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Table des matières
RABATÉ, Dominique, Le roman français depuis 1900, Paris, PUF (Que sais-je?, 49), 1998. [VA]
Le roman français depuis 1900 - table des matières
1. Terminologie pour désigner le pluriel
- « tableau touffu » (96)
- « construction baroque » (97)
- « prose heurtée et cadencée » (108)
- « discontinu », « fragmentaire » (109)
- « intrigue […] éclatée », « morcellement du récit en paragraphes dégraissés » (113)
- « découpant de minuscules strates temporelles » (114)
- « construction du roman par juxtaposition » (116)
- « éclatement de la temporalité » (122)
- « différentes voix narratives » (122)
2. Explications et concepts utilisés
De façon générale, la pluralité s'expliquerait par la combinaison du retour au récit, à la fiction, au sujet, et de l'héritage des « contestations des années précédentes » (93). D'où que Rabaté a recours aux stratégies des années avant-gardistes pour situer et définir le pluriel aujourd'hui :
- « Il ne s'agira donc plus de déconstruire le genre, mais plutôt de le faire fonctionner en exhibant ses procédés, en jouant de ses codes » (93).
- « Au lieu de récuser les codes de la représentation comme dans les années 1960, le romancier cherche à les traverser, à les pervertir en les faisant jouer les uns contre les autres » (103).
- « Tentation autobiographique, autofiction, transposition plus classique, mise en scène manipulée ou perverse d'un narrateur presque équivalent à l'auteur sont donc les signes de ce retour du sujet, même si on comprend bien qu'il ne peut tout simplement se dire comme “je” unifié » (105).
À en croire Rabaté, le pluriel connaîtrait ainsi d'autres formes que celles, plus radicales, des années 1960-1970.
Par ailleurs, si Rabaté entend « dégager certaines tendances générales « de la période contemporaine plutôt que de s'attarder sur des oeuvres singulières - donc tentative d'unifier un corpus contemporain en apparence épars en raison du manque de recul -, il apparaît rapidement que ces tendances générales sont construites et presque exclusivement décrites à partir des oeuvres singulières. De sorte que la saisie demeure parcellaire ; ce qu'il tente de résorber refait surface avec force.
3. Cause(s) du pluriel
Les diverses formes plurielles qui ont cours aujourd'hui en littérature s'expliqueraient par la conscience de la complexité du monde et de la fragmentation des vies, dont la fiction serait le lieu privilégié pour en rendre compte :
- « Au déclin des grandes idéologies, à la mort des “grands récits” explicatifs […] succède un retour du sujet individuel, la conscience que les vies se fragmentent » (93).
- « La fiction romanesque reste un domaine privilégié pour mettre en forme la complexité du monde : elle passe par l'éclatement de la temporalité, auparavant massivement linéaire, par la mise en scène des différentes voix narratives qui filtrent la réalité racontée » (122).
4. Traces du discours critique des années 1960-1970
Le discours sur les années 1960-1970 surimprime moins le discours critique contemporain qu'il agit comme repoussoir, comme base de comparaison pour montrer que les formes et les fonctions de la labilité sont aujourd'hui différentes.