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ranx:bureau_universel_des_copyrights

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I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Bertrand Laverdure

Titre : Bureau universel des copyrights

Éditeur : La Peuplade

Collection :

Année : 2011

Éditions ultérieures :

Désignation générique : Roman

Cote : DEUX ÉTOILE

Quatrième de couverture :

Ce roman déluré, s'échafaudant à l'intérieur de ses propres coulisses, met en scène un pesonnage qui se démembre, qui se démantibule à mesure qu'il tombe dans “le trou du vivant”. Ce livre, c'est le trou, c'est la vie. C'est la seule certitude. Se posséder est impossible : tout semble avoir été programmé, dessiné, décidé d'avance, écrit par un autre que soi. Objets réalistes ou invraisemblables, références littéraires, artistiques et cinématographiques, inondations, débâcles, sauvetages, rafistolages, portes, corridors et salles, “du décor, du décor et encore du décor”. Tout converge pour déboucher sur le Bureau universel des copyrights, là où l'on apprend que “chaque mot, chaque matière, chaque objet, chaque lettre, chaque parcelle de vie, chaque idée, chaque personnage a son copyright”.

II- CONTENU GÉNÉRAL
Résumé de l’œuvre :

Le personnage de ce récit ne cesse de chuter et de se démembrer. Il est constamment victime des événements. Tantôt en Belgique, tantôt à Montréal, il rencontre toutes sortes de gens qui prennent parfois l’allure d’automates. Les Schtroumpfs farceurs armés de leurs cadeaux explosifs semblent le pourchasser, de même que les touristes littéraires qui ont payé pour être les témoins de ses aventures et qui, un moustachu à leur tête, prendront tôt ou tard le rôle de malfaiteurs narratifs. Le personnage principal perd d’abord sa jambe (tranchée par un écureuil agressif), qu’il remplace par une prothèse chantante nommée Bis, puis ses deux auriculaires et enfin, son bras droit, remplacé par un bras de chocolat. Après divers incidents totalement inattendus, il finit par atterrir au Bureau universel des copyrights où on lui explique que chaque chose du monde matériel est possédée par quelqu’un et même par plusieurs personnes à la fois. En fait, lui-même ne s’appartient pas…

Thème(s) :
III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION
Explication (intuitive mais argumentée) du choix :

Dans ce récit, le monde est complètement insaisissable. Surviennent toutes sortes de bizarreries auxquelles se confronte le personnage. En fait, le personnage a conscience d’être un personnage, ou plutôt, il a appris à l’être : « J’ai tranquillement appris à devenir un personnage. C’est un apprentissage de chaque instant. Je ne l’étais pas au début de ce livre et je le suis devenu. » (p.52-53). Ainsi, il a beau se poser des questions et chercher des réponses, il ne se surprend pas des bizarreries du monde puisqu’il se sait personnage au sein d’un monde fictionnel. Dépossédé de lui-même, il n’a d’autre choix que de se laisser manipuler dans un univers contrôlé par des gens se trouvant plus haut placés (le monde semble avoir des volontés alors que lui ne peut pas en avoir). Bref, le personnage est toujours désorienté face aux faits, aux événements et aux autres personnages qu’il rencontre (tout comme le lecteur, d’ailleurs). Il a du mal à saisir le sens des choses auxquelles il se confronte et donc, doute toujours de la bonne manière d’agir. Il n’a aucun contrôle; il n’est qu’une simple victime manipulée par son univers fictionnel. Ainsi, la rupture est à la fois interprétative et actionnelle.

Appréciation globale :

Œuvre surprenante et déroutante qui peut faire partie du projet mais qui, selon moi, n’est pas la plus intéressante, au sens où la rupture dépend moins du personnage lui-même que du monde absurde dans lequel il est représenté.

IV – TYPE DE RUPTURE
Validation du cas au point de vue de la rupture :

a) actionnelle : remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); logiques cognitives/rationnelles ou sensibles; présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution; difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc.

b) interprétative : difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.

Rupture actionnelle et interprétative :

a)Puisque le personnage n’a aucun contrôle sur le monde et qu’il ne cesse d’être transporté d’un endroit à l’autre, surpris par le surgissement instantané des différents événements auxquels il doit faire face, il ne peut pas être un agent au sens fort du terme. Le plus souvent, il fait ce qu’on lui demande, tente de suivre les indications qu’on lui donne, ou ne fait que subir les conséquences des événements. Victime et manipulé, il est complètement soumis au monde. Il ne peut avoir aucune résolution.

b) Le personnage se questionne sans cesse, fait face à des choses qu’il peine à interpréter. Il ne peut comprendre le fonctionnement du monde dans lequel il se trouve : « Mon propre entendement a abdiqué. J’ai jeté la serviette. Ma vie n’est plus qu’une suite d’interruptions ridicules du flux espace-temps qui ne méritent pas que je m’en soucie. » (p. 111).

V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES
Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)

Narration autodiégétique et hétérodiégétique : La plupart du temps, le récit se raconte au « Je ». Cependant, lors de certains passages, le « Je » laisse sa place à un narrateur hétérodiégétique. Le récit se présente en fait comme diverses scénettes qui se juxtaposent, sans lien entre elles. Les seuls éléments qui les lient sont : la présence du personnage principal, de personnages secondaires récurrents ou d’événements similaires qui se répètent. Par conséquent, il s’agit d’un récit faiblement configuré.

L’auteur semble s’amuser à déconstruire le genre narratif : La narration est remplie d’ellipses; l’espace et le temps n’ont plus d’importance; le personnage a conscient d’être un personnage; de nombreux commentaires méta-narratifs théâtralisent le texte et mettent de l’avant les rouages de la fiction; il y a un mélange des genres (présence du genre dramatique); intertextualité (plusieurs œuvres littéraires ou artistiques sont citées, de même que sont présents des personnages issus d’autres univers fictionnels : des schtroumpfs farceurs et des personnages de Manga japonais); le dernier chapitre (une seule page) est en mandarin.

ranx/bureau_universel_des_copyrights.1367713874.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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