Les deux révisions précédentesRévision précédenteProchaine révision | Révision précédente |
ranx:l_adversaire [2012/10/10 16:09] – myriam | ranx:l_adversaire [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
---|
Le récit relate des faits réels qui se sont produits en France en 1993. Le 9 janvier de cette année-là, Jean-Claude Romand a assassiné sa femme et ses enfants chez eux, puis ses parents dans leur maison de campagne. Il est ensuite revenu chez lui, a mis le feu et avalé des médicaments périmés. L'arrivée des pompiers, et la dose trop faible de barbituriques ont fait en sorte que Romand a survécu à la tragédie. Carrère a découvert l'affaire la semaine suivante et a décidé d'écrire sur cet homme qui a menti toute sa vie à son entourage. Le livre relate à la fois le passé de Romand, reconstitué par l'auteur grâce aux témoignages de celui-ci et des gens qui l'ont connu à divers moments de sa vie, celui de Luc Ladmiral, un ami de Romand, après la tragédie, le procès et les premières années de détention de Romand. | Le récit relate des faits réels qui se sont produits en France en 1993. Le 9 janvier de cette année-là, Jean-Claude Romand a assassiné sa femme et ses enfants chez eux, puis ses parents dans leur maison de campagne. Il est ensuite revenu chez lui, a mis le feu et avalé des médicaments périmés. L'arrivée des pompiers, et la dose trop faible de barbituriques ont fait en sorte que Romand a survécu à la tragédie. Carrère a découvert l'affaire la semaine suivante et a décidé d'écrire sur cet homme qui a menti toute sa vie à son entourage. Le livre relate à la fois le passé de Romand, reconstitué par l'auteur grâce aux témoignages de celui-ci et des gens qui l'ont connu à divers moments de sa vie, celui de Luc Ladmiral, un ami de Romand, après la tragédie, le procès et les premières années de détention de Romand. |
| |
L'enquête a révélé que Romand a trompé sa famille et tout son entourage pendant près de dix-huit ans. Celui qui se disait chercheur à l'OMS n'avait en fait jamais réussi sa formation en médecine, ni été engagée par l'institution. Il a consacré plus d'énergie à entretenir l'illusion qu'il n'en aurait investi dans ses études ou son travail, s'ils avaient existé. Il arrivait à maintenir le train de vie d'un chercheur en escroquant ses parents et sa maîtresse : il leur faisait croire que son emploi en Suisse lui permettait de faire des placements avantageux. Or, il encaissait à son nom l'argent prêter par ses proches. C'est lorsque sa maîtresse lui réclame son argent que Romand se rend à l'évidence : seul le suicide lui permettrait de se sortir du gouffre dans lequel ses mensonges l'ont plongé. Toutefois, comme il ne peut se résoudre à décevoir sa famille, il tente de les entraîner avec lui dans la mort. | L'enquête a révélé que Romand a trompé sa famille et tout son entourage pendant près de dix-huit ans. Celui qui se disait chercheur à l'OMS n'avait en fait jamais réussi sa formation en médecine, ni été engagé par l'institution. Il a consacré plus d'énergie à entretenir l'illusion qu'il n'en aurait investi dans ses études ou son travail, s'ils avaient existé. Il arrivait à maintenir le train de vie d'un chercheur en escroquant ses parents et sa maîtresse : il leur faisait croire que son emploi en Suisse lui permettait de faire des placements avantageux. Or, il encaissait à son nom l'argent prêté par ses proches. C'est lorsque sa maîtresse lui réclame son argent que Romand se rend à l'évidence : seul le suicide lui permettrait de se sortir du gouffre dans lequel ses mensonges l'ont plongé. Toutefois, comme il ne peut se résoudre à décevoir sa famille, il tente de les entraîner avec lui dans la mort. |
| |
| |
== Narration : Homodiégétique == | == Narration : Homodiégétique == |
| |
Explication : Emmanuel Carrère prend ici la posture de l'enquêteur; il a contacté le meurtrier, ses anciens amis, les gens qui l'ont visité en prison, a assisté au procès, etc. Se basant sur les informations qu'il a pu récolter, il essaie de reconstituer les évènements, mais aussi de comprendre la psychologie de Romand, ses sentiments, des pensées, et de remplir les zones d'ombre de l'affaire. Il rend aussi compte de sa propre expérience d'écriture; bien que ses passages soient autodiégétiques, ils s'inscrivent sans réelle coupure dans le reste, d'où le choix d'homodiégétique (l'auteur est l'un des acteurs dans la grande reconstitution de l'histoire). | Explication : Emmanuel Carrère prend ici la posture de l'enquêteur; il a contacté le meurtrier, ses anciens amis, les gens qui l'ont visité en prison, a assisté au procès, etc. Se basant sur les informations qu'il a pu récolter, il essaie de reconstituer les évènements, mais aussi de comprendre la psychologie de Romand, ses sentiments, des pensées, et de remplir les zones d'ombre de l'affaire. Il rend aussi compte de sa propre expérience d'écriture; bien que ces passages soient autodiégétiques, ils s'inscrivent sans réelle coupure dans le reste, d'où le choix d'homodiégétique (l'auteur est l'un des acteurs dans la grande reconstitution de l'histoire). |
| |
| |
== B) Origine de la rupture : Psychique == | == B) Origine de la rupture : Psychique == |
| |
Explication : Le récit de l'enfance de Romand que fait Carrère laisse croire que la mythomanie de Romand trouve son origine dans la relation entre lui et ses parents : la transparence qu'ils exigeaient de leur fils aurait poussé ce dernier à mentir pour ne pas les décevoir. Peu à peu, Romand s'est mis à croire à ses mensonges. Carrère souligne a plusieurs reprises le caractère inexplicable des crises de mythomanie de Romand; les psychiatres semblent l'avoir diagnostiqué narcissique, en proie à des accès de dépression, mais étrangement froid et rationnel dans ses témoignages sur la mort de ses enfants et de sa femme. | Explication : Le récit de l'enfance de Romand que fait Carrère laisse croire que la mythomanie de Romand trouve son origine dans la relation entre lui et ses parents : la transparence qu'ils exigeaient de leur fils et la santé fragile de sa mère aurait poussé ce dernier à mentir pour ne pas les décevoir. Peu à peu, Romand s'est mis à croire à ses mensonges. Carrère souligne à plusieurs reprises le caractère inexplicable des crises de mythomanie de Romand; les psychiatres semblent l'avoir diagnostiqué narcissique, en proie à des accès de dépression, mais étrangement froid et rationnel dans ses témoignages sur la mort de ses enfants et de sa femme. |
| |
| |