La nageuse au milieu du lac
Présentation de l'éditeur
La mère va disparaître. Elle a déjà perdu ses mots, ses souvenirs s’effacent un à un, bientôt tout son corps l’abandonnera. D’ici là, ses paroles désordonnées font surgir en vous la mémoire d’époques oubliées. L’enfant que vous étiez, le quartier tel que vous l’avez connu et d’autres jeunesses aussi, la sienne, celle de ses parents. La mère est devenue votre enfant : il faut la mener à ses rendez-vous, la soigner, la déménager, signer les papiers qui accélèrent ou retardent sa perte. L’accompagner sur le seuil et continuer d’avancer.
Il ne s’agit pas ici de témoigner, mais de sublimer : transformer l’expérience en objet de beauté. Ne pas chercher à tout dire, ne rien expliquer; montrer. Les visages changeants, les oiseaux par la fenêtre, les ongles trop longs, la crise, et vos élèves qui attendent des réponses alors que le monde vous échappe.
Justification
Alors que sa mère qui souffre d'alzheimer est mourante, le narrateur « nous raconte les tours et détours de la mémoire, autant la sienne qui lui arrive dans le désordre que celle de sa mère dont les bribes lui parviennent confusément. On rameute certains fantômes, on déterre les mythes de la tribu, on va jusqu’à réinventer les souvenirs pour rapiécer l’histoire de la lignée. Que sont les souvenirs sinon des vérités arrangées ? » (Lettres québécoises, n° 159 (2015), http://id.erudit.org/iderudit/81970ac) Le récit, non chronologique, suit le fil des pensées et des souvenirs du narrateur; fragmenté, ponctué de sauts dans le temps, de trous, le récit semble imiter le mouvement de la mémoire.