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ranx:mise_en_commun_ravel_quebec [2013/07/23 13:46] – sebastien | ranx:mise_en_commun_ravel_quebec [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
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Ravel est petit. C'est le plus souvent par sa taille qu'il est décrit: « Mais son trait principal est sa taille, dont il souffre et qui fait que sa tête paraît un peu trop volumineuse pour son corps. Un mètre soixante et un, quarante-cinq kilogrammes et soixante-seize centimètres de périmètre de cage thoracique, Ravel a le format d'un jockey donc de William Faulkner ». | Ravel est **petit**. C'est le plus souvent par sa taille qu'il est décrit: « Mais son trait principal est sa taille, dont il souffre et qui fait que sa tête paraît un peu trop volumineuse pour son corps. Un mètre soixante et un, quarante-cinq kilogrammes et soixante-seize centimètres de périmètre de cage thoracique, Ravel a le format d'un jockey donc de William Faulkner ». |
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La première description de Ravel traite davantage de ses vêtements : « Canne pendue à son avant-bras, gants retournés sur le poignet, il a l’air d’un parieur élégant voire d’un propriétaire dans les tribunes du prix de Diane ou au pesage d’Enghien, mais éleveur moins soucieux de son yearling que de se démarquer des jaquettes grises classiques ou des blazers en lin. » (p. 11) Impeccablement habillé et très soigné (cheveux blancs peignés vers l’arrière), il aime porter des vêtements extravagants (qui sont décrits avec moult détails (matière, style, couleur)). Il est coquet, voire précieux : « Outre une petite valise bleue bourrée de Gauloises jusqu'à la gueule, les autres contiennent par exemple soixante chemises, vingt paires de chaussures, soixante-quinze cravates et vingt-cinq pyjamas qui, compte tenu du principe de la partie pour le tout, donnent une idée de l'ensemble de sa garde-robe. Il a toujours pris soin de la composition de celle-ci, de son entretien et de son renouvellement. Quand il ne les a pas précédées, il a toujours suivi les dernières tendances vestimentaires » (p. 26) Ses chaussettes sont généralement assorties à sa cravate (p. 12). | La première description de Ravel traite davantage de ses vêtements : « Canne pendue à son avant-bras, gants retournés sur le poignet, il a l’air d’un parieur élégant voire d’un propriétaire dans les tribunes du prix de Diane ou au pesage d’Enghien, mais éleveur moins soucieux de son yearling que de se démarquer des jaquettes grises classiques ou des blazers en lin. » (p. 11) Impeccablement habillé et très soigné (cheveux blancs peignés vers l’arrière), il aime porter des vêtements extravagants (qui sont décrits avec moult détails (matière, style, couleur)). Il est coquet, voire précieux : « Outre une petite valise bleue bourrée de Gauloises jusqu'à la gueule, les autres contiennent par exemple soixante chemises, vingt paires de chaussures, soixante-quinze cravates et vingt-cinq pyjamas qui, compte tenu du principe de la partie pour le tout, donnent une idée de l'ensemble de sa garde-robe. Il a toujours pris soin de la composition de celle-ci, de son entretien et de son renouvellement. Quand il ne les a pas précédées, il a toujours suivi les dernières tendances vestimentaires » (p. 26) Ses chaussettes sont généralement assorties à sa cravate (p. 12). |
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Inadaptation de son corps à sa tâche: Ravel n'a pas pu s’enrôler pour la PGM à cause de son physique jusqu'à ce qu'on finisse par « l'incorporer sans rire comme conducteur au service des convois automobiles, section poids lourds bien entendu. C'est ainsi qu'un jour on avait pu voir un énorme camion militaire descendre les Champs-Élysées, contenant une petite forme en capote bleue trop grande agrippée tant bien que mal à un volant trop gros, surmulot sur un éléphant. » (p. 36-37) Aussi, son manque d'adresse au piano s'explique par la forme de ses mains et sa « paresse dont il ne s'est jamais défait depuis l'enfance ». (p. 44) | **Inadaptation de son corps à sa tâche**: Ravel n'a pas pu s’enrôler pour la PGM à cause de son physique jusqu'à ce qu'on finisse par « l'incorporer sans rire comme conducteur au service des convois automobiles, section poids lourds bien entendu. C'est ainsi qu'un jour on avait pu voir un énorme camion militaire descendre les Champs-Élysées, contenant une petite forme en capote bleue trop grande agrippée tant bien que mal à un volant trop gros, surmulot sur un éléphant. » (p. 36-37) Aussi, son manque d'adresse au piano s'explique par la forme de ses mains et sa « paresse dont il ne s'est jamais défait depuis l'enfance ». (p. 44) |
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Au moment du récit, il a cinquante-deux ans (p. 21), on sait qu'il est un fumeur invétéré de Gauloises (p. 9-10, 21), que « son visage aigu rasé de près dessine avec son long nez mince deux triangle montés perpendiculairement l'un sur l'autre. Regard noir, vif, inquiet, sourcils fournis, cheveux plaqués en arrière et dégageant un front haut, lèvres minces, oreilles décollées sans lobes, teint mat. Distance élégante, simplicité courtoise, politesse glacée, pas forcément bavard, il est un homme sec mais chic, tiré à quatre épingles vingt-quatre-heures sur vingt-quatre. » (p. 21-22) | Au moment du récit, il a cinquante-deux ans (p. 21), on sait qu'il est un fumeur invétéré de Gauloises (p. 9-10, 21), que « son visage aigu rasé de près dessine avec son long nez mince deux triangle montés perpendiculairement l'un sur l'autre. Regard noir, vif, inquiet, sourcils fournis, cheveux plaqués en arrière et dégageant un front haut, lèvres minces, oreilles décollées sans lobes, teint mat. Distance élégante, simplicité courtoise, politesse glacée, pas forcément bavard, il est un homme sec mais chic, tiré à quatre épingles vingt-quatre-heures sur vingt-quatre. » (p. 21-22) |
**b) Caractéristiques psychologiques** | **b) Caractéristiques psychologiques** |
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Ravel est distrait et souvent en retard (p. 9, 10-11). Il dort peu et mal (p. 67). Le roman présente d'ailleurs trois techniques censées faciliter l'endormissement ainsi que trois objections à ces techniques. | Ravel est **distrait** et souvent **en retard** (p. 9, 10-11). Il dort peu et mal (p. 67). Le roman présente d'ailleurs trois techniques censées faciliter l'endormissement ainsi que trois objections à ces techniques. |
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À la fin du roman, il n'est « même plus de mauvaise humeur, même plus d'humeur » (p. 120). | À la fin du roman, il n'est « même plus de mauvaise humeur, même plus d'humeur » (p. 120). |
Ravel est un homme souvent nerveux, qui souffre d’un manque constant de sommeil. Il n’est pas très loquace et semble routinier (il trouve amusant, sur la croisière, de pouvoir reconstituer en pleine mer son ordinaire terrien). C’est un homme qui s’ennuie beaucoup : « Or l’ennui, Ravel connaît bien : associé à la flemme, l’ennui peut le faire jouer au diabolo pendant des heures, surveiller la croissance de ses ongles […] Combiné à l’absence de projets, l’ennui se double aussi souvent d’accès de découragement, de pessimisme et de chagrin… » (p. 65) « Ravel [chez lui] peut avoir fort à faire même s’il n’en fait rien, jusqu’à ce qu’il faille bien finir par aller se coucher. » (p. 31). | Ravel est un homme souvent **nerveux**, qui souffre d’un manque constant de sommeil. Il n’est pas très loquace et semble** routinier** (il trouve amusant, sur la croisière, de pouvoir reconstituer en pleine mer son ordinaire terrien). C’est un homme qui s’ennuie beaucoup : « Or l’ennui, Ravel connaît bien : associé à la flemme, l’ennui peut le faire jouer au diabolo pendant des heures, surveiller la croissance de ses ongles […] Combiné à l’absence de projets, l’ennui se double aussi souvent d’accès de découragement, de pessimisme et de chagrin… » (p. 65) « Ravel [chez lui] peut avoir fort à faire même s’il n’en fait rien, jusqu’à ce qu’il faille bien finir par aller se coucher. » (p. 31). |
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Ce n’est pas dans la nature de Ravel de se lier aux autres personnes spontanément : « S’il a renoncé à la froideur distante de sa jeunesse, il n’est pas devenu pour autant homme à se jeter au cou des gens. » (p. 34) Il a toutefois une disposition d’humeur légère et un penchant à s’amuser d’un rien. Il aime le cinéma, la musique et la lecture. | Ce n’est pas dans la nature de Ravel de se lier aux autres personnes spontanément : « S’il a renoncé à la froideur distante de sa jeunesse, il n’est pas devenu pour autant homme à se jeter au cou des gens. » (p. 34) Il a toutefois une disposition d’humeur légère et un penchant à s’amuser d’un rien. Il aime le cinéma, la musique et la lecture. |
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C’est un homme peu croyant. Son commentaire sur sa lecture du journal L’Intransigeant, faute d’avoir trouvé Le Populaire, laisse croire qu’il aurait un point de vue politique de gauche. Hélène lui demande qu’elles sont les nouvelles et il lui répond : «Pas grand-chose […] pas grand-chose. De toute façon, c’est un journal de droite, n’est-ce pas. » (p. 17) Il est toutefois pointilleux et capricieux sur l’interprétation que l’on fait de ses pièces et il refuse de prendre d’élèves. | C’est un homme **peu croyant**. Son commentaire sur sa lecture du journal //L’Intransigeant//, faute d’avoir trouvé //Le Populaire//, laisse croire qu’il aurait un point de vue politique de gauche. Hélène lui demande qu’elles sont les nouvelles et il lui répond : «Pas grand-chose […] pas grand-chose. De toute façon, c’est un journal de droite, n’est-ce pas. » (p. 17) Il est toutefois pointilleux et capricieux sur l’interprétation que l’on fait de ses pièces et il refuse de prendre d’élèves. |
Intransigeant: Échanges musclés avec Wittgenstein qui a considérablement modifié une des partitions de Ravel: « Les interprètes sont des esclaves. », écrit Ravel à Wittgenstein. | **Intransigeant**: Échanges musclés avec Wittgenstein qui a considérablement modifié une des partitions de Ravel: « Les interprètes sont des esclaves. », écrit Ravel à Wittgenstein. |
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Sans être détaché du monde, il n'est pas non plus le plus chaleureux: « S'il a renoncé à la froideur distante de sa jeunesse, il n'est pas devenu pour autant homme à se jeter au cou des gens. » (p. 34) « Distance élégante, simplicité courtoise, politesse glacée, pas forcément bavard, il est un homme sec mais chic, tiré à quatre épingles vingt-quatre-heures sur vingt-quatre. » (p. 21-22) | Sans être détaché du monde, il n'est pas non plus le plus chaleureux: « S'il a renoncé à la froideur distante de sa jeunesse, il n'est pas devenu pour autant homme à se jeter au cou des gens. » (p. 34) « Distance élégante, simplicité courtoise, politesse glacée, pas forcément bavard, il est un homme sec mais chic, tiré à quatre épingles vingt-quatre-heures sur vingt-quatre. » (p. 21-22) |
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Il aime bien la solitude, ce que la tournée ne lui permet pas toujours. | Il** aime bien la solitude**, ce que la tournée ne lui permet pas toujours. |
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On ne connaît à peu près rien des amours de Ravel, hormis les propositions de mariage qu'il a faites et qu'on lui a faites, toutes tombées à l'eau et à peine mentionnées dans le roman. Le narrateur affirme qu’« on ne sache pas qu’il ait amoureusement aimé, homme ou femme, quiconque. » (p. 84) | On ne connaît à peu près rien des amours de Ravel, hormis les propositions de mariage qu'il a faites et qu'on lui a faites, toutes tombées à l'eau et à peine mentionnées dans le roman. Le narrateur affirme qu’« **on ne sache pas qu’il ait amoureusement aimé, homme ou femme, quiconqu**e. » (p. 84) |
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Ingrat sans le savoir: au retour de sa tournée: « Hilare, Ravel trouve naturel qu'ils [ses amis] aient fait le voyage du Havre pour venir l'accueillir et ne pense pas un instant à les en remercier. Eh bien, leur dit-il seulement, j'aurais bien voulu voir que vous ne fussiez pas venus. » (p. 61) Toutefois, il est entouré de plusieurs amis fidèles et de beaucoup d’admirateurs qui lui font un triomphe partout où il va. Il entretient d’importantes amitiés avec, entre autres, Hélène Jourdan-Morhange et Jacques de Zogheb, qui le sauve de l’ennui : « le sentiment de solitude lui serre la gorge plus douloureusement que le nœud de sa cravate à pois. Je ne vois qu’une solution : appeler Zogheb. C’est le 56 à Montfort, pourvu qu’il soit là. Au téléphone, alléluia, Zogheb est là. (p. 66) » Il prend également soin de lui à la fin de sa vie. Il est également entouré de sa gouvernante, Mme Révelot. | **Ingrat** sans le savoir: au retour de sa tournée: « Hilare, Ravel trouve naturel qu'ils [ses amis] aient fait le voyage du Havre pour venir l'accueillir et ne pense pas un instant à les en remercier. Eh bien, leur dit-il seulement, j'aurais bien voulu voir que vous ne fussiez pas venus. » (p. 61) Toutefois, il est entouré de plusieurs amis fidèles et de beaucoup d’admirateurs qui lui font un triomphe partout où il va. Il entretient d’importantes amitiés avec, entre autres, Hélène Jourdan-Morhange et Jacques de Zogheb, qui le sauve de l’ennui : « le sentiment de solitude lui serre la gorge plus douloureusement que le nœud de sa cravate à pois. Je ne vois qu’une solution : appeler Zogheb. C’est le 56 à Montfort, pourvu qu’il soit là. Au téléphone, alléluia, Zogheb est là. (p. 66) » Il prend également soin de lui à la fin de sa vie. Il est également entouré de sa gouvernante, Mme Révelot. |
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Sa maison de Montfort-l'Amaury est “petite” et “compliquée” (p. 9), à son image, peut-être. Il aime retourner où il a grandi, à Saint-Jean-de-Luz : « Les choses s’arrangent toujours quand il revient dans son pays » (p. 106) | Sa maison de Montfort-l'Amaury est “petite” et “compliquée” (p. 9), à son image, peut-être. Il aime retourner où il a grandi, à Saint-Jean-de-Luz : « Les choses s’arrangent toujours quand il revient dans son pays » (p. 106) |
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Il fait aussi quelques visites à Paris et, lors de sa tournée en Amérique, visite vingt-cinq villes américaines et canadiennes. Les lieux qu’il visite, les gens qu’il fréquente, les itinéraires qu,il emprunte et ses moyens de transport sont décrits avec précision (recours presque systématique aux noms propres, que ce soit des villes ou des marques de voitures). | Il fait aussi quelques visites à Paris et, lors de sa tournée en Amérique, visite vingt-cinq villes américaines et canadiennes. Les lieux qu’il visite, les gens qu’il fréquente, **les itinéraires qu,il emprunte et ses moyens de transport sont décrits avec précision** (recours presque systématique aux noms propres, que ce soit des villes ou des marques de voitures). |
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Il fréquente les soirées mondaines du milieu musical, assiste à des spectacles et à des hommages (pour lui ou pour d’autre). Pourtant, il s’ennuie presque toujours. Dans le paquebot qui le mène en Amérique, il est en première classe et n'a donc pas de contact avec les autres classes. Cela semble cependant le contrarier un peu. | Il fréquente les soirées mondaines du milieu musical, assiste à des spectacles et à des hommages (pour lui ou pour d’autre). Pourtant, il s’ennuie presque toujours. Dans le paquebot qui le mène en Amérique, il est en première classe et n'a donc pas de contact avec les autres classes. Cela semble cependant le contrarier un peu. |
Ravel est **l'objet de la biographie**. Il est le centre du récit (toutes les actions décrites ont rapport avec lui) et le seul personnage à être décrit en détail et en profondeur. | Ravel est **l'objet de la biographie**. Il est le centre du récit (toutes les actions décrites ont rapport avec lui) et le seul personnage à être décrit en détail et en profondeur. |
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Au fur et à mesure que le roman avance et que Ravel dépérit, celui-ci devient de plus en plus passif : l'action tourne autour de lui plutôt que ce soit lui qui la provoque: 105-116 « Il n'a pas l'air d'être absolument présent. » Il s'empêtre dans ses mouvements, et a de la difficulté à écrire et parfois à parler. Il passe par une succession de hauts et de bas. Il en vient à ne même plus reconnaître sa propre musique. (p. 105-116) | Au fur et à mesure que le roman avance et que Ravel dépérit, celui-ci devient de plus en plus **passif** : l'action tourne autour de lui plutôt que ce soit lui qui la provoque: 105-116 « Il n'a pas l'air d'être absolument présent. » Il s'empêtre dans ses mouvements, et a de la difficulté à écrire et parfois à parler. Il passe par une succession de hauts et de bas. Il en vient à ne même plus reconnaître sa propre musique. (p. 105-116) |
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**f) Son discours** | **f) Son discours** |
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On décrit Ravel comme quelqu’un qui aime écrire avec style et s’exprime bien, mais on n’a que peu d’exemples de sa façon de s’exprimer. C’est la première chose qui se détériore après l’accident; il n’arrive plus à écrire, puis perd ses mots, les mélange, les oublie. | On décrit Ravel comme quelqu’un qui aime écrire avec style et s’exprime bien, mais on n’a que **peu d’exemples de sa façon de s’exprimer**. C’est la première chose qui se détériore après l’accident; il n’arrive plus à écrire, puis perd ses mots, les mélange, les oublie. |
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**h) Identité et désignations** | **h) Identité et désignations** |
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Ravel. Son prénom (Maurice) est utilisé une seule fois, alors que le narrateur interpelle le personnage à propos du succès qu’aura son Boléro. Quand Ravel est accompagné d’ami, le narrateur les désigne par on. | Ravel. Son prénom (Maurice) est utilisé une seule fois, alors que **le narrateur interpelle le personnage** à propos du succès qu’aura son Boléro. Quand Ravel est accompagné d’ami, le narrateur les désigne par on. |
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Par sa petitesse, Ravel est comparé à Joseph Conrad (p. 29) et à William Faulkner (p. 22). | Par sa petitesse, Ravel est comparé à Joseph Conrad (p. 29) et à William Faulkner (p. 22). |
**Évolutive** : | **Évolutive** : |
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Après une montée d’ambition et de succès, (« Ce rayonnement produit aussi peut-être un petit vertige car, lui d’ordinaire ironique et plutôt détaché, voici qu’il s’égare un peu. En plein travail ces derniers mois, avant même d’avoir fini de composer ses deux concertos, il a conçu le plan d’emmener en tournée universelle celui qu’il a écrit pour deux mains – ses propres mains. »), la santé de Ravel se détériore, sa pensée devient plus confuse, sa mémoire lui fait défaut, particulièrement après son accident. Il y aurait des dizaines de citations à insérer sur la dégénérescence, mais voici celle qui est probablement la plus représentative: « il lui faut bien admettre que cette fois sa musique est au-delà de ses moyens, beaucoup trop compliquée pour ses mains qui se contenteront de la diriger. » (p. 94). | **Après une montée d’ambition et de succès**, (« Ce rayonnement produit aussi peut-être un petit vertige car, lui d’ordinaire ironique et plutôt détaché, voici qu’il s’égare un peu. En plein travail ces derniers mois, avant même d’avoir fini de composer ses deux concertos, il a conçu le plan d’emmener en tournée universelle celui qu’il a écrit pour deux mains – ses propres mains. »), **la santé de Ravel se détériore, sa pensée devient plus confuse, sa mémoire lui fait défaut,** particulièrement après son accident. Il y aurait des dizaines de citations à insérer sur la dégénérescence, mais voici celle qui est probablement la plus représentative: « il lui faut bien admettre que cette fois sa musique est au-delà de ses moyens, beaucoup trop compliquée pour ses mains qui se contenteront de la diriger. » (p. 94). |
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Lorsque se développe sa maladie dégénérative, il explique que « ses idées, quelles qu’elles soient, lui semblent toujours rester en prison dans son cerveau. » Il souffre de l’attitude dédaigneuse qu’il doit prendre devant ses spectateurs pour éviter que sa maladie ne paraisse. Il n’aime plus que la solitude. Il « se sent plus que jamais hors du monde (p. 112)», « comme s’il n’était pas là, déjà mort (p. 116). » Il est « enterré vivant dans un corps qui ne répond plus à son intelligence, regardant un étranger vivre en lui » (p. 117) « Il est un fantôme toujours aussi bien habillé. » (p. 121) | Lorsque se développe sa maladie dégénérative, il explique que « ses idées, quelles qu’elles soient, lui semblent toujours rester en prison dans son cerveau. » Il souffre de l’attitude dédaigneuse qu’il doit prendre devant ses spectateurs pour éviter que sa maladie ne paraisse. Il n’aime plus que la solitude. Il « se sent plus que jamais hors du monde (p. 112)», « comme s’il n’était pas là, déjà mort (p. 116). » Il est « enterré vivant dans un corps qui ne répond plus à son intelligence, regardant un étranger vivre en lui » (p. 117) « Il est un fantôme toujours aussi bien habillé. » (p. 121) |
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À quelques reprises, la mort de Ravel est évoquée à l'avance par le narrateur, par exemple lorsque celui-ci décrit le visage aigu, pâle et creusé de Ravel, qui le fait ressembler à son masque mortuaire (p. 13). De plus, à la page 18, sa mort est annoncée comme devant avoir lieu dans une décennie: “Il lui reste aujourd'hui, pile, dix ans à vivre.” À la page suivante, le paquebot France, que Ravel emprunte pour rejoindre New York, subit le même traitement: “Quant au paquebot France, deuxième de ce nom, à bord duquel va s'en aller vers l'Amérique, il a encore neuf ans d'activité devant lui avant d'être vendu aux Japonais pour démolition.” En poussant un peu, on pourrait dire que le narrateur traite Ravel un peu comme un objet inanimé. | À quelques reprises, la mort de Ravel est **évoquée à l'avance par le narrateur**, par exemple lorsque celui-ci décrit le visage aigu, pâle et creusé de Ravel, qui le fait ressembler à son masque mortuaire (p. 13). De plus, à la page 18, sa mort est annoncée comme devant avoir lieu dans une décennie: “Il lui reste aujourd'hui, pile, dix ans à vivre.” À la page suivante, le paquebot France, que Ravel emprunte pour rejoindre New York, subit le même traitement: “Quant au paquebot France, deuxième de ce nom, à bord duquel va s'en aller vers l'Amérique, il a encore neuf ans d'activité devant lui avant d'être vendu aux Japonais pour démolition.” En poussant un peu, on pourrait dire que le narrateur traite Ravel un peu comme un objet inanimé. |
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