Banlieue
Quatrième de couverture
Au loin se profilent les gratte-ciel de la ville-île. Ici, c'est la Banlieue, « paysage inhumain, trop humain », né sous le signe de la multiplicité. On y éprouve la peur de la solitude, la hantise du vieillissement : à l'origine la Banlieue n'était-elle pas destinée à rester jeune, éternellement jeune ? Au delà des haies s'étale un univers de voisins, un monde de prénoms où l'on s'agite du boulot au bungalow ; en deçà des haies, la surface d'un écran répond aux besoins de ceux qui n'éprouvent plus l'ennui devant le temps qui passe : il les a créés. La Banlieue est le sens. D'un univers troublant de familiarité, le nouveau roman de Pierre Yergeau tire des propositions où la métaphysique flirte avec l'humour. Les images surgissent par association inattendue d'où il résulte une remise en perspective de la réalité au service de laquelle se placent des mantras publicitaires sortis du néant. C'est ainsi que passe le temps.
Justification
Le roman met en scène de nombreux personnages, tous plus clichés les uns que les autres, qui évoluent dans cette communauté qu'est la banlieue. Réflexion sur ce milieu quelque peu superficiel ainsi que sur ses habitants coincés dans une société de consommation et du paraître (les personnages portent par exemple des noms de boutiques ou de restaurants, comme Point Zéro, Gap ou Mc Do), le roman s'articule autour des banalités qui composent le quotidien de ses personnages.
Quelques réflexions que le roman livre sur la banlieue:
« La banlieue consacr[e] la bonne conscience de chacun. Les ragots dev[iennent] le support d'une écriture collective. Son langage [a] pour fonction de reprendre
depuis le début des histoires anciennes » (p. 75)
« La banlieue [a] achevé un passage délicat dans le développement de l'esprit humain. Elle ne doubl[e] plus le sens par la production de signes linguistiques ou d'œuvres immortelles. » (p. 146) (Extraits du roman, cités dans Lettres québécoises, n° 110 (2003), http://id.erudit.org/iderudit/37679ac)