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ranx:le_personnage_romanesque [2013/04/10 14:52] – sebastien | ranx:le_personnage_romanesque [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
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Plusieurs articles intéressants dans cet ouvrage. Il y en a même peut-être d'autres, mais je retiens les principaux: | Plusieurs articles intéressants dans cet ouvrage. Il y en a même peut-être d'autres, mais je retiens ceux qui semblaient les plus prometteurs: |
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**Manuel Ángel Vázquez, "La construction du personnage comme procès transdiscursif", p. 29-42.** | **Manuel Ángel Vázquez, "La construction du personnage comme procès transdiscursif", p. 29-42.** {{:ranx:vazquez_medel.pdf|Article pdf}} |
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Texte de haute voltige théorique (pour moi, en tout cas). En introduction, l'auteur se propose d'offrir des notions théoriques-clés concernant ce qu'il désigne comme la ""sémiotique de la transdiscursivité" ou sémiotique de la transcendance discursive, qui prétend dépasser quelques unes des impasses où avait conduit un immanentisme excessif." (p. 29) Je ne m'avancerai pas à commenter... | Texte de haute voltige théorique (pour moi, en tout cas). En introduction, l'auteur se propose d'offrir des notions théoriques-clés concernant ce qu'il désigne comme la ""sémiotique de la transdiscursivité" ou sémiotique de la transcendance discursive, qui prétend dépasser quelques unes des impasses où avait conduit un immanentisme excessif." (p. 29) Je ne m'avancerai pas à commenter... |
Si l'onomastique nous intéresse, alors cet article peut être pertinent. Mais il ne contient rien de particulièrement éclairant à propos de la théorie du personnage. | Si l'onomastique nous intéresse, alors cet article peut être pertinent. Mais il ne contient rien de particulièrement éclairant à propos de la théorie du personnage. |
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**Vincent Jouve, "Le héros et ses masques", p. 249-255.** {{}} | **Vincent Jouve, "Le héros et ses masques", p. 249-255.** {{:ranx:jouve.pdf|Article pdf}} (tout croche, mais c'est la plus réussie de mes trois tentatives; rassurez-vous, je viens à l'instant de biffer "numériseur professionnel" dans ma liste de choix de carrière) |
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Jouve part de l'interrogation suivante: "Si le héros n'est pas nécessairement le personnage principal et s'il n'est pas toujours //a priori//, quelles sont donc les caractéristiques qui permettent de le saisir ?" | Jouve part de l'interrogation suivante: "Si le héros n'est pas nécessairement le personnage principal et s'il n'est pas toujours //a priori//, quelles sont donc les caractéristiques qui permettent de le saisir ?" |
2 façons d'envisager la question, que Jouve développe dans le reste de l'article: \\ | 2 façons d'envisager la question, que Jouve développe dans le reste de l'article: \\ |
a) L'approche sémiologique, qui tente de définir le héros en restant dans le système de l'oeuvre. Principalement Philippe Hamon dans //Texte et idéologie//.\\ | a) L'approche sémiologique, qui tente de définir le héros en restant dans le système de l'oeuvre. Principalement Philippe Hamon dans //Texte et idéologie//.\\ |
b)La démarche historique qui, partant de l'étymon grec, analyse les glissements sémantiques dont le terme de héros a été l'objet. Voir Lise Queféllec, "Personnage et héros" dans [[ranx:personnage_et_histoire_litteraire|Personnage et histoire littéraire]] (fiche que mon estimée collègue Gabrielle devrait compléter prochainement) | b)La démarche historique qui, partant de l'étymon grec, analyse les glissements sémantiques dont le terme de héros a été l'objet. Voir Lise Queféllec, "Personnage et héros" dans [[ranx:personnage_et_histoire_litteraire|Personnage et histoire littéraire]] |
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| Selon Jouve, on peut attribuer au héros deux "traits permanents": |
| * la singularité: le héros est toujours celui qui focalise l'attention, il s'agit toujours d'un personnage //remarquable//, digne d'intérêt. Toutefois, "alors qu'à l'époque classique, le héros attirait d'abord l'attention par ses exploits, à l'époque moderne, c'est surtout par la façon dont le texte le présente qu'il suscite l'intérêt. La singularité du personnage quitte le plan du signifié pour celui du signifiant. Le héros prédéfini (conforme aux normes culturelles) a ainsi progressivement cédé la place à un héros construit (dépendant des seules techniques narratives)". Cela amène Jouve à suggérer que le héros est devenu, avec les années, un personnage principal - qui n'est donc pas nécessairement conforme à l'idéologie dominante. |
| * l'exemplarité: si, à l'origine, le héros était loué pour son soufrage, ses exploits, sa force de caractère, etc., ce que Jouve nomme "exemplaire au sens premier". Avec le roman moderne, l'attitude des héros n'a rien de vraiment glorieux, mais ils sont tout de même "les protagonistes d'un itinéraire qui, lui, est souvent édifiant" (Emma Bovary, Frédéric Moreau et Molloy sont les exemples de Jouve). Le héros moderne serait donc exemplaire au sens second, en tant que "sujet d'une histoire qui doit servir d'avertissement ou de leçon. Quels que soient le genre ou la période concernés, le héros est donc toujours, directement ou indirectement lié à l'exemplarité: soit le héros est admirable et l'histoire ne sert qu'à le mettre en scène; soit le héros n'est pas admirable, mais il est le prétexte à une histoire qui est riche en enseignements." Jouve nomme respectivement ces deux types de héros "convexe" et "concave". \\ => Il me semble pourtant que le personnage déconnecté (dans sa forme plus extrême en tout cas) tel qu'on le voit dans les romans contemporains n'est pas exemplaire, pas plus qu'il ne s'inscrit dans un récit exemplaire. Pourrait-ce s'agir là d'une manière de le définir ou de le caractériser ? Par son absence totale d'exemplarité ? |
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**Uri Margolin, "Le personnage narratif: représentation, motivation, vraisemblance et réalisme", p. 287-294.** | Enfin, Jouve établit une typologie des héros, en fonction de leur singularité et de leur exemplarité: |
| - Le champion: héros convexe protagoniste; sa conduite est exemplaire et il occupe le devant de la scène (Énée, D'Artagnan, James Bond). |
| - Le modèle: héros convexe non protagoniste; sa conduite est exemplaire, mais il est plus discret (Lévine dans //Anna Karénine//). |
| - Le cobaye: héros concave protagoniste; sa conduite est loin d'être exemplaire, mais il est sujet d'histoire porteuse de leçon (Bardamu dans //Voyage au bout de la nuit//, Roquentin dans //La Nausée//). |
| - Le révélateur: héros concave non-protagoniste; sa conduite n'a rien d'admirable, mais sa présence est la condition du sens de l'histoire (Le père Goriot). |
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| **Uri Margolin, "Le personnage narratif: représentation, motivation, vraisemblance et réalisme", p. 287-294.** {{:ranx:margolin.pdf|Article pdf}} |
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À partir de la sémantique des mondes fictionnels, Margolin se propose de relier entre elles les notions de représentation, de motivation, de vraisemblance et de réalisme et de les appliquer à la problématique du personnage dans la narration littéraire. | À partir de la sémantique des mondes fictionnels, Margolin se propose de relier entre elles les notions de représentation, de motivation, de vraisemblance et de réalisme et de les appliquer à la problématique du personnage dans la narration littéraire. |
Je suis désolé, mais, bien que je crois que l'article soit pertinent, je n'arrive pas à le comprendre suffisamment pour le résumer ou le paraphraser... | Je suis désolé, mais, bien que je crois que l'article soit pertinent, je n'arrive pas à le comprendre suffisamment pour le résumer ou le paraphraser... |
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**María Conceptión Pérez Pérez, "Le personnage vide. Réflexion sur Boris Vian.", p. 353-361.** \\ | **María Conceptión Pérez Pérez, "Le personnage vide. Réflexion sur Boris Vian.", p. 353-361.** {{:ranx:perez_perez.pdf|Article pdf}} \\ |
(ce n'est pas une faute, il y a vraiment un double "Pérez") | (ce n'est pas une faute, il y a vraiment un double "Pérez") |
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- comme un concept narratologique, qui définit le statut structural du personnage; | - comme un concept narratologique, qui définit le statut structural du personnage; |
- comme élément thématique, qui organise le niveau imaginaire et interprétatif du texte. | - comme élément thématique, qui organise le niveau imaginaire et interprétatif du texte. |
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| En passant, désolé pour le document pdf. Je l'ai refait trois fois et il est toujours aussi laid... |
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**Daniel Riou, "Héros problématique et sujet problématique de l'écriture: Charles Sorel et //L'histoire comique de Francion//", p. 381-389.** | **Daniel Riou, "Héros problématique et sujet problématique de l'écriture: Charles Sorel et //L'histoire comique de Francion//", p. 381-389.** |
**Gisèle Séginger, "L'effet-personnage et la lisibilité du récit", p. 425-435.** | **Gisèle Séginger, "L'effet-personnage et la lisibilité du récit", p. 425-435.** |
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Article étrange... On croirait au premier abord qu'il sera question de la théorie de l'effet-personnage de Vincent Jouve, mais celle-ci n'est jamais explicitement nommée, pas plus que Jouve lui-même. De plus, on dirait que seules l'introduction et la conclusion accordent une place significative au personnage. Le reste de l'article échevelé, disons. Voici tout de même la conclusion: | Article étrange... On croit au premier abord qu'il sera question de la théorie de l'effet-personnage de Vincent Jouve, mais celle-ci n'est jamais explicitement nommée, pas plus que Jouve lui-même. De plus, on dirait que seules l'introduction et la conclusion accordent une place significative au personnage. Le reste de l'article est plutôt échevelé, disons. |
"Les transformations dans le traitement romanesque du personnage sont donc liées à la renégociation des rapports entre lisibilité et illisibilité, ce qui suppose à la fois des changements dans les pactes de lecture, la position et la fonction du lecteur et des modifications dans les relations entre récit et savoir. C'est sans doute dans ce noeud que l'on peut voir, au travers des métamorphoses du récit, une permanence de la question du personnage plus que de //l'effet-personnage//." (p. 435) | |
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| Voici tout de même la conclusion: |
| "Les transformations dans le traitement romanesque du personnage sont donc liées à la renégociation des rapports entre lisibilité et illisibilité, ce qui suppose à la fois des changements dans les pactes de lecture, la position et la fonction du lecteur et des modifications dans les relations entre récit et savoir. C'est sans doute dans ce noeud que l'on peut voir, au travers des métamorphoses du récit, une permanence de la question du personnage plus que de //l'effet-personnage//." (p. 435) |