• Titre : Étant donnée
• Auteure principale : Cécile Portier
• Collaborateurs : Julien Kirch (développeur), Laure Chapalain (graphiste), Stéphane Gantelet (vidéaste)
• Auteurs secondaires: Pierre Ménard, Juliette Mezenc, Pascale Petit, Anne Savelli, Philippe Aigrain, Sereine Berlottier, Lucien Suel, Arnaud Maisetti, Joachim Séné, Brigitte Célerier, Guillaume Vissac, Joëlle Gonthier, Alexandra Saemmer
• Plasticiens : Alexandra Loewe, Stéphane Gantelet, Alexandra Saemmer, Benjamin Dufour, Pierre Ménard, Valérie Dupré, Marina Wainer, Valérie La Chapelle, Emmanuel Cohen
• Année de création: 2012
• Référence : PORTIER, Cécile, Étant donnée, [en ligne]. http://etantdonnee.net, (Site consulté le 21 juin 2016).
• Lieu de trouvaille : Sur le site du NT2 : http://nt2.uqam.ca/fr/repertoire/etant-donnee
• Support numérique de l’œuvre : Site web
• Caractéristiques médiatiques : 3D, Prezi, vidéos, son, animations, sondage en ligne, texte
• Types d’interaction : Navigation linéaire, déplacement/glissement de contenu, activation de contenu (audiovisuel, textuel, sonore, visuel)
• Thèmes : Identité, mémoire, traces numériques
• Langue : Français

• Description existante : « Étant donnée est une fiction transmédia interactive créée par Cécile Portier et centrée sur une réflexion autour de la trace numérique. L’intrigue fait intervenir deux personnages indéfinis, apparaissant sous forme de pronoms: «elle», une femme découverte entièrement nue qui va peu à peu être «rhabillée» au moyen de la somme de ses données numériques, et «vous», le lecteur-spectateur. Celui-ci est investi d’un rôle de voyeur, tombant par hasard sur le corps dénudé de cette femme et fasciné par la quête de son identité, autant que d’une fonction de protagoniste en ce que, cherchant à tout prix à la connaître, c’est lui qui étoffe et masque au fil de l’histoire sa peau nue sous un faisceau de traces numériques. L’œuvre, qui déploie de nombreuses formes d’interactivité, associe ainsi le jeu sur le médium numérique à une interrogation sur ce qu’il implique quant à la définition de notre identité contemporaine. »

Source: MAYER, Ariane. 27 avril 2015. « Étant donnée, par Portier, Cécile ». Fiche dans le Répertoire des arts et littératures hypermédiatiques du Laboratoire NT2. En ligne sur le site du Laboratoire NT2. <http://nt2.uqam.ca/fr/repertoire/etant-donnee>. Consulté le 25 juin 2016.

• Ma description : Étant donnée est une œuvre se présentant comme une carte interactive où le lecteur doit naviguer en appuyant sur le « + » et le « - » afin d’avancer à travers les quatre points cardinaux de la boussole. Chacun de ces points représente un chapitre de l’histoire qui se veut une tentative de retrouver l’identité d’une jeune femme nue dont le lecteur fait la découverte au début du récit. Plusieurs caractéristiques numériques sont alors utilisées pour faire avancer l’histoire, soit les nombreux vidéos, un sondage à remplir, un Prezi, quelques animations activables par le déplacement du curseur et même par les touches du clavier, l’ambiance sonore, etc. Le texte reste central à l’œuvre malgré tout, toujours dans un effet de cohabitation avec le numérique. Par exemple, un vidéo nous est présenté, mais on entend quelqu’un réciter un texte. On a accès à ce texte en cliquant sur « l’œil » en haut à droite de l’écran. Étant donnée se veut une exploration des possibilités du numérique, mais aussi une dénonciation de l’identité contemporaine, ne pouvant être saisie entièrement, puisque construite par des chiffres, des messages reçus, des profils en ligne, bref, par un nuage informatique.

• Commentaire : Étant donnée est une œuvre numérique très complète et d’une bonne ampleur : il faut environ 1 heure pour passer au travers! Ce parcours est d'autant plus ardu qu'il n'y a aucun guide de fonctionnement ou mise en contexte pour le lecteur qui se retrouve à errer et à apprivoiser peu à peu l'univers qui lui est présenté. Il existe une seule manière de parcourir l’œuvre linéairement et même en la suivant, on se retrouve un peu perdu. Ainsi, le déroulement du récit est bien plus de l’ordre d’un éclatement que d’une continuité narrative. Ce qu’il y a d’intéressant c’est que la forme reflète le contenu. En effet, l’identité à retrouver de la femme ne peut être construite totalement, que des fragments gisent ici et là de la personne qu’elle a été. Ceux-ci sont toujours construits par des chiffres, par des données numériques (date de naissance, poids, nombre d’enfants, fichiers sur le cloud) qui ne permettent pas de former une image homogène et réelle de qui elle était, mais de créer plutôt mille images hétérogènes de cette femme qui, dès lors, devient numérisée à son tour. Pour ma part, cette problématique de l’identité contemporaine est manifestement soulevée par Étant donnée qui remet en question son propre support. Elle mériterait une attention particulière.