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Informations paratextuelles Auteur : Dominique Noguez Titre : Les trois Rimbaud (effet d’intertextualité : Je est un autre ?) Éditions : Minuit Collection : Année :1986 Appellation générique : Aucune Bibliographie de l’auteur : Trois ouvrages portant sur le cinéma Quatrième de couverture : D’abord, il y a une reprise de l’incipit des Trois Rimbaud, avec un adverbe modalisateur en moins : « Curieusement ». Ensuite, on retrouve ce que l’on peut appeler un pacte qui annonce l’intention de Noguez : « cette étude voudrait montrer que Rimbaud de la maturité […] est déjà génialement présent, par la manière comme par les thèmes, dans ces oeuvres de jeunesse ».

Pacte de lecture Bien qu’il s’annonce d’emblée comme une thèse ou un essai (voir quatrième de couverture, notes de bas de page), l’ouvrage de Noguez participe néanmoins à un projet biographique qui s’attache à saisir et à proposer une image, nuancée certes, d’un écrivain : « Plus d’un demi-siècle après, tout se passe comme si la critique était restée frappée de la même amnésie et comme si, tout à l’exégèse de l’Évangile noir ou de Regards sans yeux, elle avait oublié que ces oeuvres ont été précédées de textes intitulés Une saison en enfer ou Illuminations et qu’il y a peut-être quelque profit à exhumer ces oeuvres de jeunesse pour prendre la mesure de celles de la maturité » (p. 8). Après avoir fait état des remarques (passablement négatives) formulées par les surréalistes (Aragon et Breton) au sujet du deuxième Rimbaud, Noguez introduit une citation de Cocteau à laquelle il adhère : « Cocteau est ainsi le seul qui ait toujours fait la part égale entre les deux périodes de l’œuvre. C’est l’exemple que nous aimerions suivre dans cette étude […] ». Il pose alors le problème « L’ennui est qu’on ne sait jamais vraiment sur quel plan on se place : celui de l’œuvre ou celui de la vie ». L’hypothèse est la suivante : « Car si, pour ce qui est de la vie, des coupures nettes peuvent légitimement être faites, ce n’est pas seulement deux Rimbaud qu’il faut, à l’évidence, distinguer. Quand à l’œuvre, nous montrerons suffisamment plus loin, nous l’espérons, qu’elle est une » (p. 13). Ainsi, sur le plan de la vie : « ce sera notre conclusion sur ce point, si l’on veut distinguer des Rimbaud sur le plan biographique, il n’en faut pas distinguer deux mais trois […] » (p. 30). Sur le plan de l’œuvre : « En vérité, des premières Poésies ou d’Une saison en enfer à l’Évangile noir et au Système de la vie moderne inachevé, en passant par les Nuits d’Afrique ou L., il n’y eut, il n’y a qu’un seul Rimbaud. Prouvons-le, textes à l’appui. » (p. 30). Le projet de Nogues laisse ouverte la voie à d’autres études comparatives sur l’œuvre rimbaldienne : « En ce sens, nous ne saurions souscrire au propos un peu hâtif de Pierre-Henri Simon en 1966 (« la recherche sur Rimbaud n’a plus grand-chose à nous apprendre ») : dans la voie comparative que nous indiquons, les études rimbaldiennes ont encore de beaux jours devant elles » (p. 62).

Les relations Auteur/narrateur Noguez parle en son nom, sans la médiation d’un narrateur. Généralement, le « nous » de majesté est utilisé. Le ton demeure neutre, relativement objectif : « Nous voudrions montrer rapidement que la contradiction n’est qu’apparente » (pp. 44-45) ; « pour en revenir à notre démonstration principale » (p. 48) ;

Sujet d’énonciation/sujet d’énoncé Contrairement au biographies classiques, on ne saurait dire que le biographe entretient un rapport affectif avec son personnage.

Le biographé Distinction établie entre l’homme et l’œuvre : l’œuvre est unitaire et l’homme est tridimentionnel.

Ancrage référentiel L’ouvrage de Noguez est de nature factuelle. L’idée n’est pas tant de retracer les événements qui ont marqué la vie de Rimbaud, mais plutôt de faire une synthèse de la littérature sur Rimbaud à la lumière de son œuvre. Plusieurs écrivain sont conviés dans ce texte : Valéry (p. 7), Aragon (p. 8-10), Breton (p. 11), Cocteau (p. 11-12), Gide (p. 22-57), Borer (p. 38), etc. Au sujet de la biographie de Borer, Noguez signale : « Nous n’irons pas jusqu'à la plaisante fiction d’Alain Borer qui, dans son Rimbaud en Abyssinie, prête à l’écrivain le destin de son personnage des Nuits d’Afrique, le fait mourir vers 1891 des suites d’une amputation à la jambe, et s’amuse ensuite à imaginer l’idée que nous nous ferions aujourd’hui de lui si, à Dieu ne plût, tel avait été le cas (petit jeu qui ne manque pas d’intérêt et qui vaudrait d’être pratiqué sur d’autres : comment verrions-nous Gide s’il était mort après Les Nourritures terrestres, Aragon après le Traité du style ou Joyce après The Dubliners ?…) » (p. 27).

Indices de fiction Aucun recours à la fiction. Voir les commentaires rapportés ci-dessus au sujet de la « plaisante fiction » de Borer.

Thématisation de l’écriture Reconstitution de l’identité fragmentée de Rimbaud à partir de son œuvre unique (voir pacte).

Attitude de lecture Une œuvre qui se lit comme un essai. Très bien documenté et argumenté. La dimension ou le projet biographique demeure toutefois évident : actualiser l’image du premier Rimbaud (à laquelle le discours commun accorde peu d’importance) pour mesurer ensuite son influence sur l’ensemble de l’œuvre.

Hybridation, Différenciation, Transposition Autres Données factuelles : images, archives, etc. (pp. 16-17 ; 28-29 ; 51) Citations de Rimbaud avec flèches marquant les liens entre chacune d’elles (p. 59)

fq-equipe/rimbaud_par_noguez_3.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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