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Fiche de lecture : Une vie inutile, par Simon Paquet

1. PROPRIÉTÉS DU PERSONNAGES

Caractéristiques physiques

Personnage principal : Normand. Cheveux gras, avec un léger problème de poids.

Caractéristiques psychologiques

L'accent est mis sur la platitude de la vie de Normand, sa solitude, son pathétisme. Le personnage principal est conscient de sa situation déplorable. Il ne prend presque jamais de décisions, et cela s'avère à être un échec lorsque cela arrive (son déménagement, son voyage). Il voudrait bien faire quelque chose de sa vie, mais il n'y arrive simplement pas, ne sachant pas quoi faire : « Je ne sais pas comment m'occuper. S'il pouvait être plus tard, aussi. Puis je réfléchis : même s'il était midi, je ne saurais pas davantage quoi faire. » (p.17) Il avoue lui-même que « des choses à faire, [il] n'en [a] pas. » (p.37) Il dit n'avoir « aucun projet, ni embryonnaire ni d'aucune sorte » (p.46), « aucune passion », aucun passe-temps. (p.147) En voyage, il cherche à vivre des choses afin d'avoir des anecdotes de voyage à raconter, sans y parvenir. « Pourquoi n'ai-je pas droit, moi, à des péripéties formidables, des anecdotes colorées avec des personnages extraordinaires et plus grands que nature? J'essaie fort, pourtant. » (p.159) Il cherche à changer sa situation, mais il sait bien, au fond de lui, qu'il vaut mieux ne plus rien espérer, sachant que les chances de se décevoir sont trop élevées (p.14). Tout le renvoie sans cesse à sa misérable existence, lui qui, pourtant, avait cru devenir physicien, jongleur, ou astronaute, avocat, fleuriste… au lieu de cela, il a un « boulot de merde » (p.19) sur appel dans une usine de cyanure de Québec.

Caractéristiques relationnelles/sociales

Les gens qui gravitent autour de Normand le caractérisent comme un « raté » (p.14), un « affligeant divorcé dans le minable taudis » (p.10), « le plus désespéré, la personne ayant le moins de chances de se trouver quelqu'un » (p.86), « un bon à rien, un mal élevé et un sans coeur. » (p.174) Normand habite dans un minable et petit demi sous-sol où est stationné, sans cesse, un camion de goudron, ce qui lui coupe l'accès au dehors, au monde extérieur, l'isolant davantage. Le propriétaire lui interdit de recevoir des gens pour des questions de logistique : sur la porte, il est écrit « Pas de visites. » «Il garde, sur son téléphone, l'option des messages à distance, conscient qu'il n'a jamais le moindre message, se contentant « d'entendre la douce voix féminine qui [l]e guide dans les méandres de cette boîte vocale vide. »

Au moment où il déménage, personne n'est là pour l'aider : son collègue, qui avait accepter de l'aider, est finalement trop fatigué.

Son collègue, Povilas, devient son ami, notamment parce que Normand se sent mieux à ses côtés : sa situation semble pire que la sienne. Il habite dans un hangar. Toutefois, il apprendra que Povilas habite en Lituanie avec sa belle et heureuse famille, que son hangar n'était qu'une façon pour lui d'économiser durant son séjour au Québec : il vit dans une maison de campagne ravissante avec son épouse et ses deux enfants.

Il a également un couple d'amis, Louise et Robert, mais leur relation semble plutôt morne, n'ayant rien d'intéressant à leur dire, se fatiguant à devoir combler les « silences agonisants ». (p.75)

Sa mère, affirme-t-il, est « le seul humain qui daigne dépenser un peu d'énergie pour m'appeler » (p.40), mais celle-ci le traitera plus tard de sans coeur, de bon à rien. Sa soeur, quant à elle, ne l'appelle que lorsqu'elle a besoin de quelqu'un pour garder ses enfants. Toutefois, il perdra vite sa place : elle viendra à le considérer comme une nuisance et à faire « l'inventaire de ses nombreux défauts : imbécillité, vêtements affreux, cheveux gras, etc. » (p.57)

N'ayant pas de relations amoureuses ni sexuelles, lorsque l'envie d'une femme est trop forte, il appelle une prostituée, qui s'avère finalement à être sa cousine. Il est intéressée par une de ses collègues, la nouvelle employée de l'usine, mais n'aura pas le courage d'aller lui parler, ni de lui donner rendez-vous. Il partira avec sa carte de punch pour l'avoir près d'elle, mais oubliera de la rapporter, ce qui causera le renvoi de cette femme.

Au boulot, ses collègues ne l'invitent même pas à la fête de Noël de l'usine. D'ailleurs, son patron ne connaît même pas son nom : « J'vais t'appeler Réjean, ça va être plus simple. Bon, au travail, maintenant. » (p.57)

Il se sent tellement seul qu'il dit en être à « vouloir demander [le] numéro de téléphone aux ivrognes rencontrés sur la rue. » (p.59)

Avec les inconnus, ses inhabiletés sociales sont certaines : « Au parc, un homme sort de son portefeuille la photo de son bambin […]. Je lui réponds que c'est à peu près le soixante-dix-sept-millardième enfant à naître sur terre. » (p.110)

Cadre où ils évoluent

On voit Normand principalement chez lui, dans son minable taudis, un appartement minuscule dans un demi sous-sol qui sent l'essence et le goudron, sur une rue sale, dans un ensemble d'immeubles gris et identiques. Plus tard, par malchance, il vivra dans le miséreux hangar où son ami habitait avant. Sinon, il est à son travail à l'usine, qui n'a rien de valorisant, où il doit accepter les heures qu'on lui propose sous peine de rétrogradation dans la liste. Il doit faire 1h45 de trajet pour se rendre à ce boulot plus que routinier. Il sort, une fois, pour son voyage en Lituanie.

Un discours (manière de s'exprimer, contenu véhiculé, niveaux de langue, etc.)

Normand semble s'adresser au lecteur, utilisant souvent le « vous », et affirmant que « l'écriture de ce cahier constitue d'ailleurs la seule occupation qu'il me reste. » (p.168) Le langage est plutôt familier, et se montre parfois plus soutenu avec l'utilisation du passé simple. Il a un ton souvent sarcastique.

Une identité (onomastique, désignations)

Sa mère l'a nommée Normand, n'ayant « jamais été très bonne dans les noms ». Sa concierge le désigne comme « l'affligeant divorcé dans le minable taudis » (p.10), sa soeur le caractérise comme « le plus désespéré, la personne ayant le moins de chances de se trouver quelqu'un » (p.86), et sa mère parle de lui comme « un bon à rien, un mal élevé et un sans coeur. » (p.174) Son patron, quant à lui, se trompe de nom lorsqu'il lui parle, n'étant qu'un employé sur la liste d'appels.

Un passé/une hérédité

Il dit avoir été un élève on ne peut plus ordinaire, que personne ne remarquait. « Souvent, les instituteurs ne se rendaient compte de mon existence que le dernier jour de classe. » (p.11) Il dit être conscient que les souvenirs sont souvent magnifiés, et qu'au final, ils ne sont pas intéressants.

Une situation/classe sociale, un métier

Il est un employé sur appel d'une usine de cyanure, un métier incertain, routinier, qui n'a rien de gratifiant.

2. TEXTUALISATION DES PROCÉDÉS DE CARACTÉRISATION

Focalisation (point de vue, restriction de champ, intériorité) : interne - le personnage principal parle de sa vie, de ses états d'âme.

Narration : autodiégétique

Discours (direct, indirect, indirect libre) : direct

Niveaux de langue (régionalismes, accents, aspects populaires, jargon, argot) : standard (dialogues parfois plus familiers, et certains passages parfois plus soutenus avec l'utilisation du passé simple)

Identification directe (nom propre, descriptions définies)/indirecte (selon ses actions, émotions) : roman au JE.

Introduction (première occurrence) : « Un camion de goudron est stationné depuis une semaine devant l'unique fenêtre de mon demi sous-sol. »

ranx/une_vie_inutile_exercice_de_poetique_marie-andree.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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