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I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE
Auteur : ÉLIE, Jérôme
Titre : L'homme qui pesait plus lourd nu qu'habillé
Éditeur : Les Éditions de la Pleine Lune
Année : 1999
Désignation générique : Roman
Quatrième de couverture :
II- CONTENU GÉNÉRAL
Résumé de l’œuvre : À sa mort, un homme, dont le nom restera inconnu, entend une voix lui raconter des évènements marquants de sa vie et le questionner sur le sens de celle-ci. Cet homme a toujours souffert de l’absence de sa mère. Jeune adulte, il a d’ailleurs de la difficulté à vivre son amour pour une femme, Claudine, qui le quitte pour cette raison. L’homme est l’inventeur d’une machine appelée Verity, qui peut détecter l’honnêteté des propos en évaluant les fréquences de la voix d’une personne. Verity obtient un succès énorme, mais contrarie les autorités politiques et religieuses, qui n’osent plus prendre parole en public. Alors qu’il atteint le sommet de la gloire, l’homme se sent de plus en plus seul. Il comprend que, bien que sa machine puisse indiquer si les propos de quelqu’un sont vrais, elle ne peut pas l’aider à connaître la vérité sur lui-même. Rapidement, Verity se voit remplacée par une nouvelle invention, Luv, et l’homme tombe dans l’oubli. Par contre, lors d’un rendez-vous de routine chez le médecin, l’homme découvre qu’il pèse plus lourd nu qu’habillé. Cette énigme médicale le rend à nouveau célèbre, mais, cette fois-ci, le monde jette un regard plus froid sur lui. L’homme se sent rejeté, non seulement par ses amis, mais également par la science elle-même. Il est toutefois approché par une neurologue Olive Sacks qui, comme les autres, ne pourra répondre à l’énigme. L’homme rencontre aussi un autiste M. Zidowski avec qui il tente de comprendre le possible et l’impossible, le visible et l’invisible. Il se lie d’amitié avec une prostituée qui l’encourage à retrouver Claudine. C’est en conduisant pour aller la rejoindre que l’homme a un accident de voiture mortel. Sa mort laisse encore entier le mystère de son poids. À la morgue, on révèle toutefois qu’il pèse plus lourd mort que vivant.
Thème(s) : Succès, amour, amitié, maladie, sens de la vie, vérité, solitude
III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION
Explication (intuitive mais argumentée) du choix : Appréciation globale :
IV – TYPE DE RUPTURE
Validation du cas au point de vue de la rupture
a) actionnelle : remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); logiques cognitives/rationnelles ou sensibles; présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution; difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc. b) interprétative : difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.
V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES
Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)
On retrouve dans le roman des narrations hétérodiégétique, homodiégétique et autodiégétique. Le livre est divisé en trois : un prologue, une « première et dernière partie », ainsi qu’un épilogue. Dans le prologue, un narrateur absent de l’histoire, hétérogiégétique, raconte l’accident de voiture du personnage principal. Dans la « première et dernière partie », la narration est particulière et intéressante, puisqu’elle est faite à la deuxième personne du pluriel. Le lecteur finit par comprendre que le narrateur est en fait une voix s’adressant au personnage principal qui est alors mort. La voix fait parfois référence à elle-même, ce qui signifie que le narrateur fait partie du récit. Il est donc homodiégétique : « Vous entendez une voix. Elle n’a encore prononcé que ces mots : “Vous entendez une voix”, mais vous ne l’entendez pas vraiment (p. 17). » La narration de l’épilogue, elle, est faite par Olive Sacks, neurologue, brièvement mentionnée dans la partie précédente. Elle raconte sa recherche sur le phénomène de l’homme qui pèse plus lourd nu qu’habillé et sa rencontre avec le personnage principal. La narration y est donc autogiégétique.