Il me semble donc, à la lumière de ce qui précède, que la ligne biographique tend à se perdre dans une ligne narrative qui, dans l’ensemble, s’offre comme la chronique d’une époque – certes parcellaire et superficielle. On perd ainsi parfois de vue le récit de la vie de Ravel parmi tous les faits relatés ou, lorsqu’il est question de banalités sur le compositeur, on en perd parfois la pertinence dans l’économie du roman. À ce titre, deux exemples m’apparaissent particulièrement éloquents de ce qui est à l’œuvre dans Ravel. | Il me semble donc, à la lumière de ce qui précède, que la ligne biographique tend à se perdre dans une ligne narrative qui, dans l’ensemble, s’offre comme la chronique d’une époque – certes parcellaire et superficielle. On perd ainsi parfois de vue le récit de la vie de Ravel parmi tous les faits relatés ou, lorsqu’il est question de banalités sur le compositeur, on en perd parfois la pertinence dans l’économie du roman. À ce titre, deux exemples m’apparaissent particulièrement éloquents de ce qui est à l’œuvre dans //Ravel//. |
- Après avoir révélé les insomnies du compositeur, le narrateur précise que celui-ci a inventé quelques techniques pour favoriser le sommeil, mais il n’en indique d’abord qu’une seule : « Technique n° 1 » (67), suivie d’une « Objection » (68) à cette technique. Le récit reprend ensuite son cours, jusqu’au chapitre suivant, qui débute abruptement sur la « Technique n° 2 », suivie elle aussi d’une « Objection » (83). La « Technique n° 3 » et son « Objection » interviennent encore plus abruptement, au milieu de l’autre chapitre (113-114). De même, enfin, pour la « Technique n° 4 » (119-120). Bref, ces éléments biographiques de la vie de Ravel se trouvent éparpillés au fil de la trame narrative, au point où, lorsque survient la seconde technique (et même les deux suivantes, inopinément), on avait oublié que le narrateur en avait annoncé l’énumération. Il est même possible que, lors d’une première lecture, le lecteur ait à revenir sur ses pas pour comprendre à quoi cette « Technique n° 2 » fait allusion. | - Après avoir révélé les insomnies du compositeur, le narrateur précise que celui-ci a inventé quelques techniques pour favoriser le sommeil, mais il n’en indique d’abord qu’une seule : « Technique n° 1 » (67), suivie d’une « Objection » (68) à cette technique. Le récit reprend ensuite son cours, jusqu’au chapitre suivant, qui débute abruptement sur la « Technique n° 2 », suivie elle aussi d’une « Objection » (83). La « Technique n° 3 » et son « Objection » interviennent encore plus abruptement, au milieu de l’autre chapitre (113-114). De même, enfin, pour la « Technique n° 4 » (119-120). Bref, ces éléments biographiques de la vie de Ravel se trouvent éparpillés au fil de la trame narrative, au point où, lorsque survient la seconde technique (et même les deux suivantes, inopinément), on avait oublié que le narrateur en avait annoncé l’énumération. Il est même possible que, lors d’une première lecture, le lecteur ait à revenir sur ses pas pour comprendre à quoi cette « Technique n° 2 » fait allusion. |