Nicolas Jones, la trentaine, habitant de Québec, pose sur sa vie un constat d'échec et ne va à peu près nulle part jusqu'à ce qu'il rencontre Marie-Sarah, au tout début du roman. Il ne sait pas trop comment il doit agir avec elle, tiraillé qu'il est entre l'attirance et la peur, mais plombé par la solitude en toutes circonstances, même devant une partie de hockey avec ses amis. L'inaction est un thème récurrent dans le roman. Jones, dans sa jeunesse, a été souvent trop timide, trop lâche, trop pessimiste, trop faible pour agir, ce qui explique pourquoi, âgé de maintenant quelque trente années, il est imbibé de regrets et de honte et peut toujours aussi peu agir, empêtré qu'il est dans ses échecs antérieurs: « il vaudrait mieux tout débrancher, mes veines et l'électricité, que ce n'est pas en dépendant des succès de Gagné que je lèverai mes statu quo pour liquider ma flemme, la force d'inertie dont les échecs m'ont pétri. Je caille. Du mouvement. » (p.59)Jones ne va pas tout d'un coup devenir un champion (comme l'aurait voulu son père), il choisit plutôt de s'accepter tel qu'il est, un perdant. | Nicolas Jones, la trentaine, habitant de Québec, pose sur sa vie un constat d'échec et ne va à peu près nulle part jusqu'à ce qu'il rencontre Marie-Sarah, au tout début du roman. Il ne sait pas trop comment il doit agir avec elle, tiraillé qu'il est entre l'attirance et la peur, mais plombé par la solitude en toutes circonstances, même devant une partie de hockey avec ses amis. L'inaction est un thème récurrent dans le roman. Jones, dans sa jeunesse, a été souvent trop timide, trop lâche, trop pessimiste, trop faible pour agir, ce qui explique pourquoi, âgé de maintenant quelque trente années, il est imbibé de regrets et de honte et peut toujours aussi peu agir, empêtré qu'il est dans ses échecs antérieurs: « il vaudrait mieux tout débrancher, mes veines et l'électricité, que ce n'est pas en dépendant des succès de Gagné que je lèverai mes statu quo pour liquider ma flemme, la force d'inertie dont les échecs m'ont pétri. Je caille. Du mouvement. » (p.59)Jones ne va pas tout d'un coup devenir un champion (comme l'aurait voulu son père), il choisit plutôt de s'accepter tel qu'il est, un perdant. |
| Un homme prend une année sabbatique pour se consacrer entièrement à l'écriture d'un essai sur le peintre Titien. Le roman raconte l'été qu'il passe à Berlin, loin de sa femme enceinte et de son enfant partis en vacances, à se préparer à écrire. Oui, vraiment, il passe l'été à se préparer à écrire son essai. Simultanément, il décide de cesser de regarder la télévision. Le roman constitue à la fois une description de son travail au quotidien (petits déjeuners studieux, piscines berlinoises, promenades dans les parcs) et, quoique dans une moindre mesure, une étude de son état d'esprit depuis qu'il a arrêté de regarder la télévision. Il doit de plus s'occuper des plantes que ses voisins lui ont confié pendant leurs vacances, mais, même s'ils lui ont laissé un horaire d'arrosage détaillé, il ne parvient pas à remplir cette délicate mission. Les décisions que prend le personnage principal de La télévision entravent sérieusement ses actions. Plus souvent qu'autrement, il semble n'avoir aucune intentionnalité, c'est-à-dire qu'il ne vise aucun objectif en particulier (éteindre la télévision), ou bien, lorsqu'il a un objectif, il fait exactement le contraire de ce qu'il devrait faire: au lieu de se concentrer sur son essai, il passe son temps à divers passe-temps, ce qu'il appelle travailler ; au lieu d'arroser les plantes de ses voisins à partir du calendrier qu'ils lui ont laissé, il regarde les plantes mourir et essaie ensuite de les ressusciter, notamment en les mettant au réfrigérateur. Ses échecs découlent presque toujours du fait de son indécision maladive et de son incapacité à poser des actions simples. |