Le siège du Maure
Quatrième de couverture
À la faveur d’un séjour à Grenade, un homme engage un dialogue avec son père, tout juste décédé. Il s’emploie à lui faire découvrir la douceur et le charme de l’Espagne et évoque la déchirure résultant de la cession de Grenade aux Rois Catholiques, après des siècles de domination – de civilisation – arabe.La terre d’Averroès et des Abencérages, la ville de l’Alhambra et des fontaines, sont restitués dans la magie d’un récit qui superpose le passé au présent. Ainsi peut exister le dialogue du fils et du père, à travers ces autres dialogues qu’entretiennent la réalité et le souvenir, la vie et la mort.Nouvelliste et traducteur, Louis Jolicœur s’est imposé comme l’un de nos plus sensibles écrivains du voyage.
Justification
« Il veut aussi savourer par anticipation le vécu présent qu'il transforme déjà en souvenir avant même qu'il n'appartienne au passé, car, dit-il il faut “toujours préférer le souvenir à la réalité crue”. […] Mais c'est une nostalgie bien particulière, que “cette drôle de quête pour le passé dans le présent, le futur dans le passé” […] Loin de gâcher l'instant présent, cette mélancolie le pousse à se “créer de beaux souvenirs”, l'incite sans doute à affûter son regard, à affiner ses sens, à peaufiner ce carnet de voyage kaléïdoscopique »
Isabelle Collombat, Nuit blanche, n° 87 (2002), p. 22.
Ce compte rendu laisse croire que ce roman s'oriente entièrement sur l'idée d'une mémoire perpétuellement en construction, travaillée, dans la pression constante d'être belle. Le prétexte du roman, dialogue avec le père décédé, laisse aussi entrevoir les questions de l'héritage et du souvenir des disparus qui demeurent omniprésentes dans la vie quotidienne.