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**Résumé de l’œuvre :** | **Résumé de l’œuvre :** |
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Gabriel Rivages, le narrateur, raconte la vie de Johnny Weissmuller (1904-1984), un nageur olympique mondialement connu pour son rôle de Tarzan dans la série de films du même nom. Rivages vient d’avoir quarante ans et tous ses accomplissements ne réussissent pas à remplir le grand vide qu’il ressent. En 2004, il est marqué par un documentaire intitulé //Tarzan, le seul, le vrai// et décide d’effectuer des recherches sur Johnny Weissmuller, cette légende vivante qui, avant de sombrer, a été, à une époque, l’acteur le mieux payé d’Hollywood et un athlète olympique ayant battu de multiples records. Il retrace son arrivée aux États-Unis à l’âge de sept mois, à bord du S.S. Rotterdam en partance de la Hongrie, avec ses parents, Elizabeth et Petrus. Puis, il raconte son enfance, la contraction de la poliomyélite, à l’âge de neuf ans, le déclencheur de ses débuts dans la natation, les compétitions, les Olympiques de 1924 et de 1928, le rôle de sa vie, //Tarzan, Seigneur de la jungle//, qu’il jouera dans plus d’une dizaine de films, Hollywood, ses nombreux mariages ratés, sa déchéance, sa ruine, puis sa mort. Toutes les étapes de la vie de Weissmuller ne semblent que des prétextes pour raconter la vie du narrateur ou simplement dresser un portrait des États-Unis de l’époque. Toutefois, quelques chapitres, n’ayant aucun lien avec le récit de la vie de Weissmuller, semblent sortis de nulle part. Le dernier segment est d’ailleurs une allusion à la deuxième œuvre de la trilogie « 1984 », //Mayonnaise//, où Gabriel Rivages mêlera cette fois-ci son destin à celui de Richard Brautigan. | Gabriel Rivages, le narrateur, raconte la vie de Johnny Weissmuller (1904-1984), un nageur olympique mondialement connu pour son rôle de Tarzan dans la série de films du même nom. Rivages vient d’avoir quarante ans et tous ses accomplissements ne réussissent pas à remplir le grand vide qu’il ressent. En 2004, il est marqué par un documentaire intitulé //Tarzan, le seul, le vrai// et décide d’effectuer des recherches sur Johnny Weissmuller, cette légende vivante qui, avant de sombrer, a été, à une époque, l’acteur le mieux payé d’Hollywood et un athlète olympique ayant battu de multiples records. Il retrace son arrivée aux États-Unis à l’âge de sept mois, à bord du S.S. Rotterdam en partance de la Hongrie, avec ses parents, Elizabeth et Petrus. Puis, il raconte son enfance, la contraction de la poliomyélite, à l’âge de neuf ans, le déclencheur de ses débuts dans la natation, les compétitions, les Olympiques de 1924 et de 1928, le rôle de sa vie, //Tarzan, Seigneur de la jungle//, qu’il jouera dans plus d’une dizaine de films, Hollywood, ses nombreux mariages ratés, sa déchéance, sa ruine, puis sa mort. Toutes les étapes de la vie de Weissmuller ne semblent que des prétextes pour raconter la vie du narrateur ou simplement dresser un portrait des États-Unis de l’époque. Toutefois, quelques chapitres, n’ayant aucun lien avec le récit de la vie de Weissmuller, semblent sortis de nulle part. Le dernier segment est d’ailleurs une allusion à la deuxième œuvre de la trilogie « 1984 », //Mayonnaise//, où Gabriel Rivages mêlera cette fois-ci son destin à celui de Richard Brautigan. |
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**IV – CONSTRUCTION GÉNÉRALE DE L’ŒUVRE :** | **IV – CONSTRUCTION GÉNÉRALE DE L’ŒUVRE :** |
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Le roman est divisé en 90 segments ou courts chapitres ne dépassant pas 3-4 pages. Il ne s’agit parfois que de quelques lignes. Seul le premier chapitre, « Dernière chance », s’étend sur une dizaine de pages ; il prépare d’ailleurs le lecteur à l’encyclopédisme qui traverse l’œuvre, puisqu’il ne s’agit que d’une longue énumération de ce qu’une personne peut avoir accompli au cours de sa vie (épuisement du réel). Le dernier chapitre, « Post-scriptum en hommage à Richard Brautigan », fait allusion au prochain roman de la série « 1984 », //Mayonnaise//. | Le roman est divisé en 90 segments ou courts chapitres ne dépassant pas 3-4 pages. Il ne s’agit parfois que de quelques lignes. Seul le premier chapitre, « Dernière chance », s’étend sur une dizaine de pages ; il prépare d’ailleurs le lecteur à l’encyclopédisme qui traverse l’œuvre, puisqu’il ne s’agit que d’une longue énumération de ce qu’une personne peut avoir accompli au cours de sa vie (épuisement du réel). Le dernier chapitre, « Post-scriptum en hommage à Richard Brautigan », fait allusion au prochain roman de la série « 1984 », //Mayonnaise//. //Hongrie-Hollywood Express// reproduit d'ailleurs la forme de //Tokyo-Montana Express// de Richard Brautigan, composée de 131 petites histoires, divisées en autant de chapitres. Le fait que le narrateur mentionne avoir lu cette oeuvre de Brautigan (p. 27) montre que le rapprochement n'est pas qu'un hasard. |
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**V – ENCYCLOPÉDISME : | **V – ENCYCLOPÉDISME :\\ |
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Contenu (Types de données imbriquées, à quoi servent-elles dans l'économie générale du roman, dans la construction des personnages, etc.):** | Contenu (Types de données imbriquées, à quoi servent-elles dans l'économie générale du roman, dans la construction des personnages, etc.):** |
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L’encyclopédisme est parfois utilisé de manière humoristique, voire ironique. Le narrateur cite ainsi un passage du récit cosmogonique de la Bible pour décrire les souvenirs qu’il a des seins d’une de ses anciennes compagnes : « et Dieu vit que cela était bon ». Les jeux de mots porteurs de sens (« Ose iris », le chapitre « Question de Princip », renvoyant à Gavrilo Princip qui prit part, d’une certaine façon, au déclenchement de la Première Guerre mondiale par l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche), les ressemblances phonétiques (« dessins, des saints, des seins »), le coq à l’âne (du moins, en apparence), les liens entre des éléments qui, de prime abord, n’en auraient aucun (le plongeon de Johnny et le début de la Guerre) ne manquent pas. | L’encyclopédisme est parfois utilisé de manière humoristique, voire ironique. Le narrateur cite ainsi un passage du récit cosmogonique de la Bible pour décrire les souvenirs qu’il a des seins d’une de ses anciennes compagnes : « et Dieu vit que cela était bon ». Les jeux de mots porteurs de sens (« Ose iris », le chapitre « Question de Princip », renvoyant à Gavrilo Princip qui prit part, d’une certaine façon, au déclenchement de la Première Guerre mondiale par l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche), les ressemblances phonétiques (« dessins, des saints, des seins »), le coq à l’âne (du moins, en apparence), les liens entre des éléments qui, de prime abord, n’en auraient aucun (le plongeon de Johnny et le début de la Guerre) ne manquent pas. |
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Par l’encyclopédisme, le narrateur critique d’une part la société en montrant qu’elle ne retient que le premier à avoir réussi quelque chose. Ainsi, Kleenex, Frigidaire, Ski-Doo et Q-tips sont devenus les noms associés aux mouchoirs en papier, aux réfrigérateurs, aux motoneiges et aux cotons-tiges. L’histoire n’a retenu que le premier homme a avoir marché sur la lune, Neil Armstrong, en oubliant le deuxième, tout comme elle n’a retenu que Weissmuller, le nageur qui a effectué le cent mètres en moins d’une minute et le Tarzan du cinéma parlant dont le terrible cri est devenu une légende. D’autre part, l’allusion à Jonas qui se fait manger par une baleine rappelle Weissmuller se faisant engloutir par la baleine qu’est Hollywood. La déchéance de Weissmuller se fait d’ailleurs sentir tout au long du roman, et ce, par le biais des anecdotes, du procédé de répétition, des parallèles faits avec d’autres histoires, etc. | Par l’encyclopédisme, le narrateur critique d’une part la société en montrant qu’elle ne retient que le premier à avoir réussi quelque chose. Ainsi, Kleenex, Frigidaire, Ski-Doo et Q-tips sont devenus les noms associés aux mouchoirs en papier, aux réfrigérateurs, aux motoneiges et aux cotons-tiges. L’histoire n’a d'ailleurs retenu que le premier homme a avoir marché sur la lune, Neil Armstrong, en oubliant le deuxième. D’autre part, l’allusion à Jonas qui se fait manger par une baleine rappelle Weissmuller se faisant engloutir par la baleine qu’est Hollywood. La déchéance de Weissmuller se fait sentir tout au long du roman, et ce, par le biais des anecdotes, des parallèles, des allusions qui répètent et rappellent sans cesse la chute du personnage. |
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L’intrigue demeure assez mince, l’œuvre étant plutôt axée sur les descriptions précises et étoffées et sur les références de toutes sortes. Bien que la plupart des données encyclopédiques trouvent une logique dans leur rapport avec le narrateur et/ou Weissmuller, certaines semblent toutefois incongrues (Chapitre 43, explication de l’appellation « Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do » sans aucune raison apparente). | Bref, l’intrigue demeure assez mince, l’œuvre étant plutôt axée sur les descriptions précises et étoffées et sur les références de toutes sortes. Bien que la plupart des données encyclopédiques trouvent une logique dans leur rapport avec le narrateur et/ou Weissmuller, certaines semblent toutefois incongrues (Chapitre 43, explication de l’appellation « Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do » sans aucune raison apparente). |
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**Forme (narration, comment elles sont intégrées):** | **Forme (narration, comment elles sont intégrées):** |
Les données encyclopédiques sont souvent énumérées par le narrateur à l’aide de phrases courtes et construites de manière similaire qui créent une impression de martèlement, de répétition. L’énumération fonctionne souvent par rimes, par oppositions (éloignements), ou, mieux encore, par un mélange des deux : « J’ai fait du ski-doo, j’ai fait du sea-doo, j’ai regardé //Scooby-Doo//. » (p. 12) Les répétitions sont d’ailleurs non seulement fréquentes à l’intérieur d’un même chapitre, mais aussi entre les chapitres (ex : le récit du voyage pénible de la Hongrie vers les USA p. 28, p. 43, p. 49). | Les données encyclopédiques sont souvent énumérées par le narrateur à l’aide de phrases courtes et construites de manière similaire qui créent une impression de martèlement, de répétition. L’énumération fonctionne souvent par rimes, par oppositions (éloignements), ou, mieux encore, par un mélange des deux : « J’ai fait du ski-doo, j’ai fait du sea-doo, j’ai regardé //Scooby-Doo//. » (p. 12) Les répétitions sont d’ailleurs non seulement fréquentes à l’intérieur d’un même chapitre, mais aussi entre les chapitres (ex : le récit du voyage pénible de la Hongrie vers les USA p. 28, p. 43, p. 49). |
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Certaines données encyclopédiques sont intégrées par une mise en page qui tente de reproduire le document original afin d’ajouter à la vraisemblance (ex. références bibliographiques du livre //Tarzan of the Apes// p. 20-22). | Certaines références sont intégrées par une mise en page qui tente de reproduire le document original afin d’ajouter à la vraisemblance (ex. références bibliographiques du livre //Tarzan of the Apes// p. 20-22). |
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**AUTRES :** | |
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Mise en abyme de l’œuvre de Plamondon, p. 27 : Le narrateur dit avoir lu une œuvre, //Tokyo-Montana Express//, de Richard Brautigan, mort en 1984. Cette œuvre, qui est véritablement parue, tout comme son auteur a réellement existé, est composée de 131 petites histoires, divisées en chapitres. Le lien avec la série «1984» et le roman //Hongrie-Hollywood Express// de Plamondon est alors assez explicite. | |