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ranx:penseur_inactif [2016/12/16 12:30] – virginie | ranx:penseur_inactif [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
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**Passivité loquace** [ou auto-réflexive ? ou encore l'Immobile rumination ? L'Immobile insatiable ? (difficile celui-là, en //gender-neutral//)] | **Passivité loquace** [ou auto-réflexive ? ou encore l'Immobile rumination ? L'Immobile insatiable ? (difficile celui-là, en //gender-neutral//)] |
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//phrase catchy// | |
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Faisant visiblement preuve d'une passivité inébranlable face à son destin, la réflexion quant à sa situation prévaut largement, chez Passivité loquace, sur le passage à l’acte qui pourrait mettre fin à la situation problématique. Cela se traduit généralement par un vaste monologue intérieur où les différents scénarios possibles sont examinés (de façon paranoïaque ou méthodique), les frustrations quotidiennes sont ressassées et toutes les actions des gens qui l'entourent sont questionnées. Cela crée souvent des relations problématiques avec son entourage et avec les autres en général qui n’ont pas accès à ce flux perpétuel de préoccupations. Cette supplantation de la vie active par la pensée personnelle amène Passivité loquace à se complaire dans ses ruminations solitaires.\\ | Faisant visiblement preuve d'une passivité inébranlable face à son destin, la réflexion quant à sa situation prévaut largement, chez Passivité loquace, sur le passage à l’acte qui pourrait mettre fin à la situation problématique. Cela se traduit généralement par un vaste monologue intérieur où les différents scénarios possibles sont examinés (de façon paranoïaque ou méthodique), les frustrations quotidiennes sont ressassées et toutes les actions des gens qui l'entourent sont questionnées. Cela crée souvent des relations problématiques avec son entourage et avec les autres en général qui n’ont pas accès à ce flux perpétuel de préoccupations. Cette supplantation de la vie active par la pensée personnelle amène Passivité loquace à se complaire dans ses ruminations solitaires.\\ |
Julien Bouissoux, //Juste avant la frontière//, Paris, Éditions de l'Olivier, 2004, 152 p. | Julien Bouissoux, //Juste avant la frontière//, Paris, Éditions de l'Olivier, 2004, 152 p. |
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__La femme dans //Un lac immense et blanc// de Michèle Lesbre__ | __La femme dans //Un lac immense et blanc// de Michèle Lesbre ;__ |
Une femme va attendre le train de 8h15 qui doit voir descendre l’Italien qu’elle croise chaque mercredi au café, mais il n’est pas là. Elle marche dans la ville, se remémore sa jeunesse activiste, la naissance de son amitié avec un corbeau au Jardin des Plantes, sa relation avec Antoine, les villes où elle a marché. Voyages en train, en bus, à pied, c’est une marche solitaire dans la blancheur de la neige qui se prête à l’évocation de fantômes du passé. Elle mène très peu d’actions à bien, renonce, doute de sa capacité à agir. Dans les cafés, elle observe et ne participe pas, attendant qu’un regard d’homme se pose sur elle sans rien faire pour le provoquer. Et lorsque c’est le cas, elle fuit. « J’attendais qu’ils s’aperçoivent de ma présence, j’attendais jusqu’à ce qu’un regard se pose sur moi. Je le soutenais quelques secondes et je m’en allais » (p. 21). | Une femme va attendre le train de 8h15 qui doit voir descendre l’Italien qu’elle croise chaque mercredi au café, mais il n’est pas là. Elle marche dans la ville, se remémore sa jeunesse activiste, la naissance de son amitié avec un corbeau au Jardin des Plantes, sa relation avec Antoine, les villes où elle a marché. Voyages en train, en bus, à pied, c’est une marche solitaire dans la blancheur de la neige qui se prête à l’évocation de fantômes du passé. Elle mène très peu d’actions à bien, renonce, doute de sa capacité à agir. Dans les cafés, elle observe et ne participe pas, attendant qu’un regard d’homme se pose sur elle sans rien faire pour le provoquer. Lorsque c’est le cas, elle fuit : « J’attendais qu’ils s’aperçoivent de ma présence, j’attendais jusqu’à ce qu’un regard se pose sur moi. Je le soutenais quelques secondes et je m’en allais » (p. 21). |
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Michèle Lesbre, //Un lac immense et blanc//, Montréal, Héliotrope, 2011, 91 p. | Michèle Lesbre, //Un lac immense et blanc//, Montréal, Héliotrope, 2011, 91 p. |
Sébastien Brebel, //Villa Bunker//, Paris, P.O.L., 2009, 160 p. | Sébastien Brebel, //Villa Bunker//, Paris, P.O.L., 2009, 160 p. |
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__La jeune femme dans « Les mots des gorges » dans //Un renard à mains nues// d'Emmanuelle Pagano__ | __La jeune femme dans « Les mots des gorges » dans //Un renard à mains nues// d'Emmanuelle Pagano ;__ |
Une jeune femme est seule au bord de la mer. Elle regarde les baigneurs et repense à une rupture récente. La vie se déroule devant elle, mais elle ne pense qu’à sa peine: « [J]e suis sortie de sa vie, de notre vie, de la vie tout court peut-être, je suis entrée dans une enluminure du Moyen Âge, tout est si minutieusement là, tout est si attentivement précisé, je n’ai pas l’impression d’exister.» (p.15) | Une jeune femme est seule au bord de la mer. Elle regarde les baigneurs et repense à une rupture récente. La vie se déroule devant elle, mais elle ne pense qu’à sa peine : « [J]e suis sortie de sa vie, de notre vie, de la vie tout court peut-être, je suis entrée dans une enluminure du Moyen Âge, tout est si minutieusement là, tout est si attentivement précisé, je n’ai pas l’impression d’exister » (p.15). |
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Emanuelle Pagano, //Un renard à mains nues//, Paris, P.O.L., 2013, 352 p. | Emanuelle Pagano, //Un renard à mains nues//, Paris, P.O.L., 2013, 352 p. |
__Jean dans //L'herbe des nuits// de Patrick Modiano ;__ | __Jean dans //L'herbe des nuits// de Patrick Modiano ;__ |
Grâce à un carnet noir dans lequel il a l’habitude de noter des noms, des lieux, ou des moments, Jean retrace une période de sa vie pendant laquelle il était le copain de Dannie. Il se rend compte que ses souvenirs sont imprécis et qu'il ne reste de ce temps que les notes hétéroclites de son carnet noir. Il subit et accepte son sort ; il ne s’oppose pas aux choses et croit qu’elles sont telles quelles, inchangeables. Agir est superflu. La seule chose que Jean fait vraiment, c’est de noter des mots hétéroclites dans son carnet noir pour avoir une emprise sur le temps et démêler tout cela un jour. La question « À quoi bon ? » lui revient perpétuellement. | Grâce à un carnet noir dans lequel il a l’habitude de noter des noms, des lieux, ou des moments, Jean retrace une période de sa vie pendant laquelle il était le copain de Dannie. Il se rend compte que ses souvenirs sont imprécis et qu'il ne reste de ce temps que les notes hétéroclites de son carnet noir. Il subit et accepte son sort ; il ne s’oppose pas aux choses et croit qu’elles sont telles quelles, inchangeables. Agir est superflu. La seule chose que Jean fait vraiment, c’est de noter des mots hétéroclites dans son carnet noir pour avoir une emprise sur le temps et démêler tout cela un jour. La question « À quoi bon ? » lui revient perpétuellement. |
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| Patrick Modiano, //L’herbe des nuits//, Paris, Gallimard, 2012, 192 p. |
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__Paul dans //Sur la dune// de Christian Oster ;__ | __Paul dans //Sur la dune// de Christian Oster ;__ |
Paul se retrouve seul à Saint-Girons-Plage pour aider désensabler la maison de plage de ses amis qui oublient de venir. À défaut d'avoir une autre activité, il décide de quand même commencer à pelleter. Puis, suis un couple qu'il rencontre. Il vit dans une attente presque perpétuelle et laisse aux autres le soin de prendre les évènements en main. Malgré cette passivité, Paul a un sens de l'analyse exacerbé. Il hésite constamment, surinterprète les moindres gestes de son interlocuteur. Les rapports aux autres passent par le silence : « Le silence, désormais, s'était installé entre nous comme le plus sûr moyen de dialogue » (p. 162). | Paul se retrouve seul à Saint-Girons-Plage pour aider désensabler la maison de plage de ses amis qui oublient de venir. À défaut d'avoir une autre activité, il décide de quand même commencer à pelleter puis, suivra un couple qu'il rencontre. Il vit dans une attente presque perpétuelle et laisse aux autres le soin de prendre les évènements en main. Malgré cette passivité, Paul a un sens de l'analyse exacerbé. Il hésite constamment, surinterprète les moindres gestes de son interlocuteur. Les rapports aux autres passent par le silence : « Le silence, désormais, s'était installé entre nous comme le plus sûr moyen de dialogue » (p. 162). |
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Christian Oster, //Sur la dune//, Paris, Éditions de Minuit, 2007, 191 p. | Christian Oster, //Sur la dune//, Paris, Éditions de Minuit, 2007, 191 p.\\ |
[[http://wikiauteurs.contemporain.info/doku.php/oeuvres/sur_la_dune|Documentation critique]] | [[http://wikiauteurs.contemporain.info/doku.php/oeuvres/sur_la_dune|Documentation critique]] |
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__Boris dans //Palladium// de Boris Razon__ | __Boris dans //Palladium// de Boris Razon ;__ |
Boris est atteint d'une maladie rare du système nerveux nommée syndrome de Guillain-Barré, maladie qui paralyse le corps complètement pendant un certain temps. Tout au long de son hospitalisation, il ne peut agir qu'en pensée. Il entremêle rêves, hallucinations et réalité jusqu'à être complètement déconnecté du monde réel. Dans son esprit, il prend part à toutes sortes d'aventures durant lesquelles il meurt plusieurs fois et où apparaissent sporadiquement membres de la famille ou du corps infirmier. Il raconte les événements qui se déroulent dans son esprit et leur donne valeur d'événement réel. Ce monde intérieur qu'il s'est créé et dans lequel il se retrouve prisonnier et complètement seul est également qualifié de « petit camp de concentration » (p. 366). | Boris est atteint d'une maladie rare du système nerveux nommée syndrome de Guillain-Barré, maladie qui paralyse le corps complètement pendant un certain temps. Tout au long de son hospitalisation, il ne peut agir qu'en pensée. Il entremêle rêves, hallucinations et réalité jusqu'à être complètement déconnecté du monde réel. Dans son esprit, il prend part à toutes sortes d'aventures durant lesquelles il meurt plusieurs fois et où apparaissent sporadiquement membres de sa famille ou du corps infirmier. Il raconte les événements qui se déroulent dans son esprit et leur donne valeur d'événement réel. Ce monde intérieur qu'il s'est créé et dans lequel il se retrouve prisonnier et complètement seul est qualifié de « petit camp de concentration » (p. 366). |
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__L'homme dans //Musaraignes// de Jacques Serena__ | Boris Razon, //Palladium//, Paris, Stock, 2013, 496 p. |
L'homme vit d'abord avec une femme. Pendant qu'elle travaille, il passe ses journées à déambuler dans la maison en attendant qu'elle revienne. Un jour, elle en a marre et le chasse. Il finit par quitter, indifférent. Il échoue chez deux sœurs qui acceptent de l'héberger dans une chambre vacante. L'homme passe alors le plus clair de ses journées à se reposer dans son lit, à réfléchir et à se plaindre du traitement pourtant impeccable qu'il reçoit des sœurs. Il s'occupe à penser plutôt qu'à agir et à force de penser, il comprend mal les choses. Lorsqu'il a fini de penser, il est souvent trop tard pour agir ou, le plus souvent, il ne peux ou veux pas agir. | |
| __L'homme dans //Musaraignes// de Jacques Serena ;__ |
| L'homme vit d'abord avec une femme. Pendant qu'elle travaille, il passe ses journées à déambuler dans la maison en attendant qu'elle revienne. Un jour, elle en a marre et le chasse. Il finit donc par quitter, indifférent. Il échoue chez deux sœurs qui acceptent de l'héberger dans une chambre vacante. L'homme passe alors le plus clair de ses journées à se reposer dans son lit, à réfléchir et à se plaindre du traitement pourtant impeccable qu'il reçoit des sœurs. Il s'occupe à penser plutôt qu'à agir et à force de penser, il comprend mal les choses. Lorsqu'il a fini de penser, il est souvent trop tard pour agir ou, le plus souvent, il ne peut ou veut pas agir. |
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Jacques Serena, //Musaraignes//, Paris, [[https://www.publie.net/livre/musaraignes/|publie.net]], 2013. | Jacques Serena, //Musaraignes//, Paris, [[https://www.publie.net/livre/musaraignes/|publie.net]], 2013. |
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__Le professeur de piano dans //La mort de Blaise// de Luc Mercure ;__ | __Le professeur de piano dans //La mort de Blaise// de Luc Mercure ;__ |
Un professeur de piano particulièrement sensible considère son existence futile. Il s'attache particulièrement à un de ses élèves, Alexandre, dont l'innocence enfantine permet au professeur de garder un lien avec le monde ou, plutôt, avec les humains. Toutefois, il tentera de se suicider avec l'aide de ce dernier, plan qui échouera. La mort de l'un de ses chats, Blaise, le bouleverse et lui fait repenser sa vie. Il n’a aucun contact durable avec son entourage. Son inaction est pratiquement maladive, ayant presque une phobie de l’agissement, comme lorsqu'il tentera, sans succès, de passer la porte de son ami Thierry, une fois déplacé en France dans ce seul but. | Un professeur de piano particulièrement sensible considère son existence futile. Il s'attache particulièrement à un de ses élèves, Alexandre, dont l'innocence enfantine permet au professeur de garder un lien avec le monde ou, plutôt, avec les humains. Toutefois, il tentera de se suicider avec l'aide de ce dernier, plan qui échouera. La mort de l'un de ses chats, Blaise, le bouleverse et le pousse à repenser sa vie. Il n’a aucun contact durable avec son entourage. Son inaction est pratiquement maladive, ayant presque une phobie de l’agissement, comme lorsqu'il tentera, sans succès, de passer la porte de son ami Thierry, une fois déplacé en France dans ce seul but. |
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Luc Mercure, //La mort de Blaise//, Montréal, Leméac, 2008, 133 p.\\ | Luc Mercure, //La mort de Blaise//, Montréal, Leméac, 2008, 133 p.\\ |
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__Nadia dans //Mon cœur à l'étroit// de Marie NDiaye ;__ | __Nadia dans //Mon cœur à l'étroit// de Marie NDiaye ;__ |
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Le regard que l'entourage de Nadia et de son mari, Ange, porte sur eux change drastiquement. Tout à coup, on les insulte et on les rejette. L’orgueil et l’infidélité de Nadia leur amèneront, à elle et son mari, les persécutions de l’entourage. Le personnage de Nadia choisit de se poser des questions, mais ses raisonnements ne trouvent ni écho, ni réponse positive dans son entourage. Elle est en proie à un désarroi et un déséquilibre mental. Le monde lui devient complètement illisible, ce qui l’empêche de poser des actions concrètes et cohérentes. | Le regard que l'entourage de Nadia et de son mari, Ange, porte sur eux change drastiquement. Tout à coup, on les insulte et on les rejette. L’orgueil et l’infidélité de Nadia leur amèneront, à elle et son mari, les persécutions de l’entourage. Le personnage de Nadia choisit de se poser des questions, mais ses raisonnements ne trouvent ni écho, ni réponse positive dans son entourage. Elle est en proie à un désarroi et un déséquilibre mental. Le monde lui devient complètement illisible, ce qui l’empêche de poser des actions concrètes et cohérentes. |
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