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ranx:les_ecureuils_sont_des_sans-abri

I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Simon Girard

Titre : Les écureuils sont des sans-abri

Éditeur : Coups de tête

Année : 2011

Désignation générique : Roman

Quatrième de couverture : « Il vend des sandwichs dans les bars. Il rencontre des filles avec qui il couche, des filles qui l’hébergent ou avec qui il voyage dans le Sud. Il va en Gaspésie pour écrire la biographie d’un homme qui sauve des vies. Il loue son corps à l’industrie pharmaceutique. Il observe les écureuils dans les parcs de Montréal. Il boit trop de bière et dort trop peu dans des chambres louées pendant de trop courtes périodes. Et il écrit. Il écrit sans cesse. Il veut vivre de son écriture. Il ne veut plus rien faire d’autre qu’écrire. Même quand il aboutit dans l’un ou l’autre des refuges de la grande ville, il écrit. Il a des idées et il leur fait passer le test de la réalité. Il écrit le choc entre ses idées et la réalité.»

II- CONTENU GÉNÉRAL

Résumé de l’œuvre : Un écrivain s’est mis en tête qu’il allait vivre de son art. Vivant dans le tout ou rien, il remplit son sac-à-dos de son premier livre et part sans argent à Hull, dort sur un banc à la gare et revient bredouille à Montréal. La vieille femme qui le ramène en stop le présente à sa petite fille avec qui il part dans le Sud et a une aventure de sept jours, le temps du voyage. Un écureuil se fait écraser devant chez lui, à Montréal. Il boit une bière et trois Jack Daniels dans un bar et fait la connaissance d’une femme avec qui il manque coucher et d’une souris appelée Tétine qui aide le propriétaire à faire le ménage. Un écureuil tombe d’un arbre et se relève. Un gros homme, Martin, le ramène de Gaspésie — où le narrateur était pour rencontrer un homme de qui il veut écrire la biographie (un dénommé Marcel) —, et lui parle de comment il n’a pas tué son père, malgré son enfance difficile. Le personnage principal va au mariage d’Annie, la sœur de Dominic, son ami d’enfance, et assiste à une chicane familiale entre Dominic et son père, dans la voiture, en s’y rendant. Les deux hommes se réconcilient à l’hôtel. Un bébé écureuil tombé d’un arbre manque se faire adopter par le narrateur, mais il se fait manger par un chat. Simon se loue une chambre miteuse, car l’argent lui manque. Une amie avec qui il couche lui prête son appartement pendant qu’elle est partie, et en échange, il doit nourrir les chats et arroser sa plante à la menthe. Convaincu qu’il écrira pendant ces semaines, il n’en est pourtant rien. Incapable de travailler, il passe son temps à se saouler. Il teste de la morphine pendant quelques semaines, passe quelques temps en observation où il rencontre d’autres cobayes, pour finalement toucher 5000$ à la fin de l’expérience. Entre temps, il vend des sandwichs dans les bars. Il dépense 1000$ au casino pour comprendre Marco, un joueur compulsif qu’il avait rencontré pendant l’expérience de la morphine. Cet ami se suicide quelques semaines plus tard et Simon va à l’enterrement avec une des sarraus (sarraus= personnel de l’hôpital) qui avait une relation avec Marco. Ils ont une relation sexuelle ensuite. Puis, Simon revient de Gaspésie en bus, le trajet est longuement décrit. Il rencontre un adolescent volubile et une belle française à qui il pense en se branlant dans les toilettes d’un dépanneur. Il rêve à un écureuil dont les organes sortent de son corps. Il revient de Gaspésie en pouce, où il était pour terminer le livre sur Marcel. Il prend du speed dans un bar ouvert après trois heures, tente d’y séduire des femmes, ce qui échoue. Il retourne à l’auberge jeunesse où il loge pour y écrire. Il se rappelle une altercation avec un vendeur de drogue au Cacophonia, lorsqu’il vendait des sandwichs. Il fait un spectacle d’humour au Cacophonia. Le narrateur termine son deuxième roman, finalement. Dans un parc, il fait une course avec un écureuil. Il recouche avec Marie, son ex, la fin de semaine, mais ne veut pas se remettre en couple avec elle. Il repense à la difficulté que cela fut de publier son premier roman. Il atterrit dans un refuge de sans-abri, convaincu que c’est un endroit pour les écrivains.

Thème(s) : Écriture (difficulté d’écrire, d’être publié, de vendre son œuvre), écureuil, alcool, drogue, drague, sexe, tests médicaux, problèmes de jeux, suicide, voyage en stop et en bus, problèmes familiaux, sans-abri.

III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION

Explication (intuitive mais argumentée) du choix : L’étrangéité de l’agir du personnage au premier chapitre : son voyage désespéré et mal préparé pour vendre ses livres, son incapacité à les vendre (il ne les propose pas, ou les propose mal aux gens).

Appréciation globale : Un livre très drôle qui met en scène un personnage qui vit dans l’extrême et qui reste vivant malgré ses mauvaises habitudes de vie, ce qui surprend le lecteur à chaque péripétie. Le métier d’écrivain est loin de son piédestal : le type finit sans-abri.

Genre d’humour du roman : «Je n’aime pas ce coin de la ville, l’impression que le prochain passant va te cracher dessus, ou te demander de lui cracher dessus parce que ça l’excite.» (p.62)

IV – TYPE DE RUPTURE

A) Rupture actionnelle : le narrateur est incapable de vivre de son art. Il a tout laissé tomber pour quelque chose d’illusoire, mais s’accroche à son rêve de toutes ses forces. Cela le conduit à la pauvreté extrême. Le moment le plus prometteur, dans le cas du personnage en rupture actionnelle, se trouve au chapitre «La Porte», où le narrateur passe quelques semaines chez son amie et est incapable d’écrire. C’est un écrivain qui tente d’être lu et vendu, mais qui n’y arrive pas. Il ne s’inscrit pas dans le monde comme écrivain, et pourtant, c’est tout ce qui le définit, c’est tout ce qu’il désire, (outre presque toutes les femmes qui croisent son chemin).

«Est-ce que je ne suis pas un peu comme le père de Dominic, en écrivant mes romans? Ça va faire du bien de publier les histoires vraies de Michel Bourget. Mais après, je me remets à bâtir des étangs par la fenêtre…?» (p.53) En référence aux promesses du père de Dominic à son fils, lorsqu’il était enfant, sur l’étang qu’il construirait bientôt dans leur jardin. À chaque été, Dominic était déçu que son père ne fasse que le dire et ne le fasse pas.

«Je voulais coucher le texte le soir même que Michel m’a raconté ses histoires, mais j’ai dormi, le jour suivant a passé, puis les autres. […] Je suis de retour, assis à la table de cuisine, quand quelque chose d’étrange se produit : je suis incapable de trouver le minimum de volonté pour déplier mon portable.» (p.61)

«Il a l’air de chercher où je veux en venir, je le regarde, on cherche ensemble pendant deux secondes.» (p.159)

B) Rupture interprétative : moins flagrante que la rupture actionnelle, nous constatons tout de même une certaine folie chez le protagoniste, une folie qui le fait percevoir le monde d’une façon déconnectée. En fait, sa façon d’être déconnecté est presque naturelle, humaine, et moins étrange que d’autres personnages qui font partie de cette liste. Lorsque Simon prend de la drogue (deux ou trois fois pendant le roman), cela va de soi qu’il est déconnecté de la réalité, même un détective dans un polar le serait, nous ne citerons donc pas ces passages en exemple.

«Le grain du bois de la table, les magazines sur le coin droit, les fleurs séchées depuis longtemps… je n’ai pas remarqué ça hier, je me demande j’étais où. » (p.63)

«Je vais le frapper, c’est là, dans mes muscles, mon sang, mon cœur pompe ce seul besoin, c’est déjà trop tard, je vois exactement comment ça va se passer et… après quelques secondes à bien visualiser, on dirait que les images dans ma tête se mettent à compter pour de la réalité » (p.88).

« [J]e ne suis peut-être pas assez concentré pour que ma tête comprenne vraiment qu’il est mort, car pendant des années après, quand je verrai de loin un gars trapu avec le crâne rasé à la peau, j’aurai le réflexe d’espérer que ce soit Marco.» (p.103)

«J’imagine qu’ils sont autre chose que ce que je pense… j’essaie mais je ne suis pas capable.» (p.147)

V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES

Le narrateur est autodiégétique et utilise le présent de l’indicatif. L’humour est un baume au désespoir de ne pouvoir vivre de sa plume.

Cinq courts chapitres sont à propos des écureuils… Je n’ai pas compris où cela menait. Une métaphore de la vie du personnage? Exprimer un point de vue philosophique?

Le récit n’est pas linéaire.

ranx/les_ecureuils_sont_des_sans-abri.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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