Outils pour utilisateurs

Outils du site


ranx:environnements_hostiles

Ce personnage en est un relativement apte à comprendre et interpréter le monde, mais se bute à un entourage, un univers ou un quelconque environnement qui semble être incompréhensible pour le commun des mortels. Celui-ci est souvent changeant, parfois complètement décalé ou absurde, ou relève du paranormal. Dans cette catégorie, le monde qui entoure le personnage est plus déconnecté que le personnage lui-même ou bien à égale mesure. Le protagoniste est poussé malgré lui dans une quête de sens qui n'aboutit jamais. Il est important de souligner que les personnages de cette catégorie ne sont pas en proie à des hallucinations ou à de quelconques symptômes de la prise de drogues ou d'alcool.

L'enquête - Philippe Claudel

L’Enquêteur est envoyé par son employeur dans une ville anonyme. Il est chargé d’enquêter sur une vague de suicides survenus dans la mystérieuse et tentaculaire Entreprise. Or, là-bas, personne ne semble attendre l’Enquêteur : on ne le laisse pas entrer dans l’enceinte du bâtiment et l’Enquêteur se trouve forcé à errer des heures pour se trouver un hôtel, minable et étrange, tenu par une Géante. Le lendemain, l’hôtel, qui semblait désert et éloigné du Poste de Garde, se révèle rempli de Touristes et situé à quelques mètres du poste, où on l’accueille cordialement… Alors que les faits bizarres s’accumulent, l’Enquêteur a de plus en plus l’impression de sombrer dans un cauchemar. Les gens d’abord sympathiques – comme le Policier – deviennent soudainement hostiles, on ne le laisse pas manger, la documentation qu’on lui fournit à l’Entreprise est sans ni tête, il a froid, puis chaud, son Guide disparaît et il se retrouve, seul, dans une salle d’attente immaculée… Après une série d’épisodes absurdes, l’Enquêteur – incapable de commencer son enquête – fini dans le désert, sous un soleil brûlant, entouré de conteneurs dans lesquels sont enfermés des centaines – voir des milliers – d’hommes qui revendiquent tous la même identité : ils sont l’Enquêteur. À la fin, le texte se termine par « Il crut entendre un faible son, comme celui que fait l’écran d’un ordinateur portable qu’on rabat sur le clavier aux touches encore tiédies par les doigts qui les ont pendant si longtemps effleurées » (p. 278), donnant à penser qu'un “maître du jeu” (p.29) aurait contrôlé l'univers du récit.

Villa Bunker - Sebastien Brebel

Le père et la mère du narrateur emménagent dans une villa située au sommet d'une falaise au bord de la mer. Ils désenchantent toutefois assez rapidement: la villa est tellement austère et dépourvue d'ornementation qu'elle ressemble à une prison, elle est en bien mauvais état et il est impossible d'en faire le tour puisqu'elle semble prendre sans cesse de l'expansion tout étant labyrinthique. Les parents du narrateur vivent dans l'illusion qu'ils pourront mener à bien des travaux de réfection et ainsi s'approprier véritablement la maison, mais cela s'avère bien vite impossible. La villa se révèle inhabitable puisqu'ils ne parviennent pas à avoir d'elle une image stable, la villa se métamorphosant de jour en jour (des pièces apparaissent et disparaissent, des portes sont un jour condamnées, le lendemain s'ouvrent toutes seules) et même de pièce en pièce (l'une est tropicale, l'autre est glaciale, l'une est meublée comme si elle était habitée, l'autre vide et poussiéreuse). Le père finit par s'installer dans une tour, et on ne peut savoir s'il est encore avec la mère, si il a véritablement habité dans la villa. La volonté de faire sens des personnages se bute à un environnement qui se modifie sans cesse.

Heures creuses - Elsa Boyer

Une apocalypse lente et étrange plonge la ville dans des heures creuses pendant la journée. L’air devient très humide, le temps se confond avec le futur et le passé préhistorique et les perceptions sont altérées, deviennent angoissantes. À cause de ces moments, les humains se comportent de façon anormale et ont tendance à muter ou à disparaître. Le personnage principal (il) n’échappe pas à cette impression désagréable, mais pour ne pas sombrer tout de suite, il s’achète une Lotus Esprit et roule dans la ville pendant les heures creuses, à la recherche de Gertrude Jekyll, une ancienne collègue de travail. Des iguanes, des chats, d’autres animaux étranges et anciens ainsi que la végétation envahissent la ville. À la fin, l'invasion invisible s'empare de lui. C'est une sorte d'incompréhension primitive qui prend la ville en otage, mais c'est dans l'air, comme un virus. Ça attaque la capacité d'agir et d'interpréter du personnage principal.

« Il était difficile de se faire une idée de l’état général de cette ville, difficile de comprendre ce qui se passait, […] » (p.11).

«Les évènements deviennent des fossiles, on ne peut plus ni les dater, ni les identifier.» (p.12)

Un bonnet - Laurent Graff (nouvelle)

Un homme perd progressivement les choses qui lui appartiennent : téléphone portable, clefs d’auto, foulard, clefs d’appartement, jusqu’à ses cheveux. Au lieu de tenter d’arranger la situation, il s’accommode de chaque perte et s’installe à l’hôtel, prend les transports en commun, met un bonnet (car il fait froid et il n’a plus de cheveux). Il semble que ces disparitions aient un caractère surnaturel et qu'elles ne soient pas du ressort du narrateur.

ranx/environnements_hostiles.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

Donate Powered by PHP Valid HTML5 Valid CSS Driven by DokuWiki