ranx:le_herisson_de_chevillard_un_obstacle_ethnique

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ranx:le_herisson_de_chevillard_un_obstacle_ethnique [2011/01/03 20:38] – [Narrateur / narration / discours] vivianeranx:le_herisson_de_chevillard_un_obstacle_ethnique [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
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   * Sur la question du genre, Liénart propose l'hypothèse de l'« ethnique », dont il reprend la définition à Jean Gagnepain : « mon frère n'est pas moi ; et je ne suis pas lui » (41). Le critique y entend que Chevillard, en ce qui a trait à la question du genre - s'agit-il d'un « bon vieux roman » ? d'un roman ? d'autre chose? -, ne ressemble à personne. Liénart lui fait dire : « moi, Éric Chevillard, je ne suis pas Pierre-Jean Remy, moi je ne suis pas Virginie Despentes, moi je ne suis pas Alain Robbe-Grillet, moi je ne suis pas Philippe Roth, moi je ne suis pas James Joyce » (41). Autrement dit, Chevillard serait unique en son genre - commentaire qui se déduit de nombre de critiques qui utilise l'oeuvre de Chevillard ou ses déclarations d'auteur pour rendre compte du livre, faute, selon toute apparence, de pouvoir se référer à autre chose. Liénart, d'ailleurs, n'y échappe pas, en multipliant les citations d'autorité de l'auteur  ; plus encore, il fait de ce statut d'« ethnique » l'objet principal de son argumentation.   * Sur la question du genre, Liénart propose l'hypothèse de l'« ethnique », dont il reprend la définition à Jean Gagnepain : « mon frère n'est pas moi ; et je ne suis pas lui » (41). Le critique y entend que Chevillard, en ce qui a trait à la question du genre - s'agit-il d'un « bon vieux roman » ? d'un roman ? d'autre chose? -, ne ressemble à personne. Liénart lui fait dire : « moi, Éric Chevillard, je ne suis pas Pierre-Jean Remy, moi je ne suis pas Virginie Despentes, moi je ne suis pas Alain Robbe-Grillet, moi je ne suis pas Philippe Roth, moi je ne suis pas James Joyce » (41). Autrement dit, Chevillard serait unique en son genre - commentaire qui se déduit de nombre de critiques qui utilise l'oeuvre de Chevillard ou ses déclarations d'auteur pour rendre compte du livre, faute, selon toute apparence, de pouvoir se référer à autre chose. Liénart, d'ailleurs, n'y échappe pas, en multipliant les citations d'autorité de l'auteur  ; plus encore, il fait de ce statut d'« ethnique » l'objet principal de son argumentation.
   * Liénart s’interroge sur l’étiquette générique du roman de Chevillard. Il reconnaît qu’il s’agit d’un roman en raison, d'abord et surtout, de la mention générique sur la couverture, que l’écrivain affiche « de manière //spectaculaire//, c’est-à-dire de manière à ce que cela se voie, de manière à ce que cela se sache » (41), mais il demande s’il correspond au « bon vieux roman ». Suivant les déclarations de Chevillard, Liénart postule que « la mention générique //roman// est un masque qui découvre un visage défiguré » (42).   * Liénart s’interroge sur l’étiquette générique du roman de Chevillard. Il reconnaît qu’il s’agit d’un roman en raison, d'abord et surtout, de la mention générique sur la couverture, que l’écrivain affiche « de manière //spectaculaire//, c’est-à-dire de manière à ce que cela se voie, de manière à ce que cela se sache » (41), mais il demande s’il correspond au « bon vieux roman ». Suivant les déclarations de Chevillard, Liénart postule que « la mention générique //roman// est un masque qui découvre un visage défiguré » (42).
-  * Liénart introduit l'idée d'une « structure de la bouffonnerie » pour décrire l'oeuvre de Chevillard – structure de leurre, de duperie perpétuelle qui prend la forme d'une « construction gigogne » (47). La bouffonnerie lui « apparaît comme l’équivalent en théorie de la littérature de ce qu’est le scepticisme pour la philosophie [« un fils légitime mais parricide et suicidaire » parce qu’il pousse à « l’interrogation qui tourne à vide », 43], notamment par rapport à la question de la définition des genres, tandis que l’exigence de brisure des miroirs posée par Chevillard constituerait un écho à […] la nécessité de l’arrêt [arrêter cette interrogation qui tourne à vide], chez Aristote » (43-44). Ainsi, « [l]a mise en place de la structure de la bouffonnerie provoque une réflexion, une hésitation sur le genre […]. Pour le dire simplement, le roman chez Chevillard //semble// échapper au roman au moment même où il s’affirme //comme// roman [on ne sait pas encore pourquoi, après 5 pages – il n’entre dans le vif du sujet qu’à la p. 45]. Mais cette oscillation qui tient de l’//artifice// entre le roman et le non-roman […] force néanmoins à un choix, à un choix //arrêté// » (44). +  * Liénart introduit l'idée d'une « structure de la bouffonnerie » pour décrire l'oeuvre de Chevillard – structure de leurre, de duperie perpétuelle qui prend la forme d'une « construction gigogne » (47) et qui met en question le genre. La bouffonnerie lui « apparaît comme l’équivalent en théorie de la littérature de ce qu’est le scepticisme pour la philosophie [« un fils légitime mais parricide et suicidaire » parce qu’il pousse à « l’interrogation qui tourne à vide », 43], notamment par rapport à la question de la définition des genres, tandis que l’exigence de brisure des miroirs posée par Chevillard constituerait un écho à […] la nécessité de l’arrêt [arrêter cette interrogation qui tourne à vide], chez Aristote » (43-44). Ainsi, « [l]a mise en place de la structure de la bouffonnerie provoque une réflexion, une hésitation sur le genre […]. Pour le dire simplement, le roman chez Chevillard //semble// échapper au roman au moment même où il s’affirme //comme// roman [on ne sait pas encore pourquoi, après 5 pages – il n’entre dans le vif du sujet qu’à la p. 45]. Mais cette oscillation qui tient de l’//artifice// entre le roman et le non-roman […] force néanmoins à un choix, à un choix //arrêté// » (44). 
   * Le genre doit être fixé, au risque d’empêcher le discours critique : « Un arrêt [entre le choix de roman ou de non-roman] s’impose […] sous peine de sombrer dans la grossièreté ou dans l’impossibilité de la tenue d’une parole critique. » (44) Encore que Liénart pose la difficulté de la posture critique devant l’œuvre de Chevillard, les hypothèses pouvant varier selon les exemples convoqués ou les inclinaisons respectives – autrement dit, l’œuvre de Chevillard semble pouvoir autoriser une variété de postulats contradictoires : « Mais le lieu ou le moment de l’arrêt [entre roman et non-roman] est évidemment frappé d’//arbitrarité// » (44).   * Le genre doit être fixé, au risque d’empêcher le discours critique : « Un arrêt [entre le choix de roman ou de non-roman] s’impose […] sous peine de sombrer dans la grossièreté ou dans l’impossibilité de la tenue d’une parole critique. » (44) Encore que Liénart pose la difficulté de la posture critique devant l’œuvre de Chevillard, les hypothèses pouvant varier selon les exemples convoqués ou les inclinaisons respectives – autrement dit, l’œuvre de Chevillard semble pouvoir autoriser une variété de postulats contradictoires : « Mais le lieu ou le moment de l’arrêt [entre roman et non-roman] est évidemment frappé d’//arbitrarité// » (44).
  
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