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Notice bibliographique : Boris Schreiber, L'excavatrice, Paris, le Cherche midi, 2000, 196 p.
Résumé de l’œuvre :
Dans un journal intime - son “petit journal chéri” -, le narrateur s'efforce de ne rien dire ou, en tout cas, d'en dire le moins possible. L'objectif de cette rétention d'information, selon lui, est d'échapper à l'Indifférence et aux sbires de celle-ci qui seraient à ses trousses. Que veut dire le narrateur par cette “Indifférence” ? Je n'en sais rien, malgré qu'il répète au moins une fois par entrée de journal qu'il tente de passer sous son radar. Mais cette opération semble se compliquer avec l'avancée du journal, car il est de plus en plus difficile de ne rien dire: « On me dira : “Tu finis, comme tout le monde, comme nous tous, par la raconter, ton histoire. Et tu espères bel et bien qu’elle bouleversera. Or, on s’en fout ! L’Indifférence s’en est déjà emparée”» (p. 96). Enfin, une histoire moins qu'embryonnaire commence à prendre forme autour d'un hôpital où le narrateur aurait séjourné et de sa femme avec laquelle il se serait - peut-être temporairement, c'est vague - séparé après qu'elle ait refusé de lui dire “Mon amour, tu ne mourras jamais”, parce que, selon les dires du narrateur, il veut y croire et qu'elle est la seule personne qu'il croit (p. 153).
Narration : autodiégétique
Explication : Le narrateur écrit dans un journal du 7 juin jusqu'au mois de septembre.
Personnage(s) en rupture : Le narrateur
A) Nature de la rupture : interprétative
Explication :
B) Origine de la rupture : actantielle
“Une chose est certaine : je n'ai rien à dire. Comme tant d'autres, me dira-t-on, qui n'arrêtent pas de parler. Peut-être. Et qui, en outre, plastronnent et jargonnent. Pour initier un débat, pour générer une affaire… Sans doute. Tant de « jargonautes », partout ! Il n'empêche, je n'ai rien à dire. C'est pour cette raison que je commence un journal. Lorsqu'on n'a rien à dire, il faut un confident. Pour fermer la porte à la horde du vide qui veut entrer.” (p. 7)
Le narrateur est donc
C) Manifestations : langagières
Tout au long de son journal, le narrateur applique ou tente d'appliquer ce qu'il appelle sa technique de réduction, c'est-à-dire laisser filtrer le moins d'information possible afin d'échapper à l'Indifférence. D'une part, cette technique semble comprendre l'utilisation de jeux de mots douteux du genre “on a beau, nabot (j’adore les jeux de mots!), n’avoir rien à dire […]» (p. 11) et de nombreux dictons. expressions et proverbes en tous genres et toujours avec les mêmes formulation d'introduction et de conclusion, que j'indique ici en italique: « La preuve : est-ce qu’on ne dit pas : « Les paroles s’oublient, les récits restent « ? Si, on le dit. De sorte que… » (p. 109). Par ces jeux sur la sonorité des mots et ces expressions tellement usitées que pratiquement dévidées de leur sens, on peut penser que le narrateur tente d'attirer l’attention sur la forme des mots plutôt que sur ce qu’ils pourraient éventuellement signifier. Il évite ainsi d'exprimer clairement ses sentiments, ce qui sert son but de dire sans rien dire pour éviter de “donner prise” (p. 184). En somme, si on se fie au schéma de la communication de Jakobson, le narrateur met l'accent sur la fonction poétique plus que sur la fonction expressive.
D) Objets : ...
Explication :
E) Manifestations spatiales : ...
Lieux représentés : Explication :