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ranx:bourbaki

FICHE DE LECTURE

I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Alexandre Bourbaki (pour ce livre, Bernard-Wright Laflamme et Sébastien Tahan se cache sous le pseudonyme de Bourbaki)

Titre : Grande plaine IV

Éditeur : Alto

Collection :

Année : 2008

Éditions ultérieures :

Désignation générique : aucune désignation explicite

Quatrième de couverture :

« Vérité des vérités, tout est vérité. Amateur d’embrouilles, d’imagination débridée et d’exagérations douteuses, n’ouvre pas ce livre, car tu risques d’être déçu. Tous les évènements relatés ici ont été rigoureusement dessinés, documentés et contrevérifiés.

Malheureux en amour, incompris par la critique, l’imprévisible Alexandre Bourbaki a fait fi des recommandations du pendule de Tryphon et s’est enfoncé à l’est, toujours plus à l’est. Il a extrait de son étrange périple la matière d’un livre plein de savoureuses considérations sur la solitude, les chaises Solair, les bandes de couleurs, la domestication des chiens, l’aménagement du territoire, une sombre histoire d’attentat artistique et le journal quasi intime de son doppelgänger. »

Notice biographique de l’auteur :

Alexandre Bourbaki naît par hasard à Gaspé, entre 1973 et 1975, d’une famille de transfuges soviétiques. Il s’initie à la littérature dès son plus jeune âge en dévorant les albums de Tintin. Il se passionne pour les modèles réduits, la bilocation, les romans de science-fiction, Cézanne et l’art moderne. Après s’être attaqué aux lois de la physique dans son Traité de balistique paru en 2006 (finaliste au Grand Prix littéraire Archambault), il a raconté dans Babylone (Le Carnetier, 2007, épuisé) son difficile apprivoisement de la grande ville. Il vit à Montréal et n’a plus de chien.

II- CONTENU GÉNÉRAL

Résumé de l’œuvre :

Alexandre Bourbaki, écrivain habitant Montréal, décide un beau matin de quitter la grande ville avec sa chienne Argentine après que son véhicule fut égratigné. Il roule sans but et sans destination jusqu’au petit village de Mailloux qui, à première vue, s’avère être un joli lieu touristique avec ses restaurants, boutiques et galeries d’art. Bourbaki fait la rencontre de Béatrice, commis de la buanderie-café Internet. Elle lui présente Petit, le fou de Mailloux, qui a lui aussi écrit un Traité de balistique. C’est ainsi que l’écrivain prend sous son aile ce jeune homme quelque peu névrosé. Grâce à Petit et Béatrice, Bourbaki découvre que Mailloux est loin d’être un village comme les autres. Animé par un amour pour les toiles du peintre abstrait Molinari, presque tous les habitants du village prennent part au projet Grande plaine IV, orchestré par le machiavélique M. Grumbacher, propriétaire du magasin de matériel d’artiste. Grande plaine IV est un projet artistique qui inquiète les autorités, car Grumbacher transforme le paysage et les objets avec à sa peinture. Le but de l’entreprise est de faire disparaître la montagne qui fait partie du décor de Mailloux. Petit, lui, prédit que quelque chose de grand va se produire. Il quitte Mailloux pour assister à une conférence à Québec sur la maladie du sommeil avec sa mère et son beau-père. Tout dégénère, le Complexe G prend en feu, sa mère et lui oublient le beau-père là-bas et à leur retour à Mailloux, Petit sombre dans un état végétatif. C’est alors que Bourbaki quitte Mailloux avec Béatrice.

Thème(s) : solitude, imagination, art

III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION

Explication (intuitive, mais argumentée) du choix : Ce roman foisonne de différents savoirs. Ce qui est intéressant c’est que le narrateur explique lui-même ses références. De plus, ce livre dévoile des pistes de lecture sur le roman précédent de Bourbaki, Traité de balistique. L’ajout de croquis des lieux vient définir le monde imaginaire dans lequel le lecteur est plongé.

Appréciation globale : Ce roman est intéressant au début, car il met en scène une foule de personnages colorés et de lieux étranges. Cependant, lorsque les premiers cahiers de Petit sont donnés à lire au lecteur, la fluidité du récit est compromise. Le jeu de double qui y est instauré est mené avec peine et plus la fin du récit approche, plus c’est confus. Au départ, l’histoire est intéressante, mais à la fin, elle est compliquée à saisir et à apprécier.

Cote : 2

IV – CONSTRUCTION GÉNÉRALE DE L'OEUVRE

Ce roman se divise en neuf chapitres narrés par Bourbaki qui sont intercalés avec quatre cahiers écrits par Petit. De plus, plusieurs croquis des lieux viennent agrémenter le texte.

V- Encyclopédisme

Contenu (Types de données imbriquées, à quoi servent-elles dans l'économie générale du roman, dans la construction des personnages, etc.):

Les données mentionnées dans ce roman démontrent la folie qui habite le narrateur et les gens de Mailloux. Le dialogue suivant en est un bon exemple. Il s'agit de la première rencontre entre Béatrice et lui :

« - Vous êtes… / - Trichromate deutéranomal. / - C'est votre nom? / - Non. Ça veut dire que je suis légèrement daltonien. Je m'appelle Alexandre.. » (p.34.)

De plus, comme Bourbaki est écrivain, il fait montre de toutes ses connaissances littéraires (auteurs, genres, éditions…) et d'un certain cynisme par rapport à son métier. Aux dires de Petit, écriture rime avec folie : « Je traîne presque toujours mon cahier avec moi, dans mon sac. Parfois, c'est l'autobiographie fantasmée d'un être qui est probablement encore plus ou moins sain, puis d'autres fois, je laisse d'autres écrire à ma place des histoires qui ne me ressemblent pas toujours. Plus on lit et plus on bascule dans le délire d'un siphonné. » (p. 112).

De plus, Grande plaine IV donne les informations nécessaires pour comprendre le premier livre de Bourbaki, tel que l'exprime Petit : « Je… j'ai écrit un recueil de nouvelles, il y a deux ou trois ans. Une série d'histoires où les lois de la physique étaient décomposées et reconstruites… comme un vieux grille-pain. Il y avait l'histoire d'un grand-père qui perdait la mémoire de la pesanteur des choses, celle d'une fille qui réalisait des cambriolages entropiques ou celle d'un soldat qui revient de la guerre avec une plaque dans la tête… » (p. 46)

En somme, cet encyclopédisme ne fait qu'accentuer la folie, car posséder un vaste champ de connaissances n'aide en rien à faire l'expérience de la vie. Sans trop s'en rendre compte, à vouloir tout connaître, les protagonistes ont pris part à une histoire tissée de mensonges :

« Alors je ne sais plus comment distinguer le vrai du faux. Comment connaître le monde qui m'entoure? Comment être certain que ce monde existe vraiment? Peut-être suis-je le seul être conscient et tout le reste est une hallucination. Je m'interroge sur la nature de la connaissance. Il est impossible, n'est-ce pas, d'avoir une expérience personnelle de tout? Il faut se fier à des lectures, des livres, des récits reportés, qui se recoupent et se complètent les uns aux autres. Mais comme il y a des trous, forcément, sans s'en rendre compte, on les bouche avec ce qu'on peut, ce qu'on a l'impression de savoir, et on se fait une image globale de toutes sortes de choses avec un tissu de mensonges » (p.90)

Forme (narration, comment elles sont intégrées) :

Les données mentionnées dans ce roman s’intègrent au texte sous trois grandes formes. Le plus souvent, les informations s’imbriquent à la trame narrative sans aucune césure. Ce sont les personnages, principalement Bourbaki et Petit, qui les mentionnent. L’extrait suivant montre comment le terme doppelgänger a été intégré à l’histoire : « Ce garçon pourrait bien être une espèce de double. Et si j’avais trouvé mon doppelgänger, ici à Mailloux, mon arrivée ne serait plus imputable au hasard. Cela impliquerait que j’ai été poussé par la destinée et que je suis le personnage de quelqu’un ou de quelque chose d’autre. » (p.47)

À une occurrence, la définition d’une notion de physique, la vitesse de libération, fut introduite dans le texte par des retraits et une police plus petite.

Vitesse de libération : Vitesse minimale à atteindre afin de se soustraire à l’emprise gravitationnelle d’un corps. Il est à noter que la vitesse de libération n’est pas angulaire, c’est-à-dire que les fuyards n’ont pas à s’éloigner perpendiculairement. Une fusée pourrait théoriquement se libérer de l’emprise de la gravité en s’élevant selon le même angle qu’un avion. (p.15)

La troisième forme consiste en des croquis. Ceux-ci définissent les lieux décrits dans le roman. Cependant, ces dessins ont une plus grande signification dans le premier livre de Bourbaki, Traité de balistique. Non seulement le lecteur découvre certaines nouvelles entièrement illustrées, mais chaque nouvelle du recueil est introduite par une figure de physique.

ranx/bourbaki.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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