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ranx:le_personnage_romanesque

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 Selon Jouve, on peut attribuer au héros deux "traits permanents": Selon Jouve, on peut attribuer au héros deux "traits permanents":
   * la singularité: le héros est toujours celui qui focalise l'attention, il s'agit toujours d'un personnage //remarquable//, digne d'intérêt. Toutefois, "alors qu'à l'époque classique, le héros attirait d'abord l'attention par ses exploits, à l'époque moderne, c'est surtout par la façon dont le texte le présente qu'il suscite l'intérêt. La singularité du personnage quitte le plan du signifié pour celui du signifiant. Le héros prédéfini (conforme aux normes culturelles) a ainsi progressivement cédé la place à un héros construit (dépendant des seules techniques narratives)". Cela amène Jouve à suggérer que le héros est devenu, avec les années, un personnage principal - qui n'est donc pas nécessairement conforme à l'idéologie dominante.   * la singularité: le héros est toujours celui qui focalise l'attention, il s'agit toujours d'un personnage //remarquable//, digne d'intérêt. Toutefois, "alors qu'à l'époque classique, le héros attirait d'abord l'attention par ses exploits, à l'époque moderne, c'est surtout par la façon dont le texte le présente qu'il suscite l'intérêt. La singularité du personnage quitte le plan du signifié pour celui du signifiant. Le héros prédéfini (conforme aux normes culturelles) a ainsi progressivement cédé la place à un héros construit (dépendant des seules techniques narratives)". Cela amène Jouve à suggérer que le héros est devenu, avec les années, un personnage principal - qui n'est donc pas nécessairement conforme à l'idéologie dominante.
-  * l'exemplarité: si, à l'origine, le héros était loué pour son soufrage, ses exploits, sa force de caractère, etc., ce que Jouve nomme "exemplaire au sens premier". Avec le roman moderne, l'attitude des héros n'a rien de vraiment glorieux, mais ils sont tout de même "les protagonistes d'un itinéraire qui, lui, est souvent édifiant" (Emma Bovary, Frédéric Moreau et Molloy sont les exemples de Jouve). Le héros moderne serait donc exemplaire au sens second, en tant que "sujet d'une histoire qui doit servir d'avertissement ou de leçon. Quels que soient le genre ou la période concernés, le héros est donc toujours, directement ou indirectement lié à l'exemplarité". \\ => Il me semble pourtant que le personnage déconnecté tel qu'on le voit dans les romans contemporains n'est pas exemplaire, pas plus qu'il ne s'inscrit dans un récit exemplaire+  * l'exemplarité: si, à l'origine, le héros était loué pour son soufrage, ses exploits, sa force de caractère, etc., ce que Jouve nomme "exemplaire au sens premier". Avec le roman moderne, l'attitude des héros n'a rien de vraiment glorieux, mais ils sont tout de même "les protagonistes d'un itinéraire qui, lui, est souvent édifiant" (Emma Bovary, Frédéric Moreau et Molloy sont les exemples de Jouve). Le héros moderne serait donc exemplaire au sens second, en tant que "sujet d'une histoire qui doit servir d'avertissement ou de leçon. Quels que soient le genre ou la période concernés, le héros est donc toujours, directement ou indirectement lié à l'exemplarité: soit le héros est admirable et l'histoire ne sert qu'à le mettre en scène; soit le héros n'est pas admirable, mais il est le prétexte à une histoire qui est riche en enseignements." Jouve nomme respectivement ces deux types de héros "convexe" et "concave". \\ => Il me semble pourtant que le personnage déconnecté (dans sa forme plus extrême en tout cas) tel qu'on le voit dans les romans contemporains n'est pas exemplaire, pas plus qu'il ne s'inscrit dans un récit exemplaire. Pourrait-ce s'agir là d'une manière de le définir ou de le caractériser ? Par son absence totale d'exemplarité ? 
 + 
 +Enfin, Jouve établit une typologie des héros, en fonction de leur singularité et de leur exemplarité: 
 +  - Le champion: héros convexe protagoniste; sa conduite est exemplaire et il occupe le devant de la scène (Énée, D'Artagnan, James Bond). 
 +  - Le modèle: héros convexe non protagoniste; sa conduite est exemplaire, mais il est plus discret (Lévine dans //Anna Karénine//). 
 +  - Le cobaye: héros concave protagoniste; sa conduite est loin d'être exemplaire, mais il est sujet d'histoire porteuse de leçon (Bardamu dans //Voyage au bout de la nuit//, Roquentin dans //La Nausée//). 
 +  - Le révélateur: héros concave non-protagoniste; sa conduite n'a rien d'admirable, mais sa présence est la condition du sens de l'histoire (Le père Goriot).
  
  
ranx/le_personnage_romanesque.1367420553.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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