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ranx:sparadrap

FICHE DE LECTURE

I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Marie-Chantale Gariépy

Titre : Sparadrap

Éditeur : Marchand de feuilles

Collection :

Année : 2005

Éditions ultérieures :

Désignation générique : roman

Quatrième de couverture : (tirée du site web de l'éditeur)

« Depuis sa naissance, dans les draps d'une buanderie de prison, Fugue Malrot a le goût de la mort. Une seule quête la poursuit : s'enlever la vie. Mais elle survit à tout coup malgré elle. Sauvée de la souffleuse à neige à l'âge d'un an, sauvée des gaz nocifs de la voiture à l'adolescence, enfin, sauvée des eaux glacées de sa baignoire par un voisin. On la retrouve donc enfermée dans un institut psychiatrique en bord de mer (l'institut Couperin) où elle rencontre d'étranges personnages et un psychiatre qu'elle déteste tout simplement. Sparadrap est en-soi un petit traité contre les mauvais usages de la psychanalyse. Un récit en clair-obscur. »

II- CONTENU GÉNÉRAL

Résumé de l’œuvre :

Fugue est née en secret dans la buanderie d'un hôpital. Sa mère, qui avait caché à tous sa grossesse, ne survit pas à l'accouchement et la petite fille est placée dans un orphelinat. Elle passe d'une famille d'accueil à l'autre, ne s'attache à rien ni à personne. En fait, le décès de sa mère a fait germer en Fugue un désir obsédant de mort : dès son enfance, Fugue tente de s'enlever la vie, mais est sauvée in extremis à chaque fois.

Cette fois-ci,elle a essayé de se noyer dans son bain et on la fait interner. Un psychiatre vient la voir régulièrement dans sa cellule, mais le mystère de Fugue est difficile à percer. Seule une infirmière réussit à l'atteindre en lui racontant l'histoire de sa naissance inventée de toutes pièces. Quand le médecin avoue que ce récit de ses origines est un mensonge, Fugue n'a plus rien à quoi s'accrocher et se lance dans le vide, du haut de l'institut.On peut comprendre que, cette fois-ci, elle réussit à se tuer.

Thème(s) : mort, solitude, psychanalyse, filiation, figure maternelle.

III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION

Explication (intuitive mais argumentée) du choix : La naissance sous le signe de la mort du personnage me semblait une prémisse intéressante, tout le caractère introspectif de la narration. Les échecs répétés de Fugue pour mettre fin à ses jours, et l'intention derrière ces tentatives, me semblaient des indices dun rapport problématique au monde et aux actions.

Appréciation globale : Bof. Il y a certaines faiblesses qui m'ont fait décroché (le prénom de Fugue, entre autres, qui indique pas très subtilement le désir de fuite du personnage, et le psychiatre rebaptisé Cornichon par celle-ci; l'époque à laquelle se déroule le récit (194…) est sans aucune importance durant la majorité du roman : uniquement évoquée lors de la description du l'institut,et dans les tournures vieillottes plutôt agaçantes, elle semble plutôt servir à rendre l'atmosphère plus glauque (on pense à la pelletée de films qui se déroulent dans des asiles durant les années 50, où les patients sont envoyés par on ne sait qui et soumis à des tests horribles) et transforme le reste en gigantesque anachronisme). La vision du monde du personnage n'est pas non plus très originale, et le thème du lien maternel funeste est « garoché » pour donner un peu de sens à la fin du récit, mais assez peu travaillé…

Malgré tout, le roman est loin d'être un navet, et me semble assez pertinent.

IV – TYPE DE RUPTURE

Validation du cas au point de vue de la rupture

a) actionnelle : Remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); logiques cognitives/rationnelles ou sensibles; présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution; difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc.

Le personnage de Fugue sent qu'elle n'appartient pas au monde et sait que ce sentiment ne changera jamais. Son cas est impossible à résoudre (si ce n'est par le mensonge, qui une fois découvert est d'autant plus dévastateur) et c'est ce qui la pousse à essaye de se tuer. Malgré les gestes qu'elle pose pour parvenir à ses (sa) fins, elle est à chaque fois sauvée; dans son cas, l'échec ne mène pas à l'arrêt de l'action, mais plutôt à une prolongation forcée. « Quelqu'un, quelque chose, quelque part, tirait les ficelles de mon existence sans que j'aie à y redire. » (p. 23)

Elle ne s'imagine pas fonctionner de façon appropriée dans le monde et vise ainsi le retranchement total : « À partir de maintenant, c'est terminé, je ne veux plus entendre parler de moi. Je glisse, je me laisse glisser vers le fond sans fond quelque part à l'intérieur de moi, un endroit que je ne saurais nommer, un réduit plutôt minable en réalité. […] C'est le collectif qui est important, et collectivement, je ne vaux rien. Alors pourquoi insister pour faire de moi un être de société ? […] Ici, je ne comprends pas ce qu'on attend de moi. Je ne comprends pas ce que je dois faire, ni ce que je dois dire, je ne comprends pas pourquoi je dois me faire comprendre ni de qui ni au nom de quoi. » (51)

V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES

Alternance entre la narration autodiégétique (assurée par Fugue) et hétérodiégétique (focalisation interne sur le psychiatre surtout, et l'infirmière, puis focalisation presque zéro dans un chapitre alors que l'on présente l'histoire de l'institut).

ranx/sparadrap.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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