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ranx:du_mercure_sous_la_langue

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Notice bibliographique : TRUDEL, Sylvain, Du mercure sous la langue, Montréal, Les Allusifs, 132 p.

Les extraits sont tirés de cette édition: TRUDEL, Sylvain, Du mercure sous la langue, Paris, 10/18 (Domaine étranger), 125 p.

Résumé de l’œuvre :

Frédéric Langlois, 17 ans, est hospitalisé pour un cancer de l'os iliaque et sait qu'il n'en a plus que pour quelques semaines à vivre. C'est l'occasion pour lui de réfléchir, d'écrire des lettres, des poèmes (il s'est d'ailleurs baptisé Métastase, du nom d'un poète italien oublié du XVIIIe siècle), de discuter de choses plus sérieuses que ce à quoi les jeunes de son âge sont habitués. Dans l'antichambre de la mort, Frédéric déverse son fiel sur le monde qui l'entoure et qu'il n'a jamais considéré aussi lucidement qu'à ce moment de la mort. Il se lie aussi avec d'autres adolescents malades à l'hôpital, dont la belle Marilou qui écrit de plus beaux poèmes que lui, s'entretient avec sa psychothérapeute Maryse de sujets graves, insulte l'abbé de l'hôpital qui cherchait à obtenir sa confession et reçoit des visites de ses proches, prenant alors conscience de l'amour mutuel qui les unit.

Narration : Autodiégétique

Explication : Frédéric, alias le poète Métastase nous livre les pensées qu'il médite à longueur de jour et de nuit, raconte quelques-unes de ses journées à l'hôpital et entrecoupe sa narration de petits poèmes “naïfs” qu'il a lui-même composé.

Personnage(s) en rupture : Frédéric
A) Nature de la rupture : interprétative

Explication : Il s'attaque particulièrement aux illusions de la science et de la religion dont les humains se servent pour nier les travers du monde : « C’est bien beau l’intelligence, mais il faut oublier qu’on sait tout, si on veut décoller ses paupières au saut du lit. Moi, quand je file un mauvais coton, j’ai quasiment le goût e m’excuser de savoir tout trop bien, de ne pas croire aux bonnes paroles rassurantes, de sentir grouiller la vermine sous les tapes dans le dos, mais c’est pas de ma faute : je suis un petit athée de naissance et l’eau sainte du baptême n’a pas déteint sur mon âme méchante » (p. 7)

B) Origine de la rupture :

Explication :

C) Manifestations : ...

Explication :

D) Objets : ...

Explication :

E) Manifestations spatiales : Pas de description de l'hôpital

Lieux représentés : On ne quitte l'hôpital (qui n'est d'ailleurs pas décrit, probablement pour laisser toute la place aux pensées de Frédéric) qu'une seule fois, alors que Frédéric se remémore une journée au chalet. À quelques reprises, il décrit brièvement l'extérieur qu'il aperçoit par la fenêtre, avec une mélancolie mal contenue, signe qu'il est tout de même un peu nostalgique du temps où il était en santé, mais bercé d'illusions.

F) Citations pertinentes

« Pour mon plus grand malheur, j’ai jamais cru aux choses simples comme le bonheur sans nuage, parce que je crois que les choses bonnes et mauvaises à la fois, vraies ou fausses selon le jour » (p. 14)

« C’est drôle, mais je m’écoute gargouiller de la cervelle et je comprends pourquoi ma pauvre psychothérapeute s’inquiète de ma santé mentale, mais je suis inconscient, ou peut-être trop conscient, je ne sais plus, mais dans cette bouillie j’ai quand même saisi une vérité : je mourrai, oui, mais sans espoir, sans le vulgaire besoin d’être aimé et regretté. » (p. 27)

« L’homme en santé n’imagine pas tout le mal qu’il a en lui et c’est une bonne chose, parce que ça lui permet d’exister sans s’éclater la tête contre les murs, mais moi je possède le feu de la connaissance que j’ai dérobé aux dieux » (p. 37-38)

À sa mère : « “J’ai pas besoin d’être vu, ni d’être aimé ou consolé, et surtout pas par mes meilleurs amis.” […] Au bout d’un moment, elle finit par avouer qu’elle ne me comprend pas, mais, pauvre elle, je n’ai plus besoin d’être compris non plus. » (p. 74)

« Je les dégoute par ma façon d’être en vie et de croquer la mort, les étoiles et le bon Dieu. Jusqu’à ma pauvre mère qui fond en larmes parce que l’abbé des causes désespérées crie par tous les corridors que j’ai mal tourné et que je me suis perdu dans la révolte et l’égoïsme ; parce que les infirmières et mon oncologue trouvent malsaine ma relation avec la maladie ; et que ma psychothérapeute parle de complaisance dans la morbidité ou quelque chose comme ça qui essaie de vouloir dire quelque chose. Fuck ! On peut-t’y crever comme on veut, icitte, tabarnac ? (p. 91)

« je change tous les jours, et on dirait que je m’éloigne peu à peu du monde, que je suis emporté comme un bouchon de liège et ça me terrifie. » (p. 94)

À son père : « je m’éloigne de toi, de maman et de tous les autres, tellement que nos liens se brisent et que je vois mieux ce que nous sommes réellement : des êtres de brume qui s’agglutinent en petits peuples frileux et perdus à l’avance. » (p. 117)

« moi, mon idée est faite : je repousse l’amour et la vie, et ce dédain est ma morphine ; […] je serai bientôt libéré, car j’ai choisi ma destinée : ce sera celle des hommes abandonnés à leur sort dans la nuit des temps. » (p. 121)

ranx/du_mercure_sous_la_langue.1343246541.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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