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ranx:claustria

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ranx:claustria [2014/04/09 10:58] myriamranx:claustria [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
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 - Angelika, quant à elle, semble complètement soumise à Fritzl au début du roman. Elle lui ressemble même un peu: elle cherche contrôler tout ce qui touche sa famille, comme les droits de visite, et parvient même à convaincre les médecins de la laisser choisir le sang qui sera transfusé à sa fille Petra. Une fois à la surface, elle regrette la cave, souhaite de pouvoir retourner s'y réfugier. Le narrateur répète à plusieurs reprises que la cave a été pour elle un lieu de bonheur.  - Angelika, quant à elle, semble complètement soumise à Fritzl au début du roman. Elle lui ressemble même un peu: elle cherche contrôler tout ce qui touche sa famille, comme les droits de visite, et parvient même à convaincre les médecins de la laisser choisir le sang qui sera transfusé à sa fille Petra. Une fois à la surface, elle regrette la cave, souhaite de pouvoir retourner s'y réfugier. Le narrateur répète à plusieurs reprises que la cave a été pour elle un lieu de bonheur. 
  
-Or, alors que le roman progresse et que l'on retourne dans le passé d'Angelika, on découvre une jeune femme qui a tenté de se rebeller contre son père. Un long chapitre raconte sa première relation amoureuse avec un garçon de son âge, Thomas, et leur brève fugue qui a décidé Fritzl à l'enfermer pour qu'elle ne recommence plus. Plus tard, après la naissance des enfants, elle tente de s'échapper, de tuer Fritzl, d'appeler la police. +Or, alors que le roman progresse et que l'on retourne dans le passé d'Angelika, on découvre une jeune femme qui a tenté de se rebeller contre son père. Un long chapitre raconte sa première relation amoureuse avec un garçon de son âge, Thomas, et leur brève fugue qui a décidé Fritzl à l'enfermer pour qu'elle ne recommence plus. Plus tard, après la naissance des enfants, elle tente de s'échapper, de tuer Fritzl, d'appeler la police. L'enfermement transforme le personnage d'Angelika, réveille son cerveau reptilien.
  
 - Une grande part de la narration est prise en charge par un narrateur externe (apparemment omniscient, quoique le personnage d'auteur au début nous laisse croire que le récit est en fait son livre en cours d'écriture), sauf qu'à quelques reprises se glissent des extraits du journal tenu par Angelika durant sa captivité. Ces passages montrent son glissement vers la folie; les phrases longues sont incohérentes, sans suite logique, décousues.  - Une grande part de la narration est prise en charge par un narrateur externe (apparemment omniscient, quoique le personnage d'auteur au début nous laisse croire que le récit est en fait son livre en cours d'écriture), sauf qu'à quelques reprises se glissent des extraits du journal tenu par Angelika durant sa captivité. Ces passages montrent son glissement vers la folie; les phrases longues sont incohérentes, sans suite logique, décousues. 
  
 +
 +- On retrouve parmi les caractéristiques des personnages du roman des types développés par Jauffret dans ses fictions brèves (//Jeux de plage, Microfictions//, etc.). Le type récurrent du personnage reclus, coupé du monde, qui n'a que la télé comme contact avec l'extérieur semble avoir préparé en quelque sorte les personnages de Claustria qui sont fascinés et un peu apeurés par les images qu'ils voient à la télévision. Ce rapport indirect avec le monde est développé en profondeur dans le roman, ainsi que les questions de réalité, de perception et d'étrangeté. 
 +
 +Aussi, la figure paternelle salvatrice, le père pourvoyeur et tout puissant entraperçu dans les oeuvres précédentes de Jauffret est bien sûr au centre du roman. Tous les types de relations homme-femme malsaines relevées auparavant se retrouvent aussi dans Claustria; on y retourve autant la figure de la femme avide de sexe qui considère l'homme comme un outil pour assouvir ses désirs, que celle de la femme victime ou indifférente qui considère l'homme comme une menace, qui sont incarnées par Angelika et par sa mère Anneliese.
 +
 +- La relation entre le noyau familial et le monde extérieur est intéressante et donne lieu à une sorte de critique sociale. On retrouve dans le roman le thème cher à Jauffret de l'isolement volontaire des individus, de l'indifférence, de la peur d'intervenir, de briser l'équilibre des choses. En effet, les locataires de Fritzl se plaignent souvent des bruits provenant de la cave mais jamais ils ne s'intéressent vraiment à la source de ses bruits. L'indifférence semble caractériser non seulement les habitants de la ville d'Amstetten, mais, aux dires du narrateur, l'Autriche toute entière. La figure d'Hitler est inscrite en filigrane dans le texte et le personnage de Fritzl est y souvent comparé.
  
ranx/claustria.1397055484.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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