• Titre : The Temple of No
• Auteur : William Pugh
• Designer/illustrateur: Dominik Johann
• Année de création: 2015
• Référence : PUGH, William, [en ligne], https://crowscrowscrows.itch.io/the-temple-of-no, (Site consulté le 24 août 2016).
• Lieu de trouvaille : http://storycode.org/index#narrative-game
• Support numérique de l’œuvre : Site web (créé par Twine)
• Caractéristiques médiatiques : Texte, illustrations, effets sonores, enregistrements de voix
• Types d’interaction : Navigation à choix multiples (hypertextes), activation de contenu (textuel, visuel et sonore)
• Thèmes : Twine, satire
• Langue : Anglais

• Description existante : « Indie studio Crows Crows Crows released its latest game today: The Temple of No, a text adventure game that's free, short and strange. We mean that in the best possible sense: The Temple of No was made using the narrative-focused Twine platform, with which designers William Pugh (The Stanley Parable) and Dominik Johann crafted the quirky, comic tale. Players progress by clicking on underlined words, revealing self-aware jokes alongside twists and turns. Depending on which of the three protagonists you pick — “a woman, a bloke or a frog” — they'll be treated to a slightly different tale of magic and bravery.It won't take long to reach the conclusion of the story, whichever path the player chooses to take. Making it to the end should take no more than 10 minutes, depending on how many times you re-read the text to catch every quip and reference to Geox Shoes. »

Source: FRANK, Allegra, 20 juin 2016. «Crows Crows Crows' new game is the most fun 10 minutes you'll have today ». Article sur le site: <http://www.polygon.com/2016/6/20/11982668/crows-crows-crows-the-temple-of-no-free-game>. Consulté le 24 août 2016.

* Ma description : The Temple of No est un jeu narratif développé par l'outil de création Twine. Le récit raconte l'histoire d'un personnage qui part en pleine jungle à la recherche d'un temple où se trouve “the map that sees all things that ever have been or will be”. Le lecteur navigue dans l'oeuvre en appuyant sur des hypertextes (mots ou phrases soulignées) qui le conduisent à l'apparition de la suite de l'histoire. L'oeuvre est constituée principalement de texte, d'illustrations, d'effets sonores et d'enregistrements de voix. Afin de commencer l'histoire, le lecteur doit choisir son protagoniste entre trois personnages (une femme, un type et une grenouille). The Temple of No se révèle vite comme une satire des récits créés avec Twine en se référant constamment à sa forme même, brisant du même coup le quatrième mur. En effet, peu importe les choix que fera le lecteur, aucun ne viendra changer crucialement le cours de l'histoire. Par exemple, le lecteur est à un moment confronté à choisir entre trois portes et quoiqu'il fasse, aucune de ces trois portes ne constitue le “bon chemin”. En fin de compte, la création de William Pugh se manifeste comme une critique des autres fictions hypertextuelles, comme Depression Quest, qui donnent la plupart du temps au lecteur uniquement une illusion de contrôle sur le développement du récit.

* Commentaire : The Temple of No est certainement une oeuvre qui trouve son originalité dans sa capacité à ne pas se prendre au sérieux et en s'autorélexivant. En effet, tout comme The Stanley Parable du même auteur, l'accent est mis sur la structure qui forme l'oeuvre plutôt que sur son contenu. À maintes reprises, on nous signale qu'elle a été développée par Twine et on en profite du même coup pour critiquer de manière pathétique cette forme. Dès le début du texte, après s'être fait expliquer que l'histoire est faite avec Twine, l'appui sur l'hypertexte “Twine” fait apparaître “Well, nobody's perfect” et cela donne le ton. Grâce à son style cinglant et souvent humoristique, The Temple of No nous montre bien les limites de cet outil de création et nous propose quelque chose de différent, une expérience déstabilisante par sa remise en question de la légitimité d'une structure ennuyeuse qui soutient pourtant nous donner des choix.