Quatrième de couverture
« Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps. »
Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de geste, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.
Justification
Ce roman met en scène comment un incident implique de nombreux personnages, ayant chacun leur fonction, leur statut dans la chaîne d'événement qui le suit (le médecin, l'infirmière, la mère de la victime, etc.). Il est question du partage, de l'interdépendance, avec le don d'organe, la mort au service de l'autre.
« Mais le roman-monde, celui qui mélange avec bonheur les tranches de vie, on le connaît. Il y en a eu d’autres et pas des moindres. De fait, l’idée est devenue un lieu commun qui célèbre les petits miracles tapis dans les replis du hasard et des rencontres inopinées. Et les rencontres sont nombreuses dans le livre de Kerangal. À tout prendre, celui-ci n’est composé que de rencontres puisque les personnages ne se connaissent pas de prime abord. C’est pourquoi il y a pour chaque interaction comme un niveau sous-jacent, qui signifie mieux. Le niveau où sont confrontés le tranchant des actes cliniques mesurés, précis, rendus impérieux par la charge de savoirs qui les commandent, et la mollesse des faits indéterminés, le papillonnement, la fluidité du monde naturel. » Daniel Laforest, « Désapprendre le monde pour aimer les choses. [Ouvrage recensé : Réparer les vivants de Maylis de Kerangal, Verticales, 281 p.] », Spirale : arts • lettres • sciences humaines, n°251 (hiver 2015), p. 75. http://id.erudit.org/iderudit/77812ac