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Fiche de lecture
1. Degré d’intérêt général
Projet diffraction : Intéressant
Projet enquête : Intéressant
Personnellement, j'ai trouvé la lecture de ce roman laborieuse; le peu d'action, le style et la structure complexe font en sorte qu'il faut bien s'accrocher si on veut parvenir à la dernière page. Le titre est très programmatique : le roman a un côté occulte, mystérieux qui intéressera les lecteurs amateurs de casse-têtes.
2. Informations paratextuelles
2.1 Auteur : Claire de Lamirande
2.2 Titre : L'occulteur
2.3 Lieu d’édition : Montréal
2.4 Édition : Québec-Amérique
2.5 Collection :Littérature d'Amérique
2.6 (Année [copyright]) : (1982)
2.7 Nombre de pages :259 p.
2.8 Varia : Exergue : « …tu mets des formes d'animaux sous une couverture rayée et tu as des zèbres en plein mouvement. »
3. Résumé du roman
Vingt ans après la mystérieuse disparition de plusieurs briques d'or, l'Enquêteur poursuit toujours son enquête dans un village du nord du Québec. Il y réside pour surveiller les habitants - tous des suspects potentiels - et envoie régulièrement ses rapports en haut-lieu (haut-lieu qui n'est jamais nommé). Or, l'enquête ne progresse pas; les villageois entretiennent tous leurs obsessions sans laisser paraître quoi que ce soit qui puisse les incriminer. L'ébéniste, Jude, continue d'assortir des panneaux de bois sur un grand mur de son atelier; le principal de l'école tamise la rivière pour trouver des pépites d'or; trois institutrices organisent des fêtes mémorables dans lesquelles les invités se baignent dans leur piscine d'eau de source. Peu à peu, l'enquêteur s'épuise, attend le jour de la fête du travail où tout le mystère devrait se résoudre.
Les briques d'or finissent par réapparaître dans l'immeuble où elles ont été dérobées, et chaque personnage vit alors une transformation intérieure majeure qui met fin à ses obsessions…
4. Singularité formelle
5. Caractéristiques du récit et de la narration
Tout le premier et quelques paragraphes par-ci par-là sont au conditionnel; le narrateur enquêteur commente à quelques reprises cette utilisation du temps : « On ne sait jamais une chose une seule fois. C'est ce que je me dirais pour me consoler quand viendrait, au milieu de ce jour de soleil intense, la deuxième connaissance. la regrettable, celle du : j'aurais du savoir. / J'avais beau me projeter des conditionnels ahurissants, je n’arrivais pas dormir. » (p. 51)
6. Narrativité (Typologie de Ryan)
6.1- Simple
6.2- Multiple
6.3- Complexe
6.4- Proliférante
6.5- Tramée
6.6- Diluée
6.7- Embryonnaire
6.8- Implicite
6.9- Figurale
6.10- Anti-narrativité
6.11- Instrumentale
6.12- Suspendue
Justifiez :
7. Rapport avec la fiction
8. Intertextualité
9. Élément marquant à retenir
10. Réception immédiate
« Curieux cet enquêteur du neuvième roman de Claire de Lamirande, justement intitulé l'Occulteur, car son rapport occulte bien plus l'enquête qu'il a menée auprès de suspects éventuels ou virtuels qu'il ne révèle un dénouement éblouissant de transparence. Quand on constate qu'il amorce et poursuit son enquête à partir des rêves de Jude, l'ébéniste, qui paraissent en tête de chacun des vingt-quatre chapitres, on se prend à souhaiter posséder une clef des songes! Cela, d'ailleurs, engendre une double narration, parfois déroutante, qui bifurque sans crier gare, comme les nombreux coudes de la rivière Montréal, dont Aurélien, le principal d'école, s'acharne avec passion à tamiser les sables aurifères. L'enquêteur, appelé sans doute à cause de cela « un occulteur de la vie quotidienne», s'attache aux va-et-vient d'Aurélien, écoute avec un ravissement sceptique les anecdotes de Rosalie, espionne Viateur, l'antiquaire, assiste aux réunions « littéraires» du club de poésie dirigé par Renaud Lajeunesse et voué à la narration et de « potentiels» marqués par des conditionnels. Le travail de l'enquêteur consiste à trouver le nœud des rêves de Jude et à étudier les obsessions de ses suspects. Notre « collectionneur d'âmes» se livre à une véritable «exploration de l'avenir par l'ima- ginaire» (p. 258), ce qui explique et justifie l'aspect en apparence décousu et morcelé du style, dont les associations d'idées résultent souvent de l'assemblage des pièces du puzzle. Les «visages sortis de leurs nœuds» (p. 238) traduiront la vérité cachée que l'occulteur cherche à cerner au moyen d'une écriture significative, de mots «spécifiques». Ils manifestent les métamorphoses inévitables subies par les personnages. En somme, un roman envoûtant. »
[Gilles DORION, Québec français, no 48, 1982, p.3]