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- | Le livre de Dion porte sur la période de 1960 à 1970. Selon lui, les parutions du collectif //Sens et usages du mot structure//, | + | Le livre de Dion porte sur la période de 1960 à 1970. Selon lui, les parutions du collectif //Sens et usages du mot structure//, |
===== Chapitre I : Fondements linguistiques du structuralisme littéraire ===== | ===== Chapitre I : Fondements linguistiques du structuralisme littéraire ===== | ||
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+ | **But du chapitre :** Déterminer quels sont les fondements linguistiques de la méthode structuraliste. | ||
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+ | Ce chapitre revisite les principales théories linguistiques ayant influencé le structuralisme littéraire en France, soit la linguistique saussurienne, | ||
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+ | D’entré de jeu, Dion souligne le grand paradoxe de la reprise des théories linguistiques par les études littéraires : en effet, la linguistique refusait l’analyse d’énoncés dépassant l’échelle de la phrase : | ||
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+ | Dion explique par le suite que, malgré ce paradoxe pour le moins embarrassant, | ||
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+ | == Influences de Saussure : == | ||
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+ | **Immanentisme :** Dion suggère que la linguistique de Saussure a été déterminante dans l’approche (parfois férocement) immanentiste du structuralisme littéraire. C’est la valorisation d’une approche synchronique plutôt que diachronique qui serait à l’origine de cette approche : « Parce qu’elle met l’accent sur le système comme réseau de relations et qu’elle s’inscrit en faux contre une démarche historisante, | ||
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+ | **Abstraction :** Le structuralisme littéraire serait également redevable à Saussure en ce qui à trait à l’abstraction du fait littéraire. Dion donne l’exemple de Todorov et de son concept de «littérarité». En effet, la littérarité est étudiée par Todorov en tant que structure abstraite (le propre de la littérature), | ||
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+ | == Influences de Hjelmslev : == | ||
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+ | **Sémantique structurale de Greimas :** « En proposant d’insister sur la forme Hjelmslev fait apercevoir non seulement la forme de l’expression, | ||
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+ | **Confusion dans les termes :** Il semblerait que la linguistique de Hjelmslev soit assez complexe (je n’ai pas vérifié, mais le résumé de Dion est suffisamment tortueux pour m’en convaincre...!). De cette complexité résulterait une sorte de confusion venant de la part littéraire entre la dyade proposé par Hjelmslev «expression/ | ||
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+ | == Influences des formalistes russes == | ||
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+ | **Article important de Tynianov et Jakobson, « Les problèmes des études littéraires et linguistiques » :** Selon Dion, cet article marque la fin du formalisme et le passage au structuralisme. Les auteurs y emploient l’expression «loi structurale» pour la première fois et annoncerait clairement ce que Dion nomme l’obsession structuraliste à venir. Dion insiste sur l’importance de l’expression «loi structurale» pour les études à venir : « [...] cette expression devait connaître une grande fortune : associant l’idée de «prédétermination» (loi) à celle d’«organisation» (structure), | ||
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+ | **Adaptation de l’opposition saussurienne langue/ | ||
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+ | **Vocabulaire annonciateur de la narratologie :** Dion relève dans le vocabulaire formaliste de Tomachevski les notions de fable (la somme des événements) et de sujet (qui correspond à la façon dont les événements sont racontés) : « En somme, Tomachevski propose un ensemble cohérent de notions qui couvre l’ensemble des problèmes du récit. Il inaugure une poétique narrative dont les principaux acquis fonderont celles de Propp, de Genette, de Greimas. La filiation de Tomachevski à Genette est particulièrement évidente; on croit déceler chez le premier une répartition des phénomènes narratifs en éléments ressortissant aux catégories genettiennes de Temps, de Mode et de Voix. » (p. 56-57) | ||
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+ | **Le modèle de Propp :** La schématisation du conte merveilleux proposée par Propp a eu une fortune importante en théorie littéraire. Dion y voit le prédécesseur du schéma actantiel de Greimas : « Le modèle actantiel à six actants (sujet, objet, destinateur, | ||
+ | Jakobson et ses fonctions du langage : Ces fonctions dégagées par Jakobson ont eu la fortune qu’on leur connaît. Dion nous apprend que les principaux textes de jakobson ont été traduits en français et réunis dans Essais de linguistique générale 1 (1963) et les Questions de poétique (1973). Ce sont dans ces volumes que nous trouvons les concepts « aujourd’hui incontournable », par exemple celui de « fonctions du langage» ainsi que la dyade «métaphore/ | ||
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+ | **Définition de la poétique par Jakobson :** Pour Jakobson, la poétique est « [...] cette partie de la linguistique qui traite de la fonction poétique dans ses relations avec les autres fonctions du langage. La poétique au sens large du mot s’occupe de la fonction poétique non seulement en poésie, où cette fonction a le pas sur les autres fonctions du langage, mais aussi en dehors de la poésie, où l’une ou l’autre fonction prime la fonction poétique. » (Essai de linguistique générale 1, p. 222) (cité par Dion p. 68) | ||
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+ | == Conclusion partielle : == | ||
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+ | Premièrement, | ||
===== Chapitre II : Fondements épistémologiques du structuralisme littéraire ===== | ===== Chapitre II : Fondements épistémologiques du structuralisme littéraire ===== | ||
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+ | **Idée de base :** Dion explique dans ce chapitre que l’anthropologie, | ||
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+ | **But du chapitre :** Dion souhaite montrer comment s’est effectué le passage du structuralisme anthropologique, | ||
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+ | == Influences de Lévi-Strauss == | ||
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+ | - //La pensée sauvage (1962)//, contient un passage capital qui, aux yeux de Dion, contient l’ABC du structuralisme littéraire. Pour Lévi-Strauss, | ||
+ | « [...] c’est l’évidence des écarts, beaucoup plus que leur contenu; ils forment, dès qu’ils existent, un système utilisable à la manière d’une grille qu’on applique, pour le déchiffrer, | ||
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+ | Dion insiste sur le fait que Lévi-Strauss avait publié un compte-rendu de la // | ||
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+ | Greimas et Barthes ont été grandement influencés par Lévi-Strauss. Le premier, qui a été l’assistant de Lévi-Strauss, | ||
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+ | == Influences de Piaget == | ||
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+ | Dion avance que c’est à Piaget que l’on doit le manifeste du structuralisme le plus global et le plus diffusé : //Le Structuralisme// | ||
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+ | Dion affirme que, pour Piaget, « La structure n’est donc ni dans le sujet, ni dans l’objet. Elle est dans la médiation, c’est-à-dire dans le rapport entre le sujet et l’objet. Ce rapport est ouvert sur la nouveauté et soumis à l’évolution diachronique. La mise au jour de la médiation constitue un important apport de Piaget. » (p. 100) | ||
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+ | Piaget aurait été le premier à s’intéresser à la genèse des formes. Après lui, on a divisé le structuralisme «statique» (Lévi-Strauss, | ||
===== Chapitre III : La notion de système ===== | ===== Chapitre III : La notion de système ===== | ||
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+ | **Idée générale :** Dans ce chapitre, Dion explore la notion de système telle qu’elle a été développée par les différents penseurs du structuralisme. Dion explique que pour lui, le terme de structure n’est pas le plus englobant pour parler de structuralisme. Il lui préfère celui de système, qui englobe selon lui la structure, envisagée ici comme organisation interne. | ||
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+ | Dion revient sur l’attrait de l’idée de système dans la linguistique pour les études littéraires. Cependant, cette adéquation entre système linguistique et système littéraire ayant été établie rapidement, cela a entraîné des problèmes méthodologiques : « Comme principe explicatif de phénomènes aussi divers et particuliers que les langues naturelles, la conception de la langue comme système présentait un attrait indiscutable; | ||
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+ | Dion explore la notion de système chez les grands penseurs structuralistes, | ||
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+ | == Tynianov == | ||
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+ | Il est le formaliste russe le plus convaincu de l’importance du système dans l’analyse littéraire : « Parmi les Formalistes russes, Tynianov est sans doute celui qui a le plus combattu le point de vue mécaniste et qui, du même élan, a le plus lutté pour imposer la notion de système. Pour Tynianov (et pour Eikhenbaum), | ||
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+ | Contrairement aux idées convenues, les formalistes russes n’ont pas complètement rejeté l’étude historique de la littérature, | ||
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+ | == Bremond == | ||
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+ | La Logique du récit (1973) de Bremond s’inscrit en filiation avec les travaux de Propp en démultipliant toutefois l’analyse morphologique. Il ne renonce pas à décrire la succession linéaire des fonctions, mais il prévoit deux entorses à cette linéarité : la bifurcation du récit, justifiée par la présence d’une «fonction-pivot» qui ouvre une alternative (le héros fera ceci ou cela) et la superposition des séquences (dans ce cas, «la même action [joue] simultanément un rôle fonctionnel différent dans chacune des séquences que le récit fait avancer de front» Logique, p. 39) » (p. 128) | ||
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+ | « Bref, chez Bremond, la succession des fonctions n’est pas unilinéaire, | ||
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+ | Dion résume ainsi la théorie du récit de Bremond : « En clair, la théorie du récit, formulée en termes de système général, permet de décrire l’«agencement» (le pattern) des rôles et des actions d’un récit particulier, | ||
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+ | == Greimas == | ||
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+ | Selon Dion, les travaux de Greimas pose la question du caractère systémique du sens. Pour Greimas, « [...] cet aspect systémique apparaîtrait au niveau sémique. » (p. 133) | ||
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+ | Dion souligne la filiation directe de Greimas avec la méthode linguistique : | ||
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+ | « Selon Greimas, l’oeuvre littéraire n’est, tout compte fait, que l’expansion démesurée d’une seule et même phrase; c’est pourquoi il peut appliquer au texte littéraire les mêmes modèles de description que la simple phrase; une seule et unique méthode de base peut indifféremment servir à analyser la phrase, c’est-à-dire l’unité linguistique supérieure, | ||
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+ | Dion souligne le paradoxe du structuralisme greimassien, | ||
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+ | == Todorov == | ||
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+ | Chez Todorov, la notion de système entraîne une question importante. En effet, si chaque partie d’une oeuvre trouve son sens dans ses relations avec l’ensemble, | ||
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+ | À propos de Quest-ce que le structuralisme (1973) de Todorov : « Dans cet ouvrage, Todorov définit une poétique qui, comme science du littéraire, | ||
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+ | On voit bien que ce qui intéresse Todorov, ce n’est pas d’abord les structures réalisées par une oeuvre littéraire, | ||
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+ | == Genette == | ||
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+ | Genette n’étudie pas seulement un système pour lui-même. Au contraire, pour lui, il s’agit d’étudier un système de formes dans ses relations avec un système de sens. C’est la critique qu’il adresse au formalisme dans son article « Structuralisme et critique littéraire » : « Entre le pur formalisme, qui réduit les «formes» littéraires à un matériel sonore finalement informe parce que non-signifiant, | ||
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+ | Dans le même article, Genette affirme que le structuralisme est pour lui une question de parti-pris : « [...] Le parti pris est précisément de valoriser les structures aux dépens des substance [...]. La question n’est pas tant, en effet, de savoir s’il y a ou non un système de relations dans tel ou tel objet de recherches, puisqu’il y en a évidemment partout, mais de déterminer l’importance relative de ce système par rapport aux autres éléments de compréhension [...] (Genette, 1966, p. 155). » (p. 152) | ||
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+ | On remarque aussi que Genette est d’accord avec Todorov pour étudier les structures abstraites plutôt que les objets littéraires. Dion rappelle la célèbre formule de Genette : « [...] Figures III (1972), se veut une poétique «ouverte», | ||
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+ | == Eco == | ||
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+ | L’apport d’Eco à la théorie littéraire serait selon Dion l’introduction du pragmatisme dans l’étude structurale. Il affirme à propos d’Éco qu’il « [...] considère l’oeuvre comme un objet de consommation. En vertu d’une certaine ouverture qui peut (ou non) être prévue dans son projet structural même, l’oeuvre est susceptible de susciter divers types d’appropriation. » (p. 155) | ||
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+ | Loin d’assouplir la notion de système, Éco déplace la problématique systémique en y introduisant une théorie des rapports entre énonciateur et énonciataire qui sont appréhendés eux aussi de manière systémique. « [...] Eco se trouve à renforcer le système en y adjoignant les rapports de l’énonciateur à l’énonciataire. [...] L’oeuvre ouverte est donc, paradoxalement, | ||
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+ | Dion souligne un fait assez intéressant pour nous : l’idée selon laquelle le choix du corpus chez les structuralistes est toujours révélateur d’un certain parti-pris (disons, les oeuvres où la structure est particulièrement saillante) : « C’est un fait avéré que la formulation de la théorie structuraliste ne va pas sans la valorisation d’une esthétique particulière - d’un type particulier d’oeuvres littéraires. Bref, il n’est pas sûr qu’Eco, malgré le parti pris affiché dans La Structure absente (1972), échappe vraiment au piège du structuralisme ontologique. » (p. 159) | ||
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+ | == Jean Cohen == | ||
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+ | Cohen propose une définition restrictive de la poétique. En effet, pour lui, la poétique est la science de la poésie, du « style poétique ». « Cette définition a été très contesté dans les cercles structuralistes. [...] C’est-à-dire que, chez Cohen, l’ambition de construire une «poétique généralisée», | ||
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+ | Pour Cohen « [...] ces traits poétiques sont à chercher du côté de la forme. Fondamentalement, | ||
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+ | Pour Cohen, la différence entre la prose et la poésie est de naturel linguistique, | ||
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+ | == Conclusion == | ||
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+ | Pour Dion, la dissolution de la notion de système, fin 60 début 70, est amorcée par Julia Kristeva, qui introduit le dialogisme bakhtinien en France. En introduisant la présence du discours d’autrui dans l’oeuvre littéraire, | ||
===== Chapitre IV : L' | ===== Chapitre IV : L' | ||
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+ | Dion consacre ce chapitre aux écrits de Roland Barthes qui ont constitués selon lui l’impulsion du structuralisme littéraire en France, soit ceux « [...] publiés entre 1964 et 1967 : «Éléments de sémiologie» (1964), Critique et Vérité (1966), «Introduction à l’analyse structurale des récits (1981) et Système de la Mode (1967). » (p. 176) | ||
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+ | **But du chapitre :** À partir du cas de Roland Barthes, Dion espère saisir le structuralisme dans un moment historique, celui de sa domination dans le champs intellectuel. Le parcours structuraliste de Roland Barthes devrait permettre de rendre compte du bouleversement des sciences humaines à cette époque. Ce chapitre vise également à déterminer si Barthes fonde, ou non, une étude scientifique de la littérature. | ||
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+ | Barthes reprend la distinction saussurienne langue/ | ||
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+ | Pour Barthes, la société construit des systèmes seconds à partir du système premier qu’est la langue. Dès lors , « [...] il semble que doivent s’imposer une linguistique et, partant, une sémiologie de la connotation (des systèmes décrochés). Ainsi, la critique idéologique peut se justifier du fait que l’idéologie appartient à un second système et qu’elle est, écrit Barthes, la forme des signifiés de connotation. » (p. 182) | ||
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+ | Dion revient sur la querelle qui opposa Barthes à Raymond Picard : « Selon Barthes, l’ancienne critique est essentiellement empiriste, c’est-à-dire inductive, attachée à la compilation et à la vérification de petits faits vrais. En cela, elle est positiviste, | ||
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+ | Pour Dion, il existe trois enjeux centraux dans le projet scientifique de Barthes. Il s’agit des enjeux du langage, de l’objet et de l’herméneutique (qui réside dans le rapport entre les deux premiers). | ||
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+ | Le nouveau critique, dont Barthes est un représentant, | ||
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+ | À propos de l’enjeu herméneutique chez Barthes : « [...] le poéticien a-t-il droit à l’interprétation ? Doit-il être fidèle à l’ordre des langages, y apposer un langage historique, psychanalytique ou autre ? Contre une critique qui mythifie ses propres méthodes et en fait l’unique voie d’accès au texte dans sa pure littérarité, | ||
+ | « Introduction à l’analyse structurale du récit » | ||
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+ | Selon Dion, le structuralisme rigide que Barthes propose dans ce texte constitue en parti une réponse aux attaques de Picard : « Si les récits ne sont pas une combinaison aléatoire d’éléments disparates, ils doivent forcément relever d’une structure universelle fixe. Dès lors, le structuralisme de Barthes se radicalise : il tend à fossiliser les récits, à les renvoyer à une structure toujours identique et rigide. » (p.192) | ||
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+ | Comme l’analyse structurale des récits en était encore à ses premiers balbutiements, | ||
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+ | **S/Z** | ||
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+ | C’est dans S/Z que Barthes abandonne la notion de «Modèle» au profit de celle, plus souple, de «Texte» : « Il ne s’agit plus dorénavant de se référer à une Structure une et entière, mais, au contraire, de faire appel à des Textes multiples, divers, pluriels, qui sont en position d’intertextualité et qui, relevant d’une pratique d’écriture, | ||
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+ | Dans **Critique et vérité**, Barthes développe l’idée selon laquelle la tâche de la critique n’est pas de traiter du sens, mais plutôt d’en produire : « La critique est cette activité qui, ne constituant ni une science, ni une simple lecture, engendre un certain sens en le dérivant d’une forme qui est l’oeuvre (CV, p. 64). » (p. 200) | ||
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+ | == Conclusion du chapitre == | ||
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+ | Dion affirme que pour Barthes, le structuralisme a agit en tant qu’imaginaire plutôt que comme modèle scientifique. Barthes a en effet affirmé à l’occasion que, pour lui, le projet d’une science de la littérature était un rêve naïf : « [...] Le structuralisme, | ||
===== Chapitre V : La linguistique discursive ===== | ===== Chapitre V : La linguistique discursive ===== | ||
+ | Ce chapitre est consacré à Émile Benveniste. Selon Dion, Benveniste fut à l’origine de trois grandes révolutions en linguistique : « Ces bouleversements profonds furent liés, premièrement, | ||
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+ | Il semble que les théories de Benveniste aient constitué un appel à la littérature, | ||
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+ | Pour Benveniste, c’est l’énonciation qui est l’acte producteur du récit : « Considérée, | ||
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+ | Dion souligne un paradoxe : Si les structuralistes se sont intéressés par la linguistique discursive de Benveniste, ils n’ont toutefois pas participé à son développement : « Ainsi, la linguistique discursive, dont l’intérêt pour les structuralistes était certain, n’a pas été développée par ces derniers. Il est sûr que les considérations sur l’énonciation discursive ne rejoignaient pas directement les structuralistes, | ||
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+ | Pour Dion, la narratologie genettienne est largement redevable des travaux de Benveniste. C’est la dichotomie énonciation discursive/ | ||
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+ | En bref, pour Dion, le structuralisme est redevable à Benveniste principalement parce qu’il a relevé l’importance de la problématique de l’énonciation : « En soi, le repérage des marques de la subjectivité et des traces de l’énonciation discursive ou historique, ainsi que la mise au jour de l’opposition sémiotique/ | ||
===== Chapitre VI : Postérité du structuralisme ===== | ===== Chapitre VI : Postérité du structuralisme ===== | ||
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+ | Pour Dion, les trois principaux héritiers du structuralisme littéraire en France sont la narratologie, | ||
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+ | Dion revient sur l’apport de Benveniste, qui a constitué en quelque sorte le point de jonction entre le structuralisme et la narratologie, | ||
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+ | **Comment la narratologie constitue une sorte de prolongement du structuralisme :** « La narratologie se trouve à prolonger le structuralisme, | ||
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+ | Il semble également que Benveniste ait contribué à la fortune de la théorie du signe saussurienne au dépend de la théorie du signe peircienne en France : « Chez Benveniste, se rencontre une binarisme saussurien, qui ne pouvait aisément intégrer le triadisme peircien. Dans l’article consacré à la «Sémiologie de la langue» (1974), Benveniste s’attarde longuement à la «semeiotic» peircienne. Il y présente Peirce et Saussure tels deux génies antithétiques; | ||
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+ | Dion défend le structuralisme en rejetant l’idée de sa mort. Selon lui, le structuralisme a contribué au développement des théories sémiotique : « « Bien que les structuralistes n’aient pas véritablement lancé une sémiotique de l’énonciation, | ||
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+ | Conclusion partielle :** Dion parle du structuralisme non pas en tant que théorie ou méthode, mais plutôt en tant qu’épistémè : « Partout l’épistémè structuraliste pousse ses ramures. La sémiotique et la narratologie en procèdent; le poststructuralisme déconstructionniste, | ||
===== Conclusion ===== | ===== Conclusion ===== | ||
+ | Dion conclut que le structuralisme s’est érigé sur les bases d’un fantasme, celui de comprendre les processus d’engendrement du sens : «Il apparaît donc que, comme phantasme, le structuralisme s’est vécu comme une étude du procès de signification. Comme phantasme, cependant, puisque l’examen des analyses structuralistes montre que la plupart d’entre elles ne constituent à tout prendre qu’une dissection consciencieuse des oeuvres analysées et une mise au jour de structure régissant un sens manifesté à caractère statique. [...] En tant que recherche des structures immanentes au même titre que comme formulation de modèles, le structuralisme est une discipline statique : il dévoile des structures fixes, achevées; il propose des modèles de description synthétiques. Le structuralisme travaille, pour ainsi dire, dans un monde de significations achevées. » (p. 252) | ||
+ | |||
+ | En définitive, | ||
+ | Que notre étude soit donc, de surcroît, un plaidoyer en ce sens.** » |
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