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fq-equipe:proust_par_pechenard_-_son_pere

FICHE DE LECTURE

INFORMATIONS PARATEXTUELLES

Auteur : PECHENARD, Christian Titre : Proust et son père [in Proust et les autres] Lieu : Paris Édition : La Table Ronde Collection : Petite Vermillon Année : 1999©1993 Cote UQAM : PQ2631R63Z816 Désignation générique : Pas explicitement annoncée, mais manifestement une oeuvre biographique.

Bibliographie de l’auteur : Bérénice, Salvy Éditeur, 1990. Proust et les autres (Proust à Cabourg, Proust et son père, Proust et Céleste), La Table Ronde, coll. Petite vermillon, c1999.

Biographé : Marcel Proust

Quatrième de couverture : Petite description de la trilogie de Péchenard, qui accumule les remarques, les réflexions, les intrusions dans la vie et l’œuvre de Proust. « Marcel Proust est un saint, Christian Péchenard est son apôtre. » Aussi deux citations de critiques de l’œuvre de Péchenard, où on le compare à un Watson qui livrerait les plus beaux secrets de Proust-Holmes.

Préface : Aucune.

Illustration de couverture : Marcel Proust (détail), 1892, Jacques-Émile Blanche, Musée d’Orsay, Paris. Le détail représente le visage pâle de Marcel Proust, sous lequel on peut voir épinglé, au col de son veston, le fameux cattleya dont l’image reviendra régulièrement tout au long du livre. Les allusions au peintre Blanche sont également nombreuses, celui-ci étant un ami et voisin de Proust : « Marcel Proust, […] ira souvent voir le fils du grand psychiatre [Émile Blanche], Jacques-Émile, qui est assuré d’une gloire ineffaçable pour avoir représenté le plus illustre des modèles sous l’apparence d’un jeune homme triste portant un cattleya à la boutonnière. Jacques-Émile Blanche fera d’ailleurs ainsi le portrait de tous les écrivains célèbres et homosexuels de son temps. » p.235.

Rabats : Aucun

Autres (note, épigraphe, photographie, etc.) :

LES RELATIONS (INSTANCES EXTRA ET INTRATEXTUELLES) :

Auteur/narrateur : Aucune confusion possible : Péchenard scrute la vie de Proust dans son rapport à son père. Péchenard scrute à la loupe toutes traces de l’influence de l’illustre Adrien Proust, médecin hygiéniste de renom, dans l’œuvre de son fils Marcel, ainsi que la manière dont cette influence est remarquable et digne d’intérêt, au centre de La Recherche. Narrateur/personnage : Péchenard joue au détective en retournant sur les lieux qui ont vu se dérouler d’importantes scènes de la vie de Marcel Proust et de son père. Malgré le souci de vérité de Péchenard, on ne peut s’empêcher de remarquer la marque de ses émotions personnelles qui bordent le texte : « C’est ainsi que le père et la mère d’Adrien Proust, Virginie et Valentin, dorment paisiblement dans un coin du cimetière d’Illiers où personne ne va plus les voir. Sans le soutien d’une main amie, et d’une brosse de paille de fer, je ne les aurais pas retrouvés. Que ce bref hommage ait pour eux la douceur d’une prière. » p. 199 Cependant, jamais il ne pousse la chose jusqu’à se mettre en scène aux côtés d’un Proust encore vivant. (aussi INDICE DE FICTION) Péchenard intègre des éléments de sa propre vie pour agrémenter son texte : « Le dessert choisi par elle était toujours une friandise dont le nom flattait sa vanité : le riz à l’impératrice qu’Adrien, fort gourmand, goûtait de bon appétit. Rien ne permet d’affirmer que ce détail soit rigoureusement exact. Il peut paraître superflu. Mais chez moi, dans mon enfance, c’est avec ce gâteau que j’étais attendu et je n’envisage pas sérieusement que l’on puisse en offrir un autre […]. » p. 282.

Biographe/biographé : L’admiration que Péchenard porte à l’œuvre de Proust n’a sûrement d’égal que la pitié qu’il éprouve face au jeune Marcel, incompris de son père, ce dernier capable d’arrêter l’épidémie de choléra en Europe (!), mais incapable de soigner son fils qui souffre d’un asthme modéré. L’œuvre de Proust est un peu mise de côté au profit d’une analyse de celle de son père et de l’influence de celle-ci sur l’œuvre même de Proust.

L’ORGANISATION TEXTUELLE

Synopsis : Péchenard replace d’abord Marcel Proust au centre de sa famille, allant anachroniquement de l’enterrement d’Adrien Proust à la conception et la naissance Marcel, en passant par ses liens familiaux avec son frère cadet, Robert, sa mère, et surtout son père. Il explique les origines juives de sa mère, femme au caractère singulier, ainsi que le long périple qiu mena Adrien Proust de sa petite bourgade pauvre d’illiers jusqu’à sa reconnaissance finale par l’Académie de médecine. Une longue partie concerne précisément la carrière d’Adrien et l’influence de celle-ci sur l’œuvre de son fils, le scientifique et le littéraire se rejoignant curieusement dans la même ligne de pensée, de laquelle n’est pas exclu Robert.

Ancrage référentiel : Le texte est bien documenté, ce dont témoigne une riche bibliographie en fin de texte. Malgré cette bibliographie, plusieurs citations de contemporains de Proust et de son père, dont Péchenard ne précise pas les sources, peuvent sembler suspectes. On retrouve toutefois beaucoup de paroles et d’écrits cités avec exactitude et précision, dont : extrait du Figaro annonçant la mort d’Adrien Proust (p. 192), extrait de la biographie d’Adrien Proust par le Dr LeMasle (p. 202, 244), plusieurs extraits de la Recherche.

Indices de fiction : Nombreuses citations (indiquées par des guillemets) dont on ne précise pas les sources. Citant une conversation entre Proust et son père : « […] ce dialogue est approximatif. Comme il convient aux incertitudes de l’histoire et aux soirées poétiques, la nuit, seule, entendit leurs paroles. » p. 281. À propos de la conception de Proust, à laquelle Péchenard accorde une grande importance mais dont la justification est tout à fait insignifiante et inexacte : « Donc, c’est à l’ombre de Saint-Augustin, presque sur son parvis, au 8, rue Roy, dans le premier appartement de ses parents, que fut conçu Marcel Proust, le 10 octobre 1870. C’est une date qui a été un peu négligée par les biographes. Elle est pourtant essentielle puisqu’il naquit à terme, neuf mois plus tard exactement, le 10 juillet 1871. » p.219.

Rapports vie-œuvre : Péchenard relève surtout des cas particuliers de la vie de Proust qui ont pu influencer son œuvre. Sur la fanfare présente à l’enterrement d’Adrien : « Marcel Proust se rend tout de suite compte de l’effet esthétique de cette opposition. Ce serait une image intéressante à mettre dans un roman, et elle sera dans Le Temps retrouvé. C’est même tout ce qui reste dans l’œuvre de Proust de son père. » p. 194. L’influence posthume de la psychanalyse sur son œuvre : « Heureusement, il [Proust] s’est vanté de n’avoir jamais lu une ligne de Freud. Ses exégètes l’ont fait pour lui, si bien que plus il est devenu célèbre, moins on a eu envie de le lire, et qu’ayant atteint aujourd’hui la légitime gloire universelle, il reste, ce qui est toujours suspect et un peu dégoûtant, un fils à maman. » p. 216. Les lieux de l’enfance de Proust et de son père qui inspirent les lieux de la Recherche, p. 239, 285.

Thématisation de l’écriture : Très peu. Davantage explications de la provenance des thèmes chers à Proust, de ses inspirations surtout influencées par le milieu familial.

Thématisation de la biographie : Péchenard veut lever le voile sur le mystère entourant Proust, sa vie et son œuvre : « Cet homme chétif et pourtant courageux, cet efféminé avec sa barbe noire de prince oriental, ce grand réformé de tous les combats est mort dans la formidable bataille qu’il a livré contre lui-même et dont l’échec est transfiguré par la lumière de son œuvre. Aussi n’approche-t-on jamais de si près son miraculeux mystère qu’en se penchant avec tendresse sur ses petits secrets. Aimer Proust, c’est aimer sa misère et ses misères aussi. N’est-ce pas ainsi qu’il faut aimer tous les hommes, en respectant l’ironie, dont ils ont eux-mêmes eu la pudeur d’envelopper leurs plaies. » p. 183-184. À partir du contenu de la Recherche : « Chacun sait que la scène du baiser et presque tous les événements de l’enfance se sont passés à Auteuil, entouré de la seule famille de sa mère. Chacun d’ailleurs sait tout. C’est une forme maligne de l’ignorance dans le domaine parfaitement aléatoire de la biographie. Il suffit, pour s’en convaincre, d’écouter ceux qui racontent leur vie – vous, moi. » p. 267.

Topoï : La famille, la médecine, la maladie, la reconnaissance de l’œuvre d’une vie.

Hybridation, Différenciation, Transposition : Mélange l’hommage, l’enquête biographique, l’analyse littéraire, la recherche généalogique, selon ses besoins. Le génie de Marcel Proust, p.322.

Autres remarques : Au début de la bibliographie : « Toute l’œuvre Marcel Proust, que l’on trouve partout. Toute l’œuvre d’Adrien Proust (publiée essentiellement chez Masson), que l’on ne trouve nulle part. » p.418.

LA LECTURE

Pacte de lecture : « Cristalliser le génie de Marcel Proust. » p. 322.

Attitude de lecture (par rapport à un corpus de « Biographie imaginaire ») : Pourrait être intéressant dans la mesure où Péchenard utilise comme bon lui semble les nombreuses sources qu’il a répertorié concernant Proust et son père, quoique la part imaginaire est difficile à déceler, le texte s’efforçant tout de même de demeurer le plus près possible de la réalité.

Lectrice : Catherine Dalpé

fq-equipe/proust_par_pechenard_-_son_pere.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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