Outils pour utilisateurs

Outils du site


fq-equipe:tremblay_michel_1990_les_vues_animees

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Prochaine révision
Révision précédente
fq-equipe:tremblay_michel_1990_les_vues_animees [2015/10/12 12:47] – créée manonfq-equipe:tremblay_michel_1990_les_vues_animees [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
Ligne 131: Ligne 131:
 Différents styles d’écriture sont également mis de l’avant, notamment le réalisme magique, le minimalisme, la tragi-comédie ou l’impressionnisme, styles que le narrateur attribue lui-même à l’impression stylistique qu’ont laissée les films dans sa mémoire d’enfant. Différents styles d’écriture sont également mis de l’avant, notamment le réalisme magique, le minimalisme, la tragi-comédie ou l’impressionnisme, styles que le narrateur attribue lui-même à l’impression stylistique qu’ont laissée les films dans sa mémoire d’enfant.
  
-- Porosité entre le réel et la fiction (entorses aux codes de l’écriture autobiographique par certaines fabulations de l’auteur ou du narrateur).+**- Porosité entre le réel et la fiction (entorses aux codes de l’écriture autobiographique par certaines fabulations de l’auteur ou du narrateur).**
  
-La fiction est présentée comme interférant avec la représentation qu’a le jeune personnage de son monde réel et le monde concret dans lequel il gravite teinte également sa perception des films qu’il visionne. Par différents procédés figuratifs, comme la transposition décrite en p. 5 et 6, le personnage se sent vivre à travers la fiction. À l’inverse, sa perception de Blanche-Neige et les sept nains est aussi confrontée à la meilleure version que sa cousine lui livrait dans la réalité lorsqu’elle prenait soin de Michel (voir p. 5-6). Aussi, le grossissement des traits de caractère des gens qui l’entourent ou de lui-même est une forme d’intrusion des genres fictionnels à travers le genre autobiographique. Un exemple éclairant de cette porosité entre le réel et la fiction dans Les vues animées est celui du visionnement du premier film d’horreur par Michel. Dans l’extrait qui suit, nous voyons bien que la conception du monde du narrateur a été changée par la fiction, mais plus encore, nous remarquons que les procédés discursifs sont à la fois ceux du témoignage propre à l’autobiographie et ceux de la poétique romanesque, par des figures de style qui amplifient l’émotion : «  Le monde au complet bascule. Je ne suis plus qu’une bouche ouverte, un cri strident, l’expression même de la peur. Je suis debout devant mon siège, raide comme une barre, et je hurle. La salle aussi a crié mais moi je continue après tout le monde […] Je ne pourrai plus jamais être le même dans ce monde où les gorilles s’introduisent chez vous par la fenêtre pour venir vous étrangler. » (p. 120) +La fiction est présentée comme interférant avec la représentation qu’a le jeune personnage de son monde réel et le monde concret dans lequel il gravite teinte également sa perception des films qu’il visionne. Par différents procédés figuratifs, comme la transposition décrite plus haut, le personnage se sent vivre à travers la fiction. À l’inverse, sa perception de Blanche-Neige et les sept nains est aussi confrontée à la meilleure version que sa cousine lui livrait dans la réalité lorsqu’elle prenait soin de Michel (voir plus haut). Aussi, le grossissement des traits de caractère des gens qui l’entourent ou de lui-même est une forme d’intrusion des genres fictionnels à travers le genre autobiographique. Un exemple éclairant de cette porosité entre le réel et la fiction dans Les vues animées est celui du visionnement du premier film d’horreur par Michel. Dans l’extrait qui suit, nous voyons bien que la conception du monde du narrateur a été changée par la fiction, mais plus encore, nous remarquons que les procédés discursifs sont à la fois ceux du témoignage propre à l’autobiographie et ceux de la poétique romanesque, par des figures de style qui amplifient l’émotion : «  Le monde au complet bascule. Je ne suis plus qu’une bouche ouverte, un cri strident, l’expression même de la peur. Je suis debout devant mon siège, raide comme une barre, et je hurle. La salle aussi a crié mais moi je continue après tout le monde […] Je ne pourrai plus jamais être le même dans ce monde où les gorilles s’introduisent chez vous par la fenêtre pour venir vous étrangler. » (p. 120) 
  
-- Porosité des langues (francophone, anglophone) et des registres (populaire, soutenu).+**- Porosité des langues (francophone, anglophone) et des registres (populaire, soutenu).**
  
-Dans une moindre mesure sont mélangées les langues francophone et anglophone, puisque certaines œuvres abordées par Michel Tremblay ont été visionnées en version originale anglaise. Par exemple, dans « The King and I », le narrateur refuse de s’adresser à la vendeuse du Eaton en anglais, se portant fier défenseur de sa langue française. Pourtant, il lui demande d’écouter des comédies musicales anglophones. Séduit par la trame sonore de la comédie musicale The King and I, c’est en chantant en anglais l’un des extraits, qui suggère la bravoure, qu’il décide d’affronter la femme à la billetterie du cinéma pour aller voir une représentation du film, alors qu’il n’a pas encore l’âge permis pour ce faire : +Dans une moindre mesure sont mélangées les langues francophone et anglophone, puisque certaines œuvres abordées par Michel Tremblay ont été visionnées en version originale anglaise. Par exemple, dans « The King and I », le narrateur refuse de s’adresser à la vendeuse du Eaton en anglais, se portant fier défenseur de sa langue française. Pourtant, il lui demande d’écouter des comédies musicales anglophones. Séduit par la trame sonore de la comédie musicale //The King and I//, c’est en chantant en anglais l’un des extraits, qui suggère la bravoure, qu’il décide d’affronter la femme à la billetterie du cinéma pour aller voir une représentation du film, alors qu’il n’a pas encore l’âge permis pour ce faire : 
  
-Whenever I fell afraid +Whenever I fell afraid  
- I hold myself errect +I hold myself errect / 
- And whistle a happy tune +And whistle a happy tune / 
- So no one will suspect +So no one will suspect / 
- I’m afraid. (p. 142)+I’m afraid. (p. 142)
  
 Le personnage, tout en résistant à la domination culturelle de la langue anglaise dans le Montréal des années cinquante, laisse entrer en lui le sens des œuvres écrites en anglais et les met même en scène dans sa vie quotidienne.  Le personnage, tout en résistant à la domination culturelle de la langue anglaise dans le Montréal des années cinquante, laisse entrer en lui le sens des œuvres écrites en anglais et les met même en scène dans sa vie quotidienne. 
Ligne 149: Ligne 149:
 De la porosité existe aussi dans les registres de langue qui composent le roman. Non seulement les dialogues miment le langage parlé de la classe populaire dont Michel est issu, mais aussi, se côtoient un langage qui imite celui de l’enfant ou de l’adolescent, lorsque le narrateur adopte le point de vue de la jeunesse, et un langage plus sophistiqué, plus travaillé, qui se rapproche de celui de l’auteur cultivé et littéraire qu’il est devenu.  De la porosité existe aussi dans les registres de langue qui composent le roman. Non seulement les dialogues miment le langage parlé de la classe populaire dont Michel est issu, mais aussi, se côtoient un langage qui imite celui de l’enfant ou de l’adolescent, lorsque le narrateur adopte le point de vue de la jeunesse, et un langage plus sophistiqué, plus travaillé, qui se rapproche de celui de l’auteur cultivé et littéraire qu’il est devenu. 
  
-- Porosité du populaire et du savant.  +**- Porosité du populaire et du savant.**  
  
 La porosité du populaire et du savant s’observe notamment par la sélection des films sur lesquels nous entretient Michel Tremblay, allant du film d’animation pour enfant au cinéma d’auteur français, passant par les films d’horreur des années cinquante ou par les comédies musicales. Ces genres ne sont pas abordés pour en faire une hiérarchie, mais plutôt pour montrer l’influence positive ou négative qu’ils ont eue pour l’auteur, dans son œuvre et dans sa vie. La porosité du populaire et du savant s’observe notamment par la sélection des films sur lesquels nous entretient Michel Tremblay, allant du film d’animation pour enfant au cinéma d’auteur français, passant par les films d’horreur des années cinquante ou par les comédies musicales. Ces genres ne sont pas abordés pour en faire une hiérarchie, mais plutôt pour montrer l’influence positive ou négative qu’ils ont eue pour l’auteur, dans son œuvre et dans sa vie.
 +
 Également, la porosité du populaire et du savant se reflète sur les lieux de diffusion du cinéma qui sont mis en scène : le salon familial, les différents cinémas des divers quartiers de Montréal et la salle communautaire. Encore une fois, le narrateur n’attribue pas une valeur plus grande aux expériences cinématographiques vécues dans les lieux culturellement valorisés, comme le cinéma d’Outremont. Il trouve en chaque lieu son avantage.  Également, la porosité du populaire et du savant se reflète sur les lieux de diffusion du cinéma qui sont mis en scène : le salon familial, les différents cinémas des divers quartiers de Montréal et la salle communautaire. Encore une fois, le narrateur n’attribue pas une valeur plus grande aux expériences cinématographiques vécues dans les lieux culturellement valorisés, comme le cinéma d’Outremont. Il trouve en chaque lieu son avantage. 
 +
 Les récits de Michel Tremblay montrent aussi que la culture lui est donnée par divers médiums et agents et qu’il la transmet à son tour, soit à travers les comptes rendus de film qu’il fait à sa mère ou même par le récit qu’il donne à lire au lecteur. Il apprend aussi le cinéma par sa famille, avec laquelle il discute et débat librement. Les diverses influences s’amalgament et donnent le ton singulier de l’auteur.  Les récits de Michel Tremblay montrent aussi que la culture lui est donnée par divers médiums et agents et qu’il la transmet à son tour, soit à travers les comptes rendus de film qu’il fait à sa mère ou même par le récit qu’il donne à lire au lecteur. Il apprend aussi le cinéma par sa famille, avec laquelle il discute et débat librement. Les diverses influences s’amalgament et donnent le ton singulier de l’auteur. 
  
  
-- Porosité des temps de l’histoire et du récit. +**- Porosité des temps de l’histoire et du récit.** 
  
-Non seulement les récits ne se suivent pas dans un ordre chronologique et s’interpellent les uns les autres, mais dans un même chapitre, le narrateur adopte plusieurs points de vue sur l’histoire qu’il raconte, sans contrevenir au pacte autobiographique qui suggère l’identité entre le narrateur, le personnage et l’auteur. Pour ce faire, il s’agit pour l’auteur de jouer avec les temps de l’histoire. Ne sont alors jamais nettement soulignés les passages qui adoptent la perspective du personnage de Michel enfant et ceux qui relèvent de l’intervention de l’auteur a posteriori, par son interprétation rétrospective qui change sa manière de nous raconter l’événement. Le personnage de Michel est aussi démultiplié par ces jeux temporels, puisqu’il se présente différemment selon les époques racontées. Le narrateur lui-même semble multiple puisqu’il imite souvent le ton du personnage ou des personnages de Michel qu’il met en scène. La seule unité est celle de l’auteur qui date et situe son récit au temps de son écriture à la toute dernière page. Or cette instance de l’auteur est bel et bien rattachée et composée par les différentes versions de lui-même qu’il nous a données à lire aux différents âges de sa vie. +Non seulement les récits ne se suivent pas dans un ordre chronologique et s’interpellent les uns les autres, mais dans un même chapitre, le narrateur adopte plusieurs points de vue sur l’histoire qu’il raconte, sans contrevenir au pacte autobiographique qui suggère l’identité entre le narrateur, le personnage et l’auteur. Pour ce faire, l’auteur joue avec les temps de l’histoire. Ne sont alors jamais nettement soulignés les passages qui adoptent la perspective du personnage de Michel enfant et ceux qui relèvent de l’intervention de l’auteur a posteriori, par son interprétation rétrospective qui change sa manière de nous raconter l’événement. Le personnage de Michel est aussi démultiplié par ces jeux temporels, puisqu’il se présente différemment selon les époques racontées. Le narrateur lui-même semble multiple puisqu’il imite souvent le ton du personnage ou des personnages de Michel qu’il met en scène. La seule unité est celle de l’auteur qui date et situe son récit au temps de son écriture à la toute dernière page. Or cette instance de l’auteur est bel et bien rattachée et composée par les différentes versions de lui-même qu’il nous a données à lire aux différents âges de sa vie. 
  
  
-- Porosité des différents textes, observée par le jeu intra-intertextuel. +**- Porosité des différents textes, observée par le jeu intra-intertextuel.** 
  
-Les récits sont autonomes, mais les histoires s’interpellent les unes et les autres pour créer un tissu de signification qui n’existerait pas sans l’ensemble de l’œuvre, mais aussi sans l’ensemble du projet qui réunit trois œuvres : Les vues animées, Douze coups de théâtre et Un ange cornu avec des ailes de tôle. Par exemple, dans Les vues animées, Michel Tremblay raconte son visionnement de Mister Joe, premier film d’horreur auquel il a assisté alors qu’il n’avait que six ans. Mentionnant son effroi, puisqu’il prenait la représentation pour la réalité, il exprime qu’il n’est pas retourné de sitôt au cinéma. A posteriori, le narrateur se demande si sa passion pour les films d’épouvante viendrait de ce moment traumatique. Ce n’est donc pas sans raison que le chapitre suivant est le seul de tout son recueil à aborder la fréquentation d’un genre cinématographique complet plutôt que des films singuliers : les films d’horreur des années cinquante. Le narrateur explique toutefois : « Je savais pourtant que ces films-là étaient la plupart du temps très mauvais. » (p. 129). Tout porte à croire que le chapitre qui précède ne sert qu’à amplifier la justification de sa passion coupable pour les films d’horreur. +Les récits sont autonomes, mais les histoires s’interpellent les unes et les autres pour créer un tissu de signification qui n’existerait pas sans l’ensemble de l’œuvre, mais aussi sans l’ensemble du projet qui réunit trois œuvres : //Les vues animées////Douze coups de théâtre// et //Un ange cornu avec des ailes de tôle//. Par exemple, dans //Les vues animées//, Michel Tremblay raconte son visionnement de Mister Joe, premier film d’horreur auquel il a assisté alors qu’il n’avait que six ans. Mentionnant son effroi, puisqu’il prenait la représentation pour la réalité, il exprime qu’il n’est pas retourné de sitôt au cinéma. A posteriori, le narrateur se demande si sa passion pour les films d’épouvante viendrait de ce moment traumatique. Ce n’est donc pas sans raison que le chapitre suivant est le seul de tout son recueil à aborder la fréquentation d’un genre cinématographique complet plutôt que des films singuliers : les films d’horreur des années cinquante. Le narrateur explique toutefois : « Je savais pourtant que ces films-là étaient la plupart du temps très mauvais. » (p. 129). Tout porte à croire que le chapitre qui précède ne sert qu’à amplifier la justification de sa passion coupable pour les films d’horreur. 
  
-Un autre exemple, qui toucherait cette fois-ci à une intra-intertextualité dans l’ensemble du projet des récits autobiographiques et non seulement dans un de ses tomes serait celui de Blanche-Neige. Dans Les vues animées, « Blanche-Neige et les sept nains » est le récit de la déception que connaît Michel enfant lorsqu’il visionne ce film pour la première fois. Il connaissait déjà l’histoire dans sa vie réelle, à travers les versions qu’on lui racontait avant d’aller dormir ou à travers l’interprétation incarnée par sa cousine Lise qui jouait le rôle de la méchante sorcière et attribuait celui de Blanche-Neige à Michel. Il se trouve que l’enfant jugeait le récit de sa cousine supérieur à la mièvrerie de la version de Disney. Dans Un ange cornu avec des ailes de tôle, un autre chapitre porte le titre de « Blanche-Neige et les sept nains ». Nous y rencontrons un Michel un peu plus vieux, mais réellement marqué par la déception que lui a laissée l’histoire de Blanche-Neige réalisée par Disney. Il consulte alors boulimiquement toutes les versions du conte disponibles à la bibliothèque, dans l’espoir de trouver une fin qui honorerait les sept nains délaissés par la princesse qui part vivre seule avec son prince. Ne trouvant pas ce qu’il cherche, Michel décide d’inventer sept fins différentes, qui mettraient en valeur chaque nain. Nous comprenons donc que les habiletés de conteuse de sa cousine, mises en valeur dans la première version du chapitre sur Blanche-Neige, ont marqué Michel au point de le transformer en conteur à son tour dans le deuxième chapitre consacré à la même histoire. Cette interprétation du deuxième texte serait beaucoup moins riche si nous n’avions pas pris compte du premier, qui s’y inscrit en filigrane.  +Un autre exemple, qui toucherait cette fois-ci à une intra-intertextualité dans l’ensemble du projet des récits autobiographiques et non seulement dans un de ses tomes serait celui de Blanche-Neige. Dans //Les vues animées//, « Blanche-Neige et les sept nains » est le récit de la déception que connaît Michel enfant lorsqu’il visionne ce film pour la première fois. Il connaissait déjà l’histoire dans sa vie réelle, à travers les versions qu’on lui racontait avant d’aller dormir ou à travers l’interprétation incarnée par sa cousine Lise qui jouait le rôle de la méchante sorcière et attribuait celui de Blanche-Neige à Michel. Il se trouve que l’enfant jugeait le récit de sa cousine supérieur à la mièvrerie de la version de Disney. Dans //Un ange cornu avec des ailes de tôle//, un autre chapitre porte le titre de « Blanche-Neige et les sept nains ». Nous y rencontrons un Michel un peu plus vieux, mais réellement marqué par la déception que lui a laissée l’histoire de Blanche-Neige réalisée par Disney. Il consulte alors boulimiquement toutes les versions du conte disponibles à la bibliothèque, dans l’espoir de trouver une fin qui honorerait les sept nains délaissés par la princesse qui part vivre seule avec son prince. Ne trouvant pas ce qu’il cherche, Michel décide d’inventer sept fins différentes, qui mettraient en valeur chaque nain. Nous comprenons donc que les habiletés de conteuse de sa cousine, mises en valeur dans la première version du chapitre sur Blanche-Neige, ont marqué Michel au point de le transformer en conteur à son tour dans le deuxième chapitre consacré à la même histoire. Cette interprétation du deuxième texte serait beaucoup moins riche si nous n’avions pas pris compte du premier, qui s’y inscrit en filigrane.  
  
  
-Auteur(e) de la fiche : Karine Gendron+**Auteur(e) de la fiche :** Karine Gendron
  
fq-equipe/tremblay_michel_1990_les_vues_animees.1444668475.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

Donate Powered by PHP Valid HTML5 Valid CSS Driven by DokuWiki