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RÉCIT
Définitions

1. Narration écrite ou orale de faits réels ou imaginaires. Faire un long récit. Récit historique. Il s'indigna au récit de cette machination. 2. MUS. Partie qui exécute le sujet principal d'une symphonie. / Clavier secondaire de l'orgue.

(Axis. L'univers documentaire, Paris, Hachette, 1993, p. 2608)


Article sur le récit

  • Syntaxe et sémantique du récit
  • Le récit littéraire (le temps, le personnage, point de vue et voix)

(Encyclopaedia Universalis, Paris, Encyclopaedia Universalis, 2002, p. 503-506.)


1. action de relater, de rapporter qqch : Faire le récit d'un voyage. –2. Développement oral ou écrit rapportant des faits vrais ou imaginaires : Écrire des récits d'aventures. – 3. Dans une oeuvre dramatique, narration d'un événement qui a eu lieu hors de la scène. – 4. Solo instrumental de caractère orné. – 5. Troisième clavier de l'orgue. – 6. Syn. de récitatif.

(Grand usuel Larousse. Dictionnaire encyclopédique, Paris, Larousse, 1997, p. 6204.)


Synthèse des définitions

Sémiotique narrative : Le récit est histoire

Narratologie : Le récit est énonciation narrative

- 2 orientations en théorie du récit (qui correspondent peu ou prou aux deux grandes acceptions du terme) :

1) Narratologie, énonciation narrative : le récit est analysé au travers des voix, chargées de sa conduite et convoquées pour sa réception ; il est un discours et se trouve analysé comme tel.

2) Sémiotique narrative, le récit est histoire : préoccupé de soumettre à son ordre les actions qu'il expose, il se donne comme une totalité où, entre début et fin, s'éprouve la conversion du sens (schématisation narrative).

Le récit n'est pas à proprement parler un genre. Le problème n'est pas qu'il déborde du domaine littéraire pour concerner aussi bien l'historiographie, l'oral et le non verbal, car en matière de théorie, c'est bien le récit littéraire qui a longtemps servi de modèle à toute narratologie. Tel que vu par Ricoeur (Temps et récit, 1983-1985), l'ascendant exercé par le narratif a déterminé l'édification même des genres. De Greimas à Todorov, la difficulté à penser la transformation au coeur de la dynamique narrative, autrement que comme une série de règles dérivées, est restée patente. C'est pourquoi Ricoeur (option herméneutique) a choisi de remonter jusqu'à l'« intelligence du récit », celle forgée à la faveur de la familiarité du lecteur avec les intrigues types, dans le but de faire de la configuration narrative une question temporelle.

(Paul Aron, Denis Saint-Jacques et Alain Viala, Le dictionnaire du littéraire, Paris, Presses Universitaires de France (Quadrige / PUF), 2004 [2002])

- Récit =

1) Synonyme de discours, il désigne un énoncé narratif. Discours oral ou écrit qui assume la relation d'un événement ou d'une série d'événements.

2) Synonyme d'histoire, il désigne la succession d'événements réels ou fictifs qui font l'objet de ce discours.

3) Synonyme de narration, il désigne l'acte de narrer pris en lui-même.

Trois sens étroitement liés dans la mesure où le discours narratif ne peut être tel que parce qu'il raconte une histoire, sans quoi il ne serait pas narration (proféré par quelqu'un).

(Joëlle Gardes-Tamine et Marie-Claude Hubert, Dictionnaire de critique littéraire, Paris, Armand Colin, 2004)

- Discours / récit

Énoncés embrayés (discours) et énoncés non embrayés (récit) : les seconds énoncés renferment des embrayeurs et autres expressions déictiques ou subjectives (narratif, passé simple, événements indépendants de leurs répercussions sur le présent) et les premiers ne contiennent aucun renvoi à la situation d'énonciation (moment de la parole).

(Michel Jarrety, Lexique des termes littéraires, Paris, Gallimard (Le livre de poche), 2001)

- Il est peu de termes aussi galvaudés que celui-ci - le comble étant que les spécialistes s'en accomodent sans sourciller.

La définition la plus précise (la moins courante) est dans Figures III : le récit, c'est ce qui se lit de l'histoire, ce qui en est raconté et la manière dont on nous le raconte.

La seconde définition, plus répandue : le récit, c'est l'histoire - comme l'atteste Logique du récit.

Troisième « solution » : considérer récit comme un terme polyvalent (Barthes, Analyse structurale des récits).

(Gérard-Denis Farcy, Lexique / de la critique, Paris, Presses Universitaires de France, 1991)

- Toute forme de présentation, orale ou écrite, d'une histoire, véritable ou fictive.

Perspective linguistique :

1) Le récit correspond à un énoncé rapporté ;

2) Le discours est une énonciation directe (dialogue).

Le romancier mélange le plus souvent ces deux types d'énonciation (voir Genette, Figures II).

(Philippe Forest et Gérard Conio, Dictionnaire fondamental du français littéraire, Paris, Pierre Bordas et Fils, 1993)

- Sens large : texte narratif ou à dominance narrative racontant une histoire constituée d'événements concernant des personnages. Sens spécifique : forme narrative brève à la structure souple.

(Hendrick, VAN GORP, et al., Dictionnaire des termes littéraires, Paris, Honoré Champion (Champion Classiques), 2005 [2001])

Le récit comme genre littéraire :

- A brief novel, usually with a simple narrative line. / Comme genre : un court roman, habituellement renfermant une seule ligne narrative directrice.

(Encyclopaedia Britannica)

- Le récit n'est pas un genre littéraire (donc une variable culturelle), mais un type (invariant) d'organisation - donc de cohésion - des énoncés. Pour qu'il y ait récit, il faut passer du plan de la succession à celui de la configuration, le déplacement de la succession temporelle vers la causalité narrative.

(Dictionnaire des genres et notions littéraires, Paris, Albin Michel (Encyclopaedia Universalis), 2001)


Lectures

Selon Genette, le récit est à la fois le signifiant, l'énoncé, le discours et le texte narratif.

Huglo s'attarde moins au récit qu'au sens du récit, lequel est constitué de la fable comme objet, de la mise en oeuvre d'un sens et d'un nouage sensible.

Selon Ricoeur, le récit est une synthèse de l'hétérogène

S'opposant à Ricoeur, Villeneuve considère le récit comme un triomphe de la discordance sur la concordance.

Si Jean Molino et Raphaël Lafhail-Molino reprennent la définition du récit de Ricoeur - celle, globalement, d'un acte de configuration narrative dont l'objectif est la construction d'un monde du texte différent du monde du lecteur -, ils s'en distinguent en évacuant la thématique temporelle au profit de la fonction fabulatrice.

Si Baroni s'inspire des définitions du récit de Ricoeur et de Jean-Michel Adam, il insiste sur le rôle configurant - et, par là même, déterminant - de la tension narrative dans l'élaboration du récit. Celui-ci reposerait ainsi sur une relation d'interdépendance entre tension et intrigue, deux dimensions narratives qui se définissent réciproquement à partir d'un point de vue thymique et structurel.

Selon Sturgess, le récit est le lieu où se déploie la narrativité. David Hayman semble proposer une définition similaire (il s'abstient d'une définition précise) : le récit serait le lieu, l'espace dans lequel les techniques narratives, opérées sous la logique de la narrativité, se manifestent. (David Hayman, Re-forming the Narrative, Towards a Mechanics of Modernist Fiction, London, Cornell University Press, 1987, 211p.

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