idéologique des politiques de désinstitutionalisation pour répondre aux compressions budgétaires, il les rend ridicules en pointant l'effet dévastateur de leur mise en oeuvre à travers l'une des victimes du système. Toute la compassion de l'auteur est manifeste pour son héros abandonné à lui-même dans une société cruelle pour ceux qui n'enfilent pas l'uniforme du conformisme. La défense de cet homme dénote une connaissance approfondie du désarroi imposé à ceux qui ont à vivre la désinstitutionalisation. Comme sur le plan social, ils valent zéro, ils représentent même un danger autant pour eux que pour autrui. » (Extrait d'une critique de Paul-André Proulx)